vendredi 24 mai 2013

Brèves du 24 mai 2013



Ne niez pas, tout est découvert !

Cette apostrophe n’est pas destinée à provoquer de la tachycardie façon tambours du Bronx à des boursicoteurs marrons, des fraudeurs fiscaux massifs et autres ministres toutes colorations politiques confondues… Elle vous est adressée, vous qui prenez le temps de me lire cinq jours par semaine et qui sortez vivants de cette aventure, ou tout du moins en état satisfaisant pour notre industrie pharmaceutique.

Vous aurez certainement remarqué que, dans plusieurs domaines de la vie quotidienne, lorsqu’on a rien à dire, on le répète. Si, si, je vous assure : lorsqu’on a rien à dire, on le répète. Mais alors, me questionnerez-vous d’un air interrogateur et le sourcil soulevé en accent circonflexe : est-on certain que lorsqu’on a rien à dire, on le répète ? Vi vi vi ! Lorsqu’on a rien à dire, on le répète ! Et si je ne craignais de me répéter, je vous le redirai bien encore une fois…

Le monde actuel a peur du vide (c’est pour cela que tant de personnes aiment à se remplir… ou à se faire remplir, tout dépend de la position, de l’envie du moment et des préférences affectives). Et cette regrettable tendance à la répétition (oui, car je ne sais si je vous l’ai dit, mais lorsqu’on a rien à dire, on le répète) s’observe dans tous les domaines :

Dans le domaine du cinéma, et plus particulièrement dans une certaine branche du cinéma où des actrices, généralement dotées d’appas inversement proportionnels à leurs capacités cérébrales, passent leur temps à répéter des « oh oui, oh oui » sur tous les tons possibles et imaginables enfin, lorsqu’elles peuvent parler de manière intelligible… Dans le domaine de la politique, on en a connu un beau cas voici un peu plus d’un an, un culbuto sudoripare qui ne cessait de répéter « moi président » à la tévé… Dans le domaine de la chanson, où certains paroliers ont pu faire fortune avec un vocabulaire à peine inférieur à celui d’un candidat des « Ch’tis à Mykonos »…

Mais aussi et surtout dans le domaine de l’actualité… Qui n’a jamais vu les reportages en direct des chaînes tout-info où un pauvre type se caille les miches devant un ministère et révèle à chacune de ses interventions des infos de nature à faire s’ébranler l’Elysée du style « Monsieur Truc est arrivé à bord d’une grosse berline française » (tu le voyais arriver en 4L le mec ?), « on a aperçu derrière les fenêtres Bidule aller et venir » (ben voui, il a envie de démouler un cake, et les tinettes sont occupées depuis un quart d’heure), ou le pire « rien ne s’est passé depuis ma dernière intervention » (alors, boucle-là, ducon !).

En ce moment, on nous rebat les oreilles de terrorisme.  Certes, la menace de ces connards enturbanés qui veulent tout péter ici bas pour se faire turlutter la merguez à l’œil par des nymphettes au terminus des prétentieux faute de se la faire gâter par leurs mouquères encouscoussées ne doit pas être négligée depuis la grande représentation de crash-test aérien du 11 septembre. Mais arrêtez de nous enfler la cougourde avec des prétendus terroristes dès qu’un mec un peu basané et pas mal siphoné en descend un autre !

A ce compte-là, le terrorisme est partout : on nous terrorise avec les discours de Copé qui ont un doux relent années 30 assez ranci ; on nous terrorise avec le dernier album de Christophe Maé ou de la tante Moire, dont le seul effet positif est qu’il fait se décoller tout seul le papier-peint et fuir tout insecte nuisible à deux kilomètres ; on nous terrorise visuellement avec les photos de Lara Fabian dans Gala (elle a bien fait de choisir un magazine grand format, dans Télé Poche, c’était mal barré), quoique là, il n’y a que demi mal, vu qu’elle ne chante pas ; on nous terrorise auditivement avec les miaulements de gnous en chaleur des tafioles de The Voice et les dégueulis de tripes en version mégaphone des pétasses de service du Concours de l’Eurovision…

Puisqu’on parle de tatas et de connasses, évoquons l’énième manifestation contre le divorce pour tous… Il y a des gens qui n’ont vraiment rien de mieux à foutre un dimanche de Fête des Mères que d’aller battre le pavé pour une cause dont on sait qu’elle est irrémédiablement perdue, et dont les média se désintéressent complètement. La preuve ? Morbide Fardeau n’ira pas exhiber sa choucroute garnie et Titine la gazée est aux abonnés absents…

Mais Henri Guaino est toujours présent et déclare à qui veut bien l’entendre qu’il est prêt à « protester indéfiniment » contre l’accouplement officiel des brouteuses de minou et des suceurs de queues. Quand on vote « oui » à la Loi de Tante Titine, on joue un ton et demi en dessous, et on va jouer à la poupée gonflable…

Dans la même veine d’andouilles patentés aux chevilles surdimensionnées, le taulier d’Universal qui se fait mousser sur la dépouille encore chaude de Monsieur 1 Volt, en écrivant carrément en guise d’hommage « Avec Georges Moustaki c'est une des dernières légendes, artiste et poète, qui disparaît ! Ses plus grands succès sont chez Universal ! RIP »… De la grande classe…

De grande classe aussi, l’annonce en catimini de l’abandon du projet de loi sur le plafonnement du salaire des grands patrons, une promesse de Pépère… Et l’on sort les avirons rue de Solférino pour expliquer cette nouvelle pirouette, affirmant qu’il ne s’agit pas d’une « reculade, mais la crise est très complexe »… Elle a bon dos, la crise… Un conseil, essayez de convaincre votre boss que c’est la faute à la crise si vous arrivez en retard au taf…

Mais par pitié, avant le weekend, ne me parlez plus de la météo ! Quand on voit la neige dans certaines régions de France, quand on se surprend à supporter la couette même dans nos contrées méridionales où l’on st déjà en chemisette et tongs à cette époque de l’année, quand on enfile un pull comme d’autres enfilent leur copain, on est pris d’envies de meurtre dès qu’un pékin nous cause réchauffement climatique… Et les greluches de la météo télévisée qui nous annoncent l’air catastrophé qu’il a fait froid… On se FOUT du temps qu’il a fait ! Nous, on veut savoir le temps qu’il fera ! Remarquez, pour savoir qu’on va claquer des meules pendant encore un certain temps, mieux vaudrait n’avoir rien à dire… et le répéter !

Répétons en guise de conclusion les anniversaires de ce 24 mai : En 1873, Mac-Mahon succède à Thiers à l’Elysée ; en 1966, Bob Dylan et sa voix de porte qui couine se produit pour la première fois à l’Olympia ; en 1967, « Belle de jour » de Bunuel propose la glaciale Deneuve en pute de luxe (rôle de composition ?) ; en 1974, Duke Ellington part jouer de la trompette aux anges ; et en 1979, la Palme d’Or du Festival de Connes est attribuée conjointement à « Apocalypse now » et au « Tambour »… « Le tambour », et ce gamin aux yeux de batracien sous acide qui a fait frémir plus d’un cinéphile, et terrorisé plus d’un moutard… Le terrorisme, toujours et encore… 

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