Stop, ja, stop, ja, stop, mens legen er go'…
Stop, oui,
stop, oui stop, pendant que tout va bien…
Cette
ritournelle antédiluvienne déjà génératrice d’odeurs de naphtaline en 1966
lorsqu’elle fut présentée sous les couleurs danoises au Grand Prix Eurovision
de la Chanson, je me la coltine dans les pavillons auditifs depuis ce matin,
lorsque l’affreux mécanisme sonneur qui me tient lieu de radioréveil s’entêta à
me tirer des bras de Morphée dans lesquels je m’étais voluptueusement lové
après quelques nouvelles sueurs froides nocturnes.
Stop, oui,
stop, nous susurrait Ulla Pia avec sa bouille de paysanne berrichonne pas trop
dégourdie et sa choucroute d’un mètre de hauteur en guise de coiffure. Et c’est
un conseil que je serais des plus avisés de suivre.
Stop, pendant
que tout va bien… Ou, dans tous les cas, pendant que tout ne va pas trop mal,
et que le niveau des gugusseries chronicales n’a pas encore irrémédiablement
atteint le dernier niveau du trente-sixième sous-sol de la platitude et du
verbiage illisible.
Stop,
je ferais mieux de dire stop avant que de vous infliger la chronique de trop,
celle qui vous filera définitivement le cœur au bord des lèvres à force
d’entêtement borné dans le banal, les cucuteries convenues et les poncifs
antédiluviens.
Stop,
je ferais mieux de dire stop avant de consumer mes dernières onces de
crédibilité chronicale à vos yeux…
Stop,
je ferais mieux de dire stop parce que là, je sens que j’atteins l’ultime
sous-sol de la fatigue et que quelques jours d’arrêt ne feront que du bien à
toutes et tous !
Et
ce n’est pas la peine d’en rajouter, comme disait Maxwell, donc, pour éviter le
principe des vases communicants, trop-plein d’un côté et pénurie de l’autre.
Vite,
vite, vite ! Une route vers les congés, vers le repos, vers la détente,
vers le vidage de cervelet de toutes les mesquineries, les coups de pute, les
clients cas soc’ puants et débiles, les DàM (célèbres dossiers à merde) qui
vous font douter de votre profession de foi professionnelle, les urgences
pourraves qu’il faut traiter en ultra-priorité parce que la
date-limite-de-recours-est-avant-hier-et-que-ce-connard-de-client-à-l’AJ-s’en-aperçoit-maintenant-et-qu’il-a-téléphoné-douze-fois-depuis-hier…
Interrompons
ces bavasseries quotidiennes dont je pollue chaque jour, avec la ponctualité
quasi-suisse d’une tocante de Prisunic après une rencontre avec un
marteau-pilon vos murs et vos boites mails, prenons de la distance de la chose
fesse-de-bouquienne, mettons les emmerdements sous cloche hermétique, les
fâcheux sous containers scellés à destination des antipodes par courrier lent, le
cortex au point-mort et les doigts de pied en éventail !
C’est en
effet la dernière chronique avant une interruption aussi estivale que méritée,
motivée par une énergie assez proche du bulot cuit abandonné sur un plateau de
fruits de mer à côté de la mayonnaise tiédasse, une inspiration en baisse qu’on
dirait la côte de popularité de Pépère aux pires années de son mandat, et un
besoin de déconnecter tant le moral est survolté qu’on pourrait faire péter la
centrale EDF en rejouant les Claude François sur un air de « J’ai mis les
doigts dans la prise »…
Voici
donc le moment de vous dire au-revoir pour quelques jours, le temps de piquer,
je l’espère, des roupillons d’anthologie, de retrouver un rythme de vie
quasiment normal, de se ressourcer en famille au calme, au frais, et loin de tout
ce merdier médiatico-géopolitique qui fait de plus en plus peur…
Parce que je
vous confirme que le marigot maelströmien dans lequel se débattent les sept
milliards et demi de terriens est plus proche de Freaks que de la Grande
Vadrouille…
Le combat de
coqs inconscients américano-nord-coréen risque de très vite tourner au vinaigre
atomique si l’une ou l’autre, si ce n’est les deux, p’tites bites en présence
ne mettent pas de l’eau dans leur vin. C’est bien joli tous ces mots doux-amers,
mais entre le feu et la colère de l’autre coloré casimiresque et les menaces
glaçants dont on ne sait si elles sont du lard du cochon ou de la tête atomique
du gras-double bridé, on a les miches qui jouent des castagnettes…
Ce merdier
hexagonal fait peur… Et malgré tout, le grand Doudou confirme la sortie de l’état
d’urgence… Il a raison, quand on s’en prendra une nouvelle sévère sur le coin
de la paupière, t’inquiète que tu auras des indignés pour venir te le mettre
dans la trombine…
Aujourd’hui n’a
été qu’un apéritif, une mise en bouche… A Levallois-Perret, une berline de
marque allemande a carrément foncé sur des militaires de l’opération Sentinelle
pour tenter de faire un strike. Heureusement, les blessures des six militaires
ne sont pas trop graves, et le sinistre individu a finalement été interpellé de
manière musclée (cinq pruneaux dans le buffet).
Comme aurait
dit Balkany, à Levallois, il n’y a que les militaires qui sont fauchés…
Il a fallu
que je gratte les recoins des fonds de tiroir de cette actualité aoutienne pour
dégoter une nouvelle souriante, agréable, qui vous fasse vibrer la ficelle du
string autrement que par les résidus d’un cassoulet-choucroute roboratif… Si je
vous annonce un français champion du monde d’athlétisme, vous allez vous marrer
en me traitant de mythomane affabulateur. Et pourtant Pierre-Ambroise Bosse (de
son vrai nom Pierre-Ambroise Jocelyn-Dieudonné Septuagésime Corydon Bosse Hénaurme
Danleslip) a remporté le 800 mètres et le titre mondial, une rareté hexagonale
à peu près aussi fréquente qu’une victoire à l’Eurovision ou une douche
complète de Zaz. Commentant son exploit, Pierre-Framboise a expliqué que là, il
avait mis sa bastos… Ce que tu fais dans les vestiaires et avec qui tu le fais
ne nous regarde pas !
Et le 9 août
1923 naissait à Valence Marie-Louise Terrasse qui deviendra l’une des
personnalités les plus connues des années cinquante et soixante sous le
pseudonyme non pas de Arlette Loggia ou de Josiane Cage-d’Escalier, mais de
Catherine Langeais, la speakerine à la voix suave qui après treize ans de
présentation du magazine culinaire « Art et magie de la cuisine »
rendra son tablier de speakerine le 5 janvier 1975 sur l’agonisante deuxième
chaîne de l’ORTF, et sera pour des années encore l’envoutant voix-off de la
Séquence du Spectateur.
Et comme l’aurait
peut-être dit Catherine : Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, nous voici
arrivés à la fin de notre chronique. Il ne me reste plus, avant de rendre l’antenne
à Cognacq-Jay, qu’à vous souhaiter une bonne fin de journée. Merci de votre
support, de vos commentaires, de vos encouragements… Bonnes vacances à toutes
et tous, gros bisous à qui n’en veut, et surtout… carpe diem !
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