mardi 19 décembre 2017

Brèves du 19 Décembre 2017

Tu la sens, hein, tu la sens ?

Tu la sens, hein, cette odeur de sapin enguirlandé avec des fanfreluches clinquantes, des boules de boîte de nuit et des garnitures raffinées à faire passer Loana pour le parangon topique du bon-goût et du raffinement définitif…

Tu la sens, hein, cette fragrance volaillère de volatile farci aux marrons dont le découpage au repas de Noël s’apparentera à un remake culinaire de Massacre à la tronçonneuse, avec la purée qui gicle dans tous les sens, les blancs déchiquetés qui jaillissent sur les chemisiers bariolés et empestant la naphtaline des invités…

Tu la sens, hein, cette euphorie de Noyel qui fait se précipiter dans les centres commerciaux toute une foule bigarrée prête à bouffer des pâtes crues durant le prochain semestre pour pavaner avec le nouvel Ail-Faune Dix en main, pour chouiner sur l’intégrale d’un chanteur abandonné en quarante-douze des CD, dans son coffret en chêne massif et poignées laiton fignolées main, pour pourvoir hurler sur Brandon-Jalil de lâcher deux secondes cette putain de bordel de pompe-à-cul de tablette pour venir manger ses cinq fruits et légumes quotidiens saupoudrées de sauce glyphosate à la Monsanto…

Tu la sens, hein, cette frénésie de Noël qui s’empare de la France de plus en plus tôt, à un point tel qu’on verra bientôt débarquer les bûches vanille-roquefort crème au beurre mentholée dès la mi-juillet…

Tu la sens, hein, tu la sens bien… Tu la sens tellement bien que tu pousses un ululement semblable à Maria Schneider dans l’ultime paso-doble à Paname, au moment précis où tu t’aperçois qu’à moins d’une semaine de la date fatidique de l’échange de paquets, bons procédés, faux vœux, sourires constipés de circonstances et germes variés, tu n’as quasiment aucun cadeau…

Tu la sens, hein… Mais laissons là ces considérations futiles puisque de toute façon, votre belledoche va trouver horrible la tunique en bayadère canari mordoré taille 36 alors qu’elle ne case ses boîtes à lait dans du 44 rectifié, vos neveux dédaigneront vos livres rares pour un jeu débile, et consacrons-nous à des choses bien plus capitales : l’élection de Miss France 2018…

Ah oui, je vous entends déjà déplorer l’absence d’Alain Delon, la présence de Jean-Pierre Foucault et de son ventilo poussé à plein volume, la délocalisation à Chateauroux, capitale des rouquemoutes qui sentent fort sous les bras, pour élire des dindes particulièrement fades… Le seul intérêt de cette émission, outre le fait de pouvoir téléphoner vers des numéros surtaxés qui feront exploser votre facture le mois prochain, est de voir habillées toutes celles qui poseront dans cinq ans nues et en position gynécologique dans Entrevue…

Bon, l’émission, présidée par Miss Dinde 2016 et Jean-Paul Gaultier, qui apprécient autant les femmes que Beaugrand apprécie les garçons-coiffeurs, a principalement le mérite de vous rappeler qu’il est temps de commander la dinde pour Noël… Tout en sachant pertinemment que c’est fatalement Miss Cannelloni qui se fera farcir à la sortie…

Tu la sens, hein, la programmation télévisée spécial Fêtes de Fin d’Année où on te sert la même soupe bien grasse mais avec une branche de houx dans le fion et une guirlande sur la paire de nibards…

Ah, n’allez pas vous imaginer le Jupitérien locataire de l’Elysée avec la dite branche de houx à l’endroit précédemment mentionné… Ça ferait désordre et ça écorcherait le macaroni à béchamel du grand Doudou… N’empêche que le mari-à-Brigitte nous a fait son show, dimanche soir, avec Laurent Delamèche en brosseur de pompes, imitant Stéphane Plaza dans « Appartement à vendre », puisqu’il nous a fait visiter l’Elysée en papotant badinement avec l’autre lèche-derche sponsorisé par L’Oréal balayage faux blond…

Généralement, Manu nous balade et une fois encore on y a eu droit, au gré de révélations sensationnelles genre « je dors peu » (c’est mieux quand on veut endormir les français), « je kiffe le poireau vinaigrette » (Denormandie en a encore le gland rougeaud), « je ruine un slip quand des journalistes complaisants ma mouillent la compresse » (Delamèche en est tombé à genoux)…

Tu la sens, hein, la différence entre les directives des sinistres de la Grande Cheminée matignonnesque et la composition effective de leur patrimoine… A ce jeu-là, c’est Monsieur Gel-douche Ushuaïa qui est le grand perdant, puisque Monsieur Hulot (rien à voir avec le lunaire héros de Tati) possède un bateau, un scooter, une moto et six véhicules thermiques, dont une 2CV… Pour un mec qui prône les énergies renouvelables, ça la fout mal…

Tu la sens, hein, la grosse blaguounette façon Hollande d’un possible retour de la vignette pour financer l’entretien des routes ? Déjà que nos aînés et les aînés de nos aînés ont eu des déambulateurs en or massif et des masticateurs à jambon sertis de rubis, on nous promet d’ores et déjà des nationales asphaltées au vermeil 36 carats, des aires d’autoroutes bordées de rivières de diamants et même des gravillons en platine massif pour vous péter le pare-brise avec classe et distinction…

Tu la sens, hein, la grosse faignasse qui sommeille dans chaque sportif, qu’il soit biberonné à la testostérone pure parfum aisselle qui pue comme Frédéric Michalak qui raccroche les crampons à 35 ans (juste le moment pour poser pour des calendriers à poil dont tout le monde va se branler), ou repu de pognon à gogo façon connasse en short qui court après un ballon comme un archevêque après un enfant de chœur, façon Kaka qui lui aussi arrête les frais au même âge (et personne viendra dire qu’il fait chier, Kaka)…

Tu la sens, hein, la grosse affaire judiciaire qui pend au nez de Nordahl Lelandais, déjà bien inquiété dans la disparition de Maëlys, et qui aurait également trempé dans la disparition d’un militaire, Arthur Noyer (visiblement un marin…). Soit Nordahl (on dirait un pseudonyme de pseudo-mage norvégio-slovaque pour cabaret de seconde zone pour mamies à cheveux bleus) est un descendant d’Houdini et Majax, soit il aime tâter de la petite fille et de l’uniforme, la grosse vicieuse…

Tu la sens, hein, la grosse info dont tout le monde va se contrefoutre avec l’énergie du désespoir chevillée au corps avec des tirefonds de quarante-huit… Anthony Kavanagh est hospitalisé à Nouméa depuis huit jours après une embolie pulmonaire avant d’entrer sur scène… Parfois, le Dieu des spectateurs vise juste…

Tu la sens, hein, l’info qui va faire jaser dans le microcosme parisien et qui permettra de vendre du papier aux torche-culs du lundi… Florent Pagny arrête son rôle de juré aux vestes aussi moches que celles de Mika après sept saisons de The Voice, car il aurait « fait le tour, c’est bon, je suis content »… Tu m’étonnes, vu ce qu’il a palpé…

Tu la sens, hein, la photo ben cracra « dans son cercueil » de l’idole des jeunes qu’on vend sous le manteau pour des sommes mirobolantes… Super, le commerce macabre et déplacé… On attend avec impatience les clichés de la coloscopie de Jean Marais et le selfie « in-ze-bière » de Barbara…

Et le 19 décembre 1922, naissait un futur grammairien et animateur de jeux télévisés francophones d’un pointillisme absolu sur la langue française, l’indéboulonnable Maître Capélo, Jacques Capelovici pour les intimes, mémorable juge-arbitre du Francophonissime, et des cultissimes Jeux de 20 heures, sur FR3, où il distillait des calembours de bon aloi tout en remettant cent francs dans un nourrain qu’il ne trouvait pas cochon. Tu les sens, hein, les cent francs du Maître, hein ?...

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