Bref…
Bref,
j’ai manifesté…
Bref,
j’ai manifesté avec des milliers à des centaines pour une dizaine qui fragilise
notre unité…
Bref,
des milliers de robes noires dans un tsunami couleur aile de corbeau depuis la
place du Chatelet jusqu’à la rue de la Paix, la si mal nommée dans ce vaste
mouvement de défiance gouvernementale face aux professions de justice.
Bref,
des centaines de kilomètres de notre chez nous douillet, quitté dès
potron-minet avec la tête qui coulait dans une piscine olympique de pâté
surfin, mais la ferme détermination de devoir faire quelque chose. En gros, la
tête de Régine sans maquillage après un quintuple pontage coronarien à la
truelle et sans anesthésie…
Bref,
une dizaine de mesures qui font hérisser le poil de tous mes confrères et
consoeurs, du plus velu (avec la moquette façon grizzly des épaules jusqu’au
nombril) à la plus glabre (genre pas un poil de vent, di derrière, la boule de
billard épilée au papier de verre), sans que cela ne fasse se mouvoir la plus
minuscule ridule de notre Garde des Sots…
Bref,
notre unité à laquelle nous sommes tant attachés et que d’aucuns mal
intentionnés essaient de dynamiter à grands coups de rebuffades et d’hautaine ignorance…
Bref,
y a des grands coups de tatanes à bout pointu dans le patapoum qui se perdent,
et permettez-moi de vous dire que ce n’est pas l’envie qui me manque, ainsi qu’à
mes soixante-six mille confrères, d’en flanquer un grand coup dans les miches à
Manu. D’accord, il s’en prend déjà pas mal jusqu’à la garde, à un point tel qu’il
risque d’avoir pertes blanches par la bouche lors de la prochaine interview
télévisée, mais quelques mètres de plus ou de moins, quand on est un insatiable
gourmand de la knacki servie chaude avec deux olives…
Bref,
si le Mari-à-Brigitte est en train de se faire récurer l’usine à Snickers par
le Grand Doudou, Castagnettes et tous les invités de l’Elysée (une vraie Eurovision
de la biroute à ébullition, les chansons en moins), va falloir causer velu avec
Nicole. Et surtout lui chanter le tube impérissable de Nicole Rieu, « Nicole,
tu es folle »…
Bref,
si la Tata des tatas et Raticha Dati étaient des teignes qui détestaient les
robes noires, Nicole rajoute à la panoplie la fourberie (qui n’est hélas
nullement scapinesque). Nicole se permet même de parader dans les média en ne
comprenant pas notre défiance mais en proposant le dialogue… Un dialogue à sens
unique qui débuterait le lendemain de la présentation en conseil des sinistres
du projet de mise à mort de la justice actuelle… Oui, vraiment, Nicole, tu es
folle !
Bref,
vu la complaisance gouvernementale des média vis-à-vis du Gouvernement, et vu
la couverture médiatique de notre mobilisation réduite tel un string d’Afida
Turner, autant vous dire qu’on va encore une fois passer pour de sales gosses
gâtés pourris à qui l’on veut retirer manu militari un joujou surnuméraire…
Bref,
je suis un menteur, plein aux as, repu de privilèges, rassasié d’honoraires qui
tombent comme à Gravelotte, pétri de préjugés moyenâgeux sur la justice d’aujourd’hui,
boursouflé de défiance vis-à-vis de la proximité du justiciable, dédaigneux du
Client qu’on doit défendre parfois en sortant des rames dignes de paquebots
transatlantiques et au prix d’une reconnaissance inexistante…
Bref,
c’est rapprocher le peuple de la justice que de dématérialiser les demandes en
justice, de supprimer les tribunaux d’instance (en affirmant pourtant qu’ils
vont voir leur activité s’accroitre), de vider de la plupart de leurs
attributions certains palais de justice sous couvert d’économies…
Bref,
on savait que les politocards se payaient notre fiole à cent sous de l’heure
mais là, on atteint des sommets que même les soviétiques aux grandes heures de
la manipulation médiatique généralisée n’auraient pas osé balancer au vulgus
pecum…
Bref,
on est sur un bateau qui prend l’eau et on continue à nous jouer des comptines
pour nous faire ronfler et nous noyer en douceur…
Bref,
c’est tellement plus glamour, tellement plus vendeur, tellement plus putassier
et racoleur de se répandre telle une diarrhée liquéfiée sur les états d’âme de
La Tiatia, qui peine de plus en plus à faire avaler son rôle de veuve éplorée,
et lance désormais qu’on lui vole son deuil… Ben, elle a volé éhontément
Johhny, c’est ce me semble un juste retour des choses, non ? Un prêté pour
un rendu…
Bref,
c’est tellement plus somnifère d’inviter le culbuto sudoripare pour bavasser
sur son bouquin qui va à nouveau faire un flop, à l’instar de sa politique
pendant cinq ans… Hollandouille s’y raconte avec cette candeur naïve qui fait
frémir quand on pense que ce chamallow ramolli à détenu les codes atomiques, et
persiste à croire qu’il a été un bienfaiteur pour notre pays. Il fallait s’y
attendre, les audiences de la deuxième chaîne qui avait invité à grands
renforts de petits fours et de croissants l’ex-chef de l’état, ont été plombées
par Flotte-Mec, indéfectible soutien de la couille dans le potage…
Bref,
c’est tellement plus lèche-bottes de faire reluire les godasses du Président
jupitérien par le promoteur attitré des savetiers borgnes et unijambistes à
hypertension sinusoïdales des Saint-Bourdigominadieu-Sur-Labaignoire ! C’est
tellement plus démago de se faire tendre un micro dans une école perdue au
milieu de nulle part. Surtout que Manu Macaron nous a joué du violon pendant
une heure, enfilant les lieux communs et les platitudes lénitives (à défaut du
Grand Doudou) et continuant à ne rien voir de ce qui l’entoure. Pire que ça, il
se donne désormais une aura messianique…
Bref,
qu’il soit Messi ou mais non, qu’il prenne garde, le tambournieur de vieilles
momies. Y a deux mille ans, un mec qui se prétendait le messie a fini accroché
aux clous, comme un vulgaire Jésus de Lyon…
Bref,
pendant ce temps, Trump risque de faire péter la planète avec ses conneries incommensurables
sur la Syrie, et nous, on se regarde le slip en s’indignant de broutilles qui
seront passées de mode dans quelques semaines…
Bref,
tout est normal sur notre planète…
Bref,
on se fout d’une unité qui pour quelques dizaines mobilise à quelques centaines
des milliers, pour lesquels on manifeste une impudique indifférence… On achève
bien les chevaux… Alors, vous pensez du cas qu’on va faire de mecs qui se sont
levés à cinq heures du mat’ pour aller claquer la bise à Nicole place Vendôme…
Et
le 12 avril 1988 mourait, terrassée par une crise cardiaque matinale, Colette
Deréal, actrice et chanteuse française qui connut une heure de gloire méritée
dans les années 1950 et 1960, tournant de nombreux films et dramatiques
télévisées, notamment des Cinq dernières minutes, enregistrant plusieurs
disques à succès et participant même, avec un succès mitigé, au Concours
Eurovision de la Chanson en 1961, sous les couleurs monégasques avec la chanson
« Allons, allons les enfants »… Allons, allons les enfants, n’embêtez
pas Nicole, elle réforme, elle…
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