lundi 22 août 2016

Brèves du 22 Août 2016



Enfin !

Enfin, l’on pourra ranger les vuvuzelas, les packs de binouzes rafraîchies, les drapeaux tricolores et les grigris propitiatoires dans le carton idoine et les dépoussiérer dans quatre ans…

Enfin, les Jeux Olympiques de Rio se sont terminés sous la pluie battante (à croire qu’on avait convié Flotte-Mec à la cérémonie de clôture) et la télévision française va pouvoir reprendre son rythme de croisière, oscillant entre les talk-shows voyeuristes, les émissions de variétés réchauffées mille fois et les incontournables niaiseries téléréalitesques où le téléspectateur lobotomisé moyen est fasciné par la vision quotidienne d’une poignée de demeurés mononeuronaux disposant de vingt mots de vocabulaire se regardant le nombril en devisant tels des poissonnières du Vieux Port de la meilleure façon de s’épile le SIF ou de la dernière vacherie d’une autre candidate…

Enfin, les athlètes de tous horizons vont pouvoir rentrer chez eux tranquillement, certains couverts d’or, d’argent ou de bronze, d’autres ramenant des trophées moins glorieux tels qu’une chaude lance ou des champignons génitaux…

Enfin, l’on pourra revenir aux fondamentaux de l’actualité en se dopant inconsidérément avec les indispensables alertes infos anxiogènes des chaînes d’infos continues, qui pourront enfin alimenter leurs bandeaux écrits par des stagiaires directement issus des rebuts des classes d’adaptation des LEP de banlieue nord, autrement qu’avec l’annonce des défaites olympiques françaises…

Enfin, l’on pourra gloser à satiété sur la formule choc de cette fin d’été, sur la phrase uppercut qui rétrograde les « Clic clac, merci Kodak », les « Je ne vous jette pas la pierre, Pierre » et consorts au rang d’approximatives juxtapositions de mots au sens vaguement drolatique…

Enfin, notre Porcinet sudoripare trempeur de croissant pour demi-vedette du cinéma chiant a renfilé son costume de déconneur terminal pour nous pondre la réflexion létale de la mort qui tue de l’année « J’ai pas eu de bol avec la courbe du chômage »…

Pas de bol, en effet, même s’il convient de saluer cet éclair de lucidité comme il se doit, après les abracadabrantesques « la France va mieux » et autres calembredaines du même tonneau dont le culbuto élyséen à cravate de traviole nous avait abreuvé jusqu’à présent…

Pas de bol… Car ce n’est pas faute d’essayer, pas tous les moyens possibles, inimaginables et plus ou moins légaux, d’inverser cette foutue courbe du chômage afin de permettre la nouvelle candidature du Tout Mou à la prochaine foire d’empoigne présidentielle… A moins de présenter les courbes à l’envers, je ne vois pas comment ils pourraient nous vendre le Presidentail Pépère version 2017…

Pas de bol… Pôle Emploi a beau avoir recours à toutes les méthodes de calcul possible, méthode française, méthode OMT, méthode globale, méthode Ogino ; rien à faire ! On va bien essayer de nous la faire à l’envers en envoyant des pelletées de chômeurs en formation le temps que la campagne élyséenne s’organise ; mais l’on sent d’ores et déjà fort bien le goût de l’emplâtre sur la jambe de bois de l’emploi…

Pas de bol non plus pour le siphonné ricain à moumoutte jaune citron frictionnée à l’eau oxygénée Gifrer. A force de multiplier les annonces choc parfaitement outrancières, il se voit distancé dans les sondages par l’Ex-First Cocue Lady. Toutefois, si les sondages outre-atlantiques sont aussi fiables que leurs homologues hexagonaux, Donald n’a pas trop de mouron à se faire, au final…

Pas de bol pour les athlètes français aux Olympiades cariocas, qui ont plus brillé par leurs contre-performances et leurs déclarations à l’emporte-pièce que par l’éclat doré des breloques sur leurs poitrails. Les médaillables prévus ont tous lamentablement déféqué dans la colle et les podiums provinrent d’athlètes moins médiatisés mais au moins aussi méritants.

Pas de bol pour la bande d’armoires normandes sponsorisées par les crèmes dépilatoires qui a presque intégralement coulé au fond du bassin olympique. La palme revenant à Camille Lacourt et sa revancharde déclaration sur le dopage, visiblement motivée par une compression démesurée du moulebite qui a privé l’afflux de sang au cerveau. On va croire qu’il carbure à l’eau déminéralisée et aux Petit Brun…

Pas de bol non plus pour Michael Phelps, qui s’est chopé un méchant lumbago à cause du poids des médailles glanées, et se prépare un supplément de bagages d’anthologie pour rentrer au bercail…

Pas de bol pour le plongeon britannique puisque Tom Daley, le plus médiatique serre-couilles bien rempli n’a même pas réussi à passer les demi-finales ; laissant la gloriole de la médaille d’argent à Jack Laugher, une version blonde tout aussi garnie au niveau de l’entrejambes.

Pas de bol pour les Bleuettes et les Experts qui doivent se contenter de la médaille d’argent en handball, ce qui est un résultat des plus honorables.

Pas de bol non plus pour Renaud Lavillenie et ses déclarations pleurnichardes, tout ça parce qu’il n’a pas su maîtriser sa grande perche toute rigide… Ça existe, des solutions contre les coups qui partent trop vite…

Pas de bol non plus pour les burkinis, qui peinent à passionner l’opinion française malgré le tintouin organisé par le Chorizo matignonnesque. C’est pourtant un basique de la politique française : en août, rien ne peut intéresser les français en dehors des indices de crèmes solaires, de la température de l’eau de mer et de la prochaine partouze capaghatoise !

Pas de bol enfin pour toutes celles et ceux qui vont avoir le redoutable privilège quotidien de se fader une nouvelle saison de ces chroniques futiles, qui seront, souhaitons-le, plus remplies des brames de Zaz enrouée reprenant les morceaux de bravoure littéraires de Christophe Maé, des vaines prises de bec des jeunes coqs et des vieux barbons politocardesques au moment des primaires et des balivernes pipolesques des has-never-been favoris des torche-cul du lundi, que des bruits de bombes et des décomptes des attentats de Daesh sans bouillir… C’est beau de rêver mais que voulez-vous, quand on est d’un naturel optimiste…

Pas de bol, tout dépend du camp dans lequel on se place, en ce 22 août 1962, lors de l’opération Charlotte Corday, commanditée par le lieutenant-colonel Bastien-Thiey et visant à éliminer le Président de la République, le Général De Gaulle. C’est le célèbre attentat du Petit-Clamart, où le Grand Charles et Tante Yvonne ne durent la vie sauve qu’aux réflexes de leur chauffeur et à la tenue de route de leur DS 19, criblée de balles. « Cette fois-ci, c’était tangent » aurait déclaré De Gaulle. Ce n’était pas pour autant la quadrature du cercle… 

 

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