« Rosa
rosa rosam
« Rosae
rosae rosa
« Rosae
rosae rosas
« Rosarum
rosis rosis »
On
ne dira jamais assez l’importance de ne pas jouer les à-peu-près et les
dilettantes patentés lorsqu’il s’agit de la conjugaison. Un participe passé ou
un infinitif font toute la différence et les courtelinesques quiproquos qui
peuvent en découler risquent de vous placer dans des situations ubuesques
pareilles aux meilleures soirées de la défunte émission ORTFienne « Au
théâtre ce soir », où claquaient les portes en écho aux gifles des
protagonistes moumouttés de frais par Any D’Avray et costumés comme il se doit par
Donald Cardwell.
Tenez,
puisque vous êtes avides d’exemples en situation, mesurez la différence qu’il
peut exister entre « J’aime la rentrée » et « J’aime la rentrer »…
Quoique
la rentrer à la rentrée, c’est la coutume en Belgique, chez les Dutroux, et
dans le Nord de la France, où on peut
emmener à l’école sa sœur, sa mère et son épouse en y conduisant une seule
personne…
Alors,
révisez vos Bescherelle si vous ne voulez pas que les services sociaux
débarquent chez vous ou que votre interlocuteur ne vous en file un grand coup
dans les valseuses…
Alors,
vous aimez la rentrer pour la rentrée, ou la rentrée pour la rentrer ? Qu’importe
en fait, puisque depuis ce matin, heureux parents, vous ressentez une douce
ivresse, un sentiment que vous ne ressentiez plus depuis deux mois… Libérés,
délivrés !
Vous
avez carré vos mioches dans les pognes de leurs enseignants avec la mine
déconfite de circonstance, mais avec au fond de vous une jubilation
quasi-orgasmique de vous être enfin dépatouillé de ces enquiquineurs patentés
qui vous pompaient l’air au-delà des limites autorisées par les conventions
internationales de l’ONU.
Finies
les entrées en fanfare dans la chambre au moment où madame dressait le
chapiteau à grands coups de langouze pour emmener popaul au cirque ! Terminées
les envies irrépressibles de jouer au badminton quand il tombe comme à Gravelotte
ou les fringales de crêpes au sirop d’érable tiède à six heures et demi du
matin quand vous ronflez comme un A380 en phase d’ascension !
A
eux les délices des règles de trois, des carrés de l’hypoténuse et Marignan
1515, les enivrements à grands coups de désinences schleues, de déclinaisons
latines et de plus-que-parfait du subjonctif passif de bouillir à la deuxième
personne du pluriel, les agapes d’équations à deux inconnues, d’identités
remarquables et de précipité acido-basique à la liqueur de Fehling !
La
rentrée s’est apparemment faite avec ce qu’il faut de larmes, de sourires
devant la liste de la classe où le petit dernier retrouve ses potes, les profs
qui râlent (pléonasme) sur la surcharge des classes (en oubliant les classes d’antan
où l’on n’était pas moins de trente-cinq).
Et
les lécheurs du Jupiter élyséen se sont fait un devoir de faire les gros titres
de leurs éditions spéciales sur la rentrée de Macron… Ah tiens ? Brigitte
l’a amené à l’école, ce matin ?
Promis,
je ne ferais plus ces blagues éculées (Manu préfère avec une lettre en plus,
devinez laquelle) sur l’âge canonique de Brigitte. D’abord parce que ça ne se
fait pas de se moquer de personnes qui ont connu l’avènement des nouveaux
francs au moment de leur ménopause, et qui ont contribué à l’amélioration des daguerréotypes
de concert avec Line Renaud…
Et
puis surtout parce que c’est tellement facile de se payer la bobine de Bribri…
Et
au final ça fait du bien de rire, parce que dans les futilités de l’actualité,
c’est pas la joie, comme dirait l’autre… Entre le gros bouffi jaunâtre qui
faire péter des bombinettes dans tous les azimuts parce qu’il a les fils qui se
touchent, et le connard à l’orange qui s’imagine que l’autre va rentrer dans le
rang en gueulant, l’atmosphère n’est pas à la franche rigolade…
Y
en aura bien un qui va sortir à Kim la devinette « Qu’est-ce qui est jaune
et qui attend »…
La
rentrée, c’est bien, parce qu’au moins, ça occupe les gamins, ça les décolle de
leurs tablettes et de leurs dessins-animés débiles. Et vous n’imaginez pas tout
ce que nos petites têtes blondes peuvent développer comme stratagèmes pour
louper l’école. Regardez Maëlys, elle est même allée jusqu’à se faire kidnapper
pour éviter la rentrée…
Les
parents sont contents, ça leur fait des économies sur les fournitures… C’est
que l’époque de la trousse en vinyle, des deux crayons et de la règle, de l’ardoise
et des cahiers de brouillon est bel et bien révolue ! Ah maintenant il
faut douze crayons de couleurs uniquement disponibles en commande groupée
auprès d’un fournisseur pratiquant des taux usuraires, un échantillon de
cahiers à grands carreaux sur papier vélin sans blanchisseurs artificiels (à
cinq euros trente les quarante-huit feuillets, une aubaine), une calculatrice
qui ferait passer le futur Ail-Faune 8 pour un vulgaire Be-bop de présérie, et
des pochettes de dessin qui coûtent la peau des fesses montée en abat-jour.
Ils
sont mignons, les profs, mais tous les parents d’élèves n’ont pas les moyens d’aller
au Maroc pour acheter des pochettes à Rabat…
A
moins que t’habites Rabat, mais dans ce cas-là, à part le Viagra…
Pour
lui, une infusion de pilule bleue à five o’clock n’est pas utile, puisque le
gaillard a toujours l’article en magasin et la vipère de broussaille avec le venin
à fleur de peau. William a encore une fois balancé la gelée royale dans le
pudding de Madame, puisque Kate démoulera bientôt un troisième gluant. La reine
fait la gueule, parce que ça va encore l’entrainer dans des frais niveau
layette…
Comme
à chaque rentrée, on attend avec la délectation du lapin qui attend l’ouverture
de la chasse le dernier roman d’Amélie Nothomb (encore une histoire bien
siphonnée), la dernière bouse sur papelard de Marc Lévy, l’énième bouse musicale
de Jenifer, et après dix ans de silence, la nouvelle galette de MC Solaar, au
titre prédestiné « Sonotone »…
D’ici
à ce que Robert Hossein s’en serve pour sa nouvelle pub Audika…
Vaudra-t-il
mieux entrendre ça que d’être sourd ? A vous de juger, mais peut-être
est-ce l’audois Jérémy Montana (le genre de patronyme qui te fait rêver de
prendre un pseudo genre Brandon Bitenbois) qui sera le prochain représentant de
la France au Concours Eurovision. Le jeunot de 25 ans à la figure poupine (de
cheval) a envoyé une chanson de son cru (tout de son cru, et non pas…) au
comité de sélection qui après écoute (et passage sur le grill) élira la chanson
qui aura le privilège de se casser la gueule à Lisbonne en mai prochain.
Le
titre de son cheval de bataille, une chanson jazzy et rock qui bouge selon
Jérémy Monte-moi-là ? « L’oiseau, mon ami »… Marie Myriam peut
mariner peinarde dans son sarcophage à air conditionné à la morue…
Et
le 4 septembre 1968 sortait sur les écrans français « Le Lauréat »
avec Dustin Hoffman et Anne Bancroft, narrant l’histoire d’un jeunot qui se
tape une amie de ses parents, la fameuse Mrs Robinson, célébrée en chanson par
Simon et Garfunkel. Un jeune qui se tape des vieilles, ça ne vous rappelle
personne ?

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire