« Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte… »
C’est avec ces quelques vers
(en plus de ceux qui le rongent depuis 1896) de Verlaine (qui parait-il
possédait le rein beau…) que je vous propose de débuter la semaine, amputée
comme nous le savons, et pas seulement à la lanoline et aux enzymes gloutons
qui gardent à mon teint diaphane de Mylène Farmer échappée à trente ans de
goulag, amputée disais-je d’un jour pour laisser libre cours à une crise de
chrysanthèmerie aigue qui fera au moins la fortune des fleuristes si elle
n’ajoute pas à l’affection que nous portons à nos chers disparus…
Et cette semaine tronquée ne
s’ouvre pas sous les meilleurs hospices (qu’ils fussent de Beaune ou
d’ailleurs) puisque les morts se comptent presque à la pelle, pareils aux
feuilles mortes de Prévert (franchement, parler d’automne pour un mec qui
s’appelle Pré vert, c’est un peu comme si Valérie Damidot parlait d’esthétisme
architectural)…
Emporté au vent mauvais, le
chanteur Lou Reed, dont le teint pâle la voix traînante et le visage lugubre
ferait passer Sardou en pleine crise d’hémorroïdes pour un Patrick Sébastien
sous exta… Malgré des paroles évoquant la drogue et la transsexualité, son plus
gros succès public restera « Take a walk on the wild side », en 1972,
repris dans un spot de pub dont le nom m’échappe obstinément, chassé par le
vent mauvais…
Emporté également, sans que
pourtant cela fasse les unes des journaux, Kadir Nurman, à l’âge de 80 ans… Lui
aussi son plus gros succès remonte à 1972, lorsqu’il créa à Berlin le fameux
kebab, ce sandwich à la viande d’agneau grillée qui n’a pas vraiment fait s
fortune puisque non breveté par ses soins, mais qui s’est répandu comme la
peste en Europe, occasionnant au passage des chiasses carabinées et des courses
effrénées à la porcelaine chez des cadrillons à scooter qui avaient eu la
mauvaise idée ‘en acheter chez des salingues qui se mouchaient dans la sauce
blanche…
Comme quoi on fait également
deux poids deux mesures dans les morts… Lou Reed ou Kadir Nurman ont pourtant
chacun à leur façon nourri tout un peuple…
Emporté de ça, delà, le
Pépère’s Lonely Bouffons Socialos Band qui a force de revirements, volte-faces,
et autres retournements pourraient donner des cours aux meilleures gagneuses de
la Rue Saint-Denis… Des retirades face à la révolte bretonne de l’éco-taxe
jusqu’à la reconsidération de la taxation de l’épargne, même avec la meilleure
volonté du monde, on ne peut que constater un Gouvernement déboussolé, qui
avance à tâtons, tenant au petit bonheur la chance un nouvel impôt et
s’empressant de le retirer si l’opinion roumègue… Finalement, Le Luron avait
hélas déjà raison lorsqu’en 1981 il parlait de l’expérience socialiste en
disant qu’en tant qu’expérience, ils ne savaient pas où ils allaient… Les
Poppys pourraient vous le chanter : « Non, non, rien n’a
changé »…
Feuille morte, le premier
secrétaire du PS, Harlem Désir ? Voire ! A peu près aussi consistant
qu’elle, le guide des socialos a justifié sur les ondes de Radio Luxembourg la
retirade gouvernementale sur les produits d’épargne en disant préférer « un
gouvernement qui ne s'obstine pas », et qui est « sensible à ce que
disent les Français »… Lui, il essaie de sauver sa tête…
Le moins qu’on puisse dire
est que Pépère ne s’obstine que dans un domaine : la connerie répétitive,
les gaffes à répétition, et l’amateurisme gouvernemental… Et après un tel show,
comment voulez-vous qu’on soit crédible à l’international ? Encula Merkel,
hyper-excité de la Würste depuis les écoutes américaines, se détend le brushing
en se repassant les meilleures interviews de Pépère… Il paraît qu’elle a déjà
ruiné trois canapés tant elle se pisse de rire…
Vent mauvais, tant il est
fort et risque de causer des dégâts dans le Nord, placé en alerte orange… Au
moins les ch’tis pourront reprendre en cœur tout en haut de ch’terril
« Dès que le vent soufflera, je repartira »…
Nouvelle incontournable,
celle lancée par la Française des Jeux qui proposera sous peu un jeu avec
Nabila, la shampouineuse téléphoniste. La question principale qui taraude les
éventuels joueurs : le jeu « Nabila », à tirer ou à
gratter ? Lé réponse ? Tu la grattes et tu la tires… Non mais allô
quoi !
Enfin, vent mauvais sur ces
parents inqualifiables qui ont laissé leur gamine grandir dans le coffre de
leur voiture… une martyre dont on ne sait même pas l’âge exact, puisqu’elle n’a
pas été déclarée à l’Etat-Civil… Après l’enfant du placard, les bébés du
congélo Courjault, la gamine de la malle…
Pas de feuilles mortes dans
le mille-feuilles de la mémoire en ce 28 octobre, qui vit en 1949 la mort de
Marcel Cerdan ; en 1960 la sortie de « Zazie dans le métro » au
cinéma ; en 1962 la fin de la crise des missiles de Cuba ; en 1981 la
barre des deux millions de chômeurs franchies, et en 1982 les socialistes
espagnols arriver au pouvoir.
Et le 28 octobre 1791,
Olympe de Gouges présente à l’Assemblée Nationale la Déclaration des Droits de
la Femme et de la Citoyenne, une révolution pendant la Révolution, qui hélas ne
fut suivie d’aucun effet… Une déclaration emportée au vent mauvais comme la
feuille morte…
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