lundi 12 janvier 2015

Brèves du 12 janvier 2015

Et  maintenant ?

Oui, vous avez bien lu. Et maintenant ?

Si j’avais une cravate à pois, je taperai comme un dingue sur un piano bancal, et me demandant ce que je vais faire de tout ce temps que sera ma vie…

Mais je ne suis pas Bécaud… Je ne suis qu’un soixante-six-millionième de la France, une petite poussière dans l’œil de notre cher et vieux pays, une infime partie de cet hexagone qui sait se mobiliser, parler d’une seule voix, se montrer uni…

Et maintenant ? Maintenant que la fantastique marche d’hier est passée, et bien passée, maintenant que les hommes politiques ont fait leur show en montrant leur mine déconfites, maintenant que nous avons montré aux survivants de Charlie Hebdo que nous prenions part, forcément part à leur cruel deuil, maintenant que tous les symboles d’amitié entre les religions, les confessions, les populations ont été ressassés à longueurs de journaux télévisés et de réseaux sociaux…

Maintenant que le Lonely Socialo’s Branquignol Pépère Band Club s’est redonné une bonne conscience en invitant le monde entier et en les rinçant à nos frais, maintenant que le nain a joué des coudes pour apparaître en première ligne, maintenant que les ministres à Poutine, le premier ministre israélien (vraiment pas rassuré), et toute la ribambelle de potentats et autre Présidents à vie guère soucieux des libertés individuelles ont essayé de redorer leurs blasons à Paris, maintenant que le monde a sincèrement essuyé une larme à la mémoire des dix-sept victimes de la monstruosité humaine, maintenant que le pigeon a décoré Hollandouille d’une jolie médaille en fiente véritable, perpétuant indéniablement l’esprit Charlie…

Maintenant que les trois satellites de la nébuleuse djihadiste ont été renvoyés ad patres (ou ad infernum dans leur cas), maintenant que l’on applaudit les CRS en chantant la Marseillaise, maintenant que le pays retrouve un peu de sérénité avec ce lundi au soleil…

Que faire ? Quoi faire, et comment le faire ?

C’est bien joli, c’est fort, c’est poignant, c’est signifiant, ces rassemblements de masse où tout le monde est réellement animé d’une ferveur mais le tout est de ne pas regarder gentiment la pointe de ses godasses en évoquant le devenir d’une telle mobilisation…

Et maintenant, il s’agit de ne pas tout faire retomber comme un soufflé trop cuit… il s’agit de ne pas laisser les anciens clivages réapparaître, la division se faire jour, les polémiques fleurir, les travers passés bourgeonner à nouveau dans nos esprits…

Jolies paroles, vœux pieux et délires intellectuels puisque les français, qui sont des veaux, vont se lasser bien vite de cet amusant joujou qu’est la vague « Je suis Charlie » en passant à d’autres marottes, la chandeleur, les soldes, le prix du gaz ou la météo… Certes, la vie doit reprendre ses droits, et il serait évidemment malsain de ressasser jusqu’à la nausée les tragiques évènements qui ont secoué la France la semaine dernière…

Et maintenant, c’est à nos hommes politiques de se sortir les doigts du cul, voire le porte-mine, le crayon, le drapeau tricolore voire d’autres choses moins avouables, et de traduire en actes les jolies paroles prononcées depuis mercredi dernier… Et là, ça risque de faire grincer quelques dentiers mal ajustés…

Certes, le Premier Sinistre a beau affirmer que la traque continue, il serait évidemment plus opportun de prendre des mesures effectives… L’opinion ne se satisfera pas de belles paroles, elle veut des actes ! Des actes forts, signifiants, pour tenter de gommer que dix-sept personnes se sont faites flinguer plus ou moins à cause d’un laisser-aller dans le suivi des terroristes…

Si les frères turban et l’autre illuminé d’Hyper-Casher avaient été efficacement suivis, on n’en serait peut-être pas arrivés là ! Evidemment, avec des « si », on mettrait Paris en bouteille… Mais mon rôle n’est pas de donner des leçons, de tirer les oreilles à celles et ceux qui auraient pu agir différemment ou de pontifier…

Et maintenant, il va falloir certainement se retrousser les manches pour faire fructifier cet élan de solidarité, être évidemment prudent pour tenter d’éviter de nouvelles boucheries, se rappeler que les merguez et les carpes farcies ne sont pas dans leur immense majorité des frères turban près à se faire sauter pour un Dieu qui n’a jamais demandé de telles conneries…

Et Dieu dans tout ça ?, avait l’habitude de demander Jacques Chancel… Il doit en avoir marre qu’on massacre en son nom, quel qu’il soit, puisque les livres sacrés, quels qu’ils soient, délivrent des enseignements pacifistes…

Pas si fiste que ça… mais quelque part un peu fist… Parce que ça fait toujours mal au cul de lire de telles insanités… Nonœil ne pouvait évidemment pas rester en rade et laisser l’actualité se faire sans qu’il la pollue d’une des ses fientes verbales habituelles… Et là, il a fait très fort, le menhir de la Trinité sur Merde… Vendredi, pendant la prise d’otages, il invite à voter pour sa fille… Samedi, il affirme haut et fort qu’il n’est pas Charlie, et dimanche, il annonce sa candidature aux régionales en PACA, tout en traitant les manifestant de charlots… Eh oui, c’est ça aussi, la liberté d’expression… Et c’est là qu’on se dit que l’euthanasie, ça a du bon parfois…

Saluons la mémoire d’Anita Ekberg, d’abord surnommée l’iceberg pour devenir ensuite la bombe suédoise suite à son inoubliable bain en robe bustier plus qu’ajustée dans la Fontaine de Trévi dans La Dolce Vita… La sculpturale blonde s’est éteinte oubliée de tous à l’âge de 83 ans en Italie…

Et le 12 janvier 1972 naissait sur la première chaîne de l’ORTF le Grand Echiquier orchestré par Jacques Chancel, qui pendant trois heures, en direct et en public, recevait un invité prestigieux et ne se contentait pas de donner au public ce qu’il aimait, mais lui faisait découvrir ce qu’il pourrait aimer. C’est ça aussi, l’ouverture d’esprit…

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