- Ah, ma bonne M’âme Lopez ! Ce café au lait avec
vos gâteaux secs à l’extrait d’huile de foie de morue séchée… Un vrai plaisir
de fin gourmet… si si ! je vous assure ! Je ne vous cache pas
qu’après le dix-huitième, je commençai un peu à caler, mais bon, ce soir, une
citrate de bétaïne, une bouillon de poule et hop ! Fin prête pour célébrer
la journée de la femme demain !
Croyez-moi sur parole, c’te brave M’âme Jeanssen a
couru comme une dératée toute la journée, sans pouvoir me consacrer quelques
instants pour me faire part de sa vision des choses et du monde… Entre sa
toilette matinale (vu ses dimensions, faut bien une heure pour en faire le
tour), son coup de serpillière sur son lino qui fait rien qu’à rebiquer dans le
coin où c’est qu’il y a le cosy en rotin là où dormait son pauv’ mari les
derniers temps quand il était déjà bien malade de ce qui allait l’emporter que
c’est quand même un grand malheur tout de même…, la préparation de son mironton
de porc à la mélasse rancie et à la groseille à maquereau dont le fumet
positivement vomitif fait plisser le papier-peint de la cuisine, et le
quatre-heures chez la Lopez du cinquième avec son assortiment de petits-fours à
la queue de morue que sa tata Rodriguez Da Silva Da Sousa lui envoie de Lisbonne
en paquet fado…
Vous comprendrez qu’elle était débordée, comme le
lait, c’te pauv’ femme… D’autant qu’elle doit se pomponner et se faire belle
pour la journée de la femme, demain… C’est vous dire s’il y a du boulot…
Ah, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas
dit ! Je ne tiens pas à m’attirer les foudres de la gent féminine qui a le
bonheur de me lire… et le bonheur encore plus grand de SAVOIR lire… et le
miracle lourdesque de COMPRENDRE ce qu’elles lisent… Déjà qu’elles ne font rien
qu’à causer tout le temps…
Bon, faut les comprendre… si elles restent la bouche ouverte,
ce n’est pas pour accueillir le cerveau des hommes (car comme chacun le sait,
nous pensons avec le contenu de notre slip), mais plus certainement pour faire
refroidir le neurone…
Ce
qui va encore m’attirer les foudres gorgonnesques de moulte formes femelles qui
déjà trouvent depuis quelque temps que mes divagations scripturales schlinguent
le réchauffé…
Réchauffé, réchauffé, nan mais est-ce que j’ai une
tête de réchauffé ?
Certes, je n’ai plus depuis quelque temps le feu sacré
qui, au temps béni des colonies, me permettait de baver des formules troussées
comme chez un des meilleurs faiseurs de la place plus souvent qu’à mon tour ;
mais je ne pensais pas être passé aussi expéditivement dans la catégorie définitive
des vieilles soupes aigries qui mettent du temps à chauffer et encore plus à
refroidir…
Réchauffé, moi ? Echaudé, peut-être, par les
années, les expériences qui s’annoncent prometteuses et finissent en lamentable
eau de boudin (et je ne parle pas là des candidats français à l’Eurovision qui
oscillent entre boudins glapissants déguisées en andouillettes roses et
amateurs de boudins raidis avec purée en prime)…
Réchauffé, moi ? Refroidi, à la limite, par des
commentaires tendancieux qui laisseraient à croire que je ne suis qu’un
pitoyable gâte-sauce acrimonieux qui accommode façon fast-food les putrides
pitances lamentables de l’actualité pour en livrer un ersatz émétique et
pestillentiellement puant…
Je
tenais à remettre promptement les pendules à l’heure avant que mon prétendu
réchauffement chroniquier ne m’échauffe… Enfin, remettre midi à quatorze heures
si tant est que les pendulettes en bronze du dessus de cheminée rococo de Tante
Marthe résistent en marquant toujours et encore l’heure exacte… Les horloges
des appareils électroménagers et des radio-réveils marquent un retard certain
depuis quelques jours, puisque leur synchronisation à 50 Hertz sur le réseau
électrique est désormais passée à 49,996 Hertz. Pour une fois qu’un truc n’augmente
pas… on va enfin pouvoir prendre le temps de prendre le temps…
Prendre
le temps, par exemple, de prêter une oreille attentive au débat entre le quarteron
d’impétrants au siège de premier secrétaire du PS ; autant dire le pépiage
verbeux d’où émergera le futur gardien du cimetière des éléphants socialos…
Avec
également une vue imprenable sur le cimetière des espoirs déçus du PSG qui,
encore une fois, s’est fait laminer par les espingouins… C’était bien la peine
de dépenser trois fois le PIB du Lichtenstein pour une danseuse infoutue de
tenir sur ses pattes et qui hurles à la mort pour un ongle incarné… Paris ridiculisé,
Paris éreinté, Paris conspué… Mais Paris éliminé…
Buvez,
éliminez ! Et de préférence, virez de vos ordinateurs toutes les images de
petites filles en costume de soubrette en latex irisé ou de petits garçons en
moulebite tellement ajusté qu’on leur voit la religion, avant de rentrer à la
Maison Poulaga… Parce que sinon, se faire mettre en examen et écrouer pour
avoir violé sept enfants âgés de 2 à 8 ans, ça fait limite désordre. D’accord,
le policier versaillais de 32 ans pensait qu’il s’agissait d’une version « Mimie
Mathy » des Sept Nains, mais bon…
Des
Sept Nains, on passe incontinent à l’univers moins onirique des Thénardiers du
9-3 qui viennent d’ajouter un énième épisode à leur interminable saga judiciaire.
Patou et Bebelle viennent de se faire renvoyer devant le Tribunal Correctionnel
un de leurs innombrables délits… Ah, les Balkany… Des trombines de magouilleurs
qui feraient passer Marc Dutroux pour le Camerlingue en Chef…
Camerlingue…
ou baltringue, mon stylo balance quand il s’agit de qualifier notre Harry
Potter vieux, François Baroin, qui s’est retiré de la vie politique et de Michèle
Laroque (ce dont toutes les deux le remercient vivement). Il vient tout juste
de rejoindre la banque Barclays… Euh, quelqu’un se dévoue pour lui dire que
Barclays ne fait pas de disques…
Une
nouvelle qui ravira les garçons-coiffeurs de la Place des Vosges qui se
détrempent le string en lamé rose fluo dès que Kendji, la Gitane sans Filtre, s’encadre
dans le petit écran, celle de cet homme qui s’est fait proprement scalpé à
coups de machette dans un restaurant parisien, sur fond de règlement de compte
entre membre de la communauté sri-lankaise. Au moins n’aura-t-il plus de
cheveux à se faire pour le remboursement de sa dette, quitte à couper les
cheveux en quatre…
Et
enfin, un mot sur la critique de l’album d’Eddy de Prieto, descendu en flammes
par Libé qui ne voit en l’interprète du lancinant mais efficace « Mon Kid »
qu’un sans-dents gay, roux à l’album laid et monotone… Ah ben, v’la que Libé
nous fait du Télérama, maintenant…
Et
le 7 mars 1985 était commercialisée « We are the world », chanson caritative
enregistrée par le supergroupe américain « Usa for Africa ». La
chanson s’écoulera à plus de vingt millions d’exemplaires et sera en tête de
nombreux hit-parades de par le vaste monde. En France, Patrick Sébastien en
fera une parodie intitulée « Oui à l’Auvergne »… Exception culturelle
française, quand tu nous tiens…
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