mercredi 29 janvier 2014

Brèves du 29 janvier 2014



« (Kom) så länge hjärtat slår
« (Kom) så länge spänningen finns kvar
« I morgon är en annan dag
« (Kom) så länge solen ler
« (Kom) så länge lusten ger och tar
« Så fort när allt försvinner, i morgon är en annan dag »

Quoi de mieux qu’une bonne petite ballade suédoise, bien lacrymale, bien guimauve, bien sirupeuse, gloussée par la voix inhabituelle de Christer Björkman, promui Mademoiselle Melodifestivalen de la SVT depuis qu’il a été profondément introduit dans le milieu ?

Certes, la Suède a envoyé au casse-pipe du Concours Eurovision des chansons bien meilleures que cette complainte compassée qui a fini avant-dernière en 1992…

Certes, le pays qui a produit ABBA et leur pop étincelante a aussi mis en vente des conserves de harengs marinés qu’il convient de déguster en apnée pour éviter l’odeur nauséabonde…

Pourtant, laissez-vous porter par les paroles lénifiantes et limite bêtifiantes de la chanson :

« (Viens) Tant que le cœur bat,
« (Viens) Tant qu’il y a de l’excitation,
« Demain est un autre jour,
« (Viens) Tant que le soleil brille,
« (Viens) Tant que la soif donne et prend,
« Et quand tout est parti, demain est un autre jour »…

Bref, quand tout est parti (et pas seulement dans les rideaux, dans le SIF (sillon interfessier) de Monsieur ou dans la frisée de Madame), tout revient assez vite à la normale… Passée la tempête (et si le taon pète, les mouches rotent), le calme revient et Géori Boué peut nous martyriser les tympans en vocalisant « sur la mer calmée… ».

Après le tourbillon médiatique de la répudiation de la vache sacrée élyséenne, et le prologue du scooter aux croissants, les rédactions respirent enfin et peuvent lever le nez du guidon : un peu comme la cigarette après l’amour, les journalistes grillent leur clope après l’orgasme éditorial évènementiel… Et n’hésitent pas à nous refourguer les fonds de tiroirs…

Ah oui, on se croirait presque en fins de soldes, quand les commerçants descendent à la cave pour vous exposer assortis d’étiquettes de quatrième démarque d’antiques haillons puant la naphtaline et proprement immettables (ils appellent ça un « Boutin »), des invendus invendables décolorés par des heures de vitrine plein sud et plein soleil, des oripeaux bariolés qui feraient passer la pire des mémères auvergnates en chasuble à fleurs chamarrées orange et marron pour le summum du chic parisien…

L’actualité opère un retour à la normalité que beaucoup appelaient de leurs vœux, certains redoutaient de crainte de retomber dans le ronronnement quotidien, et la plupart s’en tamponnaient le coquillard d’une force herculéenne qui aurait fait exploser le moulebite de Tom Daley…

Retour à la normale, notamment à Marseille, où le train-train quotidien reprend sa place, et où l’on entend dans l’air calme du soir les rafales de kalachnikov accomplir leur sanglante et plombante besogne… C’est cette fois-ci un homme de 40 ans qui s’est fait descendre sous les yeux de son fils de neuf ans… Franchement, se faire tirer en public, quelle indécence !

Retour à la normale avec le traditionnel rétropédalage de Pépère lorsque les évènements lui donnent tort… Et là, il faut avoir des cuissots de grimpeur façon Richard Virenque pour arriver à se sortir par le haut de l’embêtante non-inversion de la courbe du chômage… Fidèle à sa réputation de brasseur de vent, Flamby nous a sorti une superbe évidence « nous n’avons pas réussi dans l’année 2013 à faire diminuer le chômage »…

Tsssst ! Ce n’est pas vendeur ça ! Faut être optimiste ! Faut adopter la positive attitude, comme le gloussait la blonde propre sur elle Lorie ! Le trempeur de croissants de la Rue du Cirque aurait mieux fait de dire « Nous avons réussi dans l’année 2013 à faire diminuer le nombre de travailleurs, d’entreprises, de satisfaits de notre politique »…

Retour à la normale avec l’andouille du jour qui prend le nom aujourd’hui de Béatrice Bourges… déjà, ça évoque plus la jupe plissée soleil bleu-marine, le collier de perlouzes sautillant sur le twin-set gris, le serre-tête et l’eau bénite qu’une Raymonde Chaffougnard, fleurant bon la blouse à fleurs en polyacrylique Dralon, la charentaise à carreaux d’où émerge un bas filé, la queue de cheval graisseuse et le mégot de Gauloise sans filtre…

Béatrice Bourges, c’est l’illuminée qui s’est mise en grève de la faim pour protester contre Hollande… Et elle ne devrait rien mâcher (si ce n’est du vin de messe siphoné en cachette et le bon jus à pépère dont son cousin de mari Pierre-Amaury de Remémoizan-Ungrancoût la régale chaque soir à genoux et en costume de Mickey devant le crucifix en marbre de Carrare qui barre l’entrée du salon de lecture) jusqu’à la destitution de Pépère… Autant vous dire qu’elle ressemblera très vite à Kate Moss dans sa période cocaïne et yaourt hebdomadaire…

Peut-être que l’inutile porte-parole du Printemps Français acceptera d’avaler une tasse de Banania, le petit-déjeuner reconstituant à base de farine de banane qui nous réveille en fanfare depuis cent et dont on apprend avec fierté que la seule usine mondiale est française, et picarde ! Y’a bon !

Ya pas bon par contre, au Barreau de Montpellier où l’on a appris hier, comme un coup de tonnerre dans un ciel trop calme, la mort à 63 ans suite à un accident cardiaque d’un célèbre confrère pénaliste… Il prenait son métier trop à cœur et son cœur lui a pris son métier…

Et ce lundi 29 janvier 1962, le Tout-Paris en émoi s'est rendu dans la nouvelle maison de couture d'Yves Saint Laurent, rue Spontini, en se demandant s'il avait pu finir sa première collection à temps. La Comtesse de Paris, la Princesse Anne, la Baronne de Rothschild, Roland Petit, Zizi Jeanmaire et Françoise Sagan, entre autres, et tout ce que Paris compte de tapettes de concours, de folles du falbalas et chichiteuses du chiffon ont été émerveillées par le style unique créé par le jeune et timide couturier, qui connaît un nouveau renversant triomphe. Devant ce succès, il a fondu en larmes puis a dû se réfugier dans un placard pour échapper aux admirateurs… Lui qui était notoirement sorti du placard, y retourner… Probablement une inversion… ou un tête-à-queue…

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