vendredi 2 décembre 2016

Brèves du 02 Décembre 2016

Merci pour ce moment…

Oui, Monsieur le Culbuto élyséen à cravate de traviole, merci pour ce moment…

Merci pour ce moment de grande solitude, d’intense malaise et de télévision qui a fait passer les actualités régionales de la Télévision Roumaine de 1971 pour des grosses déconnades façon carnaval de Dunkerque.

Merci pour cette oraison funèbre avec ce chatoyant camaïeu de noir : costume noir, cravate anthracite, teinture brou de noix, idées du même tonneau…

Merci pour ce moment de télévision intensément chiant à une heure de grande écoute, où il était normalement interdit aux trous du cul de péter.

Merci pour ce moment où votre posture et votre ton atone nous a intensément rappelé nos années d’école lorsque, tétanisés par une maîtresse par trop rigide, on n’osait pas demander à aller aux tinettes et qu’on faisait lamentablement pipi dans notre Petit Bateau et qu’on se liquéfiait encore plus quand la maîtresse apercevait la flaque jaunâtre.

Merci pour ce moment de pur comique politique qui sera quasiment impossible à égaler dans les années à venir. Soutenir sans rigoler ni afficher de rictus irréfragable que vous avez bouclé le quinquennat le plus parfait, que le chômage s’est évaporé comme neige au soleil, que l’économie repart sur les chapeaux de roues, que les avancées sociales sont telles qu’on se doit de les observer à la longue vue…

Merci pour cet auto satisfécit que n’auraient même pas songé imaginer vos pasticheurs préférés. A l’instar de Jacques Chaban-Delmas imitant Thierry Le Luron au perchoir de l’Assemblée Nationale, vous pourriez imiter Nicolas Canteloup au micro d’Europe n°1, on n’y verrait que du feu.

Merci pour ce moment qui sans nul doute restera comme votre morceau de bravoure durant ce lustre élyséen déjà estampillé comme le pire qu’on ait jamais connu. Envolées les tonnes de flotte que vous vous êtes récolté sur le paletot à chaque célébration en extérieur… Oubliées, les envolées lyriques de votre « Moi président » qui avait fait bander les socialos purs et durs… Volatilisées, vos promesses de campagne qui n’engagent que ceux qui y croient… Effacées, vos gaffes verbales, vos hésitations bêtasses, vos tons insipides et vos mines de merlan frit…

Merci de ne plus exister désormais que pour cet instant où vous avez annoncé que vous ne brigueriez pas un second tour de manège, que vous renonciez à trempouiller du croissant au tréfond d’actrices de seconde zone à cheveux gras et sourire niais sous les ors de la République et aux frais de la princesse, que vous ne vouliez pas vous crucifier davantage à chaque confrontation avec Encula Merkel, que vous en aviez ras la teinture des colères du chorizo caractériel et matignonnesque.

Merci, Monsieur le Porcinet sudoripare, de renoncer à vous faire atomiser dès les primaires comme un vulgaire Sarkozy, à vous faire laminer par les sondages pré-présidentiels, à vous faire maraver la face de poisson-lune sous aicde dans les urnes au premier tour.

Merci pour ce moment de télévision historique, qui restera dans les annales (mais plutôt anal pour les socialos qui croyaient encore en vous ; deux douzaines de gauchos enculés, c’est pas la fin du monde) comme une première dans la Cinquième République…

Merci pour laisser une autoroute des primaires pour le joueur de castagnettes de la rue de Varennes, qui ne se sent plus pisser dans ses espadrilles tant il s’est chopé une gaule priapique depuis hier soir vingt heures…

Merci de nous offrir inconsciemment un futur sketch interminable pour la primaire à gauche. Certes, la farce dont nous sommes les dindons n’aura pas le même goût ni la même saveur sans votre triple menton à la Balladur, mais nul doute que le redressé productif, le Chorizo caractériel, le faux cul ancien ministre de l’Education, l’ancien inspecteur des impôts éFiloché, et Marie-Noëlle Lienemann, pâle ersatz de la Dingo du Poitou, vont nous occasionner des trempages de culottes homériques…

Merci, Monsieur le Tout Mou de nous avoir baladé pendant près de cinq ans avec vos hésitations, vos décisions irréfléchies, vos coups de Jarnac, vos reculades et vos rétropédalages qui confirmaient bien que vous n’étiez au mieux qu’un capitaine de pédalo dans le lac de la forêt de Fontainebleau…

Merci Monsieur le Président Normal de vous être échiné pour que le rayonnement intellectuel et politique de la France ne dépasse pas celui du Timor Oriental et de Boukistan Septentrional, pour que ces enfoirés de grands patrons vendus à la cause du grand capital apatride levantin se carapatent en quatrième vitesse surmultipliée dans les paradis fiscaux voisins, pour que la crédibilité hexagonale à l’international soit en accord avec votre côte de popularité…

Merci pour ce moment, ce moment irremplaçable de sincérité où pour la première fois en quasiment cinq ans d’exercice du pouvoir, vous prîtes une décision censée et salutaire au pays (à moins qu’on ne vous aie forcé la main), ce moment que quatorze millions d’électeurs ont assisté la bave aux lèvres, la Corona à la main et les burnes dans le moulechouquettes à votre suicide politique, à votre perroquet Samos 99… pardon, à votre hara-kiri… Ce moment, le meilleur moment des cinq années de Présidence Flamby, que j’ai loupé pour de basses raisons matérielles d’un logiciel de lecture vidéo défaillant… Certainement un modèle socialiste…

Merci pour ce moment, Monsieur le Président… Et même s’il me coûte de vous l’avouer, je vous tire mon chapeau en vous disant « respect, Mister Fraise-Tagada »… Parce qu’il ne doit pas être simple de décider d’un tel renoncement, de faire aveu de son impuissance, de laisser les autres se dépatouiller de la merdasse ambiante…

Merci pour ce moment, Président Hollandouille. Comme les amants consommés et experts ravageant de la frisée ou de l’usine à prouts, c’est lorsque vous êtes sur le point de partir que vous êtes le meilleur…

Mais tout lâcher n’est pas forcément synonyme du meilleur ; c’est parfois l’équivalent du pire, comme ce 2 décembre 1959, à 21 heures 13, où le barrage du Malpasset a brusquement lâché, provocant le déferlement quasi instantané d’une cinquantaine de millions de mètres cubes d'eau de son lac de retenue en crue à cause d'une période intense de précipitations sur la ville de Fréjus, à dix kilomètres de là. Une meurtrière trombe liquide et un bilan effroyable, 423 morts, des dégâts considérables et un traumatisme considérable… Les Fréjussiens ne dirent pas merci pour ce moment… 

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