Vous en souvenez-vous ?
Avez-vous encore en mémoire cette chanson langoureuse qui avait fait un malheur
sur les ondes voici un bon quart de siècle, « Tout doucement » et
qu’interprétait avec talent Bibie, une black bien en chair ? Loin de
prodiguer des conseils aux éjaculateurs précoces, de ceux qui lâchent la
purée-saucisse avant même d’avoir dégusté la frisée de Madame, cette chanson
pourrait constituer une ode à la paresse, inciter les gens à ralentir et à
prendre du temps… Le premier qui me chante « Il faut laisser du temps au
temps » de la paire de casse-burettes Barbelivien-Gray se verra déguisé en
boy-scut et envoyé tout un weekend chez Marc Dutroux…
Plus sérieusement, il semble
que l’actualité marque le pas en cette fin du mois de juin… et le réchauffement,
modéré, des températures pourrait inviter à sombrer dans une douce indolence,
les doigts de pieds en éventail dans des tongs, décontracté du gland ou de la
moufflette dans le moulebite ou le monokini-string ficelle…
Même Mandela prend le temps pour
quitter ce monde, laissant les sud-africains dans l’attente (et non pas dans la
tante) et le monde entier dans l’expectative… Les chroniques nécrologiques,
avec élans pathétiques, roucoulades lyriques et emphase de bon aloi sont déjà
prêtes…
De son côté aussi, Pépère
prend le temps… le temps de décider qu’il ne vaut mieux ne rien décider,
puisque de toute façon, la moindre décision prise (ce qui est rare, je le
conçois) est l’objet de critiques injustes des vilains de la droite
réactionnaire à Copé et Fillion, les Laurel et Hardy de la politique…
On prend aussi le temps
d’annoncer le début de la Grande Boucle, la centième édition du Tour de France
qui s’élancera demain de Corse… Eh oui, on va mettre les corses au taf pour
qu’on puisse se régaler de voir les reines de la pédale en cuissard tellement
moulant qu’on leur voit la religion, suer sang et eau, voire sang et EPO, et
venir, la main sur la seringue jurer leurs grand dieux qu’ils ne sont pas dopés
et que s’ils l’étaient c’est qu’on les aurait piquousé à l‘insu de leur plein
gré…
Après Europe 1 et Winnie
l’ourson (le petit nom de Bruce Toussaint dont le départ sur iTélé met le quart
des fournisseurs alimentaire de la radio au chomedu) jeudi, c’est la troupe
d’Inter menée par Patrick Cohen qui profite d’un moment sur l’île de Beauté.
Vraisemblablement échaudé par l’échange musclé et piquant avec le bouledogue
blond du FN (qui lui a mis dans les gencives qu’il était un vilain gauchiste),
Cohen a adopté une posture plus lisse en évitant soigneusement toute question
qui fâche au Directeur du Tour de France…
A l’opposé, Lance Armstrong
en remet fort opportunément une couche en affirmant dans un entretien au
journal Le Monde qu’il est « impossible de gagner le Tour de France sans
dopage »… Et il en sait quelque chose, le zig…
On sent que l’actualité est
en passe de se mettre en vacances… et que les journalistes pensent plus à
acheter la crème solaire qui les empêchera de virer langoustine après une heure
de plage, la réservation pour l’hôtel miteux à Platja de Aro où l’on récoltera
une tourista à repeindre en moucheté tous les cabinets du coin à cause d’une
paella pas fraîche, ou le bermuda de bain qui vous fera passer pour un remake
d’une mortadelle italienne…
Quand on arrive à titrer en
une que le PV à 17 € limite les infractions, c’est qu’on ressent une certaine
lassitude, et que les rebondissements de l’arbitrage Tapie vous tapent grave
sur le système, à la façon du dernier album de Zaz… C’est d’ailleurs lors de
son écoute, chez vous, de manière imprudente sur la chaîne stéréo du salon que
le chat s’est jeté par la fenêtre (du cinquième, il est pas aidé ce matou…),
que votre belle-mère s’est définitivement défoncé les tympans à coups de
pique-feu, alors que les enfants manifestaient leur enthousiasme en poussant
des cris de joie dignes de l’Exorciste et que le papier-peint se décollait tout
seul… Non seulement il faut vous époumoner façon Lara Fabian quand vous
demandez à Mémère si elle reveut un peu de soupe, mais faut vous coller le
retapissage du salon…
Toujours dans la grâce et la
délicatesse, on apprend que le Vatican serait à nouveau éclaboussé par une
affaire pas nette… J’entends déjà les cris d’orfraie des grenouilles de
bénitier et des anti-catho, mais il ne s’agit pas d’une affaire de tripotis de
macaroni ou d’élargissement des voies arrière… Simplement une affaire de fraude
et de corruption… On en serait presque rassurés…
Malgré tout, on va reparler
de ces choses rebutantes, de ces viols d’enfants inqualifiables avec le
troisième procès « Outreau »… L’un des acquittés comparait à nouveau
devant la Cour d’Assises pour des faits commis lorsqu’il était mineur…. Et qui
avaient été dissociés de la comédie d’il y a huit ans… A croire que parfois, la
justice aime à remuer la merde jusqu’à la lie…
Remuerai-je, non pas la
merde, mais la mémoire pour évoquer les anniversaires du 28 juin ? Ben
tiens, j’vais m’gêner ! En 1914, on assassine à Sarajevo un archiduc,
prétexte pis par les grandes puissances pour balancer la première Guerre Mondiale
dans les rangs ; en 1919, on signe une paix bâclée à Versailles ; en
1944, un commando de résistants du COMAC abat le collabo Philippe
Henriot ; en 1948, début du schisme yougoslave avec la rupture
Tito-Staline (parait que Tito ne supportait pas les patins roulés par Staline,
la moustache, ça pique)…
Et en 1978, Caroline de
Monaco épouse Philippe Junot un conseiller financier qui se révèlera
particulièrement coureur… Même si la famille royale et les princes du monde
entier avaient les zygomatiques quelque peu crispées, malgré les dix-sept ans
d’écart, c’était le choix de Caro, qui a su choisir ses mecs…. Vinrent ensuite
un pilote d’hors-bord maladroit, et un téteur de bouteille…
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