jeudi 11 janvier 2018

Brèves du 11 Janvier 2018

Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!

Ce cri strident qui ferait passer les vocalises suraiguës de Christophe Willem qui vient de se la faire mordre par Aminimir sur le plateau de Destination Eurovision 2018 pour une vulgaire sonnette d’alarme fatiguée, c’est un cri de guerre.

Un cri de guerre qui retentit comme autant d’antivols au passage du portique de sécurité plusieurs fois l’an. Un cri de guerre qui marque indubitablement le début d’une période faste au commerce de détail et aux banques qui facturent les agios au prix de la tonne de caviar sevruga : les soldes d’hiver.

Et j’ai l’envie quasi-irrépressible, un peu comme quand on voit les seins de Claire Chazal et qu’on sprinte vitesse grand V, accélération gamma petit p plus petit q, se ramoner les boyaux dans le caniveau tant le spectacle est insoutenable et pousserait à la conversion à l’homosexualité avec Houellebecq, de jouer à l’ethnologue, de parodier Claude Rika-Lewis-Chopin, ou Levi’s-Strauss, je ne sais plus, de singer l’immortel Christian Zuber et sa caméra au poing, et de vous emmener à la découverte d’une communauté méconnue bien que largement répandue : les amateurs des soldes.

Pas besoin de vous accoutrer d’un bermuda façon Tintin au Congo, un bitos des temps bénis de la Coloniale et des pataugas qui ont dû écraser plus de merdes que Marc Lévy et Katherine Pancol ont pu en écrire dans toute leur carrière. Les amateurs de soldes crèchent partout : à Paris (un vrai nid), à Londres, à San Feliu de Guixols, à Sainte Ménéhoulde de Moncu-sur-Lacommode, sur votre palier ou dans le gourbi du coin de la Rue des Onanistes En Rut…

Les amateurs de soldes aiment à se faire appeler fashionistas, hystériques du falbalas, folles tordues de la réduction de la mort qui tue, idolatres au dernier degré des grandes brésiliennes qui roucoulent du « Ma chéééérie, magnifaïque » à tout bout de champ devant une cagole saucissonnée en prêt-à-porter mal coupé, et des tafioles de concours qui prétendent, en une heure d’émission, relooker un boudin mongoloïde attifé de leggins léopard rose et d’un top à dentelle mordoré fluo en un top-model d’un mètre quatre-vingt et caréné comme un Riva de compétition.

Généralement griffés de la racine des cheveux patiemment permanentés chez les sœurs Carita, les madones des cuirs chevelus friqués jusqu’au bout renforcé de leur paire de Burlington grand siècle, les amateurs de soldes s’en vont courir le pavé des centres-villes et des centres commerciaux dès potron-minet le jour d’ouverture des soldes. Pas question de louper, ne serait-ce que de quelques infimes nanosecondes, l’ouverture plus matutinale qu’à l’habitude des Galeries Farfouillette et de ne pouvoir se mettre sur les arêtes, moyennant un double smic, ce splendide ensemble en chintz d’ottoman moiré couleur diarrhée de nourrisson asthmatique avec ce drapé bouffant qui retombe sur la passementerie en jabot à clochettes !

Peu importe de savoir s’ils devront se contenter de pâtes à l’eau tiède pour le restant de l’année, tant à cause de la carte bleue qui a viré cramoisi écarlate que des rondeurs qui obligent au recours d’un chausse-pieds et d’un bidon de vaseline pour enfiler le dit-ensemble susmentionné ! Ils le veulent, et ils l’auront !

Peu leur chaut que l’article convoité coute l’équivalent du PIB bisannuel des Iles Vanuatu, qu’il ne soit plus disponible qu’en taille 36 alors qu’on n’arrive qu’avec de grands efforts et des apnées prolongées à s’enquiller dans du 44 rectifié, ou qu’il soit miraculeusement réchappé de la collection Dormeuil Pépère 1957. Il est EN SOLDES !

Et c’est justement ce qui le rend si désirable, qu’il le leur faut, absolument, décidément, définitivement !

Qu’importe que le commerçant ait multiplié le prix par deux pour offrir royalement quarante pour cent de remise ! L’article est soldé !

Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!! Des soldes !

Non content de bourrer comme une vulgaire starlette de porno hongroise en face d’une horde de Rocco-Siffredis priapiques son dressing croulant sous les inratables bonnes affaires des soldes précédents qui finiront dans trois ans bouffés aux mites malgré les quarante boules de naphtaline et la douzaine de plaquettes Vapona, l’amateur de soldes moyen s’exprime.

Ce n’est ni du Voltaire, ni du Verlaine (qui avait le rein beau et la gâchette chatouilleuse), non. A peine du Barbelivien et le plus souvent c’est d’un niveau inférieur à la moyenne des meilleurs textes de la Gitane sans filtre. C’est vous dire qu’on racle les fonds ultimes de la Fosse des Mariannes au risque de découvrir des textes eurovisuels… C’est plutôt une collection de cris de guerre, d’incantations bellicistes et de gargouillis belliqueux qui arriverait presque à vous faire faire dans le froc, y compris en cas de constipation opiniâtre…

Du classique « J’en-veux-un-poussez-vous-je-l’ai-vu-la-première-j’étais-avant-vous ! » au venimeux « C’est-le-mien-dégage-tes-pattes-de-là-pétasse-ou-j’te-pète-les-seins », le vocabulaire de l’amateur de soldes peut se faire presque intelligible et vous pourrez, au gré de vos pérégrinations au long des rayons transformés en remake de Raqqa ou de Beyrouth, saisir des « M’enfin Kévina, tu vas pas acheter un tee-shirt qui te cache les seins ! », des « Vous êtes sûr que ça va donner ? Assurément, le polychlorure de vinyle imitation similicuir façon moleskine donne toujours après dix-huit kilomètres de marché forcée », des « J’les prends tous les quatre, tu comprends, c’est pas que j’en aie besoin, mais ça emmerde Charles-Hugues » ou des « Tu trouves pas que ça me boudine un peu ? Nan, mais tu pourras postuler chez Olida ».

Les soldes, période où l’on se rend compte que soit la taille 42 n’est plus ce qu’elle était, et votre armoire rétrécit effectivement tous vos vêtements subrepticement, soit vous êtes amenés à caresser le commencement de l’idée qu’éventuellement vous auriez pris quelques grammes et qu’un régime devrait peut-être mis en place dans un avenir aussi proche que la ligne d’horizon… Les quarante-huit spots pour « Comme j’aime » en une heure de programme télévisé devrait vous pousser à y être acculé…

Les soldes, où ces dames, demoiselles messieurs, demi-vierges folles, échaudées de la carte bleue, folles tordues hystériques du falbalas se pâment devant les rabais en faisant montre d’une excitation au moins aussi élevée que celle d’un roumain au Salon International de la Caravane…

C’est qu’on en oublierait presque les futilités de notre actualité quotidiennement routinière, nullement en soldes et même en surnombre… Et au premier rang, cette nouvelle qui va faire hurler BB à lui en faire choir le dentier, les homards suisses ne pourront plus être plongés vivants dans l’eau bouillante, il faudra obligatoirement les étourdir avant d’être mis à mort… Et avant de faire passer Bobonne à la casserole, on l’étourdit aussi ?

En tous cas, il faudra veiller à ne pas faire plus que l’importuner avant de lui faire le coup du Père François avec le service trois pièces et le légumier assorti… C’est Catherine Deneuve, qui rayon bagatelle a déroulé suffisamment de câble pour faire trois fois le tour de la Terra par l’équateur, qui revendique pour les mâles le droit d’importuner… Question notion à la con, ça se pose là…

Lui aussi, il se pose là… Bébert Collard, le zélé serviteur courbé de Marinette, annonce avec « plaisir » et « honneur » qu’il est mis en examen dans l’affaire du tweet… Une robe noire honorée d’être mis en examen… Il a vraiment été bercé près du mur, Pépère…

Quant au vrai Pépère, il n’en rate toujours pas une… Commentant la situation du PS, ou des décombres qui subsistent, il lance « C’est catastrophique, on a touché le fond »…Euh, grâce à qui ?

Quant au sévèrement burné Nanard, le voilà opéré de son cancer de l’estomac… Pour quelqu’un qui a toujours marché à l’estomac… Le prochain sur le train de retour à la maison mère ?

Pour ce qui est du voyage au bout de la nuit, Gallimard a préféré prendre un ticket de quai, puisqu’il suspend son projet de réédition des pamphlets céliniens… Y aurait pas une volée de bobos casse-bonbons et brise-noix qui voudraient interdire l’intégrale allemande de France Gall ?

En parlant de bobos imbaisables, Christine Angot s’est pris une volée de bois vert de la part de Gauvain Sers, un jeune interprète éreintée par la précitée sur le plateau de la mère Ruquier. Selon lui, Angot a une cervelle de géranium… Oh que c’est méchant… Le géranium est joli, lui…

Et le 11 janvier 1916 naissait Bernard Blier, qui allait jouer un bon nombre de cocus, tenanciers de boxons et libidineux louches au long d’une carrière cinématographique de près d’un demi-siècle, émaillée de quelques films, personnages et répliques cultes comme le fameux Raoul des Tontons Flingueurs. Qui finit par être dispersé façon puzzle en 1989…



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire