vendredi 10 janvier 2014

Brèves du 10 janvier 2014



Comme le chantait en 1975 Wouter Levenbach, on irait bien parfois faire un petit tour du côté de chez Swan… Ne serait-ce que pour retrouver la madeleine de Proust et son goût inimitable…

Nombre d’entre-nous ont encore sur les papilles en témoignage de leur enfance des sensations gustatives de nature à les faire saliver ou vomir… Des frustrations ou des révélations qui ont été des éléments déterminants dans votre alimentation actuelle…

Avouez qu’il vous revient forcément en mémoire la dégueulasse bouillie verte à l’odeur pestilentielle de vos années de cantine, bouillie qu’on voulait nous présenter comme étant des épinards ; les coquillettes caoutchouteuses, les biftecks qu’on aurait aisément recyclé comme semelles, les carrés de poisson pané au goût de sciure…

Il est une génération traumatisée par les cuillères d’huile de foie de morue ou de ricin qu’on nous forçait à ingurgiter sous des prétextes vaguement sanitaires…

Et nul doute que l’actualité du moment va nous dégouter durablement d’une préparation culinaire dont la publicité télévisée avait pourtant vanté les mérites dans les années 80 grâce à Madame Foldingue…

Souvenez-vous du slogan « Les quenelles Petitjean, c’est bon, mangez-en » qui avait marqué les esprits… Eh bien de nos jours, on n’en peut plus d’en manger de la quenelle, au petit déjeuner (la quenelle au veau sauce financière dans le café au lait, un plaisir de connaisseur…), au déjeuner, au dîner, à la pause clope, à quatre heures, au bouillon de onze heures… Elle nous est servie à toutes les sauces, sous toutes les formes… Et on en a marre ! On en peut plus de bouffer de la quenelle par tous les trous !

Il n’est guère nécessaire de revenir sur la quenelle de Dieudonné qu’on a vu sous tous les angles, les nappages et les cuissons possibles… Evidemment, on trouvera toujours des échauffés du cortex qui trouveront scandaleux qu’on puisse interdire a priori un spectacle sulfureux, et qu’on ne peut plus dire c’qu’on veut en France, qu’on est dans un état policier ah la la et qu’une bonne guerre ça arrangerait bien des choses et qu’on aurait de la place pour garer la Supercinq…

N’oublions simplement pas que le vomisseur d’étoile jaune est un multirécidiviste de l’antisémitisme pur et dur, multi-condamné à ce propos… La liberté d’expression connaît des limites…

Dans les utilisateurs de quenelles qui auraient mieux fait de se la mettre sous le bras, je demande notre Pépère national… Le scoop lancé par Closer, le torche-cul des salons de coiffure, a de quoi surprendre, et nul doute que les salles de rédaction bruissent d’émoi, avec leur lot de journalistes qui n’osent plus se lever tant ça leur a filé une gaule inextinguibles ou qui épongent régulièrement leur siège tant elles flaquent… Les manches à balais du Journal télévisé astiquent leur brushing et les radioteurs de tout poil ont leur micro en branle depuis qu’on sait que Flamby entretiendrait une liaison avec Julie Gayet.

Décidément, notre Tout-Mou national copie Tonton sur tous les plans… Il pousse même la ressemblance jusqu’à avoir une maîtresse… J’en connais un qui risque de se prendre un coup de Valoche en rentrant à l’Elysée ce soir…

Alors qu’Hollande devrait faire l’amour à la France, il se contente d’en sauter le un-soixante-millionnième… Evidemment, on est très loin du glamour de Kennedy et Marylin puisque Closer apporte la preuve des infidélités du Président par ses godasses… Après la preuve par neuf, la preuve par la pompe…

Alors que Pépère ne peut que déplorer des atteintes graves à sa vie privée (comprendre : vous avez mis dans le mille »), la directrice de Closer tente d’éteindre l’incendie en indiquant que c’est un président normal qui a un coup de cœur… Mouais… et une actrice de seconde zone qui a un coup de quenelle dans le four…

Autant vous dire que la prétendue amplification du choc de simplification annoncée par Pépère fait un flop magistral, reléguée dans les tréfonds de l’actualité… Mais comment amplifier ce qui n’a jamais été mis en place ?

Toutes ces quenelles qu’on tend… A croire que l’actualité est exclusivement alimentaire aujourd’hui… Tout a disparu, tout s’est aplani… on ne tue plus en Corée du Nord, on n’extermine plus en Syrie, on ne musèle plus les tatas en Russie… Tout va très bien Madame la Marquise… Mis à part le quenelles des deux branquignols…

Et l’on ne pourra que regretter que ces deux quenelles mènent la danse de l’actualité, alors que tant de problèmes autrement plus intéressants et graves agitent notre belle France… Les quenelles de Flamby et de Dieudonné, comme des hochets que l’on agite devant le berceau d’un enfant turbulent que l’on veut distraire pour mieux le vermifuger…

Petit changement dans la conclusion de la chronique… Sauf exception notable, et pour éviter de douloureuses redites, les anniversaires du jour se limiteront désormais à un fait marquant… Aujourd’hui, on retiendra que le 10 janvier 1950, les « Parisiennes » du dessinateur Kiraz font leur première apparition. On les retrouvera au fil des pages du magazine Jours de France (1959-1987), puis, parallèlement dans Marie-Claire, Gala, Paris-Match, Elle... Elles sont toutes en jambes, fines, au visage rond, indépendantes, séduisantes et charmeuses mais jamais vulgaires. Parfois les mères des parisiennes font une apparition pour recueillir leurs confidences, ou les consoler. Kiraz pose une ambiance et laisse place à la suggestion : "C'est une grande vérité. Suggérer, c'est beaucoup plus important que de dire les choses." dit-il.

Et suggérer, ça laisse beaucoup à désirer… Voire à nous laisser sur notre faim… Quitte à nous dégouter du plat… 

 

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