Enfin !
Enfin,
l’on pourra ranger les vuvuzelas, les packs de binouzes rafraîchies, les
drapeaux tricolores et les grigris propitiatoires dans le carton idoine et les
dépoussiérer dans quatre ans…
Enfin,
les Jeux Olympiques de Rio se sont terminés sous la pluie battante (à croire qu’on
avait convié Flotte-Mec à la cérémonie de clôture) et la télévision française
va pouvoir reprendre son rythme de croisière, oscillant entre les talk-shows
voyeuristes, les émissions de variétés réchauffées mille fois et les
incontournables niaiseries téléréalitesques où le téléspectateur lobotomisé
moyen est fasciné par la vision quotidienne d’une poignée de demeurés
mononeuronaux disposant de vingt mots de vocabulaire se regardant le nombril en
devisant tels des poissonnières du Vieux Port de la meilleure façon de s’épile
le SIF ou de la dernière vacherie d’une autre candidate…
Enfin,
les athlètes de tous horizons vont pouvoir rentrer chez eux tranquillement,
certains couverts d’or, d’argent ou de bronze, d’autres ramenant des trophées
moins glorieux tels qu’une chaude lance ou des champignons génitaux…
Enfin,
l’on pourra revenir aux fondamentaux de l’actualité en se dopant
inconsidérément avec les indispensables alertes infos anxiogènes des chaînes
d’infos continues, qui pourront enfin alimenter leurs bandeaux écrits par des
stagiaires directement issus des rebuts des classes d’adaptation des LEP de
banlieue nord, autrement qu’avec l’annonce des défaites olympiques françaises…
Enfin,
l’on pourra gloser à satiété sur la formule choc de cette fin d’été, sur la
phrase uppercut qui rétrograde les « Clic clac, merci Kodak », les
« Je ne vous jette pas la pierre, Pierre » et consorts au rang
d’approximatives juxtapositions de mots au sens vaguement drolatique…
Enfin,
notre Porcinet sudoripare trempeur de croissant pour demi-vedette du cinéma
chiant a renfilé son costume de déconneur terminal pour nous pondre la
réflexion létale de la mort qui tue de l’année « J’ai pas eu de bol avec
la courbe du chômage »…
Pas
de bol, en effet, même s’il convient de saluer cet éclair de lucidité comme il
se doit, après les abracadabrantesques « la France va mieux » et
autres calembredaines du même tonneau dont le culbuto élyséen à cravate de
traviole nous avait abreuvé jusqu’à présent…
Pas
de bol… Car ce n’est pas faute d’essayer, pas tous les moyens possibles,
inimaginables et plus ou moins légaux, d’inverser cette foutue courbe du
chômage afin de permettre la nouvelle candidature du Tout Mou à la prochaine
foire d’empoigne présidentielle… A moins de présenter les courbes à l’envers,
je ne vois pas comment ils pourraient nous vendre le Presidentail Pépère
version 2017…
Pas
de bol… Pôle Emploi a beau avoir recours à toutes les méthodes de calcul
possible, méthode française, méthode OMT, méthode globale, méthode Ogino ;
rien à faire ! On va bien essayer de nous la faire à l’envers en envoyant
des pelletées de chômeurs en formation le temps que la campagne élyséenne
s’organise ; mais l’on sent d’ores et déjà fort bien le goût de l’emplâtre
sur la jambe de bois de l’emploi…
Pas
de bol non plus pour le siphonné ricain à moumoutte jaune citron frictionnée à
l’eau oxygénée Gifrer. A force de multiplier les annonces choc parfaitement
outrancières, il se voit distancé dans les sondages par l’Ex-First Cocue Lady.
Toutefois, si les sondages outre-atlantiques sont aussi fiables que leurs
homologues hexagonaux, Donald n’a pas trop de mouron à se faire, au final…
Pas
de bol pour les athlètes français aux Olympiades cariocas, qui ont plus brillé
par leurs contre-performances et leurs déclarations à l’emporte-pièce que par
l’éclat doré des breloques sur leurs poitrails. Les médaillables prévus ont
tous lamentablement déféqué dans la colle et les podiums provinrent d’athlètes
moins médiatisés mais au moins aussi méritants.
Pas
de bol pour la bande d’armoires normandes sponsorisées par les crèmes
dépilatoires qui a presque intégralement coulé au fond du bassin olympique. La
palme revenant à Camille Lacourt et sa revancharde déclaration sur le dopage,
visiblement motivée par une compression démesurée du moulebite qui a privé
l’afflux de sang au cerveau. On va croire qu’il carbure à l’eau déminéralisée
et aux Petit Brun…
Pas
de bol non plus pour Michael Phelps, qui s’est chopé un méchant lumbago à cause
du poids des médailles glanées, et se prépare un supplément de bagages
d’anthologie pour rentrer au bercail…
Pas
de bol pour le plongeon britannique puisque Tom Daley, le plus médiatique
serre-couilles bien rempli n’a même pas réussi à passer les demi-finales ;
laissant la gloriole de la médaille d’argent à Jack Laugher, une version blonde
tout aussi garnie au niveau de l’entrejambes.
Pas
de bol pour les Bleuettes et les Experts qui doivent se contenter de la
médaille d’argent en handball, ce qui est un résultat des plus honorables.
Pas
de bol non plus pour Renaud Lavillenie et ses déclarations pleurnichardes, tout
ça parce qu’il n’a pas su maîtriser sa grande perche toute rigide… Ça existe,
des solutions contre les coups qui partent trop vite…
Pas
de bol non plus pour les burkinis, qui peinent à passionner l’opinion française
malgré le tintouin organisé par le Chorizo matignonnesque. C’est pourtant un
basique de la politique française : en août, rien ne peut intéresser les
français en dehors des indices de crèmes solaires, de la température de l’eau
de mer et de la prochaine partouze capaghatoise !
Pas
de bol enfin pour toutes celles et ceux qui vont avoir le redoutable privilège
quotidien de se fader une nouvelle saison de ces chroniques futiles, qui
seront, souhaitons-le, plus remplies des brames de Zaz enrouée reprenant les
morceaux de bravoure littéraires de Christophe Maé, des vaines prises de bec
des jeunes coqs et des vieux barbons politocardesques au moment des primaires
et des balivernes pipolesques des has-never-been favoris des torche-cul du
lundi, que des bruits de bombes et des décomptes des attentats de Daesh sans
bouillir… C’est beau de rêver mais que voulez-vous, quand on est d’un naturel
optimiste…
Pas
de bol, tout dépend du camp dans lequel on se place, en ce 22 août 1962, lors
de l’opération Charlotte Corday, commanditée par le lieutenant-colonel
Bastien-Thiey et visant à éliminer le Président de la République, le Général
De Gaulle. C’est le célèbre attentat du Petit-Clamart, où le Grand Charles et
Tante Yvonne ne durent la vie sauve qu’aux réflexes de leur chauffeur et à la
tenue de route de leur DS 19, criblée de balles. « Cette fois-ci, c’était
tangent » aurait déclaré De Gaulle. Ce n’était pas pour autant la
quadrature du cercle…
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