Incroyable tout de même la
parfaite sujétion, l’incoercible imparable, l’immanquable inévitable,
l’imprévisible inéluctable de nos vies… Où le moindre évènement peut venir
gripper la machine parfaitement huilée tel un grain de sable malicieux, ou
pernicieux… Je sais, vous me direz certainement que je rabâche façon répétiteur
d’anglais ranci, que je radote version VGE sur son potentiel retour
éclaboussant en politique, voire que j’enfonce avec délices et un grand coup
d’épaule des portes largement ouvertes…
Ça s’appelle l’effet
Papillon, et ça a été récemment chanté par Bénabar… Eh oui, chaque époque a les
Socrate qu’elle peut… Mais ce n’est pas tellement à cela que je fais allusion
aujourd’hui, alors que les secondes s’égrènent, les minutes filent et s’enfilent
sur les grosses aiguilles des horloges (quelles cochonnes !) et que les
heures s’évaporent comme du sable entre vos doigts, nos économies en vue du
tiers provisionnel et une mégatartine de Nutella triple étage dans le gosier de
Bruce Toussaint dont l’ursin profil est désormais cantonné aux chaînes du
câble.
C’est bien plutôt, dans
cette fuite infinie du temps qui terrorise certaines au point de ressembler au
final à des poissons-lunes aérophagiques à force d’injection de botox, du
contretemps de dernière minute qui vient vous pourrir la journée, vous miter le
moral façon fémur à ostéoporose terminale, vous en mettre un grand coup dans le
citron genre « putain, mais je contrôle plus rien dans cette vie de
merde ! »…
C’est le lacet qui lâche
alors que votre queue de pie impeccablement repassé encadre parfaitement la
chemise de soie à manchettes coutant un bras ; c’est cet enfoiré de
sandwich « jambon-fromage-crudités-œuf dur-mayo-ketchup et coca allégé
pour la ligne » qui vous décore la chemise en moucheté colique ;
c’est le dossier à merde perdu d’avance qu’il vous faut finalement aller
plaider à 120 bornes quand t’es à l’AJ avec au surplus une cliente girouette…
Sans doute l’abus de
substances à fumer (n’allez pas alerter le Commissariat du coin, ce sont juste
des clopes tout ce qu’il y a de plus banal) et de manque de dodo me font
grossir les choses façon « moustique qu’on prend pour un
hélicoptère »… mais il sera quand même dit que certains se la coulent
quand même douce et se fracturent pas la nouille à tenter de gérer au moins mal
les choses…
Bref ! Avant l’escapade
nîmoise, jetons tout de même un œil sur les futilités habituelles de notre
actualité chérie, qui à n’en point douter saura heureusement nous faire
sourire, grimacer ou réfléchir (plus rarement d’ailleurs, on ne demande pas à
un peuple de veaux d’utiliser leur cervelet, voyons !).
Soupe à la grimace en
entrée, avec pourtant une augmentation… Dans un pays ou tout baisse, le moral,
le pouvoir d’achat, le nombre de travailleurs, la popularité du gouvernement de
Mickeys, on devrait normalement afficher un smile façon Ultra-Brite à l’annonce
d’une augmentation… Sauf lorsqu’il s’agit de l’explosion du nombre des foyers
fiscaux imposables… Grâce à une douzaine de nouvelles taxes inventées par les
acolytes à Pépère, un million et demi de français parmi les plus modestes vont
payer l’impôt sur le revenu… Ah oui, c’est ça aussi, l’égalité à la socialiste…
Egalité encore, avec le
premier plat, l’inédit « coup de boule à la tafiole », mitonné dans l’Orne
par un jeune marié de 22 ans qui a bastonné son mari quelques heures après la
célébration de leur mariage, après des noces très arrosées… Ça sent le premier
divorce pour tous, ça…
Ensuite, un amuse-gueule
plutôt étouffe-chrétien, le coup de bluff à la syrienne : le très
démocrate Bachar, vous savez, la grande asperge qui sent le gaz, réclame un
milliard de dollars pour détruire ses armes chimiques… Non content de flinguer
son peuple à tour de bras, il fait un pied de nez à la Communauté Internationale…
Je vous propose un trou
normand goûtu, au fumet incomparable qui émane de cette étude américaine selon
laquelle une coloscopie décennale éviterait 40 % de cancers colorectaux… Au
sortir des tartines matinales, ça laisse un goût hein ? Ne me remerciez
pas, je savais que vous seriez pénétré par la nouvelle…
Enfin, le plat principal, le
morceau de résistance, le chef d’œuvre irremplaçable, le plafond de Chapelle
Sixtine, la pièce de choix qui ferait passer les meilleures comédies à
l’italienne pour des ersatz de sitcom de chez AB Productions : le Suprême
de Couac à la Hollandouille, sauce Z’Ayrault… Comme le titre Libé, pourtant pas
franchement un canard de droite, « les apprentis récidivent »…
Impôts, retraites, écologie… Tout y passe et trépasse sous les déclarations
contradictoires et pourtant vaseuses de notre duo de perruches comiques… Et
dire qu’il faut se les fader pendant encore près de 4 ans… On va finir par se
mettre à la diète au lieu de bouffer cet écœurant mélange… On se serre déjà la
ceinture, alors…
Pour le fromage, je ne vous
propose plus le défilé de mini-miss avec leur fiole de fromage blanc caillé, ce
genre de manifestation douteuse étant désormais interdite…
Reste le dessert, une
alternative entre le pruneau au plomb dans l’aile marseillais ou la décharge de
fusil à pompe ajaccienne, dont un promoteur a été victime hier sur son
chantier… Les décharges au fusil à pompe, c’est pourtant plutôt la spécialité
de Ribéry, le Monsieur « laroutourne »…
Enfin, en guise de
digestifs, nos chers anniversaires de la mémoire, sagement rangés dans la case
du 19 septembre nous attendent gentiment : en 1648, Blaise Pascal découvre
le vide (nous, c’est en écoutant les Star’Ac’ diverses et variées, et en
écoutant les Concons à Cancun qu’on le découvre, chaque jour…) ; en 1783,
Montgolfier lâche devant Louis XVI un ballon à air chaud (visiblement l’origine
de l’expression lâcher une caisse) ; en 1957, Dalida reçoit un disque d’or
pour Bambino ; en 1970 a lieu la première édition du Festival de
Glastonbury ; en 1982 a lieu la première émission de Gym Tonic, par
Véronique et Davina, que l’on verra s’astiquer sous la douche en guise de
générique de fin ; et en 1983, c’est l’arrivée sur l’A2 de Téléchat, un
ovni télévisuel qui séduira largement…
Et le 19 septembre 1976,
c’est déjà Antenne 2 qui accueille la série d’aventures américaine de la femme
bionique, ex-petite copie d’un mec vachement couteux… Super Jaimie, son bras
bio-ionique, ses guibolles de sprinteur jamaïcain et son oreille façon NSA
entent dans nos salons via le petit écran… Ah, ces bruitages kitschs sur les
images au ralenti…
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