Boooourrraaaaeeeurrkkkk !
Excusez-moi, mais j’ai vomi… Oui, pardonnez-moi ma gerbance
comme vous pardonnez aussi à ceux qui vous ont régurgité sur les godasses…
Absolvez ma régurgitation sans serrage des quenottes pour opérer la
récupération des plus gros morceaux, comble de la gourmandise ; mais
j’avais le cœur au bord des lèvres et le petit-déjeuner à l’orée des boyaux en
parcourant, badin, la presse de ce matin…
Oui, j’ai rempli tout un sac prêt à être recycler chez KFC
tant la matutinale lecture des insignifiances journalistiques quotidiennes m’a
flanqué une irrépressible nausée, un peu comme lorsque, ballonné par un repas
trop copieux à base de choucroute aux fraises et à la mayonnaise de rollmops
frits au saindoux de gnou, je parcours un ancien numéro de Minute pour me
dégager à coup sûr la tuyauterie digestive…
Eh oui, j’ai dégueulé mes tartines beurrées et confiturées
avec amour en lisant la débectante prose d’un corbeau à bavette relative à
l’actualité fait-diveresque…
L’avocat de Johnathann « Siffler ce train » Daval
a allègrement franchi toutes les frontières connues de la plus élémentaire
bienséance en accablant avec la légèreté du trente-huit tonnes pulvérisant une
Smart sur l’autoroute un matin de fort brouillard Alexia, l’accusant de tous les
maux et des autres calamités intersidérales…
Faut pas le vouer aux Gémonies et à une jolie petite peine
incompressible, ce pauvre chérubin strangulateur compulsif ! Madame avait
ses ragnagnas et montait dans les tours aussi sûrement qu’une Dyane bloquée en
première à quarante à l’heure…
Prenez garde à ne pas le traîner dans la soue de l’opprobre
collectif parce qu’il a inconsidérément privé sa moitié d’air et de ses
soixante ans d’espérance de vie restants, et aveuglément obéi à l’incantation
de l’idole prandiale (l’idole déjeune) en allumant le feu…
Oh ! l’ignominieuse Gorgone ménagère qui pète les
plombs à en faire sauter la centrale EDF pour un pet foireux de traviole dans
les draps en soie à cent boules la paire, ou un coup trop rapidement expédié avec
essuyage final dans les rideaux fleuris de Tante Marthe !
Comme c’est facile de faire porter tous les malheurs du
monde et des environs à une morte dont il ne reste plus que des cendres !
Combien il est aisé de se rabaisser à l’enfantine manie du « C’est pas
moi, c’est l’autre » en guise de bégayante argumentation ! Que c’est
peinard Balthazar de se dédouaner pépère sur l’affreuse virago qui n’a plus
aucun moyen de défense !
J’aimerai bien te causer déontologie, mon cher Randall..
T’entretenir quelques minutes des serments qu’on prête la main sur Code Civil
quand on revêt la robe noire et qu’on entre en avocature comme d’autres entrent
en religion ou dans bobonne le samedi soir après le film de boules de Canal
Plus… Te rappeler les cinq piliers de la religion avocate : dignité,
conscience, indépendance, probité et humanité… Rayer les mentions inutiles…
Défendre ! Défendre, tonnait Jacques Isorni, un des
cadors de la profession… Les défendre tous, renchérissait Albert Naud, qu’on
classe habituellement dans la catégorie des Aconcagua avocatesques…
Naturellement, évidemment… Mais pas de n’importe quelle manière, pas à
n’importe quel prix ; pas au prix, surtout, de bassesses inavouables et
impardonnables et de ristournes invraisemblables sur les inamovibles impératifs
de la profession, même en période de soldes !
Premier pilier explosé comme un fétu de paille anorexique au
beau milieu d’un tempétueux mistral ! Ventilée, atomisée, éparpillée façon
puzzle, la dignité qui sied au sein des prétoires mais qui pèse horriblement
lourd face aux micros et aux caméras avides de révélations
croustillantes !
Johnathann a dû encore verser une grosse larmiche de
crocodile accommodée au sérum physiologique en entendant tes déclarations
définitives à la presse et à la radio-télévision, mon cher confrère… Encore que
dans le cas présent, je sois terriblement tenté, nonobstant le cinquième
pilier, de l’écrire en deux mots…
Eh oui… Dignité, humanité… Autant de mots et de concepts
qu’il convient d’appliquer plus que de raison en des moments où il est si
tentant d’en faire fi et de jeter l’épitoge par-delà les moulins… Mais ça,
Randall, tu ne peux pas comprendre…
Tout comme on ne peut pas comprendre les nouvelles scènes d’émeutes
dans les Intermarché proposant des promotions sur les couches… A croire que les
gamins ne sont plus langés avec, mais qu’ils les bouffent au petit-déjeuner…
Lui, on lui a fait passer le goût du pain puisque son
dernier repas sera fait de sciure, de terre et de vers… Pierre Péchin est mort
à l’âge de soixante-dix ans. Cet imitateur spécialisé dans les accents
nord-africains et alcoolisés avait connu son heure de gloire avec des canulars
téléphoniques sur Europe 1 au tournant des années 80 et des disques pas drôles…
Mais au demeurant toujours plus drôle que la dernière farce
de mauvais goût de Notre Drame de Paris, Anne Hidalgo, qui a claqué près de
225.000 euros pour un rapport de quatorze pages sur la propreté de Paris… Alors
qu’il suffit de faire quinze mètres sur n’importe quel trottoir parisien pour s’en
rendre compte, visuellement, et olfactivement… Seize mille euros la page… C’est
du papyrus antépharaonnique relié au fil d’or vingt-quatre carats, ou bien ?
Après le flux, le reflux… Après s’être fait mettre par un personnage
haut placé de l’état, aussi haut que ses élyséennes fonctions le lui
permettent, voila que Matthieu Gallet (surnommé la Galette fourrée
présidentielle) se fait démettre de la présidence de Radio France par le CSA…
Mettre, démettre… Il a intérêt à avoir du lubrifiant, Mattounet…
Et puisqu’on parle de graissage de patte et de beurrage de
biscotte, voici la dernière catégorie des Oscars, qui seront distribués le 4
mars prochain : la catégorie des plus mauvais acteurs dans un premier rôle
amateur. Seront nominés : Johnathann Daval dans « J’ai flambé ma femme
par hasard » ; Cécile Bourgeon dans « Aidez-nous à retrouver
Fiona » ; Théo dans « Comment je me suis fait sodomiser par un
poulet », et enfin Jawad Bendaoud dans « Loge-moi si tu peux »…
Ça sent l’ex-aequo tout ça…
Et le 31 janvier 1974 naissait à Paris Ary Abittan, issu d’une
famille juive d’Afrique du Nord, et qui essaie désespérément de faire rire ses
contemporains de films lourdingues en one-man-show cataclysmiques… Mais quand ça
veut pas, ça veut pas… Et c’est pas Randall qui vous dira le contraire…
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