mardi 13 décembre 2016

Brèves du 13 Décembre 2016

« Des sapins dans les vitrines,
« De la neige sur les collines,
« C’est le temps des Visiteurs de Noël… »

Comme ce doucereux générique tout embué du souvenir ému des vacances de Noyel assis en tailleur devant le Philips couleurs qui trônait en maître au salon, une tasse de chocolat chaud dans les pognes et une tartine beurrée saupoudrée de Benco posée sur la table basse, peut paraître cucul-la praline, mièvrement concon et exponentiellement brise-balloches !

En comparaison, vous trouveriez des allures de polar hitchcockien à la pire panouille de Delly, et vous seriez prêts à porter aux nues avec des vivats laudatifs le dernier dégueulis de tripes auditif de l’orignal canadien désormais veuve de son mari R’né.

Et dire que nous fûmes à même d’humidifier nos slips Petit Bateau en entendant cet indicatif musical ! Et dire qu’il nous donne une irrépressible nausée au moins égale à celle ressentie après la réalisation d’une recette siglée Cyril Lignac ! A l’identique avec une chanson de Vianney ou une gorge profonde garnie : on trouve pas si dégueulasse la première fois, et l’on remplit un sac à vomi les fois suivantes…

Vu les réjouissances qui nous attendent durant les prochaines semaines, mieux vaut avoir l’estomac rivé avec des tirefonds de 48 si l’on ne veut pas qu’il effectue un triple lutz piqué avec quadruple salchow renversé dès les premières heures de ces putains de fêtes de Noël…

Avant de se bourrer la huche, de se suicider le cimetière à poulets, de se flinguer la boîte à ragout, de s’empiffrer à s’en faire péter le réservoir avec des victuailles encore plus grasses qu’une box de chez KFC (Kaka frit et croustillant) qui vous donnera l’impression d’avoir la glotte qui flotte dans une vieille friteuse ; avant de se gorgeonner le tarbouif au kir mirabelle-litchi, de se biturer le quart de brie au faux champagne (mais au vrai alcool à brûler), de se ramasser une vestouze au Malibu-ananas honteusement tassé, de se ramasser une pistache avec la prune…

Avant de se tartiner les cousins pisse-froids, les neveux chiants et morveux par-dessus le marché, les oncles un peu tantes, les tantes un poil dépressives et tout le reste d’une parentèle que vous auriez aimé voir périr à Auschwitz sans que ce soit un détail qui sente le gaz…

Avant de vous geler les noix façon cryogénisation à l’azote liquide dans cette église décrépie sentant le renfermé, l’encens froid et la purée d’enfant de chœur desséchée, pour avoir voulu respecter la tradition de Noël en assistant à la Messe de minuit avec un prête aux boulons qui se dessoudent et à la mitre qui s’effrite…

Avant de vous forcer au-delà du raisonnable à sourire à l’hideux cache-col tricoté avec amour par Tante Marthe qui devient décidément de plus en plus daltonienne et malvoyante, à s’enthousiasmer avec l’entrain d’un électeur socialiste au dix-huitième stylo à bille reçu en dix-huit ans de votre cousin Anet-Hilarion (parce qu’on en a toujours nécessité…), à se retenir de chialer devant le quatrième exemplaire de « La culture de la papaye naine chez les Aztèques subsahariens de 1875 à 1925 » reçu de votre marraine Euphrasie-Cunégonde dont l’Alzheimer galopant ne s’arrange pas…

Avant tout cela, un conseil… Bourrez-vous la gueule à l’alcool fort, à la piquette de troquet de bourgade lozérienne, à la huile de vidange déjà utilisée, à la Solexine…

Ou alors, vous êtes des surhommes pour affronter cette mer de bons sentiments, ce tsunami de gentillesse soudaine, cette cataracte d’optimisme forcé…

Je vous l’avoue tout de go, j'en ai intégralement marre de cette bonté feinte dans ces sourires Noëlesques qui ressemblent à des trous-du-cul prêts à déféquer une diarrhée irrépressible…

J’en ai soupé de ce soudain regard de benoîterie béate, de cet enthousiasme de façade au moins aussi retapée que Catherine Deneuve…

Comme si tout était devenu miraculeusement super dans notre vie, comme si tout s’était transformé en une nuit en Royaume de Barbie, en Neverland avec Peter pan et son moulebite vert qui minaude façon blondasse télévisée tendance Cyril Féraud, en univers des bisounours avec l’autre con en peluche qui vient te rouler des pelles sous prétexte que toi aussi, faut que tu sois un Bisounours…

Les téléfilms de série B, américanisés à souhait, puant le McDo jusqu’à la moindre chaussette à l’écran, où la magie de Noël, l’éblouissement du sapin débordant de guirlandes moches et m’as-tu-vues, les cadeaux aux papiers à faire caner un caméléon dans l’instant dégueulent de l’écran en imposant d’incontournables happy ends depuis plus d'un mois... Les catalogues de jouets inutiles, abêtissants et hors de prix dans les boîtes aux lettres depuis septembre... Les menus de fêtes variés, avariés et tellement caloriques qu’ils feraient péter tous les instruments de mesure de graisses ajoutées dans tous les supermarchés.... Les décorations de Noël tellement ringardes dans nos rues, depuis la mi-novembre et qui resteront jusqu'à fin janvier tant les employés municipaux sont cossards…

J’exècre, je conchie, je dégueule, j’abhorre ce Noël mercantiliste et surmédiatisé qu’on veut nous fourguer… Bien sur, je fêterai le réveillon et le vingt-cinq par un bon repas… Mais j’aurai dans l’esprit ce petit coin d’étable où naquit un petit mec au prénom de carreleur portugais et qui finira, comme son cousin de Lyon, accroché au clou…

Et j’essaierai d’oublier les monstruosités d’Alep, dont tout le monde se bat les flancs avec un détachement qui frise l’indécence intégrale… Et je tenterai d’oublier Caze-vieille et ses déclarations tellement vides qu’on aurait dit la boîte crânienne d’une candidate à l’élection de dindes en maillot de bain de samedi prochain… Et je ferai en sorte de ne plus penser à l’insignifiante insolence de Cristiano Ronaldo et son quatrième Ballon d’Or qui lui fait encore plus des couilles en or et de la purée en paillettes (c’est son mec qui doit être content, il se prend pour la banque de France et plus la Banque du Sperme)… Et je tenterai de me consoler de voir les Feux de l’Amour désormais diffusés en matinée (vu que j’ignorais qu’ils étaient encore diffusés…)… Et je prierai pour que le choc dans les maisons de retraite (suppression de la diffusion postprandiale de cette bouse ricaine, éviction de Lepers, nouvelle coloration de la moumoutte à la Féraud) soit moins sismique que la dernière tentative de trampoline par Valérie Damidot…

Et j’en profiterai pour me vider l’esprit de me refaire quelques épisodes de Magnum, la fameuse série américaine diffusée pour la première fois le 13 décembre 1981 sur Antenne 2, avec la plus belle paire de bacchantes assortie à la plus moche chemise hawaïenne sur la personne de Tom Selleck, et de son haussement de sourcils topique…

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