lundi 7 octobre 2013

Brèves du 07 octobre 2013



Vous ne l’ignorez pas, il existe maintes façons d’émerger des bras de Morphée le lundi matin : la tête généreusement et profondément enfouie dans une terrine de pâté forestier ; la bouche amidonnée avec un relent cigarettier tenace qui vous donne presque à penser qu’un poney est décédé depuis huit jours sous votre lit ; avec un goût de plâtre mal séché dans les amygdales qui vous fait incontinent regretter la demi-douzaine de mojitos honteusement tassés prestement descendus la veille au soir pour vous faire passer le blues du dimanche soir ; avec votre corps d’athlète russe condamné à trente ans de goulag incompressibles qui ressemble à un meccano mal assemblé ; l’esprit encore embrumé des rêves humides que votre réveil achève de manière impromptue au moment précis où vous alliez réaliser la difficile glissade savoyarde les deux pieds dans un bol de purée de jujubes avec le tisonnier à la main ; ou, plus rarement, frais et dispos…

Cette dernière hypothèse est presque un cas d’école chez les travailleuses et les travailleurs ; on la rencontre parfois chez les feignasses pour lesquelles le boulot est une hypothèse lointaine et rarement caressée, chez les rentiers qui n’ont jamais eu à se saloper les mimines manucurées de frais dans la graisse et le cambouis, et chez les chômeurs professionnels, addicts modernes aux aides étatiques pour lesquels vous vous minez la santé chaque jour ouvré que Dieu fait…

Admettons toutefois que l’état dans lequel vous avez péniblement abandonné dès potron-minet votre lit douillet soit de près ou de loin équivalent à cet état frais et dispos que vous connûtes intimement pour la dernière fois le 27 février 1978 ; et passons d’un pas léger les ablutions matinales qui font ressembler les salles de bains françaises pour des annexes de la Nouvelle Star avec leurs roucoulades énamourées dans la clameur siphonée des lavabos qui se vident ; rayons d’un stylo primesautier le petit déjeuner où le café brûlant à goût de chaussette marinée vous a écorché le gosier pour écluser à grand peine la tartine carbonisée et mal beurrée par une margarine rance ; oublions promptement cette mémère permanentée à clebs qui se répand sur la banquette du bus vous obligeant à la station debout malgré vos godasses qui vous compriment déjà horriblement votre œil de perdix ; faisons peu de cas de la montagne de dossiers « hyper-urgents-à-boucler-pour-la-semaine-dernière » qui transforme votre bureau en remake de Fort Alamo ; bref ! tentons dans la mesure de nos possibilités d’entamer la semaine d’un pas guilleret…

Mission impossible ! me direz-vous, la main crispée sur la touillette de votre gobelet de café instantané et les lèvres crispées sur votre mégot de cigarette ultra-light mentholée… Voire !

Est-ce que l’actualité a chômé, elle, durant ce weekend où l’automne a eu des allures de soleil en jetant les derniers feux de températures clémentes et ensoleillées, précipitant des tonnes de personnes, la tong au vent léger et le tee-shirt mal repassé sur le sable fin ou dans les sentiers campagnards regorgeant des premiers champignons ? Est-ce que nos amis politiciens ont remisé leur langue de bois pour critiquer l’inaction gouvernementale ou glorifier les dernières trouvailles de la Bande à Pépère ? Est-ce que les connasses en short sont restées dans les vestiaires à se regarder la nouille ou à se faire reluire la chipolata ? Est-ce que les rallymen ont économisé leurs pneus et ménagé leurs montures ?

Je ne crains pas d’inscrire un « niet » définitif en réponse à ces interrogations angoissées, puisque les futilités de l’actualité sont encore assez nombreuses pour permettre de vous régaler de quelques perles... Jugez plutôt !

Tempête dans un verre d’eau à Brignoles, où la cantonale place en première position le candidat FN, devant l’UMP, le PS s’étant fait proprement sortir… Avant que de hurler au loup et de baver sur le parti facho (puisqu’on ne peut plus le qualifier d’extrême-droite), il faut que vous sachiez (dans le trou, merci bien !) qu’avec près de 67 % d’abstention, les 40 % du FN se dégonflent… Cependant, est-ce une préfiguration des futures municipales avec la gamelle rose ? J’essaie de joindre Madame Soleil, et je vous dis ça…

Amateurs de guy-luxeries (vous savez, ces règles du jeu incompréhensibles que l’animateur à moumoutte synthétique s’ingéniait à créer dans ses émissions) et autres fans fervents de casse-têtes chinois, je vous propose deux morceaux de taille ce matin : la ligne gouvernementale sur la fiscalité, où le Ministre de Nos Sous enterre les projet de nouvelles taxes plus rapidement que Marc Dutroux  ses victimes ; et la Garde des Sots, qui danse la valse-hésitation sur sa réforme pénale dont personne ne veut…

Ce dont personne, apparemment, ne veut non plus, c’est la baisse de la limitation de vitesse sur les routes à 80 km/h, dont le pétillant Manu s’imagine que cela baissera la mortalité automobile… Déjà que la maréchaussée a toutes les peines du monde à faire respecter les 90 km/h… Mais ce débat n’est pas né de la dernière pluie… Déjà en 1979, on pensait que réduire la vitesse autorisée baisserait le nombre de morts… Fabriquez des voitures moins puissantes, formez mieux les apprentis conducteurs, et on en recause…

On recausera également de la sortie de route, aux sens propres et figuré, de Sébastien Loeb… Pour sa dernière apparition en rallye avant sa retraite, le coureur a terminé sur le toit… Comme coup d’éclat d’adieu, on a connu mieux, non ?

Adieu aussi au Général Giap, artisan de la victoire vietnamienne de Dien Bien Phu, qui a su mettre une rouste magistrale aux français… Fin stratège militaire, Giap est mort vendredi dernier, à l’âge honorable de 102 ans…

Honorons pour finir les quelques anniversaires du jour, puisque le 7 octobre 1949 naît la République Démocratique Allemande, la fameuse RDA ; le 7 octobre 1950, la Chine occupe à nouveau le Tibet ; le 7 octobre 1952 est déposé le premier brevet concernant le code-barres ; et le 7 octobre 1978 voit le mariage de Charlotte Rampling et Jean-Michel Jarre…

Et le 7 octobre 1948, Citroën fait sensation au Salon de l’Auto en dévoilant enfin son projet de TPV (très petite voiture) que la guerre de 1939 avait fait avorter : une traction avant de 4 places assises, 50 kg de bagages transportables, 60 km/h de vitesse de pointe, boîte à 3 vitesses et une surmultipliée, facile d'entretien, une suspension à toute épreuve et une consommation de 3 litres aux 100 kilomètres… Voici la fameuse 2cv, dont les mauvaises langues disaient que rien ne l’arrêtait : ni le vent, ni la pluie, ni la neige, ni ses freins… 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire