vendredi 9 janvier 2015

Brèves du 09 janvier 2015

La situation est grave… mais pas désespérée !

Afin d’éviter d’entretenir la psychose qui risque de s’emparer un peu plus chaque jour des français, avec ces attaques, prises d’otages, dégommages en règle, suivies seconde par seconde sur les chaînes infos et les réseaux sociaux, je ne vous en parlerai plus, sauf nouvelle tragédie…

Ne trouvez-vous pas anxiogène de vous retrouver l’œil vrillé sur votre portable, tablette ou ordinateur à lire les dernières dépêches : « des nouvelles de Dammartin où notre envoyé spécial nous indique que deux pigeons ont chié sur le char d’assaut du RAID, provocant une brûlure oculaire grave au conducteur qui baillait aux corneilles »… « Ah, notre reporter à la Porte de Vincennes Kevin Hilmatoumi nous informe qu’il vient de se payer un quatre fers en l’air après quarante centimètres de patinage artistique sur déjection canine »…

Il fut un temps où l’on était informé des catastrophes, des vraies, des évènements, réellement importants, que le soir, voire le lendemain par les actualités télévisées, sans sensationnalisme, mais avec rigueur et un certain recul… Vous imaginez aujourd’hui ce que serait la couverture média de l’accident de car à Beaune en 1982 ?

« Et là, vous voyez encore une flaque de sang coagulée sous l’effet de la chaleur… Ici, le Kiki de Sébastien Claquemuche, que le petit serrait encore dans ses bras lorsque les pompiers l’ont retiré affreusement brûlé des tôles déformées…Et, c’est horrible, mais on vous le montre quand même, il y a encore un corps coincé sous la carcasse de le Renault 16…(vas-y coco, zoome à fond, c’est bon pour le JT de Gicquel, ça… »

Non, aujourd’hui, c’est tellement mieux… On nous beurre la raie pendant des heures et des heures sur un plan fixe, généralement flou, avec des branchages, des corbeaux au loin et une vague masse noirâtre qu’on vous décrit ponctuellement comme étant le théâtre des opérations… On nous inflige l’enculage de mouches de stagiaires bégayants qui vous réitèrent tous les quarts d’heure qu’on n’en sait pas plus…

Heureusement que parfois, l’issue est heureuse, et que l’on sent poindre en nous un insondable sentiment de fierté nationale à l’égard des troupes d’élite… Parfois, c’est un peu moins glorieux au niveau du bilan humain, mais le principal est que, à l’instar des séries américaines, c’est toujours le gentil qui gagne à la fin…

Franchement, faire un carnage dans un journal pour finir butés dans une imprimerie, y a de quoi se faire un sang d’encre, non ?

Evidemment, il se trouvera toujours des connasses emperlouzées pour réclamer le rétablissement de la peine de mort, surtout pour les vilains délinquants qui pourraient faire du mal à ces pauvres petites bêtes… Il y aura toujours des folles hystériques mal dans leur string panthère qui poussent des cris d’orfraie à moitié déniaisée à la moindre évocation des mot de « fermeté », « répression » et « forces policières », bien calé sur le cuir moelleux du Chesterfield miel de leur cosy salon d’hôtel particulier dans le huitième, un ballon de cognac dans la main droite, une Rollex au poignet gauche, un matou minable sur les genoux, le carré Hermès parfumé au patchouli autour du cou et un gode dans le fion…

Evidemment, vous trouverez toujours un journaliste assez con pour poser des questions d’une évidence affligeante, tel Laurent Delamèche qui pose, le plus sérieusement du monde, tout en vérifiant furtivement la bonne tenue de son balayage brun cendré mordoré délicatement vaporisé de Cadonett « Tenue pour chochottes », la question cruciale « est-ce que le GIGN était préparé à ce genre d’intervention »… Ben non, connard, il se jouent de la flûte à grelots toute l’année, comptent les mouches au plafond, et font de la dentelle à temps perdu…

Bon, faut les comprendre, ces pauvres présentateurs télé… Se cogner quatre heures de direct intégral sans pouvoir quitter le plateau pour essorer la salade ou changer l’eau des picholines, à un moment, fatalement, le niveau monte et ca leur remplit la boite crânienne… Encore, à la radio, vous pouvez discrétos demander par gestes à Kévina l’assistante d’aller vous chercher une bouteille ou un récipient adéquat dans lequel vous soulager… mais à la télé… Résultat, vous vous croisez les jambes à vous en faire péter les rotules…

Et le moindre spot de pub, ou reportage est signe de délivrance, et de course à la porcelaine… Faites gaffe toutefois avec les micros HF, dits micro-cravate : vous les emportez sur vous, et une fois aux tinettes, on risque d’entendre « « clic… schlam… ziiiip…. Pschiiiiiiiiiiiiiiittttt…. Aaaaaaaaaaaaaaaahhh ;;;;; »…En direct alors qu’il y a cinq otages en train de se faire massacrer, c’est assez moyen…

La situation est grave… mais pas désespérée !...

Parce qu’on ne sait pas ce qui va se passer dimanche… Parce qu’on sait ce qu’en pense la famille Le Pen, décidément complètement pourrie avec leurs tentatives minables de récupération… Parce que surtout, il n’est pas dans mes intentions de me flinguer le cortex à revisionner ce nanar français de 1976 qui mettait en scène l’inénarrable Maria Pacôme en Vicomtesse Sophie de Valrude recevant Michel Serrault en Ministre de le Qualité de la Culture…

Mais après tout… suite aux remugles puants de ces derniers jours (qui souhaitons-le ardemment ne se reproduiront pas de sitôt), quoi de mieux que de s’aérer un peu l’esprit, de se lobotomiser la réflexion… Pourquoi pas en matant un bon vieux nanar français… ou en lisant les mémoires de Steevy…

Non, tiens, je crois que j’ai mieux… Je vais me mater quelques épisodes de Wonder Woman, qui, armée de son short étoilé et de son lasso débarquait le 9 janvier 1977 sur Antenne 2… Une femme américaine qui gagne toujours à la fin… ça a dû faire pleurer de rage plus d’un barbu, ça… 

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