vendredi 11 mai 2018

Brèves du 11 Mai 2018

« Dans un pays loin d’ici
« À la recherche du paradis
« Dans un pays loin d’ici
« On chante, on chante… »

Je connais ce pays, patrie des queues de morue accommodées de mille façons, des matrones à la moustache aussi fournie que leurs géniteurs et du vinho verde qui vous enivre tant qu’il arrive à vous faire trouver du talent à Linda De Suza…

Je sais la recherche de ce paradis, artificiel pour certains qui fument des choses qui se rapprochent plus de la pelouse et qui ne rechignent pas non plus à fumer le jardinier, illusoire pour d’autres qui s’imaginent atteindre le Walhalla musical en léchant des popotins à en avoir la langue comme du papier de verre, voire même réel pour d’autres encore qui tentent de percer dans le microcosme musical européen…

On chante, on chante… Pas toujours très juste, souvent faux, et parfois même avec l’exactitude d’une craie sur un tableau noir… Et généralement de la soupe trop peu épicée, de la bouse distillée dans un concentré d’eau de rose, des maelstroms cacophoniques… Et pour les plus culottés, de vraies bonnes chansons…

Quoi qu’il en soit, en voilà un bon bout de dégagé ! On a enfin viré les dix-sept candidats inutiles à l’Euromachintruc chose, vous savez le truc arrangé à l’avance où c’est la Russie ou la Suède qui gagne à la fin et où les fans ruinent leurs strings en paillettes fluo dorées sur le minet bosniaque, la coiffeuse chypriote ou le boul de la salope irlandaise…

Quoi que pourront vous en dire les organes officiels du cirage de godasses eurovisuels, la première demi-finale du Concours 2018 n’a pas été de haute volée, et c’est la seconde du genre qui a sauvé la foi des eurofans, même si l’on a passé un moment divertissant à défaut d’être collés au plafond par les interprétations…

Par contre, je collerai volontiers au plafond avec des baillons bien serrés les hystériques commentateurs français qui se sont crus dans un remake gay de la Cage aux Folles. D’accord, c’est l’Eurovision, mais faut pas se jouer un solo de cannelloni à purée pendant deux heures, n’est-ce pas Mademoiselle Willem ? C’est d’autant plus regrettable pour le plus velu des arménien qui a débité un nombre incalculable de conneries, et qui s’est laissée emportée par la virevoltante tantouze hystérique…

Quant aux chansons… On a eu un peu de tout, comme à l’habitude… Allez, zou ! Revue de détail !

Norvège : Le retour de… Ambiance funky et groovy pour un produit calibré pour plaire, entrainant et pas prétentieux malgré un texte indigent et l’irremplaçable intermède violon, Monsieur Ryback étant connu pour son instrument… Efficace car le coco a du métier et ça se voit. Le Monsieur Pointu eurovisuel réussira-t-il la passe de deux ?

Roumanie : Du rock chevelu au féminin avec de la ballade au milieu. Il fallait oser le mélange mais force est de constater que ce n’est pas aussi mauvais qu’on pouvait le redouter. Attention les oreilles et les sonotones fragiles, toutefois avec une ambiance effrayante avec les mannequins. Un peu Schmetterlinge le retour, c’était classique mais bien fait. Etonné que ça ne passe pas…

Serbie : Un truc pseudo-folklo fait d’un patchwork difficilement digestible auditivement. On en fait encore, des machins pareils, là-bas ? Remarquez, ils ont bien encore des Renault 12 neuves, alors… Ethnique à fond, le truc qui vous soûle depuis vingt ans, mais avec une ambiance. Un petit coucou à Jean Schulteis à la flute, et à Dracula barbu. Formaté mais ça passe. Logique.

San Marin : Ce micro-état a une régularité impressionnante dans le choix de chansons datées et qui indisposent dès les trente premières secondes. Pourquoi ce break rap qui ruine encore plus les chances du titre, daté, pas toujours juste et répétitif ? Carton rouge pour les costumes des Véronique et Davina version camionneuses. Marrant les petits robots piqués à la Vilaine Fermière.

Danemark : Une montée en puissance agréable malgré un goût de déjà entendu pour une chanson bien sympatoche. Une mise en scène guerrière façon Game Of Thrones pour Vickie le Vicking qui a bien grandi. Chorégraphie qui rappelle la Grèce 2002, et ça suinte la testostérone. Construction classique, mais efficace et planant. Un coup de cœur qui se qualifie logiquement.

Russie : La revenante perchée sur son rocher qui braille une soupe industrielle guère épicée et franchement datée, un décalque de « Diamonds in the sky » en plus mauvais. Pas toujours juste et une chorégraphie dispensable pour occuper la scène. « Je ne casserai pas ». On s’en doute. Vu son état, c’est déjà fait… Je ne casserai pas, mais je me casse. Vladimir va pas apprécier…

Moldavie : Une agréable resucée de l’année dernière. Maintenant que les moldaves ont compris la recette, ils vont l’épuiser jusqu’à la corde. Ambiance gypsy pas désagréable pour une chanson joyeuse et entraînante, qui met la pêche. Un trio sympa aux costumes rétro dans un vaudeville eurovisuel avec les portes qui claquent, un agréable jeu de scène pompé sur Lalaland. Qualification méritée.

Pays-Bas : Cap sur la country couillue avec la voix typiquement américaine de Waylon. Chanson qui rentre bien dans la tête, et globalement bien fichue. De la country sympa, punchy et convaincante qui vous transporte dans un festival non loin de la Route 66. Carton rouge pour la veste léopard juste pas possible et les danseurs inutiles. Content que ça passe.

Australie : On se demande si la voix de cette couineuse façon gonds de porte mal graissés a été ou non filtrée. On dirait du Stock-Aitken-Waterman première période… Gentillet mais sans plus. Faut dire que le boudin en bleu lamé avec son rouleau de PQ sui pendouille remue bien le jambonneau… La viande sera ferme sur le cuissot de la dame qui se tortille façon tourista aiguë, voire bourrée auvergnate. Qualification limite…

Géorgie : Des voix de vieux pour une chanson de vieux, démodée… techniquement très bon mais intégralement pénible avec cette chorégraphie de Radio Tirana de 1965.. Un joyeux foutoir vocal qui a été pour beaucoup l’incontournable première pause-pipi… Pause pipi, clope, café et grosse commission, même. On ne dit même pas merci pour ce come-back aux roucoulades compassées façon Eurovision 1960…

Pologne : Gromée aime se faire fumer ? Alors, pourquoi demande-t-il qu’on l’allume ? Un morceau pop pas désagréable interprété d’une voix sympa qui est fausse trop souvent et plombe une musique moyenne et formatée. Costumes noirs lugubres et tristounes. Le David Guetta de Varsovie manque d’âme.

Malte : Entre les percussions des couplets et la dance 90’s cheap des refrains, on a encore une belle bouse maltaise qui risquait de se vautrer en demi-finale… CQFD pour la gothique maltaise qui respecte la tradition « une grosse, une folle » pour les contributions eurovisuelles de Malte. Le remake de la Nonne sanglante, le costume sobre et les gants bizarres tout comme la chorégraphie et la note finale discordante ont eu raison d’une éventuelle qualification.

Hongrie : On ressort les grattes électriques, les gilets de cuir et les perruques chevelues à la « Europe ». Rock de l’est des eighties qui gueule et dégueule faux de chez faux. On vomit ses tripes sur scène pour ce morceau hors moule Eurovision. Difficilement écoutable jusqu’au bout car ça lasse cite, mais c’est en version originale et ça reste dans la tête. Qualification surprise mais méritée.

Lettonie : Ambiance soul pour une « Funny girl » qui ne paraît pas l’être à l’entendre chanter. Pas désagréable, mais la petit chaperon rouge chaudasse qui sert une resucée de Neneh Cherry trop uniforme après la tornade hongroise ne transmet aucune émotion. C’est juste, mais fade.

Suède : Encore un puceau qui n’a pas fini de muer… Chanson dance efficace mais peine à monter en puissance, genre 2cv en côte…. Et qui plafonne une fois sa vitesse de croisière atteinte. Le minimum syndical suédois avec un morceau pop léché et calibré, frais mais pas emballant car trop gnagna à la corde. Présentation trop sombre (qui illustre le titre de sélection suédoise de 1986 « Dansa i neon ») avec ces néons de cabines à UV qui cache cet ersatz de Timberlake à la tessiture de Patrick Juvet jeune fille.

Monténégro : Encore un dépressif qui vient essorer son kleenex dans le micro… On s’attend à de grandes envolées vocales avec dégueulis de tripes au refrain et… rien ! On attend surtout la fin… avec impatience, parce que le costume de carnaval, ça pique les yeux ! Une soporifique ballade qui endort même les interprètes, au bord des larmes, qui ont de jolies voix mais qui forment un ensemble pénible…

Slovénie : Mouais… Musique heurtée et assez rebutante pour un rap slovène desservi par la voix quelconque, désagréable et mal posée d’une chanteuse attifée d’une tenue putassière et surmontée d’un accident de coiffure. Pénible sur la longueur, on attend que ça se finisse en se bouchant les oreilles… Et on n’est même pas étonné du faux incident. Qualification étonnante et injustifiée.

Ukraine : Du réchauffé sous-vide, prêt à consommer avec un jeunot qui fera mouiller les pisseuses et les invertis pur sucre, mais qui semble avoir du mal à pousser la note… Par contre, le Dracula ukrainien aux yeux vairon dérangeants a marqué des points avec une présentation originale. Entre la sortie de son cercueil-piano et le feu aux marches, c’était efficace et la qualification est méritée.

Au final, je redresse la barre dans les pronostics, puisque j’en ai eu huit sur dix, la Slovénie et la Serbie (que j’avais en ballotage) manquant à l’appel.

La finale samedi soir sera relevée car des gros morceaux ont émergé de cette demi-finale plus efficace. Le Big Five a aussi des chansons globalement intéressantes, donc la chasse au Grand Prix est largement ouverte cette année... Pas sur que la pétasse chypriote ou l’andouillette israélienne fassent le poids… Bien que l’ordre de passage les avantage éhontément. Par contre, toutes mes condoléances à l’Espagne qui hérite de la place de la mort, aucune chanson passant en seconde position n’ayant jamais gagné depuis 1956. On verra si c’est comme ça qu’on écrit une chanson…

Et le 11 mai 1988, c’est la sortie nationale, ainsi que la présentation au Festival de Cannes du film de Luc Besson « Le Grand Bleu », film poétique, drôle, touchant, onirique servi par l’envoutante musique d’Eric Serra… Emblème d’une génération, « Le Grand Bleu » fera découvrir à nombre de personnes la plongée en apnée… Alors que tant et tant de parisiens la pratiquent quotidiennement en été dans le métro… 

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