Si l’on exclut du lot les
affolés de l’Eurovision, curieux croisement atypique entre les participants à
la Gay Pride, les plus beaux pensionnaires de la Cage aux Folles et les plus
douteux amateurs de musique merdique, je ne puis assurer que le phénomène qui
va prendre date ce weekend sera de nature à réjouir l’immense majorité de nos
compatriotes…
Au prix de gigantesques
bouchons sur les autoroutes et routes aux quatre coins de l’hexagone, nous
allons devoir composer pendant près d’un mois avec un panel de touristes
émanant de diverses nationalités européennes, bref, un Concours Eurovision en
moins douloureux, puisque les touristes en question ne chantent pas…
Heureusement d’ailleurs,
déjà qu’on a du mal à trouver le sommeil au Camping des Epluchures, Route de la
Déchetterie à Beuark-sur-Vomi à cause des odeurs de chaussettes macérées dans
des tennis rompues aux panards transpirants, de la radio portative de ce
connard de parigot d’à-côté qui s’entête à écouter Inter-Accordéon en ondes
courtes, des prouesses acrobatiques et amoureuses de la paire de tantes de la
tente d’en-face qui persiste à baiser à couilles rabattues et porte ouverte
toute la nuit durant et des relents de cuisine de Sar (parce que les sars
dinent à l’huile…) de la ch’tie crasseuse du bloc d’après les waters…
Si en plus, fallait y
ajouter les roucoulades flamencisantes de Pedro et Ramona de Séville ; les
fados et autre lamentations en forme de queue de morue de João et Simone ;
aussi moustachus l’un que l’autre ; les matutinaux « Gode save the
Gouines » des rousses Johanna et Clodagh, les brouteuses de frisée
britanniques ; le yodel aussi approximatif qu’helvétique de Cornelia et
Pino, les bourbines à terrines de meule de gruyère ; les sérénades
guimauvesques à effluves de parmesan de Gino et Pietro, les maîtres-nageurs
italiens jeunes mariés qui se baladent en moulebite minimaliste, lunettes de
soleil griffées et tube de Piz Buin à la main ; ou encore les
interprétations aussi approximatives qu’auditivement douloureuses de l’ouverture
du Tannhäuser à l’accordéon de chasse dès potron-minet par Günther et Gertrud,
les mètres-cube teutons… Ce serait peut-être un peu too much…
Ça va rouler, ça va
bouchonner, ça va rouspéter, ça va cartonner, ça va aller embrasser la vignette ;
bref, un samedi à ne surtout pas passer sur les routes… et encore moins sur les
plages… Quoique… Délivrée des serviettes douteuses des juillettistes, nos
plages respirent brièvement avant le déversement de nouvelles pelletées de
congés-payés qui exhiberont leur peau laiteuse, leur maillot deux pièces
rétréci au lavage, leurs varices et œil-de-perdrix assorti, leurs airbags
récemment siliconnés, leur paquet moulé dans un slip de bain qui coute un bras,
leur odeur de renfermé, de macéré, de « pas-lavé-depuis
trois-jours-parce-qu’on-allait-à-la-plage-et-que-la-mer-c’est-gratos » ;
bref, le bonheur olfactif et visuel !
C’est à peu près tout ce qu’il
nous reste, parce que le bonheur intellectuel… Ce n’est pas dans les pitreries
télévisées estivales, dans les nullités cinématographiques aoutiennes ni dans
les calamiteux romans de l’été qu’on ira le dégoter… Pas plus que dans les
futilités de l’actualité, qui tourne au ralenti en ces prémices de ouikènde…
Bon, on aura notre dose de
commedia dell’arte avec le Cavaliere, le DSK transalpin(e), définitivement
condamné à de la prison ferme, et qui accepte son sort, tout en vitupérant sur
les juges…Acta est fabula pour Silvio…
A défaut d’autre chose de
plus croustillant, on se consolera du plan quinquennal de programmation
militaire, discuté au dernier Conseil des Sinistres de ce jour… Réduction d’effectifs
et de matériel… Les militaires en mission ne pourront même plus enc… les
chèvres… Ils devront se rabattre sur leurs camarades… ça va créer des liens…
Ce qui n’arrangera pas les
liens franco-américains est le projet de loi que des élus du Congrès américains
souhaitent déposer pour autoriser les poursuites contre la SNCF pour son rôle
dans le transports de juifs vers les camps d’extermination durant la Seconde
Guerre Mondiale… On savait les bouffeurs de McDo procéduriers, mais à ce point…
Guère plus dans les
futilités du jour… C’est plat, c’est calme, ça ronronne… Et finalement, ça ne
fait pas de mal…
Ronronnerons-nous comme des
gros matous gavés de mou et comatant sur un coussin moelleux en évoquant les
anniversaires du jour ? Bah, le 2 août 1802, Napoléon est nommé Consul à
vie ; en 1934, Hitler devient Reichsführer et et va bénéficier de pouvoirs
dictatoriaux ; en 1969, Johnny Hallyday propose « Que je t’aime »,
une chanson torride évoquant Findus, puisqu’on y parle de cheval mort ; en
1970, la deuxième chaîne de l’ORTF propose la série western américaine « Le
Grand Chaparral » ; en 1980, attentat sanglant à la gare de Bologne
où une organisation terroriste italienne d'extrême droite fait exploser une
bombe, tuant 83 personnes ; et en 1992, Michel Berger part chanter avec
les anges dans son paradis blanc…
Et le 2 août 1979, le
nouveau billet de 100 francs est mis en circulation. Un billet un peu plus
petit que le précèdent sur lequel on peut voir le portrait du peintre Delacroix
devant le célèbre chef-d’œuvre « La Liberté guidant le Peuple ». Un billet que
l’on dit plus sûr que son prédécesseur grâce à une impression en léger relief,
perceptible au toucher. Ah… c’étaimieuavan, non ?
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