Je suis particulièrement gêné
de vous balancer la sauce ainsi, aussi brutalement qu’un adepte de l’amour
rapide lâcherait la vinaigrette avant de mignarder la frisée à Madame, mais je
ne puis faire autrement, et je suis dangereusement acculé (pour les malentendants
et autres adeptes de l’astiquage du cannelloni à sauce blanche, être
dangereusement acculé n’est pas pratiquer la sodomie sans protection) à ces
extrémités irrécupérables : je vais devoir me répéter…
Non pas que la date limite
de consommation soit depuis longtemps dépassée en ce qui me concerne, mais je
suis quasiment contraint, après avoir pesé le pour, le contre, et le reste, de
vous resservir la chronique d’il y a un an…
Oui, cherchant l’inspiration,
dans un moment où la muse ne m’habite pas, je relis les quelques lignes qui
vous tinrent compagnie voici pile un an, et là, électrochoc, comme lorsque bébé
vient de ficher le tournevis dans la prise de 380… Nous en sommes à peu de
choses près au même niveau, question futilités !
Le croustillant se ramollit,
le sulfureux se dissout, le réservoir à vacheries ronronne comme votre steak de
matou après s’être goinfré de mou et de poiscaille… Si ce n’étaient les
températures ambiantes qui vous poussent à enfiler dare-dare vos strings en
fourrure et vos bonnets péruviens qui vous donnent plus l’air d’un attardé
mental que d’un clone de Florent Pagny, vous sauriez immanquablement que nous
en sommes rendus aux fêtes de fin d’année en feuilletant d’un doigt distrait
les magazines et torche-culs à disposition chez l’affolé de la mise en plis du
quartier…
C’est à qui nous racontera avec
au coin des yeux des larmes de véritable liquide physiologique son plus beau Noël,
son plus merveilleux cadeau, son plus bon meilleur plat cuisiné… Mais
évidemment, pas un ou une qui vous racontera comme il ou elle s’est pris une
sacrée bûche dans la cheminée ou comment il s’est fait mettre le petit Jésus
dans la crèche… Côté magazine culinaire, c’est à qui mettra en couverture la
plus belle dinde farcie, en évitant quand même de faire poser le volatile
fourré en compagnie de la nouvelle Miss France, on pourrait se questionner avec
raison de savoir qui est la moins tarte…
Et question tarte, j’ai tant
la dextre que la senestre qui me démangent violemment lorsque l’on évoque
devant moi des noms gerbatoires, genre Taubira, Macron, Hollande… On me susurre
dans le lobe droit Hollande, et j’emplâtre le premier venu avec une mandale qui
lui dévisse la tête comme une ampoule usagée… On glousse le nom de la tarte des
Sceaux de l’autre coté et je file de mandales dans les claquemerdes de tous les
pouilleux qui osent encore humidifier leur culotte aux discours lénifiants et
pleins de vent de la tata des tatas… On me chuchote le patronyme de l’emplâtré
de l’Economie, le nul en macron-économie qui nous pond un projet de loi
fourre-tout qu’il pourra se fourrer partout, je grimpe au rideaux, et je
torgnole à tout va les impudents qui osent prononcer le nom de cette tête à
claque ressemblant à une tête de nœud !
Le pire, c’est que ce projet
de loi complètement loufdingue, qui enfle ou dégonfle selon les humeurs des
différents secteurs visés et la peur ministérielle de se prendre une veste
doublée Gore-Tex aux prochaines élections, soulève un front d’opposition non
négligeable à gauche, dans la majorité provisoire des guignolos socialos… A
part bien évidemment Valls, qui dans son opération de lèche à Flamby, qualifie
cet infâme ramassis de merde moisie de loi de progrès et de liberté… Bon, dans le
même temps, on sait depuis belle lurette que le Pétillant n’est pas de gauche,
alors…
Rendez-vous compte que même
le pot à tabac lillois a annoncé entre officiellement en rébellion contre le
Gouvernement, à propos de la Loi Macaron… Si Titine nous pète une colère à
cause de l’enchevêtrement foutraque de ce merdier innommable, le Tout Mou va
encore rentrer la tête dans les épaules comme quand Valoche atomisait la vaisselle
après qu’il soit allé trempé le croissant rue du Cirque…
Le cirque, c’était dans les
rues parisiennes aujourd’hui, où les professions libérales directement visées
par la réforme macaronesque battaient le pavé… Beaucoup de notaires (faut pas
leur sucrer leur pré carré et leurs tarifs prohibitifs, les pauvres chéris),
pas mal d’avocats (vous savez, les baveux nantis qui osent demander de
réévaluer le tarif de l’AJ inchangé depuis plus d’un septennat), et toute la
ribambelle de libéraux… Et question couverture médiatique, on se croirait
revenu aux pires heures du Ministère de l’Information sous l’ORTF…
Bon, ne plombons pas trop l’atmosphère,
et offrons-nous un moment de mouillage de culotte, avec la dernière connerie en
date de la poissonnière blonde, la charretière de l’UMP, Didine Morano, qui
refuse avec fracas et sa légendaire grâce naturelle le poste de secrétaire
nationale à la formation professionnelle et à l’apprentissage que le Nain à
talonnettes lui proposait en remerciement de son dévouement et de ses pipes à
la neige sous le bureau… Oh l’ingrate !
Enfin, la nouvelle est toute
chaude, enfin encore plus chaude que le placenta et les eaux qui ont été expulsés
avec vigueur et qui ont fini sur le scialytique voisin, on va pouvoir ressortir
les aiguilles et la laine perle 2… Carnet rose sur le Rocher : la nageuse
a dépoté les moutards cet après-midi, et a obtenu le choix du roi, un garçon et
une fille, déjà lourdement marqués par la vie puisqu’ils ont été prénommés
Jacques et Gabriella… Toutes nos félicitations monégasques aux heureuses
mamans, Charlène et Alberte… à moins qu’il ne faille féliciter la maman et la
tante…
Au rayon de l’anniversaire
musical, il faudra souffle la bougie du 10 décembre 1949, lorsque Fats Domino
enregistre « The Fat man », un titre adapté du classqiue Junker’s
blues que le chanteur revisite à sa façon.
Et le 10 décembre 1913, on
retrouve enfin, presque par miracle, la Joconde, volée au musée du Louvre plus
de deux ans auparavant. Véritable épopée policière qui amena à suspecter des personnalités
comme Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso et même Gabriele D’Anunzio, ce qui
fit dire de l’enquêteur pas très futé qu’il était le marri de la Joconde, c’est
au final un vitrier italien qui avait barboté la célèbre toile de Leonardi Da
Vinci, et l’avait conservé pendant plus de deux ans dans le double fond d’une
valise de bois blanc, sous le lit de sa chambre parisienne… On ne sait pas si
la vision pluriannuelle de la lune de l’italien rendit à Mona Lisa ce sourire
énigmatique et légendaire…
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