mercredi 8 janvier 2014

Brèves du 08 janvier 2014



Aujourd’hui, c’est grand ménage de printemps, à tous les rayons !

Non, chers amis, je n’ai pas abusé de substances illicites ou légales qui d’une manière ou d’une autre m’amèneraient à voir des éléphants roses en tutu court danser le Lac des Cygnes sur un remix des « Rois Mages » ou à trouver un charme mégabandant à Charlotte Jullian…

Je sais parfaitement que nous sommes le 8 janvier et que l’hiver est là, même si les températures plus que clémentes qui désespèrent chaque jour les dindes de la météo télévisée plaideraient pour un temps quasi-printanier.

Alors quoi ? Aurais-je pété un câble, yoyoterais-je de la charpente ou ramollirais-je du cortex ? N’ayant pour le moment aucune velléité de me présenter à une émission de téléréalité, je conserve et mon cerveau et les neurones qui y sont attachés…

Ménage de printemps, car on ouvre grands les placards aujourd’hui… Au propre comme au figuré.

On ouvre les placards pas toujours reluisants jamais bien entretenus de la Guerre d’Algérie avec la publication d’un livre sur la disparition de Maurice Audin, victime de la torture portée par le Général Aussaresses sous les ordres du Général Massu… Ce n’est pas la porte que l’on ouvre violemment à pleine vollée sur une scène dégoutante… Il y avait suffisamment de jour et de lueurs sous la porte pour savoir ce qui se passait à la villa des Tourelles… Là où y avait de la gégène, y avait pas de plaisir…

On ouvre aussi les placards sur l’accident de ski de Schumi, et l’on nous balance sur el ton de l’exploit que la caméra a parlé ! Ils sont tout de même fortiches, les enquêteurs grenoblois ! La grande majorité des possesseurs de perroquets et autres volatiles parleurs se sont usés les cordes vocales à essayer de faire parler l’affreux rôti emplumé en lui soutirant tout au plus des gargouillis enroués en tous points semblable au dernier disque de Vincent Delerm… Et les grenoblois arrivent à faire causer une caméra en moins de trois jours… Y a de ces magiciens…

On ouvre aussi les placards, qui pour le coup sentent le remugle, les quenelles pas fraîches et les étoiles jaunes, du locataire du Théâtre de la Main d’Or, qui se voit progressivement privé de tribunes d’expression suite à la circulaire de Manu Valls, qui pour le coup se lâche en affirmant que le prétendu humoriste serait financé par l’Iran… Et demain, il nous pond qu’il arrive d’Uranus en vaisseau spatial ?

Ces hommes politiques, ce sont de grands comiques… On n’arrive pas à retrouver la verve et les envolées des grandes années où les non-sens de l’Elysée giscardien, les colères grammaticalement osées de Georges « Messerschmidt » Marchais, Chaban-Delmas imitant Thierry Le Luron ou Peyrefitte affirmant sans rire l’indépendance de l’ORTF ont fait se boyauter des générations de français… Et pourtant, Manu Valls s’en sort assez honorablement ; Pépère se lance dans la blagounette à la Guy Montagné, c’est-à-dire pas méchante mais pas drôle, en espérant qu’après avoir mangé son pain noir, il allait manger son pain blanc (s’il continue ainsi, c’est un pain dans la gueule qu’il va se manger) ; et Marine tente de renouer avec la verve d’une Jacqueline Maillan en se déclarant « choquée » par l’humour de Dieudonné…

Marine choquée par Dieudonné… C’est un peu comme si Rocco Siffredi et Clara Morgane se déclaraient choqués par la scène du beurre dans le Dernier Tango à Paris…

Aujourd’hui, on ouvrira aussi nos placards pour se rendre compte que, non, décidément non, on n’a plus rien à se mettre de potable, qu’on ressemble à une Léonarda relookée par Emmaüs avec ces vêtements qui vous ont couté un bras et des fâcheries à répétition avec votre banquier et qu’il est urgent, nécessaire, vital de faire chauffer à blanc la carte bleue dans les plus brefs délais. Et ça tombe bien, aujourd’hui, c’est le début des soldes !

Précipitez-vous dans les grands magasins au plus vite… Ne serait-ce que pour le spectacle… Allez voir ces hystériques fourrager furieusement sur les portiques comme si leur vie en dépendait ; ces dingues du shopping qui emportent la moitié du magasin dans des cabines d’essayage transformées en champ de bataille ; ces accros de la remise qui se précipitent sur des articles prétendument en fin de stock mais disponibles en 12 tailles, 8 coloris, 3 largeurs et 4 longueurs ; ces pétasses emperlouzées en jupe plissé-soleil bleu-marine qui minaudent devant des sous-vêtements affriolants alors qu’elles n’osent pas abandonner le col Claudine et les Sloggi taille haute ; ces boudins maquillées comme des 38-tonnes volés qui rêvent de tenues à la Céline Dion alors qu’elles ressemblent à Montserrat Caballé ; ces asperges filiformes qui préfèreraient se faire enlever une côte plutôt que de devoir acheter une taille 36…

Franchement, ce n’est pas le panard le plus intégral de se les faire piétiner par des excités de la carte bleue, de se faire bousculer dans des allées bondées par des blaireaux qui se sont exemptés de douches depuis trois jours ou qui se sont renversés sur le museau la moitié de la bouteille de Drakkar Noir ?

Quoi de plus excitant que de contempler ces pauvres cadrillons à scooter prêts à sucer de la queue par paquets de douze pour se payer le dernier costume moulebite de chez CK, ou ces prétentieux prêts à bouffer des pâtes à l’eau 365 jours par an pour porter de la racine des implants jusqu’aux orteils pédicurés des marques, des marques, rien que des marques ?

Allez, profitez-en, faites-vous plaisir, mais sans aggraver votre découvert écarlate, ce qui vous contraindrait à pratiquer à votre banquier des actes que la morale réprouve mais que le slip approuve…

Mais n’oubliez pas de fêter aujourd’hui la nomination en 1959 au poste de Premier Ministre de Michel Debré ; le « oui » à 75 % à l’indépendance de l’Algérie suite au référendum gaullien de 1961 ; la sortie posthume de « The Dock of the Bay » d’Otis Redding en 1968 ; et celle en 1980 du film « La femme flic » avec une Miou-Miou étonnante, loin de son rôle de nympho frigide des Valseuses… 

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