« Colchiques dans les
prés,
Fleurissent, fleurissent,
Colchiques dans les prés,
C’est la fin de l’été… »
Non, rassurez-vous, je n’ai
pas employé ce weekend à faire des fouilles dans une discothèque poussiéreuse
dans l’espoir d’y dénicher une perle rare, un 78 tours inédit de Line Renaud,
ou un énième reprise eurovisuelle par un orchestre de bal de troisième zone…
Je ne tiens pas non plus à
vous remémorer les spots de pub pour ce papier hygiénique parfumé qui mettait
en scène une vieille peau nostalgique dans le décor bucolique d’un supermarché
à l’heure de la fermeture… ça nous a assez fait chier comme ça… dans tous les
sens du terme… A tel point qu’on est presque tenté de la réintituler « Coliques
dans les prés »…
Si j’emploie en introduction
liminaire au commencement du début cette chanson encore plus élimée que les
fonds de culotte d’un cancre professionnel sur les bancs de sixième, il faut
que vous sachiez, et de préférence pas dans mes bottes, que cette ritournelle
composée en 1943 à destination des jeunes dans les camps de scoutisme s’intitulait
ab initio « Automne »…
Il n’aura pas échappé à
votre œil de lynx, à côté duquel la mirette bio-ionique de Super Jaimie fait
figure de pâle lentille grossissante, que l’automne est là… Pas depuis
longtemps, de manière officielle, mais dans les faits, ça fait un petit moment
qu’on ressort le soir les slips en fourrure, les tongs molletonnées et qu’on
enfile un petit gilet, à défaut d’enfiler un grand Gilot… (les amateurs de
grandes asperges en moulebite à odeur de chlore comprendront… ).
Bah, de toute façon, M’âme
Jeanssen me le disait encore y’a pas demi-heure, ni plus ni moins qu’un peu
moins de trente minutes, y’a plus de saison, mon bon monsieur ! Après le
printemps neigeux, l’été pourri, on va avoir un automne de crotte… Mais y’a pas
intérêt à ce que la bécasse squelettique de la météo nous prévoit un mois d’octobre
détestable… J’ai ma cure pour les articulations à Lamalou-les-Bains, et je vais
pas faire l’impasse sur les bains de boue revitrifiants…
Je me suis retenu de lui
dire que ses bains de boue, ça la préparait au goût de la terre car le Pape pop
le dit, il faut avoir miséricorde pour tout être humain… Même pour les formes
inférieures d’intelligence genre les Concons à Cancun et les Ch’tis en Terre
inconnue (pardon, Les Ch’tis au Collège) ou les raclures de bidets éructant des
sons qu’on tente de faire passer pour de la musique (je ne vais pas viser
encore une fois Christophe Maé, c’est tellement simple…)…
Pour tout être humain ?
En certaines circonstances, ça peut paraître assez difficile à avaler, comme la
dernière création des toqués de Masterchef… Vous accorderiez votre miséricorde
aux barbus kényans qui flinguent à tout va dans un centre commercial de Nairobi ?
Avec difficulté, hein !
Quoiqu’il en soit, c’est
officiellement l’automne, et la chanson de Prévert le dit « les feuilles
mortes se ramassent à la pelle »… les feuilles d’impôts également ! Mieux
que n’importe quel Mediator, Slim Fast et autre connerie alimentaire
prétendument amincissante qui fait plus perdre de poids à votre portefeuille qu’à
votre silhouette, l’avis d’impôt 2012 est le remède idéal pour vous couper l’appétit !
Pépère souhaitait que les français se serrent la ceinture… Mission accomplie !
Mission accomplie également
pour les grandes asperges françaises qui sont devenues championnes d’Europe de
basket, au terme de matches d’anthologie. Bravo aux Tony Parker et consorts qui
ont su, quelque peu à l’abri des sunlights, réaliser un bel exploit qu’on
aimerait voir plus fréquemment de la part d’athlètes français… On va pas non
plus demander à nos footballeurs de JOUER au foot, en plus !
En témoignage de cette
appétence plus que modérée de nos connasses en short pour le ballon rond, ce
nouveau match nul (je parle du score, hein !) entre le PSG et Monaco… C’est
quand même pas si difficile de taper dans un ballon… Mais ça rapporte plus de
faire le beau dans des lieux à la mode, de défiler pour des marques de sous-vêtements
ou de montrer ses dessous de bras à la télé pour des déodorants aux fragrances
vomitives… Donnez-moi ne serait-ce que la moitié de leur salaire mensuel, et
vous verrez que je mettrai un short ridicule, que je courrai après le ballon
comme un jeune chiot après une baballe, que je me ferai mater le bigoudi dans
les douches après le match…
Puisqu’on parle de bigoudi,
venons-en tout simplement aux grosses saucisses, et plus précisément à une Würste
de belle taille que nos amis teutons ont très majoritairement reconduit au
pouvoir : la délicate, souriante, si féminine et bandante Encula Merkel…
On peut critiquer sa face de Droopy dépressive, son physique de pot à tabac qui
ferait passer Martine Aubry pour un top model, ses tailleurs dont même la Reine
d’Angleterre ne voudrait pas pour aller à l’épicier du coin à Balmoral ;
il n’empêche qu’elle a su sortir l’Allemagne du pétrin et lui assurer une
certaine stabilité que beaucoup lui envient…
Stabilité dans les
anniversaires du jour, avec la dose habituelle de futilités, d’évènements
heureux et malheureux : en 1848, l’américain John Curtis commercialise le
premier chewing-gum (envies de mimétismes avec les vaches ?) ; en 1895
est créée la Confédération Générale du Travail (autrement dit la CGT l’argent
par les fenêtres…) ; en 1913 Roland Garros s’envoie en l’air par-dessus la
Méditerranée sans escale ; en 1954, Georges Brassens passe enfin en
vedette à l’Olympia ; en 1964, Chagall donne un nouveau plafond à l’Opéra
Garnier ; en 1967, les Box Tops affranchissent leur unique succès, « The
letter » ; en 1979 débarque « L’île fantastique » sur TF1 ;
et en 1980, Bob Marley donne son dernier concert à Pittsburgh, épuisé par le
cancer qui le ronge à petit feu.
Et le 23 septembre 1970, atteint
depuis trois ans de la maladie de Kahler, ou myélome multiple, Bourvil part
faire marrer les anges, à seulement 53 ans. Tendre, doux, intelligent et bourré
de talent, cet artiste multifacettes aura marqué son époque avec ses rôles de
doux rêveur ou de crétin patenté… Ah ça forcément, elle va marcher beaucoup
moins bien maintenant… C’est l’automne des sentiments, le rire se fait moins
chaleureux… La feuille d’automne, emportée par le vent, s’en va tourbillonnant…
Saleté de colchique…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire