« Où étions-nous ? (Dans la merde)
« Où sommes-nous ? (Dans la merde)
« Où allons-nous ? (Vers la merde)
« Pourquoi y aller ?(Pour changer de merde)
« (Et puis merde, merde, merde !)… »
C’est chié comme entame, ne trouvez-vous pas ?
Rien de tel que du Guy Béart le matin dès potron-minet pour vous mettre de
bonne humeur, à l’heure où les salles de bain françaises s’emplissent des
bruits des lavabos qui se vident, des baignoires qui se remplissent et des
vocalises plus ou moins justes de nos concitoyens qui se savonnent
vigoureusement les dessous de bras et l’entrejambe…
Quoi de plus normal que de célébrer la matière fécale,
dans un pays qui a pour emblème le coq, le seul animal capable de chanter les
pieds dans la merde ? Quoi de plus logique de glorifier ces résidus
puisque nous y pataugeons depuis un certain temps avec une délectation rare et
un enthousiasme certain ?
Et quoi de plus évident que de laisser un inamovible
troubadour de la chanson française y présider ? Guy Béart, l’inextinguible
guitareux qui vous assène d’interminables tours de chant de quatre heures
trente, rivé par des tirefonds de 36 à la scène, scotché à sa guitare et englué
au micro sans espoir de le voir se taire avant que la salle n’ait dans un seul
mouvement de salut collectif n’ait dressé un drapeau blanc de capitulation
auditive inconditionnelle… Quand on a osé pondre une version disco de
l’intemporel « Frère Jacques » pour le présenter sous les couleurs
luxembourgeoises à l’Eurovision 1977 par la voix bien faible de sa compagne de
l’époque, on se doute fort qu’il ne va pas se gêner pour faire des sous avec ce
dont nous nous soulageons quotidiennement à grands renforts de ploufs sonores
dans la cuvette…
Car on patauge dans le caca avec un plaisir non
dissimulé, au point de trépigner de satisfaction afin d’éclabousser encore un
peu plus tous et partout…
On
est dans la merde avec les grèves qui s’enclenchent les unes après les autres. Au
compteur actuellement, les avocats, les éboueurs, les fonctionnaires (ce qui ne
les change pas beaucoup de leur turbin habituel), les étudiants, les
électriciens et gaziers, la SNCF, Air France… Le Grand Doudou constate avec un
ravissement certain qu’aucun préavis n’a été déposé par la Confrérie des
Tailleurs de Pipes, ni par l’intersyndicale des ravaudeurs de chaussettes en
nylon mercerisé… On a les satisfactions qu’on peut…
On
est dans la merde avec Méchancon qui ne rate décidément pas une occasion de
vomir sa rancœur aux média qui pourtant ont fait sa gloriole lors des dernières
présidentielles. Le Chon a carrément qualifié de travail de merde le boulot des
journalistes… C’est chié, comme déclaration, surtout que sans ces
« merdeux », le Chon ne serait rien qu’une sous-merde dont
l’exposition médiatique ne dépasserait guère les limites du Périphérique Nord…
On
est dans la merde, au sens propre (si tant est que vos étrons quotidiens soient
des parangons d’hygiène) avec la nouvelle émission pipi-caca de M6, Wild. Ne
reculant devant rien, la chaîne qui monte nous a offert une candidate qui se
retourne les tripes sur pellicule et repeint la végétation en moucheté, et une
autre qui vidange sa vessie en live… Si on nous épargna la vue de la défécation
liquide (mais pas le bruit), on eut droit pleins feux au froc baissé et au jet
d’urine… Venant d’une chaîne qui en son temps montra une copulation morue-tête
de fion dans une piscine, on ne pouvait s’attendre à moins…
On
est dans la merde, avec cette énième fusillade étatsunienne, cette fois-ci au
siège de YouTube, la version modernisée de Vidéo Gag, qui permet de faire
partager au monde entier Tante Marthe qui se vautre dans les rhododendrons
après un Martini-Schweppes honteusement tassé, le petit dernier (visiblement
terminé à la pisse) qui régurgite ses pâtes alphabet par les naseaux ou les
conseils beauté d’un laideron qui a visiblement zappé la phase d’expérimentation
personnelle de ses astuces… C’est une militante végan, se plaignant d’être
censurée et démonétisée, qui serait à l’origine du sulfatage... Comme quoi
brouter ne favorise pas le développement de l’intellect…
On
est dans la merde, avec les prochains torche-culs du lundi qui feront leurs
choux gras des malheurs de Grégory Boudou, placé en garde à vue pour des
détournements de fonds dans la gestion de sa discothèque, L’Amnésia… Le frère
de La Tiatia, digne successeur de son papounet, semble ne pas déroger à la
règle de probité et d’honnêteté familiale…
On
est dans la merde, et je ne dis pas ça parce qu’on va se faire voir chez les
grecs avec le dernier numéro de Friendly, un titre porté sur les moulebites
garnis et les torses musclés, façon films de gladiateurs, qui met en une
Jean-Marie Le Pen dans une interview « choc et gay ». Neunœil de
Montretout aurait-il viré sa cuti ? Faut dire qu’avec des modèles de
féminité tels de Marine et Marion dans son entourage proche, on serait poussé à
trombiner du garçon-coiffeur de la Place des Vosges… Que ne ferait-il pas pour
retenir encore quelques instants les derniers feux des sunlights médiatiques
avant l’éclipse totale ? Oui, la vieillesse est un naufrage, mais comme il
le disait en Algérie, là où y a de la gégène, y a pas de plaisir…
On
est dans la merde, mais dans la merde hallal avec Tariq Ramadan-Lefion qui aurait
acheté le silence d’une belge 27.000 euros, après avoir eu une relation sexuelle
avec elle. Ça fait cher la passe… Surtout que les mangeuses de frites d’outre-Quiévrain
savent qu’il ne faut pas parler la bouche pleine…
On
est dans la merde, et plutôt deux fois qu’une, à la lumière des nouveautés du
monde de la culture et des arts… Rassurez-vous, Jul n’a pas commis un nouvel
album (ou alors, il va le faire en direct dans Wild puisqu’on prend plaisir à
faire de la merde dans cette émission), et il est exclu que Julie Gayet
reprenne le chemin des studios…
Le
monde de la musique de qualité et de bon ton l’attendait depuis au moins plus
de temps qu’il n’en faut à Nabilla pour apprendre la table de multiplication
par un (soit environ trois ans et demi), et enfin, il est là ! Le nouvel
album d’Amaury Vassili débarque dans les bacs. Rappelez-vous, Amaury Vassili,
le ténor avec son balai dans le fion et sa perruque de lave-sols espagnol qui
couinait faux une mièvrerie corse à l’Euromachinchose en 2011… Il s’est coupé
la queue de cheval (et je ne parle pas d’une amputation de la pompe à plaisir)
et avec un pull jaune canari à vous flanquer un décollement de rétine, il nous
pond un album concocté en collaboration avec Slimane, une couscoussière
amatrice de merguez, pur produit de The Voice… Il aurait pu faire pire, il
aurait pu bosser avec la Gitane sans filtre… Mais il connu qu’Amaury ne fume
pas…
Quant
au monde du cinéma, il l’attendait aussi, mais plutôt comme on attend un
ouragan dévastateur ou un tsunami provoqué par le dernier concert de Lara
Fabian… L’adaptation sur pellicule de Gaston Lagaffe est sur les écrans depuis ce
midi, et le démarrage au moins aussi poussif que la vieille guimbarde de Lagaffe
laisse présager qu’il quittera l’affiche avant même que la colle ne soit sèche.
Déjà que les bandes-dessinées s’adaptent très mal au cinéma avec des acteurs
réels, alors une chose avec Pef en Prunelle et Jérôme Commandeur en Monsieur De
Maesmaeker… Autant demander à Mime Mathy de faire Wonder Woman et à Cyril
Féraud d’incarner Hulk… Franquin, réveille-toi, ils sont devenus fous ! M’enfin !
La
saison est décidément détestable pour les artistes eurovisuels, puisqu’après Lys
Assia, la toute première gagnante, et Sabahudin Kurt, le yougoslave de 1964, c’est
au tour de Barbro Svensson, dite Lill-Babs, de replier son pébroque, à l’âge de
80 ans. Partie défendre la Suède à Cannes en 1961 avec « April april »,
une guimauve bien gentillette qui s’était échouée quatorzième, Lill-Babs avait
tenté sa chance aux éliminatoires norvégiens en 1969 avec un « Juksemaker
pipelort » de belle facture qui avait laissé les jurés de glace.
Elle
chante « April april » et meurt en Avril. Pour les Earth, Wind and
Fire, on s’attend à un décès groupé en Septembre…
Et
le 4 avril 1973 était inauguré en grande pompe le World Trade Center, dont les deux
principales tours s’effondreront le 11 septembre 2001. Le slogan de l’époque
était prémonitoire « Le plus proche que certains d’entre nous seront du
ciel »… Ah s’ils avaient su, ils n’auraient pas été dans la merde, tiens…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire