« Oui, le monde tourne un
peu comme un manège ; toi et moi, nous sommes ses chevaux de bois, ;
et qu’importe le ciel, qu’il soit au beau, qu’il tombe en neige ; ce grand
manège ne s’arrête pas »… Le premier qui osera prétendre que le Concours Eurovision
de la Chanson ne produit pas de grands musiques ni de textes dignes de la
Pléiade Réserve Spéciale se prend ma main dans la trombine et mon 43 dans le
fondement… Car honnêtement, le texte français de cet irremplaçable chef d’œuvre
constitué par « De mallemolen », contribution batave au Concours 1977
par la voix d’un polichinelle rose à balai dans les miches du nom d’Heddy
Lester, est un condensé lumineux de l’actualité…
Qu’importe la météo en
effet, le grand barnum du monde ne prend pas la peine de ralentir…
A tous ceux qui réclamaient
du soleil, ils se prennent un 30 ° C dans le dentier aujourd’hui… Et bien
évidemment, rouspètent que c’est un scandale, qu’il fait trop chaud, et que c’est
pas normal qu’on n’ait pas été avertis avant de cette canicule par l’Etat qui
décidément ne fait rien à part augmenter les impôts et que c’est la faute au « trou
dans la zone » si Mâ’me Jeanssen a des palpitations en montant l’escalier
à cause qu’il fait trop chaud et qu’elle pue des pieds à relever une momie…
Okie, le français est
râleur, le français n’est jamais content… Mais là, il ne faudrait tout de même
pas voir à pousser mémé dans les escaliers ou les bégonias… On beugle, tels des
veaux promis à la boucherie ou comme Maurane dans son dernier disque (ce qui
auditivement parlant revient au même), qu’on veut du soleil parce qu’on en a
ras-la-chapka fourrée de claquer des meules sous les giboulées de juin… Et
quand Phébus apparaît et commande de ressortir les tongs et le déodorant longue
durée, ça gueule aussi mais parce qu’il fait trop chaud…
Vous croyez que les syriens
se plaignent parce qu’ils ont des auréoles sous le tchador ou qu’ils transpirent
derrière leur masque à gaz parce que Bachar a des gaz ?
Même odeur nauséabonde en France
(non, ce n’est pas la Lopez du cinquième qui dort la bouche ouverte après un
plat de morue marinée au porto) en couverture de Minute (un journal réputé pour
la délicatesse de ses « unes » et sa largeur d’esprit panoramique)
suite au décès de Clément Meric : un « jeux de mains, jeux de vilains »
qui renseigne utilement sur le bon goût et l’absence de prolifération neuronale
chez Minute…
Toujours dans le bon goût et
le signe d’une désertification neuronale digne d’une ange de la téléréalité, la
plainte déposée par la SNCF à l’encontre d’un jeune homme ayant tenté de se
suicider sur les voies, dans les Yvelines. Motif de la plainte ? "atteinte
à la circulation des trains" et "pénétration illicite" sur les
voies ferrées… C’est vrai, pour une fois qu’ils circulent…
Raréfaction neuronale
toujours, avec les grèves chez nos amis les aiguilleurs du ciel, et les forçats
du rail… Au moment où l’une finit, c’est l’autre qui prend le relais… Si c’est
pas orchestré pour faire ch… au maximum de ses possibilités gastriques l’usager…
Pour d’autres usagers qui
doivent fulminer aujourd’hui, je vous propose d’aller vous faire voir chez les
grecs, en tout bien tout honneur bien entendu, et le dos au mur de préférence
en cas de volonté soudaine d’essayer un nouvel emploi au beurre rance… La
télévision publique grecque a été privée d’émission à 23h11 hier soir par le Gouvernement,
qui a coupé toute diffusion des trois chaines de l’ERT (télévision publique)…
Après le « Riz amer », c’est l’ouzo amer…
Amer d’alors, et fumasse d’aujourd’hui,
les addicts à la nicotine, les accros de la taffe qui donne aux french kisses
le goût délicat d’un cendrier froid, qui voient le prix de leur paquet de
sucettes à cancer flamber pour flirter dès le mois prochain avec les 7 euros… Ça
fait évidemment tousser les buralistes qui estiment que Marisol Touraine les a
encore une fois enfumés…
Apercevra-t-on au travers de
la fumée de vos clopes les espoirs des salariés du magasin Virgin de Marseille
qui tentent désespérément d’imposer l’idée d’une SCOP qui pourrait sauver les
choses… Pour une fois que les salariés se démènent, c’est un geste qu’il
importe de souligner…
Un autre qui ne s’embarrasse
pas de la fumée de l’encensoir dont ses prédécesseurs usaient à tour de
soutane, le pape François, qui fait preuve de franc-parler louable et dénonce l’existence
d’un lobby gay au Vatican… Ben, on s’en serait un poil douté… Des mecs
célibataires qui se baladent toute la sainte journée en robe avec un sac à main
qui prend feu en pleine messe…
Restons dans le milieu (ou
dans le vif du sujet…), avec la polémique sur le caractère choquant ou non de l’affiche
du film « L’inconnu du lac » qui aborde sans détours la description d’un
lieu de drague homo… Le dessin de deux hommes qui s’embrassent dans un fourré… C’est
effectivement des plus choquants, voire traumatisant pour nos petites têtes
blondes… Mieux vaut leur laisser contempler les corps ensanglantés montrés
complaisamment au JT…
Ces deux mâles qui s’explorent
les amygdales dans un fourré avant de se fourrer dans celui-ci (j’espère que l’un
dans l’autre, vous me suivez) a dû indisposer deux chaisières s’ayant laissé
poussé le collier de perles, le serre-tête et la jupe plissé bleu-marine… Ce n’est
plus « à l’ombre des jeunes filles en fleur » mais à l’ombre des
jeunes mâles en sueur…
Sueurs, mais froides
celles-ci pour notre Premier Sinistre qui voit son crédit d’impôt compétitivité
boudé par les entreprises… La recette Ayrault ne prend pas… Faut dire que c’était
un peu trop salé…
Salée aussi, le constat du
demi-échec des contrats d’avenir, mesurette phare (enfin, plutôt veilleuse que
feude route) de Pépère… Sur les 100.000 prévus d’ici à la fin 2013, seuls
25.000 auraient été effectivement signés… Y en a qui devraient s’enlever le
doigt (ou le cône d’autoroute) du trou à prout et passer la seconde… Embraye
Pépère, ça fume !
Ça fume aussi en Turquie où
le sympathique et aimable premier ministre Erdogan a fait évacuer par la
manière forte la place Taksim, symbole d’une révolte pacifique… Place
Tien-An-Men, place Tahrir, place Taksim… Les places sont dans la place… Et les
barbus de tout poil risquent de vouloir supprimer les places…
Finalement oui, le monde
tourne un peu comme un manège, un drôle de manège…
Encore un tour avec les
étagères de la mémoire du 12 juin : En 1945 est supprimée la censure qui
sévissait en temps de guerre ; en 1969 s’ouvre le Café de la Gare, fondé
par Coluche, Miou-Miou et Patrick Dewaere ; en 1979 l’écrivain Jean-Louis
Bory met fin à ses jours et en 1981, le duo Ottawan propose « haut les
mains », un titre disco efficace aux paroles navrantes…
Et le 12 juin 1963 sort le
film-fleuve « Cléopâtre », un des plus chers de l’histoire du cinéma
de l’époque et qui faillit provoquer la faillite de la 20th Century Fox… Mais les
yeux violets, le caractère de chiotte et l’indéniable beauté d’Elisabeth Taylor
ne le valaient-ils pas ?
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