lundi 15 janvier 2018

Brèves du 15 Janvier 2018

« Das war eine schöne Party, Darling, oh, die war bon… »

Je ne voudrais pas inconsidérément verser dans le commentaire sirupeux et me vautrer dans la flatterie obséquieuse tel un goret dans sa soue quotidienne, mais je serais plutôt enclin à reconnaître que la première fournée de « Destination Eurovision 2018 » avait de la tenue.

Bon, entendons-nous bien, on est encore à quelques années-lumière des super shows léchés et millimétrés que sont les Melodifestivalen, éliminatoires eurovisuels suédois qui récoltent des chiffres d’audimat à faire pâlir des oligarques russes, mais on a su se dégager de la gangue d’amateurisme crasse qui figeait les sélections nationales de 1999 et 2000 (présentées par Julien Lepers et Karen Chéryl, c’est vous dire le niveau), tout comme on a dégagé l’apparent manque de moyens de la finale de 2014 qui faisait des interludes de Radio Tirana en 1960 des superproductions babyloniennes…

D’accord, la voix rocailleuse de Garou nous faisait sans relâche de la Canadovision et les trois jurés assis au milieu de nulle part semblait bien cornichons parmi le public debout, sans doute pour faire jeune…

Et le gag des jurés internationaux qu’on a essayé de nous faire passer comme étant chez eux, à Stockholm, Minsk ou Rome… Alors qu’ils avaient tous le même micro que Garou, et étaient planqués dans le studio d’à coté…

On aurait aimé des cartes postales de présentation un peu plus courtes, voire uniques, ça aurait conservé un certain rythme à l’émission, un peu longuette. Et puis pour entendre les impétrants se beliner la mouflette ou se faire reluire la flûte à un trou, merci bien !

Les candidats, justement ! Neuf chansons et une parité hommes-femmes non respectée de manière flagrante. Mais quand on connaît qui retient les interprètes, ça n’est plus un mystère…

Revue de détail :

Masoé « Paradis » : Une crevette à mi-chemin entre la racaille du 9-3 et le garçon-coiffeur pour glapir une bonne soupe eurovisuelle avec un refrain qui se veut accrocheur, voire entêtant, mais trop répétitif, et chanté d’une voix un peu trop aiguë (conséquence de se l’être violemment coincée dans la fermeture-éclair du futal, ou bien ?). Un charisme de beignet tiède et une fin à revoir. Vu le résultat, c’est tout vu.

Noée « L’un près de l’autre » : Une décalque habile des Valses de Vienne et du Grand Prix 2017 qui teinte immédiatement le morceau d’un cachet variétoche gnagnan poussiéreuse chantée d’une jolie voix mais sans supplément d’âme, avec un manque de peps évident qui fait qu’on écoute et qu’on oublie. Noée est trop discrète, trop transparente pour qu’on ait envie de la suivre dans son arche…

Lisandro Cuxi « Eva » : Un morceau extrêmement actuel où le mélange français-anglais ne choque pas. Le jeunot a de l’assurance sur scène et offre une présentation scénique originale avec un final à revoir. Bien arrangé à la suédoise, ça pourrait envoyer du steak, surtout si le minet arrête de se toucher le service trois-pièces à la Michael Jackson. C’est grossier et démodé. A moins qu’il ne vérifie si Bruno B. le lui a bien remis en place après l’audition… Passage en finale évident.

Malo’ « Ciao » : Ciao, ben, comme son nom l’indique… L’Ed Sheeran du pauvre à la voix nasillarde qui dessert un texte peu intelligible sans prise massive de substances illicites est dans son élément, dans son monde, mais on ne va pas le déranger, hein… S’il joue du piano debout, c’est un hommage à France Gall ? Sa voix éthérée et atterrante ne m’ont pas convaincu…

Emmy Liyana « OK ou KO » : Une voix acceptable pour karaoké au Macumba de Morzy-les-Joyeuses, façon ersatz d’Eartha Kitt, au secours d’une soupe eurovisuelle pas forcément imbitable mais dotée d’un texte faiblard (forcément, c’est du Zazie). Emmy est trop statique et dégage autant qu’un pet de gnou constipé. Efficace, d’accord, mais je crains que son look particulier ne rebute à l’international…

Enéa « I’ll be there » : Un petit-pois sauteur qui sert une soupe r’n’b tiédasse avec une voix qui ne suit pas toujours, une voix à la Zaz, manque d’hygiène corporelle compris. C’est aussi savoureux qu’une glace à l’eau parfum flotte. Enéa ne transmet rien, si ce n’est l’envie de zapper, d’autant que le morceau est d’une efficacité plus que moyenne.

Pheno Men « Jamais sans toi » : Serait-ce le retour des Poetic Lovers ? A leur crédit un titre qui musicalement fleure bon la Motown mais dont le texte sonne creux, léger, cucul. La chorégraphie est à revoir d’urgence et malgré que ce soit assez entraînant, ça sonnait globalement trop amateur. Quelques points auraient été justifiés pour saleur un sympathique essai.

Louka « Mamma mia » : Un beau gosse qui veut se la péter avec sa voix cassée à la Claude Barzotti et ses yeux de cocker triste. Le titre est actuel mais met trop de temps à décoller… Et ne décolle jamais, en fait. Trop routinier, trop répétitif avec ses itératifs « comment, comment, comment » qui en feront un parfait leitmotiv pour Audika s’il n’est pas envoyé à Lisbonne…

Ehla « J’ai cru » : La blonde de service qui ne chante pas toujours très juste une pop aseptisée et ronronnante que Cindy Sanders aurait pu chanter. Un parfum 80’s aux relents naphtalinés entoure ce titre globalement insipide. Ehla, elle l’a pas…

Au final, un résultat très masculin, y compris Emmy Liyana avec son look de déménageuse saphique, mais pas très couillu pour la finale… Vu les votes, il est probable que le franco-portos Lisandro soit envoyé en mai à Lisbonne en paquet fado…

Questions jurés, mention spéciale à Christophe Willem qui a eu des couilles au cul (et pour une fois, c’étaient les siennes) pour dire leur fait aux candidats, là où le Boulay canadien se ruinait un string à chaque intervention en superlatifs doucereux et où Aminimir ne se mouillait pas un poil de derche en critiques…

L’audience n’a pas trop suivi, la deuxième chaîne se classant troisième en termes d’écoute. Ce qui, pourtant, n’avait pas dû arriver souvent pour une finale nationale eurovisuelle, même aux temps bénis du Concours de la Chanson Française, entre 1976 et 1981.

Ne vouons pas le toutim aux Gémonies, mais ne versons pas non plus dans la faucuterie à tout crin des hystériques falbalatesques du Grand Prix de l’Euromachinchose qui frétillent comme dans une vraie volière et se ruinent un string à douze boules l’unité…

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