« Marseille, tais-toi
Marseille
Tu cries trop fort
Je n´entends pas claquer
Les voiles dans le port… »
Evidemment, si vous n’êtes
pas amateur de vinyles anciens qui grattent sous le saphir de l’électrophone,
de vieilles gloires des années 50 et 60 genre Sylvie Vartan, Nana Mouskouri,
Sheila et autres Françoise Hardy, ou de rengaines doucettement surannées
fleurant bon la France d’un autre temps, les sièges en skaï rouge de la 404 familiale
et la brillantine Roja ; vous ne pourrez vous douter que cette ritournelle
fut écrite en 1959 par le tandem Datin-Vidalin et interprétée notamment par
Barbara et Colette Renard.
Oui, oui, Barbara, la longue
dame brune qui vous donne des idées d’ouvrir le gaz de la cuisinière électrique
avec son hilarant « Nantes »… et Colette Renard, que l’on a vu dans
la navrante sitcom (ou sitconne dans le cas présent) « Plus belle la vie »,
et qui avait fait le tour de la branlette féminine dans « Les Nuits d’une
Demoiselle »…
Ah oui, on a les références
littéraires que l’on mérite, et tout le monde ne peut avoir la chance de
recevoir à l’heure du café au lait des pointures du style de Finkielkraut, venant
se masturber le cortex dans une ambiance de joyeuseté qui ferait passer un
recoin du Père Lachaise un soir de blizzard pour une déconnade monstre…
Cette supplique de silence à
l’encontre de la cité phocéenne n’est pas dirigée à l’encontre des poissonnières
qui sur le Vieux Port vous vendent leurs raies avec un boniment affable, non !
Elle n’est pas plus adressée aux héritiers de Panisse et Escartefigue qui vous
assurent, le verbe bruyant et l’accent chantant, qu’ils sont vu la sardine qui
a bouché l’entrée du port… Ni aux petits kakous à casquette, survêt Nike, tarpé
aux lèvres et merguez à la main qui donnent au Panier des airs de souk algérois…
Ce « tais-toi Marseille »
s’adresse aux politicards (voire les politocards) qui rivalisent de noms d’oiseaux,
de sous-entendus à peine voilés et de cris d’orfraie suite aux résultats de la
primaire socialiste. Voir ces gauchos s’accuser de clientélisme n’est pas un
spectacle glorifiant pour la démocratie… Mais à Marseille, la démocratie, on s’en
affranchit allègrement, quand on se souvient comment d’anciens maires furent
réélus avec 3.500 voix de moins que l’adversaire…
Tais-toi, Marseille, mais
aussi d’autres villes, et d’autres personnes, notamment le nouveau duo de
perruches qui ont enflammé les réseaux sociaux ce weekend : la
poissonnière et la moumoutte acrylique. Franchement, elle s’attendait à quoi,
la Nadine, de la part de Bedos ? Un éloge à sa classe, sa distinction et
sa discrétion légendaire ? Un envoi de fleurs ? Sur ce point, c’est
une gerbe qu’il lui a offert…
Nous offrira-t-on une
reprise pour Noël ? Si vous parlez de ravauder vos chaussettes élimées par
vos Louboutin à un demi-smic la paire, why not ! Si vous parlez de performances
automobiles, c’est à la concession du coin qu’il faudra vous déplacer tout
prochainement. Si vous causez de la reprise économique, il semble que ce soit
un frémissement reconnu par l’ensemble des media… On a l’habitude de croire au
Père Noël…
En tous cas, ce frémissement
de reprise économique ne bénéficie pas à Pépère qui bat des records… d’impopularité,
puisqu’il ne comble d’aise que 24 % des français… Et il trouve ça normal… Vous
allez voir qu’il va nous inaugurer les sondages de popularité négatifs, s’il
continue dans cette voie…
La descente tout schuss, il
connaît, notre porte-drapeau français à Sotchi, les JO anti-tarlouzes de 2014 :
Jason Lamy-Chappuis, skieur qui fait référence dans le combiné nordique…
Espérons simplement qu’il n’est pas porté sur la chipolata et l’élargissement
du cercle de ses relations, ça pourrait faire désordre à Sotchi, partout…
Galanterie maximale et noms
d’oiseaux toujours, avec cet attaché parlementaire socialiste qui lance sur
Twitter des qualificatifs peu charmants à l’encontre de Marion Maréchal-Nousvoila-LePen,
la traitant de « conne » et de « salope »… les mêmes
constatations que Bedos envers la poissonnière… C’est dingue comme on élève le
débat…
Le débat, on risque de le
relancer avec cette proposition culottée des jeunes de l’UMP (oui, je sais,
jeune et UMP, ça fait rigoler… un peu comme si on disait « danseur étoile
hétéro »…) qui consisterait à supprimer l’impôt sur le revenu.. Ni plus ni
moins ! Franck Allisio, chef des Jeunes Actifs de l’UMP (là, ça fait un
peu hardeur, actif-passif-autoreverse…) affirme que « Cet électrochoc
donnera un cap refondateur à la politique économique et sociale de notre pays »…
Et la marmotte…
Electrochoc pour les
anniversaires du jour ? Certes, c’est le 15 octobre 1953 que Sir Winston
Churchill reçoit le Prix Nobel de Littérature pour ses Mémoires, mais c’est en 1967
que Dalida remonte sur scène après sa tentative de suicide ; en 1971 que l’ORTF
en l’honneur du 25ème centenaire de l’Empire Perse émet en direct du cœur du
site archéologique de Persépolis ; et en 1979, Alain Chamfort lance son « Manureva »
sur la mer du succès.
Et le 15 octobre 1984, TF1
fait débarquer sur ses écrans la première telenovela brésilienne, « Danse avec
moi » un mélodrame de 150 épisodes dans lequel se retrouvent tous les
ingrédients du genre : argent, sexe et politique… Et la ménagère de moins
de cinquante ans va se passionner pour les déchirements, affrontements et
retrouvailles de trois familles, les Gama, les Miranda et les Fernandes… En
bref, un Dallas à la sauce samba… Pour le coup, ce serait « Tais-toi, Rio,
ta gueule ! »
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