mercredi 6 décembre 2017

Brèves du 06 Décembre 2017

Une chose est certaine : on va frôler l’orgasme journalistique dans les salles de rédaction dans les jours qui viennent. On entend déjà sauter les boutons de braguettes des journalistes qui se chopent les uns après les autres des érections mémorables d’une dureté à fendre l’émail de la cuvette des waters, on passe la serpillière pour écluser les flaques de bonheurs des présentatrices des chaînes d’info continue et l’on risque de manquer de sopalin à Europe 1 tant les lâchers de purée réflexes se multiplient depuis l’annonce de la nouvelle qui est en passe d’éclipser dans les méandres des futilités de l’actualité les décisions catastrophiques du Connard à l’orange…

Anne-Claire Coudray va présenter les journaux du week-end assise sur une cuvette version bain de siège à la Rika Zaraï, le bogosse aux mèches sponsorisées par Régécolor de la Deux s’est recoiffé la moumoutte façon « Mary à tout prix » et a demandé à être cadré en gros plan de peur que la bosse de son pantalon ajusté ne soit trop visible à l’écran, et Nicolas Demorand d’Inter a fellationné son micro pendant deux plombes ce matin tant il était excité comme un Roumain au Salon International de la Caravane…

Les micro-ondes tournent à plein régime pour décongeler les nécros patiemment élaborées qu’on avait à regret rangées au congélo comme les rejetons de Madame Courjault voici quelques mois, les pisseurs de copie se taillent la plume comme une vulgaire brésilienne du Bois de Boulogne et l’on passe en sourdine une chanson des Fatals Picards, « Le jour de la mort de Johnny »…

La taulier est mort cette nuit…

Ça fait tout bizarre à l’écrire, ça fait encore plus bizarre à l’entendre, et ça fait comme des picotements dans les yeux quand on réalise…

Johnny Hallyday est mort, puisqu’il faut bien le dire en toutes lettres, et nonobstant le tsunami médiatique depuis l’annonce faite par celle qui tiendra désormais le rôle de gardienne du sanctuaire, je devais vous en avertir, des fois que vous débarquiez de Mars ou d’une exploration de la fosse des Mariannes en apnée et en moulebite…

C’est le genre de chose à laquelle on s’attend sinon tous les jours, à tout le moins dans un avenir variant entre les calendres grecques et mercredi en huit, et qui nous laisse incrédule une fois qu’elle s’est effectivement réalisée…

Qu’on l’ait aimé ou pas, Johnny Hallyday faisait partie de notre paysage médiatique hexagonal depuis plus de cinquante-cinq ans et qu’on soit un Smetomaniaque ou un Hallydophobe au dernier degré, on ressent tous comme une sensation de manque, un machin qui fait défaut…

Jojo aura cru en la vie jusqu’au bout de son cancer, et on imagine qu’il a dû en plaisanter, genre « Pâques au scanner, Noël au cimetière »…

Je n’étais pas un fan de Johnny, mais j’aimais bien regarder de temps à autre un concerts à la télé car sur scène, il déchirait sa race ! Et s’il était né dans la rue, il renaissait en d’orgasmiques et extrêmement transpirantes prestations scéniques…

Bon, apparemment, les commandes de son intégrale (coffret bois, intérieur satin bleu et poignées en cuivre Louis XV) ont fait exploser les serveurs, et les fidèles de toutes générations ont décidés d’un cancer d’adieu à la Cathédrale de Paris, histoire de partager une dernière bière avec leur idole des jeunes avant d’allumer le feu pour sa crémation…

Le papa de David, décédé ? Oh, j’en jaunis à l’idée, comme aurait dit Sylvie, qui désormais écoutera différemment « Je t’attends », la peur au ventre et la main crispée sur le contrat d’assurance-vie…

Outre l’orgie médiatique et les débordements verbaux à base de superlatifs boursouflés (Moule-à-Gaufre qui parle de la France sans jaunis comme de Paris sans la Tour Eiffel, va falloir le passer au contrôle anti-fumette, lui…), attendez-vous à une déferlante de compilations-hommage qui risquent de lui faire faire des loopings dans le cercueil. J’ai déjà la tracklist d’un disque qui risque de faire fort…

Rocco Siffredi avec « Quoi ma gaule », Cyril Féraud et « L’idole des vieilles », Christophe Beaugrand miaulant « Laisse les filles », Willy Rovelli et « Quelque chose de rétréci », Nabilla pour « Cheveux longs et idées courtes », Samy Nacéri et « Le pénitencier », Jackie et Michel et « Queue je t’aime », Les Chevaliers du Fiel dans « Les chevaliers du Fiel », Frédéric Beigbeder ânonnant « Retiens la nuit », Omar Sy et « Noir c’est noir », un final avec la Grande Chorale des Alzheimer de France pour « Souvenirs, souvenirs » et un bonus avec un document exceptionnel, l’enregistrement sur babyphone par le petit Grégory de « J’ai oublié de vivre »…

Trop tôt, pas convenables, les vannes sur Johnny ? C’est juste pour éviter que les vannes de nos canaux lacrymaux ne lâchent au moment où les portes du pénitencier se sont définitivement refermées…

Et quelle mauvaise idée de la part de Jean d’Ormesson de replier son pébroque un jour avant l’idole des jeunes (qui d’ailleurs ne déjeunera plus) ! Lui qui n’aimait rien tant que l’exposition médiatique, la lumière des projecteurs pour y faire briller de mille feux le vif-argent de sa conversation étincelante et que nombre de pseudo-intellos auraient aimé posséder fût-ce en échantillon cadeau…

Evidemment, on pourra ne voir en Jean Bruno Wladimir François de Paule Lefèvre d’Ormesson (qui avait des cartes de visite en format A3) que ce prolifique écrivain et maître de l’art de la conversation, qui ne publiait jamais à compte d’auteur ni de sa hauteur de comte.

Car Jeannot était un authentique comte, et j’avoue que c’est d’ailleurs le seul titre que j’ai jamais lu de lui, et un mari comblé puisque marié depuis cinquante-cinq ans à Françoise Béghin (héritière des sucres Béghin-Say) qui visiblement a dû fondre pour ses petites cuillères en argent…

Il est désormais réellement immortel, même si la litanie des hommages empressés et ampoulés s’est vite interrompue dès le milieu de la nuit… A l’instar de Cocteau et Piaf, morts le même jour en 1963, la chanteuse ayant occulté l’écrivaine.

Les chemisiers vont devoir brader les stocks de limaces couleur lavande et les couloirs du Figarôôôô ne résonneront plus de ses saillies pétillantes…

En guise d’hommage, le Sinistre de l’Education nationale souhaite instaurer une dictée quotidienne à l’école primaire… Sur des cahiers en papier et avec des crayons ou des stylos… Non, Kévina, non, Jason-Abdelmalik, pas sur la tablette avec le correcteur automatique d’orthographe… Ah, ils sont beaux, les D’Ormesson d’après-demain…

Ce sera toujours mieux que les politocards, voire les policonnards actuels qui dépassent les bornes des limites avec l’allégresse d’un mannequin de crash-test sans ceinture pulvérisant le pare-brise à soixante à l’heure… On savait que la finesse et la distinction n’était pas le fort d’Alexis Corbière (pour soutenir Méchancon et tringler Raquel Garrido, la Chewbacca chilienne, faut pas être l’arbitre des élégances et de la haute érudition), mais le dodu barbu remporte haut-la-main la palme du manque de tact en récupérant la mort de Johnny pour attaquer le Gouvernement, soulignant dans un gazouillis que sa « triste mort » ne devait pas faire oublier le prochain mauvais coup en préparation… Encore un qu’on reconnait au fait qu’il ose tout…

Sinon, n’allez pas croire que le monde s’est arrêté de tourner suite à la mort de l’idole des jaunes qui prendra une dernière bière au Père Lachaise… Le Roi de Roumanie Michel 1er est mort à 96 ans sans affoler les gazettes hexagonales… Par contre, la prochaine Internationale de la Caravane lui sera dédiée…

Et parmi les autres catastrophes, Julien Clerc chante Noël… Généralement, ce sont les dindes qu’on entend pour les fêtes de fin d’année, entre les candidates à Miss France et les volatiles qu’on entreprend de farcir à la purée de marrons… Mais là, c’est une chèvre qui vient massacrer le répertoire de circonstance… A quand Gérard Lenorman chantant la chandeleur ? Ce sera certainement le seul moyen pour lui de faire sauter quelque chose…

Et le 6 décembre 1983 s’envolait pour d’autres cieux la Dame en bleu, née Lucienne Boyer en 1901 et qui avait crée en 1930 l’intemporel « Parlez-moi d’amour », acmé de la guimauverie cucufiante pour amoureux transis. Lucienne Boyer a partie liée avec le Grand Concours Eurovision de la Chanson, puisqu’avec le renfort de Jacques Pills (premier monégasque eurovisuel et bon dernier en 1959), elle donna naissance à Jacqueline Boyer, qui remporta le Grand Prix en 1960 sous les couleurs françaises. Parlez-moi d’amour ? Ah que je veux bien, mais qu’on me donne l’envie… aurait répondu un certain Jean-Philippe…

L’image contient peut-être : 3 personnes, personnes souriantes, personnes assises

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire