« On taaskin sunnuntai ja haalarit jo nurkkaan jäädä
sai
« Eikä kiire laisinkaan, herätyskellokin on hiljaa
vaan »…
Eh oui, c’est le genre de chanson parfaite pour les
veilles de week-end paresseuses, les vendredis fainéants où vous contemplez
d’un air alangui la pile de dossiers qui croupit tel un petit Grégory dans la
Vologne sur un coin de votre bureau et qu’il vous faudra bien traiter un jour
prochain, les fins de semaine dilettante où vous vous employez avec l’énergie
du désespoir à donner l’illusion à peine trompeuse que vous êtes en plein
boulot… Bref, vous jouez votre fonctionnaire…
Vos pensées vagabondent déjà vers les activités de la fin
de semaine, où une fois les courses bâclées dans un supermarché bondé de
pétasses ensachées dans des survêtements fluo de trois tailles trop petits et
parfumées d’une fragrance sucrée et vomitive, dans des allées grouillant de
marmaille piaillante comme des nuées de poussins affamés, vous pourrez vous
adonner à la béate contemplation d’une exposition de peinture abstraite où l’on
tente désespérément de vous faire passer la dernière vomissure sur toile d’un
obscur artiste moldo-tchétchène pour la Joconde du 21ème
siècle ; vous régaler pendant trois heures et demi de la plus récente
branlette sur pellicule d’un réalisateur ouzbèke que vous avez vu dans une
émission culturelle de quatrième partie de soirée arborant une cravate à pois
rouges sur une chemise à carreaux vert et orange et dont on devine à travers
l’écran qu’il a une haleine à décoller le papier peint ; vous délecter
avec des gloussements de dinde prépubère sur huit cent cinquante quatre pages
de la toute nouvelle colique sur papier d’un logorrhéique de la page blanche
qui écrit comme il se torche, c’est-à-dire mal et en laissant des traces de
pneu aussi disgracieuses que Nabila au beau milieu des quarante papys la
tremblotte de l’Académie Française… Bref, vous allez vous culturer à
donf !
Comme le chantait avec nonchalance Lasse Mårtensson au
Concours Eurovision 1964 sous les couleurs finlandaises, sous le titre
« Laiskotellen », « C’est un autre dimanche, et il a laissé son
bleu de travail dans un coin ; Il n’y a aucune urgence, et le radio-réveil
est silencieux »…
Ah ben voui, désolé de vous décevoir dès potron-minet
(enfin, tout dépendra de l’heure à laquelle vous lirez cette chronique) mais je
n’ai pas trouvé de quoi satisfaire la demande pernicieuse d’une entame en
zoulou… Mis à part Asimbonanga, et son refrain lancinant sur la mort de
Mandela, c’est quand même assez limité !
Et la mort de Madiba, on en a bouffé jusqu’à l’indigestion
complète voici peu… Tout juste si on avait pas eu une caméra embarquée dans le
cercueil…
D’autant plus que je ne suis pas forcément en état de vous
faire un exposé en hébreu sur la culture des pastèques naines en Afghanistant
sous Louis 16… Alors, vous imaginez, une chronique avec entame en zoulou sur
les futilités désolantes de ce vendredi de janvier…
Quand on a passé une heure à se faire tripoter, se faire
retourner dans tous les sens par un mec et qu’il vous a fait suer sang et eau
dans toutes les positions que la morale réprouve mais que le Kama-Sutra
recommande, on n’a pas forcément toutes les connexions opérationnelles au
niveau des synapses, et les neurones peuvent légitimement donner quelques
signes de menue fatigue, telle une 2cv aussi antédiluvienne que surchargée
devant attaquer une pente de la Butte Montmartre…
Messieurs, je vous en conjure, ne plongez pas votre main
dans votre slip rembourré au coton hydrophile où se dessine déjà des grosseurs
trahissant un émoi durcissant vos positions et le signe d’un redressement tout
aussi productif qu’involontaire, la langue entre les dents, la sueur au front
et sous les aisselles, et l’image cochonne dans les mirettes ! N’entamez
pas incontinent une série frénétique d’aller-et-retours saccadés qui ne vous
vaudra au mieux que quelques secondes de nirvana, envoyés au septième ciel par
un grand coup de pied aux miches de la part d’Eros, et des tâches humides sur
le sous-vêtement !
Point de salacités et encore moins de cochoncetés
ici ! Je subis simplement les séquelles d’une séance productive chez
l’ostéopathe qui a tenté de remettre de l’ordre dans ma carcasse en vrac !
Et le vendredi, ce serait ballot de disséminer en
d’artistiques cartes de France le bon jus à Pépère dont vous aurez selon toutes
vraisemblances grand besoin au cours des séances de petons au plafond qui se
produiront ce week-end et qui occasionneront des séances lancinantes de
couinements de sommier dans la laborieuse réalisation de la glissade savoyarde
à jet de gruyère liquide intégré, avec départ du frontispice de l’armoire
normande en ronce de noyer héritée de grand-mère, rétablissement artistique sur
la table de nuit et rotation finale intégrée par glissement auto-immune les
deux pieds dans un bol, le tisonnier à la main, et le déguisement de Mickey qui
colle aux bonbons…
Conservez autant que faire se peut votre débordante
énergie pelvienne, vos ahanements de hardeur hongrois sous infusion de Viagra
et vos abondantes pollutions nocturnes qui vous coûtent un bras en pressing
pour l’émission qui sans nul doute battra ce dimanche des records d’audience,
laminant à plate couture le talk-show soporifique de Drucker, toujours en
direct du Père Lachaise pour célébrer le vingt-huitième lifting raté de Sheila
ou le douzième retour de Nana Mouskouri…
Nous le savons, et pas seulement à la lanoline qui
conservera malgré les désastres du temps la beauté lustrale de votre terrine de
décavé à force de nuits blanches, alcools forts et cigarettes sans filtre, ce dimanche,
France 3 nous offrira, dans un rigoureux direct enregistré voici trois semaines
et une débauche de luxe que n’auraient pas renié Cecil Billet de Mille, Roger
Harth et Donald Cardwell réunis, la présentation officielle des trois chansons
qui pourront avoir la lourde tâche de défendre les couleurs de la France au
Concours Eurovision 2014…
Et oui, cette année, nous aurons notre mot à dire sur la
façon de se prendre une tôle carabinée au Danemark, pays organisateur du
rassemblement annuel de canzonettas rances et de folles hystériques… Pourquoi
trois me direz-vous ? Probablement parce que France 3 n’a pas reçu plus de
propositions…
Blague à part, deux groupes et une couineuse sont sur les
starting-blocks.
Honneur aux dames avec celle qu’on voit déjà comme la
gagnante, Joanna Lagrave, une ancienne candidate de télécrochet télévisé qui a
sorti depuis cinq ans un single distribué en méthode Braille aux sourds-muets
qui souhaitent en terminer avec la vie, qui gloussera une mélopée datée dont on
attend désespérément qu’elle décolle… « Ma liberté » arrivera-t-elle
à vous enchaîner ?
Ensuite, un trio farfelu qui le revendique, les Twin Twin
avec la chanson « Moustache », un morceau qu’on redoute dès le titre
comme décalé, loufoque… Le truc parfait pour décrédibiliser le Concours, et
laisser de marbre les jurys européens… En gros, un genre de Fatals Picards en
moins bien…
Enfin, un autre trio, mais dans un genre plus lisse, plus
propre sur lui, qui chlingue le Biactol, la fraise Tagada et la culotte prépubère
pas fraîche, les Destan, qui interprèteront un titre en français et en anglais,
intitulé « Sans toi »… Quand on sait que « Sans toi » fut
déjà le titre d’une chanson française eurovisuelle en 1973 et qu’elle finit
quinzième sur dix-sept, ça rassure sur les destinées danoises éventuelles…
Le tout sera présenté par Natasha St-Pier, ancienne
eurovisuelle française, avec les interventions d’anciens participants du
Concours, notamment Amaury Vassili, toujours à gueuler comme un sourd avec son
balai espagnol en guise de moumoutte, et la dernière gagnante française en
date, l’historique Marie Myriam, qu’on ressort du saloir une fois par an pour
l’occasion pour nous raconter encore une fois qu’elle a ramassé le caméraman
qui s’était pris une gamelle en la filmant dans la green room après sa
victoire, et qui vu ses dimensions se rebaptise Morue Myriam…
Et pour bien faire fuir les téléspectateurs, on aura
certainement droit aux magnétos usés des inusables succès de l’Eurovision de
« Nel blu dipinto di blu » à « L’oiseau et l’enfant » en
passant par « Non ho l’eta » et « Puppet on a string », des
titres aux paroles improbables autant qu’insipides, et des pires chansons et
costumes du Concours, histoire de dépoussiérer les invariables belges en
combinaisons violettes du Grand Prix 1973…
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Franchement, vous n’en avez pas un peu ras-le-bol de vous
fader tous les jours un énième rebondissement dans l’affaire Flamby en scooter,
qui va reléguer au rang de divertissement pour kermesse de quartier les
inoxydables « Feux de l’Amour » qui en sont à leur six mille deux
cent soixante-douzième épisode ? On a appris que le Tout-Mou national et
la First Cocue Lady « réfléchissaient à une clarification de la situation
de leur couple »… Traduit en français de tous les jours, ils ne savent pas
comment se sortir la tête haute et la quenelle droite du merdier médiatique
déclenché par les croissants de la rue du Cirque…
Pour trouver la foi, au lieu d’avoir les foies, Pépère est
allé faire un coucou au locataire actuel du Vatican, histoire de faire bénir
son casque de scooter et renouer avec les catholiques… Manquerait plus qu’il
s’astique le cierge pascal en balançant l’eau bénite sur la soutane du Pape
façon robe de Monica Lewinsky… ça ferait bonne impression tiens !
Comme fit bonne impression ce 24 janvier 1960 la
traduction française de « Sur la route » de Jack Kerouac, qui permit
au grand public français de découvrir les aventures de Sal Paradise et de Dean
Moriarty et le récit de leurs périples, entre drogues et jazz, à travers les
États-Unis. Ecrit en prose spontanée, d'une seule traite, en seulement trois
semaines, sur un rouleau de papier, ce roman au langage nouveau, truffé de
fulgurances surréalistes, deviendra très vite le manifeste de la Beat
Génération. De nos jours, avec DSK et Flamby, on a la Bite Génération…
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