La situation est grave… mais
pas désespérée !
Afin d’éviter d’entretenir
la psychose qui risque de s’emparer un peu plus chaque jour des français, avec
ces attaques, prises d’otages, dégommages en règle, suivies seconde par seconde
sur les chaînes infos et les réseaux sociaux, je ne vous en parlerai plus, sauf
nouvelle tragédie…
Ne trouvez-vous pas
anxiogène de vous retrouver l’œil vrillé sur votre portable, tablette ou
ordinateur à lire les dernières dépêches : « des nouvelles de
Dammartin où notre envoyé spécial nous indique que deux pigeons ont chié sur le
char d’assaut du RAID, provocant une brûlure oculaire grave au conducteur qui
baillait aux corneilles »… « Ah, notre reporter à la Porte de Vincennes
Kevin Hilmatoumi nous informe qu’il vient de se payer un quatre fers en l’air après
quarante centimètres de patinage artistique sur déjection canine »…
Il fut un temps où l’on
était informé des catastrophes, des vraies, des évènements, réellement
importants, que le soir, voire le lendemain par les actualités télévisées, sans
sensationnalisme, mais avec rigueur et un certain recul… Vous imaginez aujourd’hui
ce que serait la couverture média de l’accident de car à Beaune en 1982 ?
« Et là, vous voyez
encore une flaque de sang coagulée sous l’effet de la chaleur… Ici, le Kiki de
Sébastien Claquemuche, que le petit serrait encore dans ses bras lorsque les
pompiers l’ont retiré affreusement brûlé des tôles déformées…Et, c’est
horrible, mais on vous le montre quand même, il y a encore un corps coincé sous
la carcasse de le Renault 16…(vas-y coco, zoome à fond, c’est bon pour le JT de
Gicquel, ça… »
Non, aujourd’hui, c’est
tellement mieux… On nous beurre la raie pendant des heures et des heures sur un
plan fixe, généralement flou, avec des branchages, des corbeaux au loin et une
vague masse noirâtre qu’on vous décrit ponctuellement comme étant le théâtre
des opérations… On nous inflige l’enculage de mouches de stagiaires bégayants
qui vous réitèrent tous les quarts d’heure qu’on n’en sait pas plus…
Heureusement que parfois, l’issue
est heureuse, et que l’on sent poindre en nous un insondable sentiment de
fierté nationale à l’égard des troupes d’élite… Parfois, c’est un peu moins
glorieux au niveau du bilan humain, mais le principal est que, à l’instar des
séries américaines, c’est toujours le gentil qui gagne à la fin…
Franchement, faire un
carnage dans un journal pour finir butés dans une imprimerie, y a de quoi se
faire un sang d’encre, non ?
Evidemment, il se trouvera
toujours des connasses emperlouzées pour réclamer le rétablissement de la peine
de mort, surtout pour les vilains délinquants qui pourraient faire du mal à ces
pauvres petites bêtes… Il y aura toujours des folles hystériques mal dans leur
string panthère qui poussent des cris d’orfraie à moitié déniaisée à la moindre
évocation des mot de « fermeté », « répression » et « forces
policières », bien calé sur le cuir moelleux du Chesterfield miel de leur
cosy salon d’hôtel particulier dans le huitième, un ballon de cognac dans la
main droite, une Rollex au poignet gauche, un matou minable sur les genoux, le
carré Hermès parfumé au patchouli autour du cou et un gode dans le fion…
Evidemment, vous trouverez
toujours un journaliste assez con pour poser des questions d’une évidence
affligeante, tel Laurent Delamèche qui pose, le plus sérieusement du monde,
tout en vérifiant furtivement la bonne tenue de son balayage brun cendré
mordoré délicatement vaporisé de Cadonett « Tenue pour chochottes »,
la question cruciale « est-ce que le GIGN était préparé à ce genre d’intervention »…
Ben non, connard, il se jouent de la flûte à grelots toute l’année, comptent
les mouches au plafond, et font de la dentelle à temps perdu…
Bon, faut les comprendre,
ces pauvres présentateurs télé… Se cogner quatre heures de direct intégral sans
pouvoir quitter le plateau pour essorer la salade ou changer l’eau des
picholines, à un moment, fatalement, le niveau monte et ca leur remplit la
boite crânienne… Encore, à la radio, vous pouvez discrétos demander par gestes
à Kévina l’assistante d’aller vous chercher une bouteille ou un récipient
adéquat dans lequel vous soulager… mais à la télé… Résultat, vous vous croisez
les jambes à vous en faire péter les rotules…
Et le moindre spot de pub,
ou reportage est signe de délivrance, et de course à la porcelaine… Faites
gaffe toutefois avec les micros HF, dits micro-cravate : vous les emportez
sur vous, et une fois aux tinettes, on risque d’entendre « « clic…
schlam… ziiiip…. Pschiiiiiiiiiiiiiiittttt…. Aaaaaaaaaaaaaaaahhh ;;;;; »…En
direct alors qu’il y a cinq otages en train de se faire massacrer, c’est assez
moyen…
La situation est grave… mais
pas désespérée !...
Parce qu’on ne sait pas ce
qui va se passer dimanche… Parce qu’on sait ce qu’en pense la famille Le Pen,
décidément complètement pourrie avec leurs tentatives minables de récupération…
Parce que surtout, il n’est pas dans mes intentions de me flinguer le cortex à
revisionner ce nanar français de 1976 qui mettait en scène l’inénarrable Maria
Pacôme en Vicomtesse Sophie de Valrude recevant Michel Serrault en Ministre de
le Qualité de la Culture…
Mais après tout… suite aux
remugles puants de ces derniers jours (qui souhaitons-le ardemment ne se
reproduiront pas de sitôt), quoi de mieux que de s’aérer un peu l’esprit, de se
lobotomiser la réflexion… Pourquoi pas en matant un bon vieux nanar français…
ou en lisant les mémoires de Steevy…
Non, tiens, je crois que j’ai
mieux… Je vais me mater quelques épisodes de Wonder Woman, qui, armée de son
short étoilé et de son lasso débarquait le 9 janvier 1977 sur Antenne 2… Une
femme américaine qui gagne toujours à la fin… ça a dû faire pleurer de rage
plus d’un barbu, ça…
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