Comme le chantait en 1975
Wouter Levenbach, on irait bien parfois faire un petit tour du côté de chez
Swan… Ne serait-ce que pour retrouver la madeleine de Proust et son goût
inimitable…
Nombre d’entre-nous ont
encore sur les papilles en témoignage de leur enfance des sensations gustatives
de nature à les faire saliver ou vomir… Des frustrations ou des révélations qui
ont été des éléments déterminants dans votre alimentation actuelle…
Avouez qu’il vous revient
forcément en mémoire la dégueulasse bouillie verte à l’odeur pestilentielle de
vos années de cantine, bouillie qu’on voulait nous présenter comme étant des
épinards ; les coquillettes caoutchouteuses, les biftecks qu’on aurait
aisément recyclé comme semelles, les carrés de poisson pané au goût de sciure…
Il est une génération
traumatisée par les cuillères d’huile de foie de morue ou de ricin qu’on nous
forçait à ingurgiter sous des prétextes vaguement sanitaires…
Et nul doute que l’actualité
du moment va nous dégouter durablement d’une préparation culinaire dont la
publicité télévisée avait pourtant vanté les mérites dans les années 80 grâce à
Madame Foldingue…
Souvenez-vous du slogan
« Les quenelles Petitjean, c’est bon, mangez-en » qui avait marqué
les esprits… Eh bien de nos jours, on n’en peut plus d’en manger de la
quenelle, au petit déjeuner (la quenelle au veau sauce financière dans le café
au lait, un plaisir de connaisseur…), au déjeuner, au dîner, à la pause clope,
à quatre heures, au bouillon de onze heures… Elle nous est servie à toutes les
sauces, sous toutes les formes… Et on en a marre ! On en peut plus de
bouffer de la quenelle par tous les trous !
Il n’est guère nécessaire de
revenir sur la quenelle de Dieudonné qu’on a vu sous tous les angles, les
nappages et les cuissons possibles… Evidemment, on trouvera toujours des
échauffés du cortex qui trouveront scandaleux qu’on puisse interdire a priori
un spectacle sulfureux, et qu’on ne peut plus dire c’qu’on veut en France,
qu’on est dans un état policier ah la la et qu’une bonne guerre ça arrangerait
bien des choses et qu’on aurait de la place pour garer la Supercinq…
N’oublions simplement pas
que le vomisseur d’étoile jaune est un multirécidiviste de l’antisémitisme pur
et dur, multi-condamné à ce propos… La liberté d’expression connaît des
limites…
Dans les utilisateurs de
quenelles qui auraient mieux fait de se la mettre sous le bras, je demande
notre Pépère national… Le scoop lancé par Closer, le torche-cul des salons de
coiffure, a de quoi surprendre, et nul doute que les salles de rédaction
bruissent d’émoi, avec leur lot de journalistes qui n’osent plus se lever tant
ça leur a filé une gaule inextinguibles ou qui épongent régulièrement leur
siège tant elles flaquent… Les manches à balais du Journal télévisé astiquent
leur brushing et les radioteurs de tout poil ont leur micro en branle depuis
qu’on sait que Flamby entretiendrait une liaison avec Julie Gayet.
Décidément, notre Tout-Mou
national copie Tonton sur tous les plans… Il pousse même la ressemblance
jusqu’à avoir une maîtresse… J’en connais un qui risque de se prendre un coup
de Valoche en rentrant à l’Elysée ce soir…
Alors qu’Hollande devrait
faire l’amour à la France, il se contente d’en sauter le un-soixante-millionnième…
Evidemment, on est très loin du glamour de Kennedy et Marylin puisque Closer
apporte la preuve des infidélités du Président par ses godasses… Après la
preuve par neuf, la preuve par la pompe…
Alors que Pépère ne peut que
déplorer des atteintes graves à sa vie privée (comprendre : vous avez mis
dans le mille »), la directrice de Closer tente d’éteindre l’incendie en
indiquant que c’est un président normal qui a un coup de cœur… Mouais… et une
actrice de seconde zone qui a un coup de quenelle dans le four…
Autant vous dire que la
prétendue amplification du choc de simplification annoncée par Pépère fait un
flop magistral, reléguée dans les tréfonds de l’actualité… Mais comment
amplifier ce qui n’a jamais été mis en place ?
Toutes ces quenelles qu’on
tend… A croire que l’actualité est exclusivement alimentaire aujourd’hui… Tout
a disparu, tout s’est aplani… on ne tue plus en Corée du Nord, on n’extermine
plus en Syrie, on ne musèle plus les tatas en Russie… Tout va très bien Madame
la Marquise… Mis à part le quenelles des deux branquignols…
Et l’on ne pourra que
regretter que ces deux quenelles mènent la danse de l’actualité, alors que tant
de problèmes autrement plus intéressants et graves agitent notre belle France…
Les quenelles de Flamby et de Dieudonné, comme des hochets que l’on agite
devant le berceau d’un enfant turbulent que l’on veut distraire pour mieux le
vermifuger…
Petit changement dans la
conclusion de la chronique… Sauf exception notable, et pour éviter de
douloureuses redites, les anniversaires du jour se limiteront désormais à un fait
marquant… Aujourd’hui, on retiendra que le 10 janvier 1950, les
« Parisiennes » du dessinateur Kiraz font leur première apparition. On
les retrouvera au fil des pages du magazine Jours de France (1959-1987), puis,
parallèlement dans Marie-Claire, Gala, Paris-Match, Elle... Elles sont toutes
en jambes, fines, au visage rond, indépendantes, séduisantes et charmeuses mais
jamais vulgaires. Parfois les mères des parisiennes font une apparition pour
recueillir leurs confidences, ou les consoler. Kiraz pose une ambiance et
laisse place à la suggestion : "C'est une grande vérité. Suggérer, c'est
beaucoup plus important que de dire les choses." dit-il.
Et suggérer, ça laisse
beaucoup à désirer… Voire à nous laisser sur notre faim… Quitte à nous dégouter
du plat…
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