Le
monde est injuste, vraiment…
Désolé
d’adopter ex-abrupto ce ton de Caliméro postmoderne en ce lundi où la plupart
des travailleurs et travaillatrices se tournent rondement les pouces en sirotant
des Mojito-rhubarbe sauvage et en écoutant le dernier (espérons) Emmanuel Moire
chanter sa gaytitude et son gros vilebrequin autour d’un brasero chauffé à
blanc…
Désolé
de devoir souligner que certains bravent plus que de raison les éléments et les
viaducs du mois de mai, et se fadent courageusement, au mépris de leur
intégrité physique et de leur compte sommeil en débit abyssal, les aléas des
audiences correctionnelles pour défendre avec l’acharnement du pou assoiffé sur
un moumoutte en pur acrylique la veuve contre l’orphelin…
Désolé
de vous remettre le string dans l’axe de la raie pour que ça fasse de la
musique après ingestion d’une plâtrée de lentilles aux oignons ; mais
figurez-vous qu’il y a des gens qui travaillent…
Certes,
si vous lorgnez vous les gares et les voies SNCF, où si vous louchez en direction
de nos chères administrations françaises, vous pourrez aisément constater un
regain d’activité digne d’un encéphalogrammes émanant en direct live du caveau
de Guy Lux…
Evidemment,
si vous vous retrouvez fortuitement devant un épisode de « Demain nous
appartient », un genre de sous-Plus Belle La Vie, avec ses rebondissements
dignes de ressorts usés à la corde et issus des pires romans de gare des années
cinquante, vous vous direz que même à la télévision, les contrats fictifs sont
légion…
Désolé
de vous ternir ce lundi pourri avec de vaseuses considérations oiseuses mais je
persiste et je signe tel un auteur en séance de dédicace à la librairie « Le
Varech mauve » de Saint Ploumanac’h-sur-Chouchen : le monde est injuste,
vraiment.
Alors
que le climat général est au réchauffement, tant aux pôles où les ours en sont
rendus à se faire des épilations intégrales, qu’entre les deux Corées où le
gros joufflu a endossé le déguisement de blanche colombe, on en est rendus à rallumer
le chauffage aux portes du mois de mai. Si ça continue ainsi, on finira par réellement
se poser la question sur ce réchauffement climatique qui fait se pâmer d’effroi
les péronnelles périmées de la météo radiotélévisée…
Le
monde est injuste, vraiment… Alors qu’il vous est généralement impossible de suivre
les passionnants débats politiques ou autres du dimanche soir, habituellement
débordants d’invités de qualité stratosphérique, parce que faut bien aller
gagner la croûte et de quoi se faire dévaliser par le fisc ; vous vous
réjouissiez de pouvoir enfin vous délecter hier soir de ces échanges.
Vous
étiez au taquet, vous vous étiez briefé au dernier degré, vous aviez ingurgité
une revue de presse gargantuesque, vous aviez relu l’intégrale des interviews
fielleuses de Demorand imprimée sur papier bible et couverture pleine peau en
galuchat nain mordoré, vous aviez installé les icônes de Christine Angot et de
Yann Moix près de la télé, et puis…
Et
puis vous eûtes la mâchoire tombante, la gorge pâteuse avec cet indéfinissable
goût de cendrier avarié qui vous fusille les narines pour les quinze prochains
jours, les yeux exorbités à un point tel que Lionel Jospin aurait pu passer
pour une musaraigne chafouine avec de microscopiques mirettes enfoncées
profondément dans les orbites…
L’invitée
du débat de BFMTV n’était autre que Géneviève de Fontenay… Mémé Galure qui
venait éructer au travers de son dentier mal fixé des banalités trouducutoires
sur l’état de la France… L’éleveuse de dindes en maillot qui vitupérait sur
Philippot parce que, comme son élevage, lui aussi se faisait farcir le croupion…
Un weekend prolongé se remarque souvent quant à la qualité et de l’intérêt de l’invité
du débat du dimanche soir… A croire qu’on devait être en weekend toute la
semaine…
Le
monde est injuste, vraiment… Alors que nous rissolons dans nos contrées septentrionnales
sous le soleil dès que le printemps revient, et que moultes myriades bigarrées
viennent se cultiver le mélanome avec des moulebites ridicules et des rasades
de crème solaire qui les font ressembler à des carrés de poiscaille Findus prêtes
à frire, les indigènes bretons n’arrivent toujours pas à faire pénétrer la
modernité en leurs contrées reculées.
Alors
que, palliant l’absence d’électricité hors du centre-ville de Brest, on avait
installé à Saint-Malo le premier feu tricolore à énergie solaire ; v’la t’y
pas que l’effronté matériel ne fonctionne pas, manque de soleil en période
hivernale oblige… Si même les machines pointent la météo capricieuse au pays de
Kersauson…
Le
monde est injuste vraiment… Alors que les répétitions du grand barnum de l’euromachinchose
battent leur plein à Lisbonne, une interprète qui chanteit de la bonne musique,
elle, vient de replier son pébroque, game over contre le crabe. Rose Laurens est
partie rejoindre sa Mamy Yoko à seulement 65 ans. Toi qui étais amoureuse d’une
terre sauvage où les sorciers vaudous t’ont peint le visage, on est triste quand
tu pars…
Injuste,
car les répétitions du baisodrome paneuropéen de la canzonetta chiante ont
débuté hier, au moment même où les orages et les violentes pluies se sont
abattues en France. Relation de cause à effet, vraisemblablement…
Déjà
que c’était pénible en audio, imaginez de vous fader en prime les costumes
ringards, les trombines de pétasses de concours, les poses de tafioles de
compétition avec une demi-douzaine de balais dans le derche, les illuminations
putassières, les mises en scènes racoleuses et les interprétations pas toujours
justes…
Il
fallait s’y attendre, Israël, qui fait la course aux bookmakers en tête ,
s’est vautré aux répétitions… Ce qui confirme a priori l’incontournable
habitude des eurofans de miser à coup sûr sur une chanson qui se viande… Enfin,
qui se viande moins gravement que le candidat tchèque qui s’est pété le dos en
faisant une acrobatie et a dû être hospitalisé, espérons sans trop de conséquences…
Bizarre,
en général à l’Eurovision, les candidats mâles se font casser le cul, Mikolas
Josef a préféré se péter le dos… Question de goût… ou souci d’hémorroïdes,
visiblement…
Puisqu’on
cause Cage aux Folles et autres froufroutages de tarlouzes, la question se pose :
le 1er mai sera-t-il gay ? Ça va défiler à tout va (défiler,
hein, pas enfiler…) dans tous les azimuts de la capitale… Le FN en hommage à
Jeanne d’Arc (un bouldogue blond avec une pucelle, si ça fait pas gay,
ça…) ; Chonchon et ses camarades (là aussi, ça fait atelier de
couture…) ; la CGT, bien entendu avec son chef de file Martinez (à une
lettre près, ça fait martinet, toujours apprécié avec le bonnet de Mickey et
les combinaisons latex)… Bref, tout cela va être coloré, à grands coups de
moulebite à paillettes, de boas froufrouttants et de plume dans le derche… Ben
quoi, c’est pas la Gay Pride ?? Pourtant, on dit traditionnellement
« au premier mai, change de peau, pédé »… Ou alors mue, gay (ou
muguet quand on a de l’ortograffe…)
Mais
le 30 avril est eurovisuel. En effet, en 1994, l’Irlande réussit, à domicile,
l’impensable passe de trois et gagne pour la sixième fois (et le troisième
année consécutive) le Concours avec une bluette ronronnante que tout le monde
oubliera sitôt le concours terminé… Et toujours en Irlande, en 1988, une jeune
canadienne de 20 ans remporte la compétition pour la Suisse par une avance d’un
seul point sur un solide blond britannique, et distance une luxembourgeoise
déjà gueularde, Lara Fabian, et un français qui se prétendait « Chanteur
de charme », Gérard Lenorman… Le Petit Prince de la Chanson, avec son air de
Pierrot Lunaire ayant fumé la pelouse, chanteur de charme… Autant prétendre
Christophe Maé ténor et Zaz soprano colorature…
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