En voiture
Simone ! C’est moi qui conduis, c’est toi qui klaxonnes !
En voiture,
Momone, vers des lendemains qui chantent, des surlendemains qui roucoulent et
une éternité qui pourra peut-être paraître longue, surtout vers la fin…
En voiture Momone
vers ces lieux chargés d’histoire et glacés (ne dit-on pas que c’est glacé
monument historique) où votre humilité ne vous destinait pas mais que l’on a
choisi pour votre carrure…
En voiture
Momone pour un hommage national avec la pompe et la solennité qui ne vous
plaisait pas mais dont il faut désormais ripoliner les décès illustres…
En voiture
Momone pour la panthéonisation dont on nous assurait encore hier qu’elle n’était
pas d’actualité mais qui sera bientôt votre quotidien avec votre défunt époux…
En voiture, Simone…
Mais sur quel drôle de véhicule aura-t-on placé votre coffre de bois pour votre
dernier voyage ? Quel bizarre brancard faisant éhontément tâche dans la
cour sobre des Invalides ? Etait-ce l’habituel transport pour les hommages
en pareil lieu ? Un lointain souvenir des Camps de la mort dont vous réchappâtes ?
Après tout,
quelle importance puisque vous n’êtes plus et que le manque déjà se fait
sentir. Le manque d’une présence rassurante, d’une volonté, d’une
intransigeance parfois. Le manque d’une figure de référence, de l’exemple d’un
combat et d’une souffrance que les générations actuelles ne peuvent imaginer…
Votre présence…
Et la
présence de tous ces badauds de la République pour vous rendre hommage,
soi-disant, mais le but réel était de se faire mousser devant les caméras… Outre
les inévitables pique-assiettes du Gouvernement à Doudou et l’inamovible
Président jupitérien et sa dame, frusquée en veuve corse, on aura eu déplaisir
à reconnaitre Bernadette Chirac, qui a plus la forme d’un flan à la vanille
démoulé qu’autre chose, le Porcinet sudoripare toujours ravi de refaire un tour
de manège médiatique, Lionel Jospin, toujours aussi hibou exophtalmique, Edith
Cresson qui ressemble désormais à une salade défraîchie, et l’Ex, visiblement
ravi d’être là et dont le sourire narquois décadrait totalement…
Allez, en
voiture Simone ! Et longue, très longue vie à votre mémoire !
En voiture
Simone, également, pour un énième coup de filet sensationnel dans le monde
interlope des enturbannés, avec ces arrestations à Wattignies dans le cadre d’une
opération antiterroriste contre des motards djihadistes… Ah ! Le monde
inconnu des motards djihadistes ! Et leur hymne guerrier ! « Je
ne reconnais plus personne en Nardine-Davidson, J’exploserai tout le monde en
Nardine-Moktharson, Quand je sens en chemin, les trépidations de toutes mes
bombes, il me monte des désirs dans le creux de la merguez »…
Lui, ce n’est
certainement pas le désir qui lui est monté dans les reins, mais une exclusion
de la grande boucle. Peter Sagan s’est fait proprement virer du Tour de France parce
qu’il a plus ou moins poussé un concurrent à l’approche de la ligne d’arrivée
pour le déquiller de son vélo… Oh la vilaine en lycra moulant ! Pour
Sagan, c’est aujourd’hui Bonjour tristesse…
Bonjour
tristesse également chez Nicolas Hulot, dont le CV chiffonne l’Elysée. Alors
que l’on se souvient tous du présentateur d’Ushuaïa les pieds dans la
mouscaille ou à plusieurs dizaines de mètres de profondeur dans les océans
bleutés, on nous rappelle qu’il est aussi un homme d’affaire avisé, qui perçoit
des rémunérations confortables de sa marque (vous savez, les gels douches qui
puent) et de sa fondation. D’ici à ce que le Doudou le fasse sauter sa
parachute…
Lui, pas de
risque qu’il s’écrase telle une merde molle lancée depuis le douzième étage,
non ! Il a tellement la calebasse enflée façon montgolfière qu’il risque
juste de se cogner au plafond de l’hémicycle… Mélenchon joue les divas et nous
pète un caprice chaque jour que Marx fait ! Après son caca nerveux à
propos du Congrès, voila qu’il joue au gamin mal élevé et réclame de carrer, à
l’assemblée, ses fesses militantes à la place de Jean Jaurès. Rien que ça !
Le révolutionnaire en costards sur mesure a des goûts modestes…
Et elle, elle
a des goûts de cannibale… Laetitia Avia, avocate et dépitée du mouvement au Mari-à-Brigitte,
ne se sent plus péter dans sa gaine Sloggi et se crame les neurones à chaque
contrariété de la vie normale. Confrontée à un désagrément de paiement dans un
taxi, elle a carrément mordu le chauffeur qui réclamait son dû… Désormais, prévoyez
toujours une muselière pour les députés, amis taxiteurs…
Et prévoyez
du Champomy, des tarpés d’une livre chacun et beaucoup d’émotions, enfin, espérons-le,
pour célébrer les résultats d’une nouvelle couvée de bacheliers. Une cuvée qu’on
nous annonce moins brillante qu’à l’accoutumée, avec un taux de réussite en
baisse… Faut dire qu’avec les perles que nos jeunes têtes blondes ont enfilé,
on n’a pas découvert les nouveaux Einstein…
Si l’on peut
sourire nerveusement aux maladresses retrouvées dans les copies de philo et à l’assertion
selon laquelle la justice serait de la poudre de perlimpinpin, un sujet à
débattre selon l’étudiant, on crisse des dents lorsque on apprend que gr^$ace à
la mondialisation, on peut manger autre chose que les endives au jambon de sa
mère, comme les souchi (sic) ou la
pizza… On se bidonne en apprenant que la canicule est la solution pour résoudre
la problème des retraites (un escalier ciré ou un mauvais virage aussi)… Mais
on avale de traviole quand on nous affirme que le régime de Vichy a toujours
été très bon pour la santé… Ca dépend de la santé de qui…
Mais qu’importe
après tout, puisqu’on nous l’a dit, le bonheur, c’est un sentiment d’heureusité.
Chacun a la caricature de son heureusité, c’est personnel. L’heureusité est la
clé du bonheur… Apparemment, le fils caché de Ségolène…
Et le 5
juillet 1916 paraissait enfin de manière régulière le journal satirique que les
politocards de tous bords craignent pour ses levées de lièvre et ses explosions
de scandales, « Le Canard Enchaîné ». Gage de son sérieux, Mongénéral
aimait à savoir ce que « le volatile » avait publié à son endroit. Nul
doute qu’ils furent nombreux à y laisser des plumes…
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