Et si on riait un peu ?
Je vous l’accorde bien
volontiers, l’accroche du Dauphiné Libéré de ce matin a de quoi surprendre en
ces temps maussades où le français moyen porte le béret basque largement
enfoncé au ras des mirettes, le moral dans les talons des godasses et
l’optimisme au niveau du futur raccourci sur la planche de la machine infernale
du Docteur Guillotin…
Vous le constatez tous les
jours, dans le métro, au volant de votre voiture, sur votre scooter, chez le
boucher, à La Poste… Les gens font la gueule… On croirait qu’ils viennent
d’enterrer leur belle-doche dans un cercueil plaqué-or 24 carats, ou qu’ils ont
de la famille prisonnière en Centrafrique…
Je le conçois, l’époque n’a
rien de marrante, entre les feuilles d’impôts qui ressemblent de plus en plus à
des godemichets, lesquelles feuilles seront bientôt fournies avec un tube de
vaseline au gravier ; les nouvelles qui ne sont pas bonnes d’où qu’elles
viennent et les émissions télévisées qui recyclent des recettes éculées, des
présentateurs pathétiques et des artistes qui n’en sont pas… On aurait
nettement plus envie de s’envoyer en l’air en ouvrant le gaz de la cuisinière
électrique que de s’envoyer en l’air sur la cuisinière électrique en lâchant
des gaz…
Et pourtant, c’est si bon de
rigoler…
C’est tellement agréable de
se boyauter en manifestant son contentement d’un rire gras aux relents de
pinard « gros rouge qui tâche », Gitane Maïs et steak frites, d’une
violente percussion de ses paumes de mains sur vos cuisses avec une grâce naturelle
qui rendrait des points à une Nabila sous infusion de Nadine de Rothschild, ou
d’une inondation du slip qui vous rafraîchira les idées en même temps que le
spaghetti à moustaches…
C’est un bonheur de voir son
rimmel se faire la paire devant un bon film comique, une pièce de théâtre
boulevardière à souhait, ou une sitcom hilarante…
Alors, vous allez ruiner un
slip avec les futilités de l’actualité de ce jour…
Avouez que vous avez failli
avaler votre café de traviole ce matin en écoutant sur Inter le Premier
Sinistre avec son entrain de fossoyeur dépressif vous annoncer de toute la
joyeuseté dont il est capable que la reprise était là, que l’emploi était à nos
portes et que la croissance nous tendait les bras…
Reconnaissez que vous avez
avalé votre mégot de clope en parcourant d’un œil distrait dans le Parisien
l’interview de Vincent Peillon qui affirme ne pas vouloir d’école à deux
vitesses… Encore faut-il qu’il enclenche la première, et pas la marche arrière…
Mais le feuilleton qui
surclasse les autres en termes de poilade, ce n’est pas le virage libéral de
Pépère qui est applaudi chaleureusement par Encula Merkel, non ! Vous
aurez compris que c’est le papillonnage de Flamby la Quenelle en Feu qui
fascine toujours autant…
Fascinant de voir à quel
point ce type qu’on aurait au premier abord jugé comme sexuellement basique (un
missionnaire par quinzaine pour ramoner Madame et refaire les niveaux et
basta !), pas vraiment porté sur la bagatelle, se révèle être en fait un
aspirateur à gonzesses, un sulfateur de minous en chaleur, un déboiteur
chronique de boîtes à ouvrage…
On pensait avoir échappé à
DSK à sa bite sur pattes qui décore les moquettes de Sofitel… On récupère un
affolé de la zigounette au physique de sous-chef aux écritures dans une Sous-préfecture
des Vosges !
Et qui au surplus, n’est pas
à son premier coup (de bistouquette ?) d’essai ! Non seulement il a
flanqué quatre moutards à la dingo du Poitou, mais il a très vraisemblablement
filé un polichinelle dans le tiroir d’Anne Hidalgo, candidate à la Mairie de
Paris… Et toutes celles qu’on a pas su…
A ce compte-là, il est
presque normal que Valoche soit toujours « dans un état de fatigue
nerveuse extrême » comme le dit sobrement Europe n° 1… Comprenez qu’elle
hurle à la mort chaque fois qu’on prononce les mots François, Julie ou cocue.
Et en plus, Pépère ne serait pas venu la voir… Classe…
D’autant plus classe qu’il
est à peu près certain que le Tout-Dur de la rue du Cirque choisira de ne rien
choisir et de laisser le temps ou les autres choisir à sa place… A ce jeu-là,
Pépère risque d’attendre longtemps… Valoche ne fera rien tant qu’elle sera
enfermée chez les cinoques, et Julie préfère attaquer Closer que de se
préoccuper de son avenir…
Ah ben si, justement… avec
les confortables dommages et intérêts qu’elle touchera avec leur condamnation,
elle assure son avenir… Parce que ce n’est pas sa carrière cinématographique
qui la fait vivre…
Amis cinéphiles, si vous
avez envie de vous marrer autrement qu’en matant l’intégrale d’Ingmar Bergman
en version portugaise, faites-vous une soirée « Julie Gayet », vous y
trouverez des pépites… et notamment le « Trempage de croissants rue du
Cirque » d’un niveau inégalé…
Quand je vous disais qu’il
faut rigoler…
Et le 16 janvier 1947, Vincent
Auriol est élu Président de la République, au premier tour de scrutin, par le
Parlement réuni en congrès à Versailles. Il devient ainsi le 1er Président de
la IVème République par 452 voix contre 242 à Champetier de Ribes (MRP) son
principal adversaire. Les voix sont également allées à Jules Gasser du parti
radical (122) et à Michel Clémenceau de droite (60). Dès le début il affiche
clairement ses objectifs en proclamant notamment « Je regrette ceux qui
voudraient faire de la présidence de la République une magistrature passive,
silencieuse, de pure représentation. Je ne serai ni un président soliveau, ni
un président personnel ». Et encore moins un Président chaud du slip…
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