vendredi 23 décembre 2016

Brèves du 23 Décembre 2016

Comment vous dire adieu ?

Enfin, je voulais dire, comment prendre congé décemment de vous pour quelques jours, sans vous froisser comme un tissu de lin après deux plombes dans un fauteuil ?

Comment couper le courant (et pas seulement pour décoller Cloclo de l’applique), fermer le traitement de texte, boucher les sources d’information et vous chantonner suavement « ciao ciao bambinos » ?

Comment, surtout, être à l’affût de l’esprit de Noël, de se plonger avec joie dans cette période festive pas seulement faite d’agapes alimentaires soignées à grands coups de Gaviscon et de dégueulis dans les waters ?

Oui, comment ? L’actualité n’est pas précisément du ton à se taper sur les cuisses en perdant haleine et son dentier tant on se fend la poire…

Fussiez-vous d’indécrottables optimistes, d’irréductibles rêveurs ou des électeurs socialistes, faut se rendre à l’évidence qu’on n’est guère gâtés, à deux jours de la bûche, des huitres et du foie gras sur toasts carbonisés, pour se booster le moral, se mettre la patate, pour avoir la positive attitude qui faisait mouiller Raffarin…

D’ailleurs, je vous conseille d’opter pour le foie gras, la dinde (que vous fourrerez ou non selon vos envies, vos moyens financiers ou vos déviations intimes), la bûche à deux mille trois cent calories la bouchée. Et de surtout éviter l’escalope milanaise car ce midi, il y avait de la viande froide par terre…

J’ignore s’il voulait se faire sauter en public, mais en tous cas, on lui a mis une cartouche dans la nuit… Anis Amri est parti trombonner de la pucelle à la douzaine, après une rafale de bastos à Milan. On ne lui dira pas bon voyage, à la limite bon débarras…

Et les autorités allemandes qui croyaient qu’il était encore à Berlin… Décidément, depuis le démantèlement de la Gestapo et de la Stasi, l’Allemagne n’est plus der Große Reich, meine Herr Muller… Avec ou sans muskatnuss !

Avec un petit détournement, peut-être ? Le détournement d’avion revient à la mode aux pieds de la crèche pour Noël 2016, avec ce détournement d’un vol intérieur libyen vers Malte… Cétémieuavan ? Pas certain, ça finissait souvent mal, voire franchement pas bien… Et là, ce n’est largement pas dit que ça finisse avec du mousseux et des biscuits…

L’espoir fait vivre… Et l’espoir que je forme aujourd’hui, au moment de poser la plume du clavier pour quelques jours de repos, au terme d’une année mouvementée, c’est que le monde aille un peu moins mal, pendant quelque temps, que les hommes puissent vivre en bonne entente, que vous passiez de bonnes fêtes… et que je ne prenne pas trop de poids avec ces cochoncetés de chocolats !

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Guy-Louis, Amélie Mauresmo, Conchita Wurst, Josiane Saucisse, Pepita Sausage, et tout celles et ceux qui en feront la demande par papier timbré ; ainsi se terminent, en conclusion d’une année chargée en péripéties, en émotions et en cataclysmes d’actualité, ces chroniques en forme de brèves de presque pour l’année 2016. J’espère que vous aurez pris autant de plaisir à les lire que j’en ai ressenti à les écrire… Le temps qui m’est imparti touchant à sa fin, je vous souhaite tout bêtement de passer d’excellentes fêtes de fin d’année, remplies de bonheurs, de joies et de moments complices en famille, en couple, ou comme il vous plaira !

Je vous embrasse chaleureusement en remerciement de votre attention et de vos commentaires, et vous retrouve bientôt ; à vous Cognacq Jay, à vous les studios !

L’image contient peut-être : 1 personne, intérieur

jeudi 22 décembre 2016

Brèves du 22 Décembre 2016

« Gi oss en soloppgang med barnelatter og sang
« Vi elsker far og mor
« Har kjærlighet å gi til søster og bror
« Gi oss en soloppgang og la vår drøm være sann
« Sammen på håpets vei går vi hand i hand »            

Dites… Y en a un peu plus, j’vous le mets quand même ? Excusez d’ores et déjà de galvauder de manière éhontée la phrase fétiche de M’sieur Labavette quand il essaie de refourguer une tranche de six cent grammes de galantine de volaille aux morilles et au roquefort à M'âme Jeanssen pour son souper ; mais là, cela s’impose.

Par pitié, n’allez pas voir en moi (difficile puisque je n’ai pas la lumière à tous les étages), un dangereux gougnafier, un pignouf intégral ou un butor complet ! Vous seriez bien en deçà de la réalité, et il ne sert à rien de me flatter, vous n’obtiendriez rien de moi : pas une faveur, pas un passe-droit, pas le plus petit autographe qui vaudra des millions dans quarante décennies, pas même l’autorisation de zyeuter la pochette du pressage cubain de la contribution eurovisuelle espagnole de 1973…

N’empêche qu’il y en a un peu plus… Et j’vous le mets quand même ! Un peu plus de sirupeux et d’écœurant tant c’est de mauvais goût et ça a mauvais goût, genre une bûche de Noël parfum Grand Marnier-ratatouille et crème au beurre vanille-moka…

Une panouille musicale sur une base d’orgue Bontempi et assortie de paroles d’un nunuche achevé, qui bombarderait directement dans la Pléiade l’intégrale de Nadine de Rithschild, où l’on vous cause qu’il faut donner des aubes avec des rires et des chansons d’enfants, qu’on aime ses père et mère, nos frères et nos sœurs (et je n’ai pas un marteau). Oui, donnez-nous un lever de soleil et laissez vivre notre rêve, ensemble sur la voie de l’espoir, nous marchons main dans la main…

Ah, ça, c’est beau comme du Yann Moix sous amphétamines, ou comme une chanson norvégienne de l’Eurovision. Les puristes auront reconnu le catastrophique « Visjøner » de 1992, interprété par la petite bombonne écarlate Merethe Trøan.

Rigolez, ricanez, hurlez à la mort, sautez par la fenêtre, fusillez-vous les tympans à grands coups de tisonnier chauffé à blanc… Mais reconnaissez qu’au final, elle n’a pas si tort que ça, la saucisse norvégienne…

C’est quand même plus agréable et facile à vivre, un monde où l’espoir existe… Où l’on n’est pas obligé de rédiger son testament et dire adieu à ses gosses chaque fois qu’on descend dans la rue ou qu’on va se balader dans un marché de Nowel…

En parlant du groß enfoiré qui a foutu les boules dans le marché de Noël berlinois, on se rend compte au fur et à mesure que les services secrets et de renseignements d’Encula Merkel ne sont guère plus performants que ceux de Monsieur « Si j’avais su, j’aurais pas renoncé »…

Anis Amri et ses sucettes en bois du même métal, s’était déjà fait gauler à trois reprises, et était même fiché… Sinon, tout allait bien… Et rassurez-vous, on ne vous prend absolument pas pour des cons avec les déferlements d’infos instantanées et invérifiables…

On n’essaie pas non plus de nous rouler dans la farine… Ça c’est désormais le fait du Chorizo impétueux, qui s’est fait enfariner lors d’un déplacement à Strasbourg au cri de « 49-3 akbar »… Vu sa tronche de cake mal démoulé, ça lui va bien, il manquait de levain, et il en aura certainement pris de la graine…

Lui, il ne manque jamais d’air, et ce n’est pas un détail qui sent le gaz… Neunœil de Montretout, qu’on pensait tranquillement en train de gagater en dessoudant ses écrous à la Haus de retraite « Lili Marleen’s Déambulator », a encore dérapé sur les homosexuels. Interrogé sur son acharnement contre les tarlouzes et la tafioles et leur représentation à l’extrême-droite, le menhir blond n’a pas fait führer en plaisantant que « Les homosexuels, c'est comme le sel dans la soupe. S'il n'y en a pas du tout c'est un peu fade, s'il y en a trop, c'est imbuvable ». un peu comme lui, quoi…

Pour ce détenu américain qui a passé trente-et-un an emprisonné pour un crime qu’il n’avait pas commis, c’est aussi la soupe à la grimace : imbuvable pour ses années de tole, et bien fade au vu de l’indemnisation accordée à ce jour : soixante-quinze euros… Exonéré d’impôts, espérons…

Un peu fade également, le Christmas de la Couine british, qui a annulé son traditionnel voyage pour les congés de fin d’année à cause d’un gros rhume… Tu parles ! Bebeth en avait ras le brushing de se coltiner ses tire-au-flanc de mistons. Entre l’un qui trombine de la vioque défraichie, un autre qui jambonne tout ce qui passe et l’autre dont on se demande s’il n’a pas épousé une motte de jelly pour faire oublier aux médias qu’il aspire de la carotte, et si vous y rajoutez le rôti bouilli à la marmelade de menthe et aux pois-gourmands frits à la graisse de phoque, sans parler du pudding qui plomberait un apnéiste pour plonger à cent dix mètres ; on comprend qu’elle ait plutôt envie de rester à Buckingham peinarde…

Peinard… Oui, mais comment rester peinard, orteils en éventail et détendu du bout bien calé dans son Couille-croisées de Play-mec, quand il vous faut effectuer les derniers achats de Noël… Dernière ligne droite pour les cadeaux, parcours du combattant pour dénicher cette putain de Playstation 45-12 qui coûte un bras ; cette chamellerie de tablette tactile ultraperfectionnée que cette feignasse de Kévina dédaignera dans deux jours parce que son neurone a refusé de comprendre la notice de cent quarante huit pages en coréen ; ce jeu abscons à mi-chemin entre la pendaison des salaisons en Basse-Aquitaine et un épisode de « Jeu de Chiottes » (Game of trône si vous êtes bilingue dans les deux langues) qui nécessite quatorze piles d’un modèle uniquement réservé au marché moldoslovaque et disponible après une attente de trois mois…

Cadeaux, emplettes, achats, boustifaille, gueuletons, chocolats, boudins blancs, caviar, foie-gras truffé et pipettes à jus… Arrêtez, n’en jetez plus, je vais dégueuler, et sans serrer les dents pour retenir les meilleurs morceaux ! A bas cette vision mercantiliste de Noël ! Revenons aux basique, au simple, au vrai, au petit moutard qui a braillé à la vie dans une étable…

Et n’oublions pas que parfois, le bonheur est simple comme un coup de fil… Mais chut !

Chut, chute… Le 22 décembre 2014, Jacques Chancel titube, vacille, et s’écroule, nous privant définitivement de sa voix si reconnaissable, si inquisitrice et maïeuticienne à la fois dans es inoubliables Radioscopie qui ont bercé les ondes de France Inter. Oui, donnez-nous de quoi rêver, donnez-nous un soleil et laissez-nous vivre notre rêve… Gi oss en soloppgang og la vår drøm være sann…

 L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes assises, table et intérieur

mercredi 21 décembre 2016

Brèves du 21 Décembre 2016

« Ça s'en va et ça revient
« C'est fait de tout petits riens
« Ça se chante et ça se danse
« Et ça revient, ça se retient
« Comm' une chanson populaire… »

Sans vouloir faire offense au plus électrisé de nos chanteurs « pile électrique » qui était toujours au courant sans avoir pour autant les fils qui se touchaient, notre Claude François national qui à la différence de Paul Walker, était un bon conducteur, j’aurais presque envie de fredonner une version quelque peu modifiée :

« Il s’en va et il revient
« Il ne se sent pas du tout bien
« Il regrette et il se tâte
« Et se questionne, l’idée lui trotte
« Comme un candidat socialiste »…

Ah, fallait le voir se trainer comme une âme en peine, la cravate encore plus de traviole qu’à l’accoutumée, la teinture brou de noix qui virait au maronnasse sale, traînant ses pantoufles Babar sur les parquets élyséens, avec un pot de deux kilos de Nutella à moitié terminé dans la main, et un donut entamé dans l’autre…

Vous connaissez François… Depuis quatre ans et demi, vous avez pris la mesure de son impossibilité à prendre une position et à la tenir (Julie s’est d’ailleurs plainte à ce sujet…) ; vous avez pu admirer son art de la pointe et de la contrepointe dans son pas-de-deux incessant ; vous avez goûté son art de l’intromission parfois à la hussarde et sa dextérité dans le retrait de ses mesures…

L’annonce de son renoncement à la candidature à la branlée électorale de mai 2017 a causé un tel tsunami à gauche que l’adipeux Cambadélis en fut éclaboussé du haut de la tour d’ivoire de la rue Solférino… François avait pris une décision… Il l’avait prise seul, et en prime, c’était une décision importante…

La décision grave et sérieuse, quoi. Pas la décision de tapette, le choix à deux balles, genre « fromage ou dessert », « j’reprendrai bien de la tarte pour la sixième fois, mais ça risque de faire péter les boutons de mon futal », ou bien encore « j’la sodomise ou j’l’encule ? »…

La résolution quasi-cornélienne qui avait forcé le respect, même moi j’avais salué le sacrifice du culbuto sudoripare et le bien qu’on devait normalement en attendre pour la France… Et puis… Au détour de la troisième pizza XXL pepperoni-chorizo-choucroute-jarret de porc-triple steack avec supplément fromages… Une réflexion qui naît sous la teinture Baranne grand teint… Un doute qui point… Un « burps », pardon, c’est le mix cheddar-jarret qui est un peu lourd, un remords quant au champ libre laissé au joueur de castagnettes matignonnesque qui ne perce pas plus qu’un bouton d’acné sous deux centimètres de fond de teint…

Alors Flamby pense… Pépère réfléchit… Tout-Mou 1er se tâte… Ah, comme il regrette son renoncement ! Mais pourquoi a-t-il été assez con pour tout lâcher alors qu’il allait y arriver, qu’il allait retourner cette foutue courbe du chômage, c’était l’histoire de quoi… cinq, voire sept ans… Ah ça, il se la mordrait et se la mâcherait façon Mister Freeze s’il pouvait !

Alors, il rassure les visiteurs qui viennent lui présenter leurs condoléances pour la fin de règne… il n’a pas annoncé son retrait de la vie politique, lui… Il s’imagine encore être le sauveur de la gauche moribonde si le trempeur de chemises et Méluche le cramoisi n’arrivent pas à accorder leurs violons… Il s’imagine que l’élection est gagnable et qu’il pourrait être le synthétiseur des congrès socialistes…

Ou le décompositeur terminal des gauchos, le Terminator façon flan mal emprésuré du peuple de gauche…

Ça s’en va et ça revient… Et ça revient parfois dans la tronche, façon boomerang mal dirigé ou torgnole parfaitement ajustée… Beignet juridique et mandale médiatique pour Titine Lagarde, la coupable pas responsable de l’affaire Nanard Seriously Burned… Qui pourrait lui passer un kleenex brodé or, pour que Madame puisse chouiner à son aise d’avoir été dispensée de peine et cracher son fiel accumulé, car elle affirme avoir payé pour Sarkozy comme Juppé avait mangé pour Chirac. Oh la vilaine aigrie, l’amère pisse-vinaigre ! Vitupérer pour une dispense de peine… Tu ne voulais quand même l’absolution intégrale de la Cour de Justice, avec mention d’honneur, palmes et fourragère, une coupe de mousseux et des langues de chat !

De toute façon, la Cour de Justice de la République sera bientôt un lointain souvenir puisque le catalan en surchauffe veut la supprimer… Y en aurait un qui aurait le cul tellement merdeux qu’il souhaite se débarrasser des rouleaux de papier-cul que ça ne m’étonnerait qu’à moitié…

Comme ça ne m’étonnerait qu’à moitié que nos voisins d’outre-Rhin ne nous enduisent de graisse de würste et tentent de noyer le gefeltefishe dans un bock de bière concernant le camion-bélier de l’autre soir…

La rigueur allemande semble s’être transformée en un dilettantisme gendarmier tropézien… On hésite sur le conducteur du camion (tunisien, polonais, moldo-slovaque), on barguigne sur les responsabilités du mec arrêté… Pour finalement lancer une grande chasse à l’homme aujourd’hui, bombardant que le tunisien recherché est armé et dangereux. Evidemment qu’Anis Amri n’est pas un enfant de chœur… Et pourtant… Anis aime les sucettes, les sucettes à l’anis…

Lorsque le sucre d’orge, parfumé à l’anis, coule dans la gorge d’Anis, il est au paradis… Et çà tombe particulièrement bien, puisque c’est aujourd’hui la journée mondiale de l’orgasme. Je saurais me retenir et ne pas me savonner la planche inclinée au savon noir pour éviter de glisser vers des gaudrioles grasses et inopportunes à base d’andouillettes coulissantes, de moules farcies bien gratinées et de couloirs à Bounty flattés par des spaghettis à moustaches et à béchamel sous pression…

Mais vous conviendrez que la journée de l’orgasme est typiquement le genre de journée dont tout le monde se branle…

Et le 21 décembre 1959, Farah Diba épousait le Shah d’Iran, lui disant « oui » en français et devenant la nouvelle Reine d’Iran, avant d’être sacrée chahbanou en 1967 (tout comme Chaban avait sa chabana). Et c’était loin d’être une chanson populaire… 

 

mardi 20 décembre 2016

Brèves du 20 Décembre 2016

Ich bin Berliner, weil der Schmerz ohne Grenzen ist…

Ich bin Berliner, parce que la souffrance est sans frontières…

Bin ich Berliner ? Ja, leider…

Suis-je berlinois ? Oui, hélas…

Ich bin Berliner, parce que chaque homme, chaque femme, chaque enfant qui tombe victime de la barbarie indicible, aveugle et indicible, est un peu mon frère, ma sœur, mon gosse…

Ich bin Berliner, parce que la vie a une valeur qui ne peut être estimée que lorsque l’on voit d’autres la perdre près de nous ; parce que la vie est aussi fragile qu’un bretzel…

Ich bin Berliner, parce que la ronde infernale des attaques lâches reprend à une période où l’on est plus enclin à célébrer le retour du Christ, de la foule dans les magasins, des mises à mort des cartes bancaires surchauffées, et des cubitainers de vin chaud empestant la cannelle et les égouts…

Ich bin Berliner, parce que c’est inadmissible de voir de telles scènes à notre époque… à notre époque si délurée et pourtant si prude, si choquée… à notre époque qui finalement n’a peut-être pas tant changé…

Ich bin Berliner, parce que ces enturbannés vont encore nous pourrir la vie en l’éclaboussant du sang des innocents pour des mois, des années…

Ich bin Berliner, parce que l’on prend désormais dramatiquement conscience de la fugacité de la vie, qui peut s’arrêter à tout instant, sans plus de raison qu’elle n’en avait eu à commencer…

Ich bin Berliner, parce que l’on se prend à sentir la goutelette de sueur froide qui dégouline dans le dos jusqu’à la gouttière de votre sillon interfessier à l’idée que ça aurait pu se produire à Strasbourg, à Quimper, à Bormes-les Mimosas, à Château-Gaillard, à Bourg-Madame…

Ich bin Berliner, parce que le pire est hélas devant nous, parce que ne croyez pas que ça s’arrêtera là, que l’on s’en tiendra à ce bilan lourd mais heureusement assez limité vu la foule présente…

Ich bin Berliner, parce que les mangeurs de saucisses se demandent, un peu trop brutalement, s’ils ont finalement bien fait d’ouvrir aussi grand leurs portes aux demandeurs d’asile et aux migrants, et si, dans la majorité de véritables malheureux, il ne se seraient pas glissés quelques poignées de pourritures promptes à se faire sauter en public…

Ich bin Berliner, parce que les berlinois n’en ont au final rien à secouer de notre soutien de circonstance, de notre empathie réactionnelle, de nos soutiens faux-cul par le truchement des réseaux sociaux…

Ich bin Berliner, parce que j’en ai ras le bock vom Bier de voir la Fesse-de-Bouc dégueuler de « Ich bin ein Berliner » avec les incontournables chatons qui pleurent, le grumpy cat qui ressemble à la Lopez du cinquième sans maquillage, les statuts larmoyants alors qu’on est en train de se fendre la pêche avec une clope qui fait marrer et un bon DVD de boules…

Ich bin Berliner, parce que ça me démoule le cake en accéléré de lire ces « ich bin ein Berliner » grammaticalement inexacts. ou alors, les réseaux sociaux sont la plus grande pâtisserie du monde, le Berliner étant un beignet de pâte levée frite dans de la graisse ou de l'huile, fourrée à la marmelade, à la confiture, au custard ou à la crème pâtissière, et recouverte de sucre, généralement glacé ou impalpable…

Ich bin Berliner, aber bin ich auch ein Türke, bin ich auch ein Russen im dein Türkei… La Punaise aurait pu le chanter sur les motifs de son tube : I’m a Russian man in Turkey… A dead man, même… incroyable vidéo, incroyables images d’un flingage en direct, d’une mise à mort en live… Les chaînes infos en revaient, la Turquie vous l’a offert : l’exécution de l’ambassadeur russe à Ankara lors d’un vernissage quelconque…

Ich bine in Türke, aber bin ich auch verlegen, je suis perplexe… Oui, perplexe… En dautres jours plus primesautiers, j’aurais volontiers que le doute m’habite… Mais il n’empêche que je trouve ça louche (comme dirait Christophe Lambert), que je m’interroge, je me questionne et qu’au final, je doute… Cette vidéo, ces photos… Ces photographie nettes, impeccables, bien cadrées… Trop nettes, trop bien cadrées, limite posées… Ça fait déguisé, ça fait bidonné… Le flou et le cadrage de Zapruder à Dallas, la qualité neigeuse des vidéos d’époque et la confusion place Saint Pierre en 1981…

Mais là, là c’est de la HD, de la couleur et limite de la mondovision… Limite s’ils n’ont pas diffusé les photos de la répétition générale…

Ich bin traurig, oui, vachement triste… La plus belle paire de mirettes du cinoche français s’est définitivement close, à l’âge de 96 ans. Michèle Morgan est partie retrouver son Gabin qui n’en pouvait plus d’attendre pour lui dire à nouveau « T’as d’beaux yeux tu sais »… Oui, et les nôtres essuieront une larme…

Et nous essuierons également, mais là, une goutte de sueur d’effroi rétrospectif, en apprenant que Sylvester Stallone à refusé un poste dans l’Administration Trump, à la culture… On se demande d’ailleurs pourquoi Nabilla n’a pas été nommée en remplacement d’Audrey Machin-chose, trop cérébrale… D’ailleurs Donald pense à recruter Kim Karda-chiante pour le poste…

Ich bin crevé, lessivé, éreinté, laminé comme Cyril Féraud après une partouze chez Magloire et Valérie Damidot… Quel lundi pourri ! Un diplomate russe tué à Ankara, trois blessés après des coups de feu dans un centre de prière musulman à Zurich, neuf morts sur un marché de Noël à Berlin et Trump élu officiellement Président des USA. Le pire lundi de l'Histoire… Et encore, Kendji Girac n’a pas chanté du Louane façon Gipsy Kings…

Ich bin der Getäuschte, je suis le mépris… Le Mépris, ce roman d’Alberto Moravia adapté au cinéma par Jean-Luc Godard, promesse d’un film chiant, avec Michel Piccoli et Brigitte Bardot, dans un flim sorti en France le 20 décembre 1963. Une des rares occasions de voir la passionaria de la Madrague avec une perruque brune… Godard avait peut-être raison…La meilleure façon de traiter les connards qui nous poussent à dire qu’on est tous « ich bin Berliner », c’est au final… Der Getäuschte… Le Mépris…