lundi 23 juin 2014

Brèves du 23 juin 2014

Et si, pour changer, on changeait ?

Ah si, c’est tendance, c’est « in », c’est complètement hype, ma chère ! Bon, y a un plouc à teinture broux de noix et cravate de traviole, le genre gourou de province à qui vous ne confieriez pas vos gosses par peur de les voir marcher en canard pendant huit jours, qui corne depuis deux ans que le changement c’est maintenant et ne change strictement rien… mais laisse tomber chérie !

C’est tellement dans le move du groove de la tendance actuelle que toutes les grenouilles du Marais font des pieds et des mains (enfin, chez elles, c’est plutôt du tête à queue) pour pouvoir tout changer… Changer de mec, changer de garde-robe, de chaussettes, de déodorant (tiens, je le suggèrerai à Guy-Louis, parce que le patchouli-gingembre à huit heures du matin dans l’ascenseur, c’est tout bonnement vomitif), de slip… Mais aussi changer de régime, de boucher, de draps de lit, bref ! Changer d’habitudes !

Et le changement d’habitude, il ne faut pas l’ébruiter trop inconsidérément, mais nous en sommes particulièrement gâtés en ce début de semaine… Notamment au niveau de la météo puisque nous sommes enfin arrivés à faire mentir le chanteur monté sur batteries électriques qui s’applique à être au courant… Enfin un lundi matin sans soleil ! Enfin une matinée pourrave où l’on ne voudra pas courir dans les prés, se tripoter dans l’odeur des foins, ou cueillir le raisin afin qu’on nous lâche la grappe…

Dans le même temps, ça n’aide pas particulièrement pour la motivation, puisque le seuil épidémique de la patenvie est pulvérisé avec une vigueur que ne renierait pas Rocco Siffredi dans son increvable « Bretonne mais cochonne »… Si vous vous souvenez de la boule gélatineuse qui poursuivait le numéro 6, vous aurez vaguement une idée bien plus consistante et durcie de mon état ce matin, où une flaque rampa jusqu’à la baignoire pour y faire un brin de toilette…

C’est bien joli, de vouloir célébrer l’été en allant se fumer un cigare sur la plage en très agréable compagnie, mais quand au retour, l’insomnie guette ; faut pas s’étonner le lendemain d’avoir en face de vous un ersatz de Jeanne Moreau tant pour la voix que pour le teint passablement décati de crépi craquelé…

Mais le changement est là ! L’été est là ! et avec lui, son cortège de plaisirs immodérés et irremplaçables… Vous arriverez à vous faire sucer au moins dix fois par nuit, si vous faites confiance aux moustiques… Vous vous sectionnerez presque l’espace interdigital de vos petons en portant ces saloperies de tongs… Vous friserez l’eczéma infecté à force de vous raser les aisselles bi-quotidiennement pour avoir l’air toujours frais et impeccable dans ce débardeur hypermoulant qui fait dire aux esprits chagrins qu’à ce niveau-là, c’est quasiment du sous-vide…

Le changement est là ! Regardez Nono Montebourg… Alors qu’il alignait avec une régularité de métronome qui forçait le respect les gadins, les revers et les gadins en sa qualité de Ministre du Redressement Productif, paf ! Il réussit à refourguer Alstom à l’Etat, en se demandant bien ce qu’ils vont en foutre…

Le changement est là ! Alors que la Dingo du Poitou était abonnée aux rôles de foldingue, ce qu’elle réussissait au-delà de l’entendement sans que cela soit un rôle de composition ; v’la t’y pas qu’on lui colle des annonces importantes et sérieuses à faire ? Elle nous balance du haut de sa bravitude et de sa ministritude qu’elle annule l’augmentationnage du tarifs de l’EDF au premier août… Autant vous dire qu’on va douiller sec en octobre, et que mettre les doigts dans la prise pour en finir endettera vos descendants sur douze générations…

Ça change ! On le connaissait matois, pas franc du collier, franchement insupportable dans les média, prêt à vendre père, mère et enfants à naître contre un bulletin de vote, toujours dispo pour seppuku-tiser ses petits camarades avec un couteau à dents frotté de piment d’Espelette… Voila que l’amateur de chocolatines décomplexées vire limite faux-cul en déposant deux propositions de Loi afin de renforcer la transparence financière des partis politiques… Certes, fallait avoir l’estomac pour oser un truc pareil… Mais au moins, Copé connaîtra la loi dans les coins quand il facturer par Bygmalion 125.000 € le sandwich jambon- beurre…

Le changement, c’est maintenant ! Oui, restons sur cet impérissable slogan de campagne… Ah pour changer, on a changé… En pire, évidemment ! Et dans le même temps, Pépère n’était pas assez con pour nous dire en face que ce serait moins bien… Il sait que la majorité de ses électeurs regardent TF1 et que la lobotomie à réussi, mais si jamais il y avait quelques lecteurs de Télérama ou du Monde parmi eux, on ne peut pas prendre le risque…

Et ce changement, on le ressent parfaitement dans le plan d’économies du gouvernement, ces 50 milliards qu’on cherche partout comme Harpagon le faisait avec sa cassette… Ce plan devrait entraîner à l’horizon 2017 une perte d’environ 250.000 emplois… Flamby avait raison quand il voulait inverser la courbe du chômage… De croissance lente, il va réussir à en faire une croissance exponentielle !

Changement exponentiel également au Mundial des Connasses en short et des pédales en short moulecul qui trémoussent leur épisiotomie sur du Carlos Jobim… Après voir réussi à se débarrasser assez facilement des chorizos et des écluseurs de thé, on est en passe de se débarrasser des queues de morues… Quand on pense que Ronaldo, le représentant en slip gros paquets de chez Armani, toisait les journalistes du haut de sa prétentieuse suffisance en affirmant que tout était plié pour lui… Oui, oui, il s’en est pris plein le cul, um beijo, obrigado e adeus !

Regardez comme tout change chez les connasses en short… Alors qu’en France, on était à peu près aussi mauvais que nos candidats de l’Eurovision, nous infligeons une raclée mémorable aux petits suisses… Surtout pour éviter qu’ils ne lâchent les numéros des comptes secrets des joueurs et des entraineurs…

De même, les merguez-boulettes, qu’on appelle plus communément les fennecs, vraisemblablement à cause de leur haleine après avoir fumé le chichon, exécutent un très joli parcours… ponctué à chaque fin de match par un défilé de voitures klaxonnant à donf et de youyous suraigus… Et si les français mettaient le même merdier à Alger, vous croyez qu’on arriverait à un résultat semblable ?

Et le 23 juin 1959 disparait Boris Vian, à l’âge de 39 ans… Ce n’est pas un nénuphar dans la poitrine qui l’a emporté, pas plus qu’une explosion de son pianocktail dû aux soliloques de Jean-Sol Partre… Mais une bête crise cardiaque, le terrasse alors qu'il assistait à la première de « J'irai cracher sur vos tombes ». Triste ironie du sort, ce touche-à-tout de génie s'est effondré quelques minutes après le début de cette adaptation cinématographique de son roman qu'il ne cautionnait pas. Est-on aller glavioter sur sa pierre tombale ?

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