« Bang bang, tu me
tuais
« Bang bang et je
tombais
« Bang bang et ce
bruit-là
« Bang bang, je ne
l'oublierai pas »
Non, je n’en parlerai pas…
Non, je ne dirai mot de
cette tragédie qui s’est déroulée en plein Paris…
Non, je ne ferai pas de
publicité à ses auteurs qui savaient parfaitement ce qu’ils faisaient et qui
ils venaient tuer… Comme je ne parle pas aux cons, car ça les instruit, je ne
parlerai pas des cons, ça risque de les faire bander…
Non, je ne prendrai pas
position dans les amalgames qui ne manquent pas d’être faits, car on ne peut
pas laisser quelques poignées d’irréductibles illuminés du turban ternir l’image
d’une communauté déjà bien écornée par leur peu d’appétence au boulot et à leur
goût plus que prononcé pour les aides étatiques…
Non, je tirerai pas (à la
différence d’autres) des plans sur la comète sur ce que fera, ne fera pas, ou
risquerait de faire Pépère en réponse à cette lâche attaque… Déjà, il n’a pour
une fois pas trop mal parlé… Mais les paroles s’envolent, les écrits restent,
et les tanks nettoient à coup de karcher…
Non, je ne brosserai pas de
portrait laudatif de ces quatre dessinateurs morts pour leur liberté de plume…
Parce que je ne sais pas dessiner, parce que ça ne sert à rien de cirer les
pompes d’un cercueil, parce que d’autres le feront mieux que moi avec au coin
des yeux des larmes de crocodile….
Non, je ne tairai pas non
plus les paroles braves, défiantes, et peut-être quelque peu inconscientes du
directeur un peu chtarbé, ni les dessins ouvertement provocants des trois
autres… Ils sont allés loin, mais est-ce que ça valait le coup de flinguer à
tout-va ?
Non, je ne ferai pas l’éloge
funèbre de Wolinski, ni de Cabu, parce que l’un a commis des films d’une
grossièreté affligeante qui déshonoraient son talent, et que l’autre se serait
fourvoyé chez Dorothée à l’époque où elle avait encore un cerveau en état de
marche, l’époque bénie de Récré A2…
Non, je ne dirai rien de
plus… On dit que les grandes douleurs sont muettes…Surtout lorsqu’elles vous
arrachent au nom de je ne sais quel fanatisme imbécile une part de votre
enfance et que l’on ne peut plus se raccrocher au nez de Dorothée croquée par
qui vous savez…
Non, l’horreur indicible ne
se dit pas… elle se ressent…
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