La plus célèbre couettue de France,
et un des piliers du cinéma français l’ont chanté de concert : la vie est
un tourbillon. De ce genre de tourbillon qui vous aspire (ça, c’est pour la
bite sur pattes du FMI) qui vous entraîne dans sa ronde infernale et ne vous
laisse que peu de temps pour respirer… Pour les amateurs du Docteur Who, le
générique actuel des aventures du Docteur donne un aperçu fidèle du tourbillon
de la vie… Avec ses orages, ses éclairs, ses sorties de route, ses secousses…
Mais le principal est que la Blue box tienne le choc…
Comment tenir le choc… C’est
la question que je me posais encore ce matin, émergeant avec difficultés d’un
sommeil agité fait de rêves d’électrophone qui se consume, de voisins bruyants
et autres joyeusetés qui vous laissent comme un goût de plâtre dans la bouche
au réveil. Heureusement que les embarras gastriques qui m’ont privé d’une
sortie ce weekend ne me font plus trop chier (dans tous les sens du terme),
bien que le bidou gargouille encore de temps à autre… Tenir le choc, c’est une
question de mental… certes ; mais c’est aussi et surtout une question de
physique. Et lorsque le physique crie stop, ou attention, si tu continues tes
conneries ça va mal finir, comment ne pas l’entendre ?
Rassurez-vous, je ne suis
pas en détresse physique (quoique l’état de mes plaquettes de chocolat laissent
à penser qu’elles ont fréquenté de trop près un haut-fourneau) mais une bonne
cure de sommeil (ou plus simplement des nuits « normales ») ferait du
bien…
Mais le tourbillon de la vie
et du boulot fait que… Que l’on se retrouve à gamberger sur un dossier à des
heures indues… Que l’on se rend dans l’enceinte fichtrement accueillante d’un
centre pénitentiaire dès potron-minet, à l’heure où des feignasses sont encore
à se prélasser paresseusement sous leur couette Hello Kitty rose bonbon, se
demandant si ce sera glande ou farniente aujourd’hui, en couinant telles des
portes mal huilées…
J’en entends qui me disent
que je suis lancé sur la pente dangereuse du « j’ai rien à dire donc je le
répète et je brode »… Mais, en ce cas, permettez-moi de vous le dire avec
la plus humble des solennités en empruntant un timbre de voix mélangeant fort
bien le velouté le plus sirupeux d’un roucouleur de mièvreries douceâtrement
trempe-culotte pour ménagères cinquantenaires et le timbre légèrement ébréché
et rocailleux du fumeur : « ICH MERDE YOU ! », ce qui
signifie, pour les personnes qui n’ont pas fait italien (ce qui d’ailleurs est
inutile en l’espèce) et pour les amateurs de Justin Bibé qui de toute façon ne
captent rient puisqu’ils en sont encore à se tripoter le macaroni devant les
aventures de Pif le Chien, que j’oppose un dédain assez hautain et plutôt
complet à l’endroit de cette constatation qui ne me met absolument pas à l’envers…
Ce qui, par contre, pourrait
vous renverser, c’est le ronron dramatique de l’actualité…De quoi vous dégouter
de lire la presse de bon matin en fumant votre petit noir et buvant votre clope…
Pas une explosion atomique à proximité d’un car scolaire, pas un seul crash
aérien en plein pacifique, pas la moindre fusillade dans une école maternelle…
Et quoi qu’on a à la place ?
Eh oui ! Notre premier
sinistre, dont on dirait toujours qu’il vient de perdre sa famille dans un
déraillement ferroviaire au Turkménistan, que Pépère envoie au feu, comme d’habitude,
pour annoncer les nouvelles conneries, euuuh, pardon, les mesures prises par le
Gouvernement…
Hier, il nous annonçait le
rabotage du quotient familial, traduit en langage quotidien : hausse d’impôts
pour les familles, et je vous encourage à aller voir la photo de Une du Figaro :
à le voir aussi figé au micro sur le perron, avec les trois andouillettes
derrière, on croirait un candidat yougoslave de l’Eurovision 1964 et ses trois
choristes…
Toujours à la une du Figaro,
cette question existentielle : Tsonga peut-il battre Federer ? Traduire :
un tennisman français (réputés pour leur infaillibilité à se prendre des tôles)
peut-il mettre la pâtée à un des meilleurs joueurs mondiaux ? Un peu comme
si vous demandiez sur l’air de l’exploit si un 4L pourrave peut enrhumer une
BMW au démarrage, si Mamy Gaga peut mettre minable Usain Bolt au 100 mètres, ou
si Nabila peut infliger une branlée à Pivot (tout dépend dans quel domaine, et
à quel niveau…) ?
Je ne résiste pas à vous
parler de ce grand moment : L'ambassadeur suisse à Paris auprès de l'OCDE
a été arrêté dans la nuit de dimanche à lundi après une course poursuite avec
la police dans les rues de Paris alors qu'il était ivre… il avait trop fêté les
derniers transferts de Cahuzac ?
J’en avais déjà parlé, mais
la Voix du Nord qui offre à Line Renaud un cirage de pompes triple épaisseur en
première page, ça ne se boude pas… On y parle de rencontre exceptionnelle avec
la rayonnante Line Renaud… Elle est aussi irradiée que ça, la demoiselle from
Armentières ? Elle doit luire dans le noir alors…
Ce qui luit aussi, dans le
noir, c’est la petite lueur de la bougie allumée sur le gâteau des
anniversaires du jour, les 4 juin remarquables : En 1952, Julien Duvivier
nous offre un beau moment de rire avec Le Petit Monde de Don Camillo et un
Fernandel impayable ; en 1967, Françoise Durr remporte Roland Garros (c’est
tellement rare qu’une française gagne…) ; en 1971, Luchino Visconti
propose « Mort à Venise », où un vieux cochon tente de s’envoyer en l’air
avec un jeune polonais un peu concon ; et en 1973, Michel Sardou les fait
toutes mouiller avec « La maladie d’amour »…
Mais le 4 juin le plus
célèbre, c’est sans nul doute le 4 juin 1958, où le Général De Gaulle, sur le
Forum d’Alger lâche une de ces formules percutantes dont il a le secret, qui
déclenche la liesse populaire mais qui à bien y réfléchir était plus ambigüe qu’on
ne le croit : « Je vous ai compris ! » Il avait surtout
compris qu’il ne fallait pas faire de boulette avec les merguez…
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