« Just
can't wait until tonight, baby
« For
being with you »
Non,
je ne puis décidément pas attendre jusqu’à ce soir pour être avec toi, bébé !
A l’instar de Max, grande saucisse déplumée sous transfusion de tranxen
suractivé et accessoirement schleux eurovisuel en 2004, je me transforme en un zébulon
d’impatience lorsque arrivent les dernières heures de l’après-midi et que s’annonce
la soirée…
Je
bous de hâte, je rissole d’empressement, j’évapore d’impatience à l’idée que
les nouvelles émissions de télé vont débuter, avec la rentrée des classes !
Ah !
Que j’aime ces moments de découverte où, la zapette en main et le cerveau au
repos dans le verre de Stéradent, il nous monte des pudeurs de midinette et des
pulsions de jeune coq en rut lorsqu’un générique inédit retentit sur l’écran !
D’accord, c’est généralement la même soupe que l’année dernière qu’on nous
avait déjà resservi réchauffée de l’année d’avant après un lifting quelques
saisons auparavant de la recette originale datant des dernières heures de la
R.T.F., mais qu’importe !
En
France, le changement n’est pas notre truc, pas notre dope. On apprécie le
confort de nos petites habitudes, de nos charentaises immontables mais
tellement confortables une fois à l’intérieur, et l’on accueille les réformes
avec l’œil inquiet d’une poule devant les grilles de chez Royco…
La
rentrée télévisée s’annonce, et je suis frétillant comme un goujon dans un
estuaire à l’idée de découvrir une nouvelle grille… Oui, d’accord, la grille n’a
plus l’éclat du neuf… Et l’on retrouve sur les étranges lucarnes plus ou moins
les mêmes têtes de piaf depuis le premier lifting d’Alice Sapritch. Mais l’illusion
est préservée car on ne le télévise pas sur les mêmes chaînes !
Le
mercato télé est au moins aussi virulent que son alter-ego foutebalistique, et
il n’est pas rare de surprendre dans les couloirs des conversations du style « J’te
file Beaugrand à un bon prix si tu laisses Lagache venir pour moins que ça ».
Bref, on échange les animateurs comme nous échangeâmes les images Panini sous
le préau à la récré de dix heures.
Les
nouvelles émissions arrivent, et pour certaines, sont déjà à l’antenne.
On
avait sorti le Playmobil de la Deux par la souricière et il revient par la
bouche d’aération de LCI pour un talk-show (comprendre une émission d’autopromotion
d’écrivains maudits, de philosophes fumant la moquette et de polémistes
polémiques où tout ce joli monde viendra s’astiquer consciencieusement la
nouille pour promouvoir leur dernier dégueulis sur papier qui partira au pilon
après moins de quatre cents exemplaires écoulés, dont deux cent cinquante de
promotion).
Moumoutte-en-Crin
sur une chaîne infos tout juste regardée par ceux qui veulent voir l’heure
avant de partir en courant vers le Reur pas à l’heure… Déjà qu’on avait du mal
à le voir malgré le zoom sur la deux, alors imaginez sur LCI…
On
l’avait abandonné quelque part sur une route droite à la pente raide et on le
retrouve dans l’émission dominicale de Laurent Delamèche, aux côtés de
Christophe Ono-dit-Biot et de Caroline Fourest. Jean-Pierre Raffarin se lance
dans le chobizenesse et fourbit son stock de phrases absconses que personne ne
pigera.
Bachelot,
ses lèvres en saucisses Jean Caby et ses tailleurs flashys qui font imploser
les téléviseurs, déboule sur LCI, elle aussi pour dynamiser la tranche
matinale. On attend avec une impatience non feinte l’arrivée de Raquel Garrido
sur LCP et celle de Ségolène Royal sur Gulli…
Et
autant dire que l’on n’est pas spécialement pressé de retrouver les programmes
de l’été, ceux qui ont bercé nos siestes post-prandiales, nos soirées de combats
contre les moustiques et nos nuits caniculaires. Que ceux qui n’ont pas
ressenti une seule fois l’irrépressible envie de bombarder leur téléviseur à grands
coups de tatane me jettent la première télécommande.
Ça
vous a détrempé le slip, vous, de vous tartiner tous les samedis soir Fort
Boyard et son cortège de gourgandines, siphonnés du bulbe et autre demi-vierges
folles qui se pète les cordes vocales sur le trampoline infernal, devant les
mygales ou au moment du saut à l’élastique sans élastique ?
Vous
avez kiffé votre race de vous fader les hurlements de Jarry, une tarlouzette de
compétition sujette au vertige et qui néanmoins vient reluquer les shorts
moulechouquettes de ses camarades de promotion (une vrai volière ce soir-là) ?
Vous
avez ressenti des chaleurs inavouables au creux de vos reins en voyant Cyril
Féraud trempouiller dans un bain en compagnie de crapals et autres joyeusetés
visqueuses en poussant des ululements d’une virilité montant jusqu’au contre-ut ?
Il
faudra vous sevrer jusqu’à l’année prochaine, et vous contenter, si vous voulez
à nouveau vous tirebouchonner le macaroni à purée, des replays…
Justement,
puisqu’on parle de se faire reluire le chauve à col-roulé dans un éprouvant
cinq contre un, l’armée chinoise a mis en place de drastiques mesures afin de
limiter la masturbation chez ses recrues. Un nombre croissant d'aspirants sont
recalés à cause de leur forme physique défaillante. En cause, un excès de
masturbation et de jeux vidéo selon le journal officiel de l'armée chinoise. On
n’aurait jamais cru que les jaunes, infatigables fourmis travailleuses, étaient
d’invétérés branleurs…
Lui,
il doit sans coup férir se la taquiner tous les matins dès potron-minet tant on
sent dans le transistor qu’il flirte avec le nirvana onanique en martyrisant
ses invités. Vous aurez reconnu Nicolas Demorand et sa voix de gros fumeur qui
claque comme un fouet même quand il vous dit bonjour. Le nounours gaucho
retrouve sa place de grand manitou de la matinale, avec La merguez Salamé dans
le rôle de plante verte. J’en connais des politocards qui vont se précipiter
pour se faire humilier par Nico… Le Doudou Matignonnesque en bas résille et
corset de cuir couinant d’extase quand Demorand le cravache sur la réforme du
Code du Travail… Ça sent le buzz sur les réseaux sociaux…
Ah
tiens, demain, je vous causerai du quintuple AVC de Philippe Martinez à la
lecture des ordonnances de Doudou et Mumu ; j’ai comme l’idée que ça va
faire un carton…
Lui
aussi, il en fit un de carton, le 31 août 1975, en allant chercher deux potes
pour assister à une soirée qu’il organisait. Et un d’anthologie puisqu’en
comparaison, la Merco de Lady Di était en état concours après le treizième
pilier, face à la Renault 17 du pauvre Pierre Blaise, vingt ans tout juste
quand il fit la rencontre de plusieurs platanes. Pierre Blaise connut une
gloire éphémère mais réelle après son rôle-titre dans le film de Louis Malle
sur la jeunesse gestapiste française sous l’Occupation, « Lacombe Lucien ».
Encore un qui n’a pas pu attendre le soir…
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