« Monsieur
mon Président, Madame et Monsieur les Assesseurs courbés d’un Tribunal couché, Messieurs
et Mesdames les Jurés pourris d’office…
Je
me rends compte au moment où je me dresse, et sans Viagra, pour porter la
parole de la défonce jusqu’au pavillon de vos oreilles usées par les discours d’Emmanuel
Macaron et les chansons de Vianney, je n’ai pas la tâche facile…
Et
si je n’ai pas la tâche facile, c’est parce que je me refuse obstinément à
céder aux paradisiaques sirènes tentatrices des poudres à laver qui promettent
de laver si blanc que le moindre regard sur un drap propre peut vous
transformer en moins de temps qu’il n’en faut à Eve Angeli pour apprendre la
table de multiplication par un, deux mois, en un Gilbert Montagné des temps
nouveaux !
Et
si je n’ai pas la tâche facile, c’est parce que je suis encore et toujours
perdu dans le labyrinthique dédale du questionnement interrogatif. De quoi qu’était-ce
qu’on accuse mon Client ?
A
en croire le torchon truffé de fautes qu’on croirait presque la dernière
vomissure sur papier d’Amélie Nothomb que vous vous bornez à appeler l’acte d’accusation,
j’en suis tellement assis que j’en tomberai presque de ma chaise si je ne m’étais
heureusement levé.
On
a essayé de vous faire croire, Mesdames et Messieurs les jurés, que mon Client
est un résidu de l’espèce humaine que même Catherine Deneuve, qui n’est
pourtant pas précisément regardante au moment de se faire tire-bouchonner entre
les cuisses, refuserait la moindre mignardise buccale !
C’est
faux, c’est pas vrai, on vous ment, on vous spolie ! Contrairement à des
affirmations mensongèrement erronées émanant du grand capital apatride
levantin, les masses ouvrières populaires et néanmoins laborieuses ne sont…
Pardonnez-moi,
Monsieur Mon Président, au milieu de votre Tribunal des Flagrants Délires, vous
qui avec votre surcharge pondérale qui vous fait refuser sur tous les ouvrages
d’art interdits aux plus de trois tonnes cinq, vous complaisez à vous faire
surnommer le Massif Central, mais j’ai des renvois de textes… J’ai vu un discours
de Méchancon ce matin aux infos, et ça a fait tourner le lait qui refroidissait
dans ma taille, si bien que j’ai une demi-douzaine de yaourts à la chicorée à
manger désormais.
Pardonnez-moi,
Monsieur Mon Président, vous qui n’êtes pas réputé pour être une bonne pâte,
comparé à l’autre Président, dans sa boite en bois, mais je m’inscris en faux,
je persiste, je signe et je repasse par la case départ sans toucher mille
balles.
Je
veux bien admettre que mon Client a giflé sa femme par hasard, l’a battue par
mégarde, lui a maravé la gueule par inadvertance, étranglée par accident,
poignardée par distraction, découpée en tronçons de dix centimètres par
maladresse, brûlée par erreur, et dispersée par étourderie… Mais de là à en
faire un coupable idéal, sans cœur et avec circonstances aggravantes… Vous
poussez loin le bouchon, si loin qu’on va le voir réapparaître au niveau des
amygdales !
Car
mon Client est une victime ! Une pauvre et frêle victime qui tente de se
frayer un famélique chemin sur l’autoroute de l’indifférence de sa gorgonnesque
épouse et qui en a ras-la-soucoupe qu’on lui fasse miroiter un morceau de sucre
afin qu’il remue la queue !
Pour
tout vous avouer, et Dieu sait… Enfin, quand je dis Dieu sait, Emmanuel Macaron
aussi… Dieu sait que dans notre métier, on a tout intérêt à chanter du Guy
Mardel et son impérissable « N’avoue jamais » eurovisuel sur tous les
tons et dans tous les prétoires ; mais je suis acculé à vous confesser que
mon Client est bel et bien un innocent ! Car je ne travaille pas pour des
clopinettes, et comme la sagesse populaire le dit si bien, « aux innocents
les mains pleines ».
Donc,
et pour en terminer, et me finir la plaidoirie sans saloper cette ample robe de
la justice sous laquelle se cache… je n’ose même pas vous dire sous peine de
flanquer la honte à tous les sévèrement burnées de l’assistance… Pour en
terminer, c’est parce que je le défens qu’il est innocent, et pis c’est marre
quoi ! »
Mesdames,
Mesdemoiselles et Messieurs, dans le cadre de notre émission « Comment
passer pour un con et griller sa réputation devant la France entière », vous
venez d’entendre un extrait des mémoires de l’avocat de Johnathann Daval… C’est
ainsi que s’achève notre transmission sur les ondes courtes de Radio Luxembourg…
Demain une autre émission avec l’évocation de la participation de Plastic
Bertrand à l’Eurovision 1987 en collants mouleburnes et caraco rose…
Ah
vous étiez là ! Je coupe la radio alors… C’est fou ce qu’on peut écouter
comme calembredaines et billevesées faribolesques, sur les ondes ! J’ai
même entendu un discours de Christine Boutin, un jour… C’est vous dire…
Même
que si vous écoutez les infos, on vous dira que pour l’Assemblée Nationale, le
burn-out n’est pas une maladie professionnelle, le projet de loi de la France Insoumise
ayant été rejeté. Logique, pourtant… cela fait des lustres et une bonne paire
de candélabres que les dépités ne se foulent pas au boulot, alors ce ne sont
pas leurs heures de présence dans l’hémicycle qui va les faire péter les câbles…
Et
si vous écoutez dès potron-minet les interviews gestapistes du Nounours mal
léché d’Inter, Nicolas Demorand, vous vous régalerez du recadrage du porte-parole
du Gouvernement, Totophe Castaner, à destination de Marlène Schiappa, qu’un ministre
n’a pas à « commenter une affaire judiciaire ». Quand on vous dit qu’il
ne peut plus encadrer les bonnes femmes, l’armoire normande…
Lui,
plus besoin de l’encadrer, si ce n’est dans un cadre au mur du salon, pour se
souvenir de la mémoire de ce quinquagénaire américain qui touche un million de
dollars à un jeu de grattage et meurt 23 jours après, d’un cancer en phase
terminale, non diagnostiqué… Tu parles d’une veine… Mais évitons de généraliser,
à la différence de son crabe…
Et
le 1er février 1963 voit la sortie du nouveau 45-tours quatre titres
du plus électrique des chanteurs français, Claude François. C’est le titre « Marche
tout droit », adapté d’un titre américain, qui se taillera le plus beau
succès dans les hit-parades. Marche tout droit… Ce qu’on a dû oublier de dire à
Randall… Cinq ans de droit, et tout le reste de travers…
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