jeudi 26 septembre 2013

Brèves du 26 septembre 2013



De son inimitable voix nasillarde qui rappelait assez bien celle d’un Donald Duck enrhumé parlant dans un tuyau de poêle et retransmis par téléphone, le sémillant Premier Ministre Jacques Chaban-Delmas prévenait, par le truchement de son meilleur imitateur Thierry Le Luron, des grévistes de l’époque de cesser leur arrêt de travail car, disait-il « si ça continue, ça finira pas »…

Et cette boutade, dont aujourd’hui les réseaux sociaux feraient assurément leur miel en y accolant des commentaires ne dépassant que rarement le débile mais se complaisant habituellement dans le marigot de l’inculture crasse et de la beaufferie parisienne, s’applique parfaitement aux futilités de l’actualité du jour.

Si ça continue, ça finira pas… cette fichue météo pourrie qui nous remballe le moral dans les godasses et nous flingue l’optimisme… Une humidité à couper au couteau qui vous glace et vous trempe, ça fait toujours plaisir en prélude d’un weekend pluvieux…

Si ça continue, ça finira pas… ces massacres de civils au nom de je ne sais quel Dieu ou pour venger je ne sais quel pêché excommunicatif qui n’aurait pas mérité ici plus qu’une poignée de « Notre Père » et de trois tours d’Eglise…

Si ça continue, ça finira pas… ces promesses gouvernementales que l’on ne tient pas… mais qu’on continue à faire. Notre Pépère risque de se faire accueillir fraichement à Florange, où l’on a pu assister à l’efficacité redoutable du Gouvernement, qui s’apparente à une trahison, ni plus ni moins…

Si ça continue, ça finira pas… ces tours de passe-passe pour infléchir coûte que coûte la courbe du chômage… Alors que les radiations sauvages, sous l’ère Sarkozy, étaient vertement critiquées par la gauche, elles sont aujourd’hui également employées par la majorité provisoire… Et l’on tente de vous faire passer la pilule en s’étonnant (faussement, bien entendu) de l’augmentation inquiétante des non-réinscriptions.

Si ça continue, ça finira pas… les roucoulements du Ministre de l’Absence d’Emploi, Michel Du Bois dont on fait les pipes, sur la prudence qu’il convient d’adopter face aux bons chiffres du chômage. Il prépare l’opinion à prendre dans la g… une nouvelle poussée pour septembre…

Si ça continue, ça finira pas… l’escalade de notre Pétillant de l’Intérieur, Manu valls qui nous pète un câble sécuritaire et lance son plan anti-cambrioleurs, bave sur les Roms… Bref, il nous fit du Sarko ayant sucé Buisson…

Si ça continue, ça finira pas… ce serrage de ceinture continu que les gouvernements successifs, de tous bords, imposent aux français depuis des lustres. Certes, on y est habitué, et plus personne ne croit à la pause fiscale… Ce n’est pas parce qu’on nous fait miroiter une prétendu baisse des dépenses publiques que ça nous mettra des euros dans le portefeuille, ni un peu plus de beurre dans les épinards…

Si ça continue, ça finira pas… et pourtant ça a fini, dans l’affaire de la prétendue disparition de la petite Fiona… Un dénouement au goût saumâtre, avec des aveux en forme de dégagement de responsabilité de la part de la mère, qui argue d’une soirée arrosée où des coups auraient été portés à la petite fille… Mais évidemment, elle rejette la faute sur son compagnon concernant les coups mortels… En tous cas, on peut la nominer au César de la meilleure comédienne… Pleurnicher en direct à la télé alors qu’on sait parfaitement que son bout de chou est en train de servir d’engrais aux plantes vertes, faut être une belle pourriture…

Si ça continue, ça finira pas… ces coupes sombres qui émanent du Budget 2014, notamment en ce qui concerne la Justice, que Pépère et ses sbires délaissent complètement… Et en profitent au passage pour réaliser un rabotage de la rémunération des avocats dans un tour de passe-passe typiquement socialo… Jusqu’à quand resterons-nous silencieux et accepterons-nous de nous la faire mettre ?...

Si ça continue, ça finira pas… et ici, c’est plutôt souhaitable que ne finisse pas la ronde des anniversaires de la mémoire, même si, aujourd’hui, c’est décidément grisâtre… En 1945, le compositeur hongrois Bela Bartok meurt ; en 1965, débarque sur la première chaîne de l’ORTF « Belle et Sébastien », signé Cécile Aubry ; en 1969, c’est le dernier chef d’œuvre des Beatles, « Abbey Road » qui est commercialisé ; en 1979, « Manureva » sur la disparition d’Alain Colas est dans les bacs des disquaires ; et en 1983 s’en va le roucouleur de mièvreries corses, Tino Rossi meurt d’un cancer du pancréas, ce qui permettra à Pierre Desproges de reprendre deux fois de moules…

Et le 26 septembre 2003, le Docteur Cahussoy, en accord avec sa mère, met fin à la vie du jeune Vincent Humbert, rendu aveugle, muet et tétraplégique à la suite d'un accident de la route trois ans plus tôt, en lui injectant du chlorure de potassium. Un débat national s'ensuit sur l'euthanasie, qui pourtant se dissoudra en eau de boudin, et s’éteindra de sa belle mort… Et oui, si ça continue, ça finira pas… 

 

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