vendredi 24 janvier 2014

Brèves du 24 janvier 2014


« On taaskin sunnuntai ja haalarit jo nurkkaan jäädä sai
« Eikä kiire laisinkaan, herätyskellokin on hiljaa vaan »…

Eh oui, c’est le genre de chanson parfaite pour les veilles de week-end paresseuses, les vendredis fainéants où vous contemplez d’un air alangui la pile de dossiers qui croupit tel un petit Grégory dans la Vologne sur un coin de votre bureau et qu’il vous faudra bien traiter un jour prochain, les fins de semaine dilettante où vous vous employez avec l’énergie du désespoir à donner l’illusion à peine trompeuse que vous êtes en plein boulot… Bref, vous jouez votre fonctionnaire…

Vos pensées vagabondent déjà vers les activités de la fin de semaine, où une fois les courses bâclées dans un supermarché bondé de pétasses ensachées dans des survêtements fluo de trois tailles trop petits et parfumées d’une fragrance sucrée et vomitive, dans des allées grouillant de marmaille piaillante comme des nuées de poussins affamés, vous pourrez vous adonner à la béate contemplation d’une exposition de peinture abstraite où l’on tente désespérément de vous faire passer la dernière vomissure sur toile d’un obscur artiste moldo-tchétchène pour la Joconde du 21ème siècle ; vous régaler pendant trois heures et demi de la plus récente branlette sur pellicule d’un réalisateur ouzbèke que vous avez vu dans une émission culturelle de quatrième partie de soirée arborant une cravate à pois rouges sur une chemise à carreaux vert et orange et dont on devine à travers l’écran qu’il a une haleine à décoller le papier peint ; vous délecter avec des gloussements de dinde prépubère sur huit cent cinquante quatre pages de la toute nouvelle colique sur papier d’un logorrhéique de la page blanche qui écrit comme il se torche, c’est-à-dire mal et en laissant des traces de pneu aussi disgracieuses que Nabila au beau milieu des quarante papys la tremblotte de l’Académie Française… Bref, vous allez vous culturer à donf !

Comme le chantait avec nonchalance Lasse Mårtensson au Concours Eurovision 1964 sous les couleurs finlandaises, sous le titre « Laiskotellen », « C’est un autre dimanche, et il a laissé son bleu de travail dans un coin ; Il n’y a aucune urgence, et le radio-réveil est silencieux »…

Ah ben voui, désolé de vous décevoir dès potron-minet (enfin, tout dépendra de l’heure à laquelle vous lirez cette chronique) mais je n’ai pas trouvé de quoi satisfaire la demande pernicieuse d’une entame en zoulou… Mis à part Asimbonanga, et son refrain lancinant sur la mort de Mandela, c’est quand même assez limité !

Et la mort de Madiba, on en a bouffé jusqu’à l’indigestion complète voici peu… Tout juste si on avait pas eu une caméra embarquée dans le cercueil…

D’autant plus que je ne suis pas forcément en état de vous faire un exposé en hébreu sur la culture des pastèques naines en Afghanistant sous Louis 16… Alors, vous imaginez, une chronique avec entame en zoulou sur les futilités désolantes de ce vendredi de janvier…

Quand on a passé une heure à se faire tripoter, se faire retourner dans tous les sens par un mec et qu’il vous a fait suer sang et eau dans toutes les positions que la morale réprouve mais que le Kama-Sutra recommande, on n’a pas forcément toutes les connexions opérationnelles au niveau des synapses, et les neurones peuvent légitimement donner quelques signes de menue fatigue, telle une 2cv aussi antédiluvienne que surchargée devant attaquer une pente de la Butte Montmartre…

Messieurs, je vous en conjure, ne plongez pas votre main dans votre slip rembourré au coton hydrophile où se dessine déjà des grosseurs trahissant un émoi durcissant vos positions et le signe d’un redressement tout aussi productif qu’involontaire, la langue entre les dents, la sueur au front et sous les aisselles, et l’image cochonne dans les mirettes ! N’entamez pas incontinent une série frénétique d’aller-et-retours saccadés qui ne vous vaudra au mieux que quelques secondes de nirvana, envoyés au septième ciel par un grand coup de pied aux miches de la part d’Eros, et des tâches humides sur le sous-vêtement !

Point de salacités et encore moins de cochoncetés ici ! Je subis simplement les séquelles d’une séance productive chez l’ostéopathe qui a tenté de remettre de l’ordre dans ma carcasse en vrac !

Et le vendredi, ce serait ballot de disséminer en d’artistiques cartes de France le bon jus à Pépère dont vous aurez selon toutes vraisemblances grand besoin au cours des séances de petons au plafond qui se produiront ce week-end et qui occasionneront des séances lancinantes de couinements de sommier dans la laborieuse réalisation de la glissade savoyarde à jet de gruyère liquide intégré, avec départ du frontispice de l’armoire normande en ronce de noyer héritée de grand-mère, rétablissement artistique sur la table de nuit et rotation finale intégrée par glissement auto-immune les deux pieds dans un bol, le tisonnier à la main, et le déguisement de Mickey qui colle aux bonbons…

Conservez autant que faire se peut votre débordante énergie pelvienne, vos ahanements de hardeur hongrois sous infusion de Viagra et vos abondantes pollutions nocturnes qui vous coûtent un bras en pressing pour l’émission qui sans nul doute battra ce dimanche des records d’audience, laminant à plate couture le talk-show soporifique de Drucker, toujours en direct du Père Lachaise pour célébrer le vingt-huitième lifting raté de Sheila ou le douzième retour de Nana Mouskouri…

Nous le savons, et pas seulement à la lanoline qui conservera malgré les désastres du temps la beauté lustrale de votre terrine de décavé à force de nuits blanches, alcools forts et cigarettes sans filtre, ce dimanche, France 3 nous offrira, dans un rigoureux direct enregistré voici trois semaines et une débauche de luxe que n’auraient pas renié Cecil Billet de Mille, Roger Harth et Donald Cardwell réunis, la présentation officielle des trois chansons qui pourront avoir la lourde tâche de défendre les couleurs de la France au Concours Eurovision 2014…

Et oui, cette année, nous aurons notre mot à dire sur la façon de se prendre une tôle carabinée au Danemark, pays organisateur du rassemblement annuel de canzonettas rances et de folles hystériques… Pourquoi trois me direz-vous ? Probablement parce que France 3 n’a pas reçu plus de propositions…

Blague à part, deux groupes et une couineuse sont sur les starting-blocks.

Honneur aux dames avec celle qu’on voit déjà comme la gagnante, Joanna Lagrave, une ancienne candidate de télécrochet télévisé qui a sorti depuis cinq ans un single distribué en méthode Braille aux sourds-muets qui souhaitent en terminer avec la vie, qui gloussera une mélopée datée dont on attend désespérément qu’elle décolle… « Ma liberté » arrivera-t-elle à vous enchaîner ?

Ensuite, un trio farfelu qui le revendique, les Twin Twin avec la chanson « Moustache », un morceau qu’on redoute dès le titre comme décalé, loufoque… Le truc parfait pour décrédibiliser le Concours, et laisser de marbre les jurys européens… En gros, un genre de Fatals Picards en moins bien…

Enfin, un autre trio, mais dans un genre plus lisse, plus propre sur lui, qui chlingue le Biactol, la fraise Tagada et la culotte prépubère pas fraîche, les Destan, qui interprèteront un titre en français et en anglais, intitulé « Sans toi »… Quand on sait que « Sans toi » fut déjà le titre d’une chanson française eurovisuelle en 1973 et qu’elle finit quinzième sur dix-sept, ça rassure sur les destinées danoises éventuelles…

Le tout sera présenté par Natasha St-Pier, ancienne eurovisuelle française, avec les interventions d’anciens participants du Concours, notamment Amaury Vassili, toujours à gueuler comme un sourd avec son balai espagnol en guise de moumoutte, et la dernière gagnante française en date, l’historique Marie Myriam, qu’on ressort du saloir une fois par an pour l’occasion pour nous raconter encore une fois qu’elle a ramassé le caméraman qui s’était pris une gamelle en la filmant dans la green room après sa victoire, et qui vu ses dimensions se rebaptise Morue Myriam…

Et pour bien faire fuir les téléspectateurs, on aura certainement droit aux magnétos usés des inusables succès de l’Eurovision de « Nel blu dipinto di blu » à « L’oiseau et l’enfant » en passant par « Non ho l’eta » et « Puppet on a string », des titres aux paroles improbables autant qu’insipides, et des pires chansons et costumes du Concours, histoire de dépoussiérer les invariables belges en combinaisons violettes du Grand Prix 1973…

Ne le niez pas, ça vous donne envie, hein ! Et c’est tellement plus passionnant que de jeter un œil sur les futilités de l’actualité…

Franchement, vous n’en avez pas un peu ras-le-bol de vous fader tous les jours un énième rebondissement dans l’affaire Flamby en scooter, qui va reléguer au rang de divertissement pour kermesse de quartier les inoxydables « Feux de l’Amour » qui en sont à leur six mille deux cent soixante-douzième épisode ? On a appris que le Tout-Mou national et la First Cocue Lady « réfléchissaient à une clarification de la situation de leur couple »… Traduit en français de tous les jours, ils ne savent pas comment se sortir la tête haute et la quenelle droite du merdier médiatique déclenché par les croissants de la rue du Cirque…

Pour trouver la foi, au lieu d’avoir les foies, Pépère est allé faire un coucou au locataire actuel du Vatican, histoire de faire bénir son casque de scooter et renouer avec les catholiques… Manquerait plus qu’il s’astique le cierge pascal en balançant l’eau bénite sur la soutane du Pape façon robe de Monica Lewinsky… ça ferait bonne impression tiens !

Comme fit bonne impression ce 24 janvier 1960 la traduction française de « Sur la route » de Jack Kerouac, qui permit au grand public français de découvrir les aventures de Sal Paradise et de Dean Moriarty et le récit de leurs périples, entre drogues et jazz, à travers les États-Unis. Ecrit en prose spontanée, d'une seule traite, en seulement trois semaines, sur un rouleau de papier, ce roman au langage nouveau, truffé de fulgurances surréalistes, deviendra très vite le manifeste de la Beat Génération. De nos jours, avec DSK et Flamby, on a la Bite Génération…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire