« Mi son bruciata
al fuoco
« Del tuo grande
amore
« Che s'è spento
già
« Ma che freddo fa
« Ma che freddo
fa… »
A n’en point douter, ce
furent les paroles que bien des français se sont in petto répété ce matin, en
mettant leur petit bout de nez mutin, aviné ou constellé de points noirs,
dehors…. Ces paroles de Franco Migliacci, qui mises en musique, furent
interprétées au Festival de San Remo 1969 (sorte d’Eurovision italienne où les
titres sont à peine plus mauvais, mais au moins, embaument le chianti, le
prosciutto et le parmegiano) par une jeune donzelle de seize ans à peine, Nada,
je me les suis violemment répétées ce matin, alors qu’émergeant péniblement de
la terrine de pâté géante qu’était devenue ma couche légitime, j’ouvrais volets
et fenêtre pour faire pénétrer l’air frais de cette chantante matinée de février,
aérer les miasmes nocturnes et respirer à pleins poumons l’air urbain, joyeux
mélange de gaz d’échappement de véhicules mal réglés et de personnes tout aussi
mal réglées mais amatrices de plats hautement pétogènes, de déjections canines
qui ne manquent pas de se glisser subrepticement sous les semelles de vos
escarpins à mille balles la paire, et d’émanations quasi-toxiques de la Lopez
du cinquième, dont les effluves matinales dont qu’on se demande si elle déjeune
vraiment avec de la chicorée Leroux et des tartines de morue salée… …
Ouais, en fait,
question chantante matinée, j’ai bien vite refermé la fenêtre à cause du biset
frisquet qui soufflait…
« Ma che freddo
fa »… Mais qu’est-ce qu’il fait froid !
En bon français, je ne
pouvais évidemment pas ne pas râler sur la spectaculaire chute des
températures, qui s’apparentent presque aux sondages de popularité de
l’exécutif, et qui va se poursuivre dans les jours à venir…
Les gelées sont à nos
portes… Moi, elles sont dans mes placards, mais après, chacun range ses
affaires comme il l’entend…
Et on fait quoi pour
célébrer la chose ? On ouvre la porte du frigo pour se réchauffer, on fait
une siesta dans le congélateur pour éviter les bouffées de chaleurs nocturnes
et rendre hommage à Madame Courjault ?
Bah, il faut bien
causer de quèkchose… Et je préfère autant qu’on s’épanche sur la météo et sur
les températures caillantes qui vous obligent, messieurs, de ressortir la
fourchette à escargot quand il s’agit de faire son petit pissou tranquilou
dehors…
Que l’on s’épanche, à l’instar de la synovie,
sur la vague de froid qu’on nous promet comme un nouvel Armageddon du mercure,
je veux bien. Mais qu’on oublie qu’en hiver, il fait froid et il peut neiger, y
compris sur la route, n’en déplaise à la DDE, faudrait pas voir à essayer de
nous prendre pour des connards sauvages, nous autres enfants du Bon Dieu…
A entendre les greluches pommadées des
bulletins de la météorologie nationale, on devrait frôler le zéro absolu d’ici
à lundi en faisant passer les hivers de 1956 et 1963 pour des canicules
sahariennes alors qu’on prévoit des températures qui feraient transpirer un
esquimau…
Tout cela vaut mieux que d’attraper la
scarlatine, ou la star latine si vous avez des envies de gros roploplos flasques
et felliniens, ou de parler des dernières déclarations de Sophie Marceau sur
ses prétendus harcèlements sexuels… Pour harceler Sophie Marceau, faut aimer le
botox au-delà du raisonnable…
Les déblatérations de l’actrice encore plus
jeune qu’à ses débuts, c’est comme les livres de Michel Houellebecq, les
chansons de Vianney et les films de Kad Mérad, on peut y échapper en lisant de
véritables auteurs, écoutant de vrais chanteurs ou en allant voir des acteurs
véritables.
Mias ça, vous ne pourrez pas y échapper… Même
en vous exilant en Terre Adélie, au fin fond de la fosse des Mariannes ou sur
les flots calmés de la Mer de la Tranquillité, vous ne couperez pas à la
promotion matraquante du nouvel opus de Dany Boon, qu’il présente comme un « Bienvenue
chez les ch’tis » 2.0…
« La ch’tite famille » va recycler l’accent
chtimi, la tartine de maroilles dans la chicorée, le « hein ! »
gracile et la baraque à frites qui avaient fait l’incroyable succès du premier
film voici dix ans… Avec le même bonheur ? Difficile d’apprécier une
resucée de la même recette, surtout lorsqu’il s’agit de frites à la graisse de bœuf,
sauce maroilles fermenté…
Et le 23 février 1958 naissait Dominique de
Lacoste, que vous connaissez sous le nom de son personnage fétiche, M’âme
Gisèle Rouleau, la ronchonne opulente et autoritaire du duo Les Vamps. Pour lui
claquer la bise sur les deux joues, va falloir faire le tour par derrière…
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