Emmerdeurs de tous pays,
unissez-vous !
Casse-bonbons patentés (et
pas tentants) des cinq continents, brise-noix de compétition, casse-berlouze
rigoureusement intégraux, pompes-l’air de concours et autres gluants accélérateurs
de transit, rejoignez l’internationale des CFER (Chieurs Fâcheux Enquiquineurs
et autres Raseurs) !
Si vous aimez faire suer
votre monde en téléphonant tous les jours pour connaître l’état d’avancement de
votre dossier (qui entre parenthèses prend joyeusement la poussière sur l’étagère
« méga-urgent à traiter avant la semaine dernière »), si vous
raffolez de baver sur les nougats de vos contemporains de manière totalement
gratuite et intégralement abusive, si vous vous humidifiez le slip à rappeler
avec la régularité infaillible d’une tocante suisse made in Taïwan vos petits
oukases minables et petit-rentiers, si vous trouvez quasi-jouissif de vous
pointer cinq minutes avant la fermeture au stand « bandages herniaires »
et faire une essayage de tous les modèles devant un employé souriant mais où
pointent au fond des yeux l’envie irrépressible de vous crucifier avec les dits
bandages sur la porte du magasin…
Alors, le CFER est fait pour
vous !
Comment, vous ne connaissez
pas le CFER ? Mais comment se fait-ce ? Je pensais pourtant que c’était
une organisation multinationale avec adhésion obligatoire, tant les membres me
paraissaient nombreux, et en constante augmentation…
Et une délégation de quinze
légions a dû débarquer sur les côtes languedociennes après l’inévitable
chassé-croisé de ce weekend, vu la myriade de chieurs que j’ai dû essuyer
depuis ce matin… Le truc qui te fait penser à une reconversion comme dame-pipi…
Oh l’avalanche de
casse-panards diplômés ! Ô la cataracte de pète-les-couilles pue-la-sueur !
Ah oui, oui oui, la flopée de suce-boules pas toujours élevés chez les grecs !
Dites, j’ai gagné le Grand
Prix du broutage de roubignoles, j’ai remporté le Trophée du pétage de burnes
façon pare-brise sécurit, j’ai enlevé le pompon du lundi matin le plus emmerdogène
de toute la galaxie ?
J’avais pourtant réussi tant
bien que mal à passer un weekend plutôt sympa avec des amis plutôt
fréquentables, à éviter les alertes à la bombe, les camions-bowling et les
enturbannés offrant des sourires à la kabyle, et à ronfler comme un sonneur
pour essayer en pure perte de requinquer un compte sommeil dramatiquement dans
le rouge écarlate…
Et là, ce matin, en arrivant
au bureau rasé de frais, le dessous de bras embaumant le déodorant racé, la
chemise aux plis impeccables soulignant artistiquement les plus nettement plus
peccables de ma bedaine… Le tsunami de merdouilles, le raz-de-marée de
chieries, l’apnée totale dans le « oh punaise fait chier manquait plus que
ça »…
Evidemment, j’aurais pu me
taper dix heures de queue sous un soleil de plomb, quarante à l’ombre
inexistante sur l’A7, avec quatre braillards surexcités et bipolaires écoutant
à plein volume du Kendji Girac…
Evidemment, j’aurais pu
assister aux célébrations mortifères et propices à se faire voir en plein
devant la caméra de BFMTV pour bien montrer aux électeurs que je me préoccupe
du sort du pays…
Evidemment, j’aurais pu compulser
les sondages divers, variés et quelque peu avariés qui fleurissent sur tout, n’importe
quoi et son contraire, et réciproquement ; et faire grand cas des français
qui font plus confiance aux forces de police qu’au gouvernement pour lutter
contre le terrorisme…
Evidemment, quand on voit le
culbuto présidentiel et le chorizo prime-sinitériel, on se dit que Daesh a du
souci à se faire, et qu’en cas de déclaration gouvernementale, ils vont détaler
comme des lapinous dopés tellement ça va leur mettre la frousse… Je vois bien
le discours de Pépère… « Messieurs de Persil… Hein ? Pardon ? Ah
oui ! De Dash, Persil c’est à cause de Julie l’aspireuse de croissants qui
trouve que ça détache mieux les tâches de purée que Skip, mais bon… Elle n’a qu’à
avaler, merde… Bon, où j’en étais ? Ah oui, Messieurs de Dash (sans
bouillir… hihihihi ! Moi elle me fait toujours rire…), compte tenu de la
situation particulièrement inqualifiable et des menaces parfaitement
insoutenables que vous me faites subir, je vous le dis avec la plus grande
fermeté, les yeux dans les yeux… Arrêtez, s’il vous plaît »…
Evidemment, j’aurais pu
aussi vous faire deux plombes sur les suites scandaleuses données au marigot
lyonnais pédophile, où les soutanes claquent violemment sur les fesses des
enfants de chœur sous le regard bienveillant mais lubrique de Monseigneur Barbarin
qui se fait reluire le cierge pascal appuyé sur le lutrin avant de bénir l’assemblée
en balançant l’eau bénite…
Que le saint homme d’église,
toujours aussi svelte qu’à ses débuts dans le tambourinage de gamins puisqu’il
rentre toujours dans du douze ans, se rassure s’endorme chaque soir dans la
paix du seigneur, il ne sera pas poursuivi par la justice. Par contre,
amusez-vous à ne pas payer vos prunes de stationnement, et vous verrez
débarquer chez vous le GIGN…
Voire encore plus grave, vous
pourriez recevoir un vert jaune enkakifié, le Colonel en réserve des forces
spéciales Jean-Vincent Placé… Mais oui, après avoir fait des pieds, des mains,
et certainement quelques pipes, pour rentrer au Gouvernement, l’opportuniste
face de citron se fait bombarder dans l’armée, d’un titre honorifique, prend-il
la précaution d’ajouter sur son site. Heureusement d’ailleurs, vu comment les
fritz nous ont ratatinés avec une armée de métier en 40, on imagine avec de
tels bras cassés…
Et le premier août 1996 s’envolait
vers d’autres cieux Frida Boccara, chanteuse française dont le répertoire un
peu poussiéreux ne lui a pas permis de faire la carrière qu’elle méritait. Avec
le très poétique « Un jour, un enfant », elle permit à la France de
remporter le Grand Prix Eurovision 1969, à égalité avec trois autres
candidates. A force de dessiner la forme d’une étoile, l’enfant de Frida a
certainement dû trouver le chemin des grands qui ont gardé un regard émerveillé
pour les fruits de chaque jour… Même si ces fruits ont parfois un goût de merde…
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