jeudi 8 août 2013

Brèves du 08 Août 2013



Alors que se profile à l’horizon de ce weekend la promesse de quelques jours de repos, et la suspension de ces bavasseries quotidiennes, il est peut-être bon d’aller faire un tour, non pas du côté de chez Swann comme le chantait Dave, chanteur blond qui aime les dames (ou l’édam, j’ai jamais su, ça…) mais du côté de nos adages proverbiaux éculés, poncifs lieux-communesques et autres locutions toutes faites qu’on est bien content de les avoir sous la main quand on a rien à dire et qu’on les répète pour se donner une contenance dans la queue du boucher, qui postillonne sur le haché pour le persiller, à M’âme Jeanssen qui attend depuis dix minutes pour avoir du mou pour sa chatte qui perd ses poils à force de faire du vélo que c’est la faute à la météo s’il fait aussi chaud, tout en pestant contre une mémère moustachue à fibrome proéminent qui se tâte comme une demi-vierge folle en chaleur pour savoir si elle se fait larder le rôti et si elle attend d’avoir fini le rosbif de dimanche dernier qui moisit tranquille dans son frigo aux cotés d’une frisée défrisée et d’un camembert coulant dont les effluves rappellent aisément la fragrance aoutienne des dessous de bras d’un réfractaire de la douche…

Bref !

La pensée du jour, pour les amateurs de choses profondes (et je ne pense ni aux chatouilleurs du Grand Bleu genre Guillaume Néry ou Pierre Frolla, qui n’est pas le seul monégasque à adorer le liquide…, et encore moins aux trempeurs de biscuit dans les fours à lasagnes…), les élites qui pensent autrement que par les autres, les intellos qui se tripotent en gémissant devant le Cercle de Minuit, les érudits qui repeignent le plafond en lisant l’intégrale des pensées d’une obscure sommité moldave dont la photo de couverture laisse à penser qu’il a une haleine de poney mort à faire s’émietter le papier-peint et un goût de chiotte au vu de la cravate lilas rayée sur la chemise de bucheron canadien, les bobos qui orgasment devant la photo de BHL nu dans le dernier Télérama ; la pensée du jour, donc : « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin… »

Qu’à la fin quoi, à propos ? Il y aura bien sûr des petits malins qui répondront en se marrant « qu’à la fin elle se remplit », mais la vérité historique m’oblige à vous révéler que la fin de cette fulgurance est « qu’à la fin, elle se casse »….

Et on aimeraient qu’elles se cassent, toutes ces cruches, potiches, pot à tabac et autre dindasses qui encombrent plus qu’elles ne meublent les futilités de l’actualité…

Franchement, ça vous retourne le bide de savoir que Nabila, la téléphoniste au QI de poulpe, déclare en couverture d’un torche-cul pipolisant qu’elle serait millionnaire avant trente ans ? La fortement nichonnée ne précise cependant pas si elle serait millionnaire en euros (si la ponte d’une connerie lui rapporte, c’est fortement probable), en neurones (là, le doute est permis), ou en amants (y’en a qui ont la mouflette plus affamée qu’un petit sahélien…).

Honnêtement, ça vous défrise le brushing surlaqué à la Cadonett fixation « Dynastie Grand Siècle » d’apprendre qu’une vingtaine de producteurs d'œufs a détruit mercredi soir 100.000 œufs devant le centre des impôts de Carhaix (Finistère), pour protester contre la faiblesse des cours ? Quels œufs ces pondeurs ! Ils auraient mieux fait de les offrir aux nécessiteux qui ne peuvent pas se nourrir correctement…

Les yeux dans les yeux, ça vous dégonfle le moulebite rose fluo échancré acheté dans le Marais d’apprendre le nouveau Credo de Moscovicieux, la dernière réincarnation de Mireille Mathieu ? « Il faut donner la priorité à la croissance par rapport à la réduction stricte des déficits »… Comme tube de l’été, on a connu plus dansant…

Sans rire, n’auriez-vous pas envie de retirer sa carte de presse au journaliste qui ose demander au lectorat si l’on est plutôt De Funès ou Michael Youn ? C’est comme si vous demandiez si, question organe, vous préférez Tino Rossi à Luis Mariano… Mais alors, De Funès ou Youn… Bah, l’un est mort, et l’autre a joué dans la série des Gendarmes…

Bon, heureusement qu’on a des vraies futilités dans l’actualité, des trucs d’homme, des nouvelles qui collent aux dents comme de la guimauve de foire, des dépêches qui en ont dans le slip pire que Fabien Gilot et Camille Lacourt réunis, les Laurel et Hardy du moulebite ajusté en milieu chloré…

Une nouvelle qui ne va pas être accueillie au Kremlin par un toast au caviar, celle de Barack Obama qui annule sa participation à un sommet à Moscou avec son homologue Vladimir Poutine. Le pitre de la Place Rouge se prend dans le dentier un camouflet inhabituel justifié par le manque de "progrès récents" dans les relations bilatérales et par la "déception" sur l'attitude de Moscou dans l'affaire Snowden. Si Depardioff ne vient pas jouer un air de balalaïka à Vlad’, il va virer colère, le russkof…

Belle actualité, décidément, ou l’on apprend que le légionnaire qui a rejoué les « puppet on a string » dans sa caserne aurait déjà été entendu sur la disparition inexpliquée de sa précédente maîtresse… Un vrai Gérard Majax de la bonne femme, ce mec ! Avis aux gendres flanqués de belledoches un peu trop péguantes…

Enfin, pour les amateurs de vieilleries (et je ne vise pas les idolâtres de la petite fille de français moyen ni les admirateurs éperdus d’Alice Sapritch), il convient que vous sachiez (et surtout pas dans mes bottes) qu’une extraordinaire frise maya datant approximativement de 1.400 ans et représentant des divinités et des personnages portant des ornements de plumes et de jade, a été découverte dans un centre archéologique au nord du Guatemala… Des plumes, des colifichets de jade ? Ils ont certainement dû découvrir les affiches de la première tournée internationale de Line Renaud…

Puisqu’on en est à farfouiller dans les vieilleries, profitons(en pour exhumer quelques anniversaires célébrés ce 8 août : en 1815, Napoléon part en exil à Sainte-Hélène d‘où il ne reviendra pas vivant ; en 1873, Verlaine est condamné à deux ans de prison pour avoir tiré deux fois Rimbaud (ou tiré deux fois sur Rimbaud…) ; en 1888, on découvre un cadavre affreusement mutilé à Londres, l’œuvre de Jack l’éventreur ; en 1963, vol audacieux du train postal Glasgow-Londres, pour un butin de 2,5 millions de livres sterling, environ 70 millions d’euros ; et en 1984, Nawal El Moutawakel s'impose lors du 400 mètres haies aux JO de Los Angeles, devenant la première marocaine jamais primée.

Et le 8 août 1974, Richard Nixon annonce sa démission à mi-mandat, frappé par un scandale retentissant, où on lui reproche d'avoir menti à propos d'une effraction des bureaux du Parti démocrate, en juin 1972, dans un ensemble immobilier de Washington, le Watergate. On saute pour pas grand-chose aux States… C’est peut-être ça, l’insoutenable légèreté de l’être… 

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