« Tu
m’as appris l’espoir, j’ai de la mémoire,
« Et
c’est pour toi ma mère, que je chante tous les soirs
« La
la la, la la la, la la la… »
Assis
au volant de ma Renault 10 Major flambant neuve, je grille une P4 sans filtre
tout en écoutant sur Europe n° 1 Grandes Ondes le 1er Grand Prix
Eurovision de la Chanson, dont le texte du refrain rendrait des points au pire
des Guy des Cars… J’ai bien fait de ne pas l’acheter, tout à l’heure, au
disquaire La Clef de Sol… Sur le siège passager, le dernier 33-tours Stéréo de
Paul Mauriat et de son orchestre, qui m’a coûté 21,25 Francs… J’espère avoir
assez de monnaie pour régler mes commissions, tout à l’heure à la Coop du
quartier… Allez, ne me tracassons pas inutilement l’esprit, ce soir, on se
régalera avec le Palmarès des Chansons de Guy Lux sur la première chaîne, il
reçoit Fernandel…
Hein ?
Plaît-il ? Comment dites-vous ? Que j’arrête de rêver et que je
daigne mes réveiller à grands coups de patapoum dans le tagadaboum ? Nous
ne sommes pas en 1968 mais en 2018 ? Il n’est plus cinq heures à vue de
nez mais tous les demi-sel de téci schlinguent le déodorant low-cost comme des savonnettes
gratuites dans des hôtels borgnes de Romorantin-Sous-Chalaronne…
Ah
mais je vous demande bien le pardon ! Ce matin encore j’entendais Gilles
Schneider et Patrick Pesnot raconter les nuits des barricades au Quartier Latin
grâce au radio-téléphone de Radio Luxembourg…
Si
je ne sais qui, je ne sais quel lobby ou quelle puissance plus ou moins occulte
avait décidé qu’il fallait remettre le couvert cinquante ans après, ils ne s’y
seraient pas pris autrement.
Voila
que Radio Gaucho (qui n’est pas la radiodiffusion nationale argentine) se remet
à l’heure de Mai 1968 dès le mois de mars avec une semaine spéciale où le
mouvement étudiant de l’époque est accommodé à toutes les sauces ; entre
archives grésillantes et souvenirs chevrotants de survivants de la grande
chienlit. Le tout servi par des ploucs qui n’étaient même pas des espoirs
inavouables dans les couilles de leurs pères au moment où les pavés volaient
bas rue Gay-Lussac…
Allez-y,
Demorand, Traquenard, Devillers et consorts ! Donnez l’idée à nos
compatriotes de mettre à nouveau le bousin ! Entre les jerrycans débouchés
des réformes des retraites, de la SNCF, de la justice, les bidons d’essence percés
de la hausse de la CSG, et tous les autres brûlots sociétaux, la moindre
allumette enflammée risque de faire péter le tout façon feu-d’artifice du 14
juillet…
Pourquoi
fêter Mai 1968 avec deux mois d’avance, me direz-vous ? Bah, on met en
rayon les chocolats de Pâques dès la deuxième quinzaine de janvier, alors vous
savez…
Pour
inviter à faire branler du chef celui du chef de l’Etat et du Gouvernement ?
Manu et Doudou n’ont que faire de la valetaille pour s’autostimuler le macaroni
à gorgonzola…
Un
qui, pour le moment, ne doit en revanche bander que d’une, et encore, c’est le
représentant en talonnettes qui fut l’Iznogoud présidentiel pendant cinq ans,
Nicolas Sarkozy. Le tringleur de vieux porte-manteau botoxé reconverti en pute
aphone pour bobos Téléramaniaques a été mis en examen dès potron-minet pour le
financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Les conneries, à l’instar
des impôts, se paient toujours un jour…
Ivre
de désespoir de voir le Conducator ainsi décapité, Nadine Morano se biture à la
Suze cassis, raccroche au nez des journalistes des chaînes infos, et aurait
prévu de se jeter dans la Seine demain matin… Comme quoi un bonheur n’arrive
jamais seul…
Jamais
deux sans trois, comme on dit chez Peugeot, avec l’accusation portée contre
Laurent Wauquiez de faux en écriture publique aggravé en Auvergne… Lolo la
parka rouge, un faussaire en écritures publiques ? Comme cela ne lui
ressemble pas, au Goebbels de la droite… Lui qui est toujours si droit dans ses
bottes, et raide dans son slip…
Raide
comme un Mister Freeze bien congelé, et chaleureux comme un congélateur à plein
régime dans un igloo de Tampere en plein mois de décembre, voici venir l’hilare
et si démocratique Vladimir Poutine, reconduit pour un énième mandat à la tête
de la Démocrature russe avec un score de 76,50 % de flagornage, un score de
petite bite auront commenté les Présidents africains, habitués à une moyenne minimale
de 102 % des suffrages exprimés.
On
nous assure que les urnes ont été bourrées juste le nécessaire, avec transparence
et pluralisme… Ce qui a rassuré l’ensemble de la communauté internationale, qui
pour autant n’a pas célébré la réélection de Vlad avec deux louches de
Petrossian gros grain et un shot de vodka… Seuls la Chine, le Venezuela et l’Iran
ont félicité Poutine pour son plébiscite… Des pays connus pour leurs vertus démocratiques…
Dans
le même temps, je ne vois qu’assez peu le Président Rohani rouler une pelle de voyou
à Poutine… Même si par le passé Zitrone dévissait le dentier de Brejnev…
Puisqu’on
parle de langues, et comment s’en servir, saluons la journée mondiale de la
francophonie, ou comment passer une journée de merde à tenter d’éviter tous les
anglicismes… Parce que les anglicismes c'est "has-been" selon l’Elysée.
Emmanuel Macron a décidé de brainstormer avec sa team-francophonie pour drafter
asap des mesures à la fois bottom-up et top-down pour redorer le blason de la
langue de Molière. Fuck man, ça va groover over the top in ze chaumières !
Journée
de la francophonie, où l’on a bâillonné Jul, Nabilla et Steevy afin qu’ils ne
polluent pas plus qu’à l’accoutumée ; mais également journée
internationale sans viande (double ration de graines de lin à l’eau de pluie
non filtrée pour les vegans et leur chef de file, Aymeric Caron et sa crinière
de néanderthalien hippie) et journée internationale du macaron (histoire de
faire filer les stocks d’invendus chez Ladurée, qui vend assez mal les parfums
ratatouille-raifort et munster-cyprine)…
A
quand une journée internationale du maquereau-vin blanc en conserve ? J’ai
un stock de vieilles conserves qui se rouillent dans un placard, alors plutôt
que de jeter…
En
parlant de vieux trucs qui ne servent plus à rien sinon d’encombrer vos penderies,
il serait bienvenu pour Laurent Ruquier de se virer les chroniqueurs inutiles,
qui prennent de la place et ne servent à rien sinon à chouiner tout au long de
l’émission, vitupérer tel une gorgone victime d’une gastro aigue sur tous les
invités et jouer les Saint Sébastien dès qu’on la remet dans ses gonds… Le
problème est que la Mère Angot fait du chantage au suicide… Si seulement elle
pouvait finir le boulot…
Le
printemps aussi, pourrait finir le boulot, plutôt que de laisser l’hiver et ses
frimas jouer les prolongations… Non mais je vais aller me plaindre au Syndicat
des Présentateurs Météo qu’on eu leur diplôme dans un paquet de Bonux main… Se
geler les coucougnettes dans le slip fourré la veille du printemps, se manger
des pelletées de neige un 20 mars, ce serait pas un poil abuser, non ?
Que
voulez-vous, on se plaint toujours… Et on se demande toujours où se trouve cet
inatteignable paradis dont on rêve jour et nuit… Paradis, où es-tu ? Ou,
comme le chantait la représentante de l’Allemagne de l’Ouest, Ulla Wiesner, au
Grand Prix Eurovision de la Chanson Européenne ce 20 mars 1965, « Paradies,
wo bist du ? ». M’est avis qu’on est pas prêts de le trouver…

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