Calice
de Christ de tabernac’ ! Foi de Jean-Byron Champeau-Mie, au micro de Radio
Canada, jamais j’avais été ébranlé par une nouvelle à ce point que l’escaladeuse
de braguette la plus célèbre à l’ouest du Potomac est une bouche flétrie dans
le domaine de la minauderie de la pompe à plaisir !
L’annonce
a fait l’effet d’une déflagration atomique chez nos cousins français, l’écrivain
de renommée mondiale Edouard-Philémon Labattu de Castel-Moudion vient de
déquiller, en laissant au monde littéraire ainsi qu’à son lectorat éploré des
chefs d’œuvre tels que « Métempsychose toujours du micropénis au gourdin
siffrédien », « Aimer, érectionner et s’essuyer dans les rideaux »
ou encore le monument qui lança sa renommée intersidérale, « L’impôt en France,
c’est simple », en cent dix volumes…
Edouard-Philémon
Labattu de Castel-Moudion, ce n’est pas seulement l’écrivain qui aura fait
verser des quantités industrielles de larmes à un public toujours déboussolé
par son écriture indéchiffrable, son style hermétique et son choix d’imprimer
ses pavés en police microscopique. C’est aussi le fer de lance de la nouvelle
tendance qui fait autant fureur que le dernier disque de juste Imbibé chez les
mongoliennes de moins de douze ans atteinte de sénilité précoce, le
néo-conservatisme anarchique anticapitaliste.
Mes
chers auditeurs, je comprends votre stupéfaction, et je vois d’ici vos mirettes
qui s’écarquillent au moins autant que le couloir à prouts de Justin Troudeau après
la visite du Président français… Edouard-Philémon Labattu de Castel-Moudion est
mort, alors que Marc Lévy et Vicent Delerm pètent la forme à s’en carboniser le
mouleburnes…
Et
là-dessus, mon radio-réveil s’est mû en un hybride moderne du lancer de disque,
avec ce geste auguste et sobre du discobole qui lancerait avec tout le
désespoir auditif d’une surdité définitive le dernier trente-trois tours de
Mireille Mathieu interprétant en bulgare médiéval les chansons de Zaz…
Sérieusement,
vous imaginez réaliste qu’un vague radioteur de la contrée sauvage d’où a débarqué
Céline Dion, l’orignal chantant et son pharynx en corne de brume artificielle,
fasse l’éloge funèbre d’un tout aussi vague scribouillard a la biographie
fumeuse et dont les bouquins ont surtout fait un carton d’invendus ?
Alors,
qu’est-ce qu’il a bien pu passer dans le cerveau du nourson de la matinale d’Inter,
Nicolas Demorand, pour bouleverser son émission et consacrer plus de vingt
minutes à un écrivain ricain dont les seuls titres de noblesse sont d’avoir
survécu à un an de présidence Trump et d’avoir un nom qui prête à la gaudriole
grasse et guyluxienne le samedi soir au Macumba-Palace, chemin du Devoir
Accompli, à Berck-sur-Epluchures ?
Quelle
idée de s’appeler Alexander Pète ? Euh, non, attendez… Norman Flatule ?
Ah oui : Philip Rote… Quand on a un blaze à faire de la pub pour Hépatoum,
on ne se paie pas le luxe d’un renvoi post-mortem… Complétez la chose avec en
suivant, Augustin Braquemart qui se fait coulisser le micro en recevant
Armistad Maupin, la Dalida littéraire des tafioles qui ont des lettres, et l’on
avait envie de se payer une grande tranche de Cyril Hanouna tartiné de Nabilla
en gelée…
Qu’est-ce
qu’on en a à cogner, de Philipe Rototo, présenté comme l’irremplaçable auteur
amerloc qui va faire un trou au moins aussi gros que la couche d’eau jaune dans
la culture yankee ? Vous vous en souciiez, de Philip Remontée-gazeuse-inopinée,
et de ses écrits qui, apparemment, ont révolutionné la face du monde ?
Remarquez,
on se contrecarre le coquillard tout autant des dernières frasques mariagières
britanniques qui ont fait flaquer Stéphane Bern façon grands lacs américains…
Harry a épousé Meghan, sous l’œil embrumé de son papounet (apparemment,
problème de conjonctivite aigue) et les mirettes contrites de la Queen, qui
arborait pour l’occasion son regard « j’organiserai bien un accident de
voiture, mais j’ai déjà grillé l’option ». Ah ! Quelle décadence pour
Harry ! Etre élevé dans des carrosses dorés et finir dans une Meghan…
Décadence
auditive aussi chez les eurofolles du falbalas eurovisuel puisque depuis sa
victoire, le duo de poules chantantes (le boudin de dindonneau casher et la
poule chypriote au brushing aéré) se fait des plus discrets sur les ondes
françaises, pour notre plus grand plaisir auditif. Et voila même que les
israéliens se fâchent tout rouge d’une parodie du « Toy » victorieux.
Faut dire qu’ils se sont rendus compte que le pastiche était meilleur que l’original…
L’original,
on aura beaucoup de mal à le déterminer, même si l’Assemblée Nationale,
pourtant saisie d’un amendement en vue de favoriser l’une des deux appellations,
tranche dans le vif et la pâte feuilletée chocolatée… Chocolatine, ou pain au
chocolat ? L’un est précieux, pompeux et parisianiste, l’autre inexact
puisque la chose, souvent grasse et hypercalorique, est désormais confectionnée
de pâte feuilletée… Perso, pour éviter de choisir, je vais passer aux
croissants…
Lui,
on le connaissait accro aux grands fonds, on le découvre fana des petits fendus…
Luc Besson sera-t-il notre Harvey Weinstein hexagonal ? Le voila visé par
une plainte pour un touche-pipi un peu trop poussé, déposée par une mijaurée
qui n’apprécie pas qu’on pousse la plaisanterie un peu trop loin (ce qui ne
désigne ni le majeur, ni l’andouillette à purée de Luc…).
Restons
encore un moment dans le slip, avec l’affaire Koh Lanta. La garde-à-vue du principal
suspect a été levée, faute de preuves suffisamment concordantes accréditant la
version de la plaignante… Le seul point positif, ça a été de mettre un point
final à cette émission débile…
Si
seulement on pouvait dénicher un scandale vaguement sexuel, un scoop graveleux
qui permette d’enfin virer ce vieux beauf aigri de Jean-Pierre Pernaut… Non
content d’anesthésier les smicards et les chomistes avec son journal télévisé
blet à base de sujets chauvins, de platitudes populacières et de derniers
sabotiers à Saint-Farfouignan-les-Olivettes ; Ricard sans glaçons pousse
un coup de gueule contre les limitations de vitesse, hurlant avec les loups,
les vioques édentés et les mémés à cheveux bleus qui se tâchent le Sloggi à
mater son costume Dormeuil collection 78… Mais non, il ne ratisse pas large,
voyons…
Eux,
ils ne ratissent pas, ils encaissent… Ils encaissent les fonds du parlement
Européen (qu’ils s’évertuent à critiquer, par ailleurs), et financent avec
ceux-ci une enquête complotiste sur Mediapart… Eux ? Mais le Front
National, voyons ? What else ?
Et
pour finir sur une note fraîche et primesautière, après l’ouverture sur le
décès d’Edouard-Philémon Labattu de Castel-Moudion, cet accident de la route en
Hongrie où les neuf occupants d’un minibus sont morts dans une collision avec
un camion, parce que le chauffeur faisait un Facebook live… « La mort en
direct »… Bertrand Tavernier l’a réalisée, des inconscients l’ont fait…
Et
le 23 mai 2015, à Vienne, pays des valses, des chocolats et des Josiane
Saucisse eurovisuelles, la Suède remportait son cinquième titre eurovisuel grâce
à Mans Zelmerlow et son « Heroes » diablement efficace ; laissant
loin derrière, à vingt-cinq places précisément, la France, la dodue Lisa Angell
et son antédiluvien « N’oubliez pas », que tout le monde a heureusement
oublié. « Nous sommes les héros de notre temps »… Si ça continue
ainsi, on va finir par eurovisionner en cours de philo, je vous le dis…
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