vendredi 20 décembre 2024

Brèves du 20 Décembre 2024

 Ah, chers amis, fidèles lecteurs, inconsciente et innocente audience avide de mes élucubrations chroniquières, comme j’aurais aimé vous interpréter une jolie berceuse pour vous accompagner vers la belle nuit de Noël où toutes les grosses cloches sonnent… Seulement… Ce n’est évidemment pas l’envie qui m’en manque, malgré une énergie proche de l’amibe anémiée qui me donne furieusement une appétence plus qu’exacerbée de vacances… Mais le contexte hexagonal actuel et le moral moyen du français du même nom ne donnent pas forcément envie de faire la fête, de rigoler, de festoyer, d’entonner des refrains joyeux…

Certes, je sais que les fêtes de fin d’année s’annoncent à grands renforts de pubs spécialisées, de rediffusions télévisées douteuses et de téléfilms mièvres, mais aussi avec leur cortège de cadeaux, de repas en famille ou solitaires, d’indigestions, de doigts atrocement martyrisés par le couteau à huîtres qui ripe sur le pernicieux mollusque bivalve, d’oncles bourrés comme un coing qui dansent la macarena à moitié à poil sur la table basse du salon avant de se casser la gueule comme des étrons frais sur une tante coincée qui n’en demandait pas tant, de cadeaux splendides coûtant une blinde et demie qui finiront dès le lendemain en achat immédiat sur ebay au dixième de leur prix, et de bougies senteur épices indiennes-sardine marinée de Reykjavik qui filent le feu au sapin pendant que les convives se torchent au Get 27 honteusement tassé…

Je sais que vous attendez avec une anxiété non feinte les quatre-vingt-huit bêtisiers de fin d’année où l’on vous rediffusera encore et encore, jusqu’à la nausée intégrale, Denise Fabre qui se dévisse le dentier face aux âneries de Garcimore, Nancy Reagan qui se prend une gamelle, et Gainsbourg qui invite carrément Whitney Houston à se faire rectifier le tuyau d’échappement…

Vous piaffiez d’impatience dans la tante… pardon, dans l’attente des sempiternels téléfilms de Noël, des éternelles rediffusions de la trilogie des Sissi et du guimauvesque Mayerling, et des films cuculapralinesques qu’on regarde en comatant, la bave aux lèvres et la boite de chocolats à la main, lové sous la couverture polaire alors que des flocons de neige s’accrochent mollement aux carreaux…

Eh bien non ! Le ravissement bêta de ces moments magiques, ce sentiment indéfinissable au moment de mettre le petit Jésus dans la crèche, au sens premier du terme, bien entendu, cette torpeur bienfaisante qui vous envahit en regardant la Messe de Minuit en mondovision depuis Saint Pierre de Rome, ça n’est pas pour tout de suite !

Tout d’abord parce que ce serait pêcher que de vous balancer tout ça dans la figure comme un gougnafier que je ne suis pas, enfin, j’espère, et ensuite parce que nous ne sommes que le 20 décembre…

Et là, je me permets de vous poser brutalement la question, puisque l’on se connaît suffisamment bien et que je sais au surplus que vous n’êtes plus de jeunes damoiseaux à peine déniaisés, ni des rosières ayant coiffé Sainte-Catherine sans avoir vu le loup dans la bergerie :

Est-ce que vous la sentez ?

Non, mais je veux dire, est-ce que vous la sentez bien ? En êtes-vous tout entièrement et profondément pénétrés ? L’avez-vous laissé entrer totalement en vous et cheminer jusqu’aux replis les plus intimes de votre anatomie secrète afin d’y répandre en cataractes dégoulinantes la substantifique moelle de son suc ultime ?

Evidemment, j’en connais qui en sont déjà à s’essuyer dans les rideaux en ayant lu ces quelques lignes qui siéent plus à Régine Desforges qu’à Jean Cau ; mais quitte à les ébranler (encore une fois) dans leurs convictions profondes, mes propos sont tout ce qu’il y a de plus pur et d’honnête !

Est-ce que vous la sentez, la délicieuse odeur de Noël ?

Humez-vous la fragrance parfumée des sapins de Noël croulant sous les guirlandes et les boules multicolores qui emplit les salons, des pains d’épices et des massepains qui n’attendent que le feu vert parental pour se faire avidement dévorer, des mets de choix qui vous rempliront la panse en faisant pétiller vos papilles d’un plaisir s’apparentant à l’orgasme alimentaire intégral ?

Reniflez-vous la senteur particulière de ces jours de fête, où l’air semble plus léger malgré les emmerdements, et où l’on est presque contraints de faire risette à cette empaffée du service comptabilité qui pue de la gueule à en décoller la moquette murale dans la pièce d’à-côté, juste parce que c’est la trêve des confiseurs ?

A moins d’être un Morgan Bourc’his ou un Pierre Frolla capables de se filer en apnée pour des périodes qui vont de quelques minutes à « punaise la vache c’est trop trop long ! », vous n’avez pu faire autrement que d’en prendre plein les poumons…

L’esprit de Noël est en train de nous tomber dessus, même si cette année encore, c’est un Père Noël à tendance inflationniste et meurtri par les exactions au Proche-Orient et en Ukraine qui viendra déposer les cadeaux dans les souliers… Enfin, si d’aventure il ne lui tombe pas un 49-3 de notre Premier Sinistre ! Foin des querelles intestines qui nous pourrissent le quotidien, fi des petits tracas journaliers qui nous mettent le ventre en capilotade et l’esprit en haut-fourneau sidérurgique !

Allez ! Pressez-vous prestement de vous hâter d’aller faire l’emplette des derniers présents à offrir à vos proches, des ultimes cadeaux qui feront bouillonner les récipiendaires et votre carte bleue… Les dits récipiendaires, d’un légitime bonheur, et votre carte bleue, d’un échauffement cramoisi qui tend vers l’évaporation définitive et occasionnera une bien légitime tachycardie à votre banquier…

Cadeau… ou pas cadeau ? Telle est la question cruciale à quelques pas du réveillon… Cadeau ou pas cadeau à votre tante Marthe qui vous empeste le salon à chaque visite avec ses robes chasubles antédiluviennes qui schlinguent la naphtaline ; à votre nièce hystérique qui hurle à la mort dès qu’on hausse les sourcils en signe de vague réprobation à propos de sa tenue qui s’apparente plus à la péripatétipute qu’à la pensionnaire du Couvent des Oiseaux ?

Cadeau ou pas cadeau, c’est la question que je me suis posé en compilant les quelques futilités de l’actualité récente, tant les protagonistes n’avaient pas à première vue la forme d’une boite enrubannée qu’on dépose content sous le sapin.

Cadeau ou pas cadeau, notre nouveau Premier Ministre ? Pour les humoristes, assurément, tant François Bayrou, surnommé le Cave de Pau, a de quoi prêter le flan à la critique. Bayrou(e) de secours, l’ultime recours de Manu contre le chaos, nous a déjà ébloui en se barrant à Pau pour assister au Conseil Municipal alors que la formation du Gouvernement prend du retard. Nul doute que les chansonniers vont se délecter dans les semaines qui viennent…

Cadeau ou pas cadeau, notre nouvelle Miss France ? Pas de la première fraîcheur, visiblement, et ne cadrant pas franchement avec les canons de la beauté ayant cours au Concours… C’est quand même curieux, justement l’année où les barrières d’âge sont abolies, on fait gagner la plus vieille des impétrantes… Y’a de ces coïncidences, tout de même…

Cadeau ou pas cadeau, Yseult et son dernier album ? Une plaie pour les amateurs de bonne musique, voire même de musique tout court, qui est au surplus en train de faire un carton. Un carton d’invendus, tant la dodue interprète massacre tout ce qui passe à portée de sa glotte, à un point tel qu’on viendrait presque à trouver un certain talent lyrique à Arielle Dombasle… Froissée par l’accueil très frisquet du public, Yseult a pris la mouche et nous a gratifié d’un « étouffez-vous » digne de sa distinction naturelle. Estimant que la France ne la mérite pas (ce en quoi elle a raison, on n’est jamais prêt à ce genre d’arme musicale de destruction massive), elle souhaite s’exporter aux Etats-Unis (comme si, après l’élection de Trump, les ricains étaient de carrure à supporter un nouveau fléau…). Bon débarras !

Cadeau ou pas cadeau, la scène et le logo du Concours Eurovision 2025 ? Certes, c’est imaginé par des suisses, et l’on ne s’attendait donc pas à un truc franchement jouasse et printanier. Mais entre le logo minable et la scène sombre et digne des meilleurs décors de Télé Tirana en 1960, on sent tout l’entrain helvète qui éclabousse… Oh, rassurez-vous, l’événement sera assurément très gay…

Cadeau ou pas cadeau, Nicolas Sarkozy ? Le nain à talonnettes amateur de chanteuses aphones est définitivement condamné à une peine de douze mois d’emprisonnement, à effectuer sous bracelet électronique. Ah évidemment, si à son âge, on n’avait pas un bracelet Rolex, on aurait pu dire qu’on avait raté sa vie…

Cadeau ou pas cadeau, enfin, Cyril Hanouna ? La pelle à merde du PAF a été visiblement ulcéré par la confirmation de la suppression de C8 courant 2025, à un point tel qu’il a organisé une manifestation de soutien à laquelle il ne s’est même pas rendu, manifestation qui a fait moins de participants qu’un concert de Cindy Sander, puisqu’une dizaine de clampins se sont massés devant le siège de la chaîne. Hanouna a reçu une OQTF définitive, une Obligation de Quitter la Télévision Française, obligation dont on ne peut que souhaiter qu’elle soit exécutée au plus vite…

Alors, ne chipotons plus ! Cadeaux pour toutes et tous, même si je sais que je ne suis pas un cadeau, et qu’il faut vivre d’espoir…

L’espoir fait vivre… Et l’espoir que je forme aujourd’hui, au moment de poser la plume du clavier pour quelques jours de repos, au terme d’une année mouvementée, c’est que le monde aille un peu moins mal, pendant quelque temps, que les hommes puissent vivre en bonne entente, que vous passiez de bonnes fêtes… et que je ne prenne pas trop de poids avec ces cochoncetés de chocolats !

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Guy-Louis, Amélie Mauresmo, Conchita Wurst, Josiane Saucisse, Pepita Sausage, Sandrine Rousseau, Jeanfi Jeanssens, ainsi que tout celles et ceux qui en feront la demande par papier timbré mauve moiré à douze euros soixante-quatorze la demi-page ; ainsi se terminent, en conclusion d’une année chargée en péripéties, en émotions et en cataclysmes d’actualité, ces chroniques en forme de brèves de presque pour l’année 2024.

J’espère que vous aurez pris autant de plaisir à les lire que j’en ai ressenti à les écrire… Le temps qui m’est imparti touchant à sa fin, Beaugrand touchant à sa nouille et Féraud touchant à la mienne, je vous souhaite tout bêtement de passer d’excellentes fêtes de fin d’année, remplies de bonheurs, de joies et de moments complices en famille, en couple, ou comme il vous plaira !

Je vous embrasse chaleureusement en remerciement de votre attention et de vos commentaires, et vous retrouve bientôt pour de nouvelles aventures…

A vous Cognacq Jay, à vous les studios !



jeudi 12 décembre 2024

Brèves du 12 Décembre 2024

Il est revenu le temps de la Cathédrale !

Loin de moi l’idée de vous imposer une énième reprise, auditivement douloureuse et d’une justesse rappelant dangereusement Stone dans l’intégrale de sa discographie, du « Temps des cathédrales », chanson à voix issue de la comédie musicale « Notre Dame de Paris », mais il m’est apparu impossible d’éluder le point d’orgue de l’actualité récente.

Notre Dame de Paris a été enfin rendue au culte, à l’issue d’une cérémonie retransmise en direct à la télévision , au cours de laquelle l’émotion l’a disputé au ridicule.

Emotion, parce qu’il était touchant de voir ce monument enfin renaître de ses cendres, dans tous les sens du terme, après un lustre de reconstructions et de rénovations qui nous ont livré une cathédrale nimbée d’un éclat nouveau, d’une force inédite et d’une splendeur renouvelée.

Le dramatique incendie de 2019 a permis de découvrir une cathédrale à nouveau dotée de tout son lustre originel, prête à repartir pour des siècles de dévotion, mais également des trésors architecturaux enfouis depuis des siècles. Que l’on soit religieux, incroyant ou autre, nous n’avons pu que nous émerveiller de la livrée retapée de la cathédrale de Paris.

Ridicule, car l’aréopage d’officiels venus saluer en grande pompe la renaissance spirituelle recelait quelques spécimens pas piqués des hannetons… Bon, on connaît le goût immodéré de Donald Trump pour la terracota teinte Casimir, mais le Président élu nous a offert un faciès à la limite du plot de chantier, couronné par une moumoute couleur chaumes biscotté du meilleur effet pour régler la mire. Si vous ajoutez à cela la présence de l’irremplaçable Elon Musk, avec sa tête de clown effrayant, nous n’étions pas loin du musée des horreurs.

Grâce aux caméras de France Télévisions, nous avons également pu admirer la splendide rénovation de nos Premières Dames. Carla Bruni-Sarkozy étrennait son quatre-vingt-quatorzième lifting, et il était presque miraculeux de ne pas apercevoir sa toison pubienne au niveau de ses amygdales. Quant à Brigitte, dotée de sa perruque en crin véritable lui engloutissant la moitié du visage façon Isabelle Adjani pour cacher les coutures, on la confondait tellement avec les gargouilles qu’on s’attendait à la voir cracher de la flotte tant il pleuvait sur Paris ce soir-là…

Autant vous dire qu’Anne Hidalgo, avec sa tenue de veuve corse, paraissait avoir cent douze ans, malgré le récent ravalement de façade ayant coûté une blinde, aux côtés de Rachida Dati, elle-aussi ripolinée de frais et arborant son fameux sourire à la Michel Sardou.

Outre le Prince William et le couple royal belge, venus pour se rincer la dalle lors du raout organisé par l’Elysée, il fallait aussi compter avec l’inamovible présence de Volodymyr Zelensky, apparemment pas lassé de se faire immanquablement papouiller par Macron, et toujours aussi élégant dans sa tenue informe de smicard fatigué.

Et comme il flottait comme vache qui pisse, on ne s’est pas étonné de la présence de Flamby, notre Flotte-Mec qui achève avec succès sa conversion en culbuto, tant on le confond désormais avec une boule de Noël. On a pu voir aussi quelques têtes couronnées à l’image des Grands Ducs de Luxembourg, ce qui a fait flaquer Stéphane Bern, qui en ersatz moderne de Zitrone, lisait consciencieusement ses fiches en emmerdant le monde.

Emotion encore, lors de l’hommage aux Sapeurs-Pompiers, longuement applaudis par l’assistance, avec raison.

Ridicule encore, mais sans doute exprimai-je là une opinion toute personnelle à la vue du nouveau mobilier liturgique de la Cathédrale, diablement moderne et somme toute pas franchement heureux dans ce cadre classique. Les fonds baptismaux, sorte d’œuf Kinder décapité, recueillent à mon goût la palme du bizarre.

Ridicule toujours avec les tenues du clergé, visiblement sponsorisées par Lidl, si ce n’est une réminiscence persistante de la gamme Vivelle de L’Oréal, avec ces quatre couleurs vives qu’on croirait issues d’un tableau de Mondrian. Avouez, chers quarantenaires, que vous avez cru voir le jeu Simon, hein !

Encore une pincée de ridicule, avec le concert qui a suivi la consécration, avec Clara Luciani, en pleine promo de son nouveau disque, à la pochette d’une gaieté folle puisqu’elle représente la chanteuse arborant une moue dantesque, à mi-chemin entre Christine Boutin assistant à la Gay Pride et un bébé Cadum fraîchement vermifugé, qui a massacré la Romance de Paris.

Certes, le ton avait été donné dès l’ouverture avec Garou et « Le temps des cathédrales » qu’il a réussi à faire sonner comme l’intégralité de son répertoire, un ramassis de borborygmes néandertaliens beuglé d’une voix éraillée par l’alcool fort et les clopes sans filtres.

Autant vous dire que Vianney et sa voix de pucelle à demi-dénaisée pour ânonner le joyeux « Hallelujah » de Leonard Cohen étaient presque audibles pour les téléspectateurs qui ne s’étaient pas encore défoncé les tympans avec le tisonnier chauffé à blanc…

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, on apprenait dès le lendemain la chute étonnamment rapide de Bachar El-Assad, le rigolard démocrate syrien, dont la dictature pluri-décennale s’est effondrée comme un château de cartes en quelques jours.

Cette chute est d’autant plus étonnante que son système hyper-répressif semblait indéboulonnable. Comme quoi, les colosses aux pieds d’argile peuvent vaciller au moindre vent de révolte.

L’incertitude est de mise désormais, d’autant que le nouvel homme fort, Mohammed al-Joulani, n’est pas présenté comme un démocrate à tout crin. Le remède sera-t-il pire que le mal ? L’avenir saura nous le dire, hélas…

Quant à Bachar, tel un Louis XVI à la petite semaine, il s’est réfugié en Russie, au grand plaisir de Poutine, pas forcément ravi de se récupérer un cadeau aussi encombrant… Au moins Sarkozy aura-t-il feu vert pour aller visiter le dictateur déchu, lui qui l’avait reçu en grandes pompes durant son mandat présidentiel…

Et en France, me direz-vous ? La routine ! Macron consulte, Olivier Faure s’use les fonds de culottes sur les sièges des radios et télévisions à servir sa soupe tiède avec sa conviction légendaire de bulot cuit, Manuel Bompard vitupère que « plus Olivier Faure parle, moins on le comprend » (ce qui est compréhensible, vu son QI quasi négatif), et on n’a toujours pas de nouveau Premier Ministre !

D’accord, Manu a claironné qu’il allait nommer le locataire de Matignon « sous quarante-huit heures », sauf qu’il n’a pas précisé à partir de quand devaient s’écouler les fameuses deux mille huit cent quatre-vingt minutes… Le coquinou !

Heureusement, pour nous faire patienter, nous pourrons suivre samedi soir prochain l’élection de Miss France, inamovible pensum télévisé du mois de décembre.

Ah oui, je vous entends déjà déplorer l’absence d’Alain Delon, la présence de Jean-Pierre Foucault et de son ventilo poussé à plein volume, et le défilé interminable de gourdasses en maillot qui débitent leur laïus « la guerre c’est mal, la paix c’est bien, et la misère c’est pas acceptable » pour élire des dindes particulièrement fades… Le seul intérêt de cette émission, outre le fait de pouvoir téléphoner vers des numéros surtaxés qui feront exploser votre facture le mois prochain, est de voir habillées toutes celles qui poseront dans cinq ans nues dans Entrevue…

Encore que cette année, l’intelligence artificielle aurait déjà prédit le résultat. Ben voyons ! A n’en pas douter, la quatre-vingt-quinzième Miss France sera une femme, au brushing surlaqué, quillée sur des talons hauts et vêtue d’une robe la faisant ressembler à une meringue géante. Tu parles d’un scoop !

Et n’oubliez pas que le 12 décembre 1962, la RTF proposait pour la première fois à l’antenne une émission enfantine imaginée par Claude Laydu « Bonne nuit les Petits »… La grosse voix chaleureuse de Nounours les accompagnera au lit pendant les fêtes de fin d’année, puis à partir du début de 1963, les bercera chaque soir… Avec Nicolas, Pimprenelle, et Ulysse, le Marchand de sable, Nounours s’imprimera dans la mémoire collective avec une belle couleur sucrée de nostalgie enfantine fixée à jamais par l’inaltérable vernis du cétémieuavan…



jeudi 5 décembre 2024

Brèves du 05 Décembre 2024

 « Celui qui disait qu’on n’avait plus aujourd’hui de grands comiques,
« N’a jamais vu Poniatowski dans un nouveau sketch politique
« C’est à mourir, mourir de rire
« Quand on les voit à la télé
« Avec eux, on peut bien le dire,
« On ne voit pas le temps passer… »

On pourra gloser pendant des heures, peser le pour, le contre et le reste, soupeser la thèse, l’antithèse, la réciproque et son corollaire, défourailler sur le passif et l’actif, dégoiser sur l’apparente légèreté lourdasse des paroles qui ne collent qu’imparfaitement à la mélodie originale… Force est de reconnaître que Thierry Le Luron avait parfois, dans ses pastiches, des instincts visionnaires, ou à tout le moins parfaitement prémonitoires…

A l’occasion de l’imitation du moustachu d’Antraygues, l’échantillon d’artiste que Chazot, pour faire un mot chez Castel, surnommait La Luronne, remarquait sur le mode aigre-doux que bien souvent, nos politocards étaient des rigolos rigoureusement fumistes s’apparentant à des branquignols intégraux.

Que l’on se rassure tout de suite, la classe politique actuelle n’a pas évolué d’un iota sur ce point depuis les temps héroïques où Le Luron faisait fureur ! De Mélenchon à Marine en passant par le tambourineur de vieilles cocottes encroûtées, il n’en est pas un qui ne soit pas doué de capacités comiques insoupçonnées, propres à nous faire humidifier nos sous-vêtements en moins de temps qu’il n’en faut à Ribéry pour tirer aux putes…

Enfoncés, les comiques traditionnels, ridiculisés les amuseurs publics, atomisés les chansonniers qui ont fait un temps gondoler les foules, nos parents et nos grands-parents… Les Frères Ennemis, Raymond Devos, Jean Rigaux, Anne-Marie Carrière… A dégager ! Au rencard, les Jacques Mailhot, Jean Amadou et autre Bernard Mabille ! Face à nos politocards, ils font définitivement figure de croque-morts dépressifs en panne d’inspiration hilarante…

Vous m’avez l’air particulièrement dubitatifs, ce qui n’est en aucun cas une zigounette à perruque… Souhaitez-vous que j’illustrasse incontinent mes propos affirmatifs de quelques exemples concrets piochés au petit bonheur la chance dans les futilités récentes de notre pesante actualité ? Soit !

Et je vous dirais tout de go que chaque époque a les De Gaulle qu’elle mérite. Il ne vous aura pas échappé, grâce au battage médiatique dont on nous rebat les oreilles depuis quelques jours, que la seule motion de censure adoptée sous la Cinquième République le fut en octobre 1962, entraînant la chute du Gouvernement Pompidou. Lequel Pompidou resta finalement en poste jusqu’en 1968, les gaullistes ayant largement remporté les législatives anticipées et le Général ayant renommé Pompon Premier Ministre.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron joue les Mongénéral à la petite semaine, avec sa dissolution foireuse et ses atermoiements interminables pour nommer Michel Barnier, qui aura au moins comme titre de gloire d’avoir été le plus bref Premier Ministre avec quatre-vingt-dix jours en poste.

Et maintenant ? Maintenant que la motion de censure a été largement votée, Macron va nous jouer un grand sketch politique dont vous aurez la primeur ce jeudi soir.

Et avant lui, nous avons déjà eu le défilé des comiques, venus nous servir devant les micros leurs fariboles désopilantes.

Mathilde Panot, visiblement ravie d’avoir évité le grand sacrifice de dindes de Thanksgiving, a ouvert tout grand son inextinguible robinet à conneries en appelant avec un aplomb désarmant la démission du Président, en ce jour historique, selon ses propres termes. C’est qu’elle se verrait déjà à Matignon, prête à égaler le nombre de bourdes énumérées par Si-Bête N’Diaye ! Ce serait à n’en pas douter un atout de poids, dans tous les sens du terme…

N’hésitant pas un instant à verser dans l’autoritarisme primaire, la grosse huileuse prévient qu’elle censurera tout gouvernement dont le premier ministre ne serait pas LFI… C’est beau, tout de même, l’ouverture d’esprit…

Lui emboîtant le pas, Jean-Philippe Tanguy n’a pas attendu pour savonner la planche élyséenne en affirmant que le RN était prêt à une présidentielle anticipée. Tu m’étonnes ! Quand on sait que Marine risque fort une inéligibilité dans les mois qui viennent, ils sont prêts à tout pour hâter les choses afin que la fille de Neunœil de Montretout ait ses chances dans les urnes…

Quant à l’hydrocéphale de LFI, il confesse que la chute de la Maison Barnier est une forme de soulagement et de joie. Encore un qui s’imagine à Matignon sous les ordres de Mélenchon… Arrêtez, par pitié, je me marre tellement que j’ai le rimmel qui fout le camp !

Toujours aussi hilarant, Mélenchon, dans son grand numéro de conducator interstellaire, assène que même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans. Ah, il a la rancune tenace, le Chon ! Il se voit encore et toujours perruqué de frais et s’installant à Versailles sous le nom de Jean-Luc 1er ! Mis à part une cellule capitonnée à Saint-Anne, je ne vois pas ce qu’on pourrait bien lui offrir…

Pour le gardien du cimetière des éléphants socialistes, pas de déclarations fracassantes ni de fanfaronnades hilares. Toujours aussi yéyé qu’un pot de yaourt tiède, Olivier Faure préfère le comique morose, et souhaite que le Président entende enfin les français, en acceptant l’idée d’un Premier Ministre de gauche. Poilant, n’est-il pas ? Il aurait eu un verre de beaujolais dans le pif qu’il aurait presque cherché à décongeler Lucie Castets…

Pour ce qui est de la nomination du nouveau locataire de Matignon, préparez-vous à vous taper sur les cuisses. Manu va s’adresser aux français demain, visiblement pour donner le nom de l’heureux élu. En effet, notre Président jupitérien a affirmé pouvoir nommer quelqu’un dans les vingt-quatre heures. Il serait limite éjaculateur politique précoce, notre Manu… Faudra demander à Brigitte s’il balance l’eau bénite à peine le mignardage de frisée effectué…

Là encore, on va se marrer velu, car les candidats au siège éjectable matignonnesque ne se bousculent visiblement pas au portillon. Si c’est pour faire ses cartons à peine déballés, non, merci bien !

Nul doute que le bal des prétendants a déjà commencé à l’Elysée, à grand renfort de dos courbés et de cirage de pompes triple épaisseur. Le nom de François Baroin est avancé, mais se retrouver avec un Harry Potter vieux aux commandes ne réjouit guère. Pas plus que Sébastien Lecornu, Ministre démissionnaire des Armées, aussi charismatique qu’un calmar lobotomisé de frais, ou que Bruno Retailleau, Ministre démissionnaire de l’Intérieur, avec qui Matignon prendrait des allures de Kommandantur, en plus strict.

Alors qui ? Puisqu’on barbote dans la plaisanterie la plus totale entre ceux qui redoutent le chaos intégral et ceux qui se trempent le slip en espérant voir les maroquins ministériels s’offrir à eux, autant frapper un grand coup et créer un électrochoc en nommant un vrai comique, qui ne recule devant aucune compromission pour faire marrer les foules et s’esclaffer la valetaille.

Et là, un nom, un seul, me saute au visage comme une faciale crémeuse dans un film de boules : Patrick Balkany !

Il serait parfait pour le job, le Thénardier du 9-3 qui s’évertue toujours à croire que Levallois-Paierait… Portant beau, roublard comme on n’en fait plus, toujours prêt à un coup fumant avec un sourire de VRP de province, Patoune est « ze » recours pour sauver la fin du mandat macronien !

Certes, on se ferait toujours enfler dans les grandes largeurs, mais au moins, ce serait fait avec bonhomie et un indéniable sens du spectacle. Et imaginez l’inauguration de Notre-Dame de Paris, avec, bien alignés en rang d’oignon, Manu et Patrick Balkany, flanqués de Brigitte et Isabelle Balkany, dont on se demanderait laquelle des deux joue la réincarnation de Quasimodo, en plus moche… Ça ne serait plus la Cathédrale de Paris, encore moins la crèche de Noël mais un vrai remake de la Cour des Miracles !

Balkany à Matignon, c’est la poilade intégrale assurée, le détrempage de moulebite continu 24/7, la fin de nos soucis bassement quotidiens et routiniers !

Qu’importe les hausses d’impôts, le rabotage des retraites, l’augmentation exponentielle de l’électricité et des denrées alimentaires, la grogne des agriculteurs et les grèves de la SNCF ! Patoune sera à Matignon, et on se marrera !

Si on ne se marrait que modérément avec Barnier, un peu comme aux spectacles de Franck Dubosc et de Gad Elmaleh, on devrait au contraire s’humidifier intensément les strings avec son successeur, surtout si c’est l’inénarrable Balkany…

Entre deux hoquets de rire mal contrôlés, j’ai tout de même une pensée attristée pour l’équipe gouvernementale météorique de Michel Barnier. A peine installés, les ministres doivent remballer fissa leurs affaires. Et dire qu’ils n’auront même pas eu le temps de faire la une des magazines. Quel manque à gagner pour Paris Match !

Seule exception notable, le Ministre de la Fonction Publique, Guillaume Kasbarian, qui a eu le temps de se répandre dans les colonnes de Gala pour présenter son compagnon. Entre photos des deux tourtereaux répandus en chaussettes sur le canapé et déclarations d’amour dégoulinantes de mièvrerie sirupeuse, le bouchon joufflu et moustachu a rudement bien calculé son coup ! Encore un bien introduit dans le milieu, semble-t-il…

Vous l’aurez compris, avec la marrade généralisée de la motion de censure, l’actualité nous offre peu de scoops ébouriffants. Tout au plus aura-t-on appris que Cyril Féraud reviendra comme candidat à Slam durant les fêtes de fin d’année, histoire de voir si la taule est correctement tenue (visiblement à bout de bras) par Théo Curin. C’est qu’on le soupçonnerait de vouloir récupérer sa place, le blondinet…

Le Luron vous le chantait, on n’a décidément plus de grands comiques… Prenez le cas de Bernard Haller, né le 5 décembre 1933 en Suisse, et mort à Genève le 24 avril 2009, adepte d’un rire à la fois simple et sophistiqué. Il avait souhaité dans un de ses sketchs que l'on annonce son décès ainsi : « Mort d'Haller : merde alors ! ». A mourir de rire…



mardi 26 novembre 2024

Brèves du 26 novembre 2024

Au train où vont les choses ces dernières semaines, je ne sais vraiment pas ce qui me retient de vous dégobiller dans les étagères à mégots un « cétémieuavan » pas piqué des hannetons !

Et je suis quasiment certain que même les plus progressistes d’entre-vous (eh oui, j’en connais, j’en ai parmi mes gens…) ne seraient pas loin de me donner raison. C’est vous dire à quel point le monde marche sur la tête…

Il n’est quasiment plus possible d’ouvrir un journal, d’allumer la télé ou d’éclairer la radio sans qu’un tombereau de nouvelles toutes plus anxiogènes les unes que les autres n’atterrissent séance tenante sur votre paletot.

Tout va mal, et encore, j’enjolive !

Aux Etats-Unis, les effets de la réélection de Donald Trump se font déjà sentir, puisque Stephen King a vu son compte X définitivement suspendu après avoir décerné à plusieurs reprises à Elon Musk le titre de « première dame ». Quel mal y a-t-il à cela ? En France aussi, on a une première dame qui se rase tous les matins…

De ce côté-ci de l’Atlantique, ça ne va guère mieux, puisqu’il a été requis, entre autres joyeusetés, cinq ans d’inéligibilité contre Marine Le Pen, autant dire que ça flingue définitivement ses espérances élyséennes en 2027. Elle a de quoi être ronchon, Marinette, elle qui se voyait déjà sous les ors de la République…

Autant vous dire que Jordan Bardella ne débande pas depuis cette annonce. Non seulement son bouquin caracole en tête des ventes (les français ont toujours été férus de science-fiction), mais en plus, ses visées électorales se matérialisent d’une manière inespérée !

Ah, il va remettre de l’ordre dans la classe politique, Jordan, une fois porté aux plus hautes responsabilités ! Mains propres, tête haute, le casque à pointe bien vissé sur le ciboulot, en un claquement de bottes, il va nettoyer tout ça, et on ne verra bientôt plus ce qui vient de se passer à Montpellier.

Figurez-vous que la mairie héraultaise, aux mains des écologistes, a été perquisitionnée, sur fond de détournement de fonds et d’emplois douteux : près de trois cent agents municipaux seraient sans affectation. Quand on connaît l’efficacité de l’Administration Française, ça n’interpelle guère. Et pourtant, Anne Hidalgo serre tellement les fesses qu’un lui filerait un grain de millet entre les miches, on aurait notre huile pour l’hiver…

Tout va mal dans la classe politique, à un point tel que Joachim Son-Forget, ex-dépité socialiste abonné aux faits divers, a annoncé avoir fait une transition de genre, et se fait désormais appeler Eva, et parade emperlouzé et maquillé à la truelle devant les journalistes en mal de sensations. C’est pas pour autant qu’il va gagner en popularité, pépère…

Tout va mal, puisque Pierre Palmade vient de se prendre cinq ans de prison, dont deux fermes, pour avoir franchi la ligne blanche et causé un grave accident de la route. Visiblement son plus mauvais sketch… Rassurez-vous, avant d’être incarcéré, il a prévu un week-end dans les Alpes, où on lui annoncé beaucoup de poudreuse…

Puisqu’on parle de poudreuse, un mot sur la vague de froid qui s’est abattue la semaine dernière sur la France, et qui a causé bien des désagréments aux usagers franciliens, puisqu’il a neigé à Paris.

Bon, rien d’exceptionnel, bien entendu, pas de quoi bloquer l’activité du pays, mais si vous avez écouté BFMTV, on pouvait presque penser que l’Arc de Triomphe était enseveli sous la neige et que le chaos était aux portes de la capitale.

C’est quand même marrant avec la DDE… A la moindre chute de neige supérieure à un centimètre d’épaisseur, ils font automatiquement montre de leur incurie légendaire en s’apercevant, tout ébaubis, qu’il neige aussi sur la route… Et que leurs saleuses sont immanquablement bloquées par manque de pneus-neige…

Ce brusque assaut hivernal rappelle également que les fêtes de fin d’années sont proches, et que Mariah Carey est en phase de décongélation pour nous casser les tympans avec son hymne de Noël beuglé à la façon des meilleures sirènes d’alerte… On a beau dire mais avec Tino Rossi et son inextinguible « Petit Papa Noël », on ne risquait pas un déchirement du tympan à chaque audition…

On s’en était déjà rendu compte grâce à la nuée de téléfilms de Noël qui peuplent les programmes de télévision, téléfilms dont les scénarii placent les pires nanars de Max Pécas au niveau des légendes du cinéma français. Le seul avantage avec ces nullités abyssales, c’est qu’il n’y a pas que la dinde qui se fait fourrer à la fin…

Si l’art cinématographique se voit réduit au niveau triple zéro, l’art moderne n’est guère mieux loti en ce moment. On a en effet adjugé récemment à plus de sept millions d’euros une œuvre d’art consistant en une banane scotchée à un mur. Et dire qu’on a vitupéré en son temps sur l’urinoir de Marcel Duchamp…

D’accord, l’approche du Black Friday (ou Vendredi racisé, dans sa version LFI) pousse vouloir vendre tout, n’importe quoi et son contraire, à des prix généralement plus élevés qu’à l’habitude, mais ça n’excuse pas tout ! Demain, il y a fort à parier que les critiques d’art vont se pâmer devant une pomme punaisée sur du papier carbone, ou une merde molle mal emballée dans du papier-cul…

Cétémieuavan, y’a pas à discuter ! Tous les monstres sacrés de la chanson française disparaissent à tire d’aile, à l’instar de Charles Dumont, qui est parti susurrer à l’oreille d’Edith Piaf à l’âge de 95 ans. Icône des chansons d’amour mielleuses, « Ta cigarette après l’amour » donnant incontinent des envies d’abstinence sexuelle et tabagique, Charles Dumont fut toutefois un parolier de talent qui donna « Non je ne regrette rien » à la môme.

Le seul problème est qu’il a persisté à chanter lui-même nombre de ses compositions, déjà poussiéreuses à l’époque, avec une énergie qui aurait fait passer Moustaki les mauvais jours pour un exalté sous perfusion d’arabica.

Notre enfance dorée s’envole également, avec le décès de Bernadette Desprès. Son nom ne vous évoque peut-être rien, mais vous avez certainement dévoré dans les J’aime Lire de votre enfance les aventures de ses personnages-phare, Tom-Tom et Nana Dubouchon. La chouquette royale aura un drôle de goût, désormais…

Un départ encore avec la mort d’André Lajoinie, 94 ans bien tassés, qui avait dirigé le Parti Communiste, et avait été candidat à la Présidentielle de 1988, à une époque où le PCF récoltait encore des voix. Nettement moins charismatique que Georges Marchais, André Lajoinie, avec son éternel air de fatigué chronique, provoquait la sympathie. Mais que vont devenir les cachous du même nom ?

Du côté des concours de beauté, ça ne va pas non plus ! Imaginez-vous que Miss Univers 2024 est une femme blonde, bien roulée, mais sans barbe ni pénis. Sandrine Rousseau est à deux doigts de tweeter sur le retour du fascisme, mais on lui enlève son portable, à Saint Anne…

Tiens, puisqu’on parle des folles, un mot sur le Melodifestivalen 2025, la sélection nationale suédoise pour l’Eurovision, dont on connaît désormais les candidats. Beaucoup d’inconnus, mais un quarteron de revenants qui ont envie de tâter à nouveau de la grande gay pride musicale paneuropéenne : John Lundvik, candidat en 2019, Mans Zelmerlow, gagnant en 2015 et qui espère bien remettre le couvert, et Arvingarna, présents au Concours 1993 et qui font office de vétérans de l’étape.

Il faut également compter avec le retour d’Andreas Lundstedt, ancien membre (sans sous-entendu cochon, quoiqueue…) d’Alcazar et multirécidiviste du Melodifestivalen, avec son nouveau lifting…

Mais la surprise vient de la participation au grand raout suédois de Victoria Silvestedt, la plante verte qui tournait les lettres dans la Roue de la Fortune, et qui n’a plus rien fait nulle part depuis plus de dix ans. Forte d’un premier disque en 2002 qui fit un carton (d’invendus), et d’une plastique à peine moins synthétique que Jocelyne Wildenstein, elle tentera de survivre aux demi-finales, toujours très relevées.

Finalement, il n’y a guère que la religion qui ne change pas. Le pape reprend son bâton de pèlerin et vient d’annoncer qu’il se rendrait en Corse au mois de décembre. Après avoir superbement snobé l’inauguration de Notre Dame de Paris, qui visiblement manquait d’enfants de chœur, affriolants comme tout dans leurs aubes blanches.

Evidemment, Macron s’est invité à la visite papale, histoire d’aérer Brigitte qui ne déparera pas parmi les veuves corses… Il lui chantera certainement quelques couplets de Mama Corsica, que Patrick Fiori avait défendu à l’Eurovision en 1993. J’imagine la trombine du souverain pontife en entendant « Mama Corsica, il paraît même que le Bon Dieu, il en était fou amoureux, en la dessinant de ses doigts »… Généralement, au Vatican, c’est pas les doigts qu’on met dans les voies du Seigneur…

Et c'est le 26 novembre 1965 que les français lancent leur premier satellite, nommé dans un premier temps Zébulon, mais prudemment renommé Astérix... Il effectuera 1.400 révolutions, jusqu'en août 1968... A-t-il vu des romains dans la lune ?
 


 

vendredi 8 novembre 2024

Brèves du 08 Novembre 2024


 Vous reprendrez bien un peu de Connard à l’orange ?

Gourmets comme je vous connais, et depuis le temps que je vous pratique, je ne doute pas un seul instant que vous allez vous en resservir une bonne portion, plâtrée fort peu digeste à déguster évidemment sans modération durant les quatre années qui viennent…

Loin de moi la tentation de verser incontinent et de manière immodérée dans une certaine forme de doxa gaucho wokiste bien-pensante, vous n’ignorez pas que j’ai, punaisée à la tête de mon lit, l’i-conne de Sainte Sandrine Rousseau de la Déconstruction Patriarcale, histoire de me rappeler quotidiennement l’infini de la connerie humaine, mais force est de constater que la réélection de Donald Trump au Bureau Ovale va donner du grain à moudre dans les prochaines années.

Certes, à l’instar de 2016, l’élection du Connard laqué pour un nouveau tour de piste a sidéré les journalistes et les chaînes d’info continue. Ils s’astiquaient tellement le manche à l’idée d’avoir une femme à la tête des Etats-Unis que le tour de force de Donald Trump a déjoué leurs plans. Autant vous dire que les éditions spéciales ont fissa tourné à la veillée funèbre…

Au pays de l’Oncle Sam, tout est question de couleur. Alors qu’ils avaient élu Barack Obama dans un fauteuil, les bouffeurs de hamburgers se sont montrés étrangement pusillanimes au moment d’élire un femme, qui plus est de couleur. Au marron de Kamala Harris, qui il faut bien le reconnaître à fait ce qu’elle a pu pour mener campagne en quelques mois après la défection du cacochyme Joe Biden (qui paraît-il à félicité Kennedy pour sa brillante élection), ils ont préféré l’orange du Fukushima capillaire de Donald. De goûts et des couleurs…

Encore que cette teinte plot de chantier de la DDE ait récemment viré au jaune pisse. Ce qui tombe plutôt bien, puisqu’il est de notoriété publique que Donald Trump a été terminé à la pisse, vu ses exploits ininterrompus depuis 2016… Et depuis qu’il a échappé à ce mystérieux attentat, il en est presque rendu à vouloir marcher sur l’eau et multiplier les pancakes chez Mac Donald’s…

Cette élection fait évidemment craindre pour les relations internationales que les United States vont entretenir à l’avenir, surtout si Donald se met en tête de copiner avec le démocrate russe ou l’hilarant président nord-coréen.

Mais il l’a promis. Il va arrêter la guerre en Ukraine en quinze jours, et règlera le problème israélo-palestinien en deux coups de cuillère à pot… C’est beau, la confiance en soi…

Evidemment, notre Président jupitérien a été parmi les premiers à féliciter Donald Trump, à croire que celui-ci a un solide dossier concernant Macron et la bite à Brigitte, tant le locataire de l’Elysée semble avoir le doigt sur la couture du pantalon quand il s’agit de génuflexionner devant l’imbuvable amerloc.

Souhaitons juste que le Trump version 2 soit un tantinet moins farfelu que la version d’origine, sinon nous risquons juste d’avoir des sueurs froides à répétition pendant quatre ans…

Les élections américaines, c’est bien joli, c’est même superbe pour paraphraser impunément Pierre Desproges, mais on en oublierait presque notre actualité bien française, qui n’est pas, loin s’en faut, à l’arrêt.

On sentait bien nos politocards au ralenti ces derniers temps, vue que l’élection américaine focalisait toutes les attentions. On n’allait pas risquer de passer inaperçu si l’on balançait une ânerie… Inutile de forcer son talent si c’est pour faire un demi-entrefilet en quatrième de couverture d’une feuille de chou locale, un bandeau truffé de fautes d’orthographe rédigé à la va-vite par un stagiaire mononeuronal de BFMTV, ou une brève de vingt secondes lue avec la conviction d’un calamar lobotomisé agonisant en fin de journal de la nuit sur France Inter…

C’était sans compter avec Sandrine Rousseau, toujours prompte à ouvrir largement son inextinguible robinet à conneries. Flanquée de son féminisme à géométrie politique variable, la dépitée de Paris s’est fendue d’un tweet inepte, suite à l’affaire de cette étudiante iranienne dévêtue en signe de protestation contre l’obligation de porter le voile.

Voulant exalter le libre-arbitre des femmes, Sardine Ruisseau a pondu que « Notre corps, et tout ce que l'on met - ou pas - pour le vêtir, nous appartient », mettant sur le même plan les iraniennes et les femmes souhaitant porter le voile en France. Evidemment, l’écoféministe à la petite semaine a récolté une volée de bois vert, et notamment de la part de Marjane Satrapi, qui a estimé que « Tout le monde a le droit d'être con, mais dans ce cas il vaut mieux se taire ». Sandrine Rousseau a fini de parler, alors…

Décidément, la gauche, ou ce qu’il en reste, ne cesse de nous ébaubir. En effet, en Guyane, le petit neveu de Christiane Taubira a été interpellé en possession de près de dix kilos de cocaïne. Ça la fout légèrement mal pour l’ancienne garde des sceaux… Mais bon, être de la famille de la tata des tatas, ça vous octroie des circonstances atténuantes…

Elu LFI, Andy Kerbrat a été quant à lui interpellé en pleine transaction de stupéfiants, le jour même où il signait une pétition contre le chemsex, visiblement lancée par Pierre Palmade. Le plus croquignolet dans l’histoire est que l’élu aurait acheté des stupéfiants pour se rendre à l'une de ces soirées mêlant sexe et prise de drogues de synthèse. Faut le comprendre, le pauvre chéri… Quand on se tartine la binette de Manuel Bompard à longueur de journée, faut être drogué pour espérer s’envoyer en l’air proprement.

Puisqu’on parle de cochoncetés intraslipesques, il me faut vous parler de l’enquête ouverte pour harcèlement sexuel visant Slimane, candidat français à l’Eurovision 2024, qui aurait lourdement dragué un technicien de sa tournée en vue d’obtenir une manipulation bucco-manuelle de sa merguez à purée. Encore un qui pensait que les techniciens ne servaient qu’à dérouler du câble…

Le contexte économique n’est guère plus brillant, puisque Auchan et Michelin viennent d’annoncer des plans sociaux qui vont certainement donner lieu à des manifestations bien sympathiques dans les semaines qui viennent… Si même Bibendum se dégonfle face au maintien de l’emploi, c’est sans doute pour appliquer son slogan historique : « Nunc est bibendum », c’est maintenant qu’il faut boire. La pilule est visiblement amère à avaler.

Autre pilule qui nécessitera beaucoup de sucre pour l’aider à couler, celle du procès du RN, et la menace d’inéligibilité qui plane sur Marine Le Pen. Cette dernière semble s’en soucier comme d’une guigne, puisque, forte du précédent de Donald Trump, criblé de procédures judiciaires et pourtant largement élu, elle a déclaré qu’elle était candidate à la Présidentielle de 2027. Ce qui, entre parenthèses, a dû ravir Jordan Bardella, qui se voit déjà dans les meubles de Macron.

Pauvre Jordan, déjà que la SNCF a refusé sa campagne publicitaire pour son bouquin… Elle a visiblement eu peur qu’avec de telles affiches dans les gares, les trains n’arrivent à l’heure ; ce qui serait assurément la fin des haricots avec un Q majuscule…

Avec tout le barnum autour de la présidentielle américaine, on a carrément oublié de saluer la mémoire des morts célèbres récents. On a en effet fait fort peu de cas du décès de la résistante française Madeleine Riffaud, partie vers d’autres cieux plus cléments à l’âge respectable de cent ans. Ah ça, évidemment, ça ne fait plus recette, les hommes et les femmes qui ont risqué leur vie pour sauver celle des autres…

La mort de Quincy Jones, génial arrangeur et producteur américain, à l’âge de 91 ans n’a pas suscité plus d’émoi que ça. Il était pourtant le producteur du mythique album de Michael Jackson « Thriller », qui reste à ce jour le plus vendu de l’histoire du disque avec plus de 60 millions d’exemplaires vendus. Pour sa part, Pascal Obispo pète la forme, merci pour lui…

Et le 8 novembre 1979, s’éteignait Yvonne de Gaulle, veuve du Général, affectueusement surnommé par les Français Tante Yvonne. Délicieusement rétro, carrément rigide dans ses convictions et dotée d’une vision des choses pas spécialement panoramique puisqu’elle tenait à écarter de l’Elysée les divorcés et les adultères, elle fut pourtant le bâton de pèlerin du Grand Charles, avec une discrétion telle qu’il n’existe aucun enregistrement public connu de sa voix… En voilà une qu’on ne se risquerait pas à traiter de conne façon Sandrine Rousseau…. Oh purée, que non !



mardi 29 octobre 2024

Brèves du 29 Octobre 2024

 Guitare en mains, moumoutte pure acrylique laquée au Kärcher, pantalon moulebite en tergal luisant gris souris avec sous-pull en Dralon orange assorti, il est là, devant le micro à pied, fixant la caméra de ce regard délavé et tombant de cocker triste, prêt à nous crucifier d’un récital de trois heures trente au cours duquel on verra à intervalle régulier en arrière-plan les ambulanciers débarrasser sur des brancards les spectateurs inanimés, le créateur de « L’eau vive », des interminables émissions télévisées « Bienvenue » où l’on fumait comme des sapeurs et on ne buvait que rarement de la Volvic, de la chanson luxembourgeoise au Concours Eurovision 1977 et de la plus célèbre paire de lèvres botoxées à mort (Emmanuelle « Canard wc » Béart pour ceux qui aiment à se souvenir d’elle pour se faire peur), s’apprête à l’ouvrir…

Qui ne se souvient de ces souvenirs télévisés douloureux, immanquables ingrédients des soirées de réveillons qui vous poussaient à éteindre le poste, et à l’annonce desquels grand-mère se défonçait les tympans à grands coups de tisonnier, le chien sautait par la fenêtre avec un hurlement de douleur et le papier-peint à motifs floraux se décollait de lui-même…

Et devant les caméras noir et blanc de la première chaîne de l’ORTF, notre Guy Béart national égrenait avec la régularité d’une pendulette en marbre rose quelque peu ébréchée et pas mal sonnée les titres-phares de son répertoire, nous amenant sûrement à des envies de suicide au gaz grâce au four de la cuisinière électrique et à la somnolence totale passées les 23h30…

Si l’on avait eu la chance d’avoir Christophe Maé comme dinde de réveillon de Noël, l’intégrale de ses succès aurait été heureusement plus succincte, et l’on aurait pu aller pioncer dès 21h15…

Alors qu’avec l’inextinguible troubadour à la voix faussée, on se tartinait des chansons à rallonge pendant des heures, prenant soudain conscience de ce que pouvait être l’éternité… Ah, on s’en souviendra du « Grand Chambardement », du « Chahut bahut », du « Tournez rotatives », du « Demain, je recommence »…

Demain, je recommence… un joli titre, qui s’applique si bien à l’actualité du jour, tant les titres des torche-culs, feuilles de chou, journaux honnêtes et quotidiens qui font bien au café à côté de son déca et de son e-clope, nous servent du réchauffé…

Vu les températures qui fraîchissent (il était temps, fin octobre avec des velléités de manches courtes, c’est pas franchement logique), on aurait bien besoin de se réchauffer…

Mais si c’est pour se fader les sempiternels poncifs dont nos journaux regorgent à en vomir de lassitude, non, merci bien !

Ras la casquette de se tartiner les énièmes développements sanglants et anxiogènes de la guerre ouverte au Proche-Orient, renchéris quotidiennement des déclarations belliqueuses des impétrants, dont on se demande désormais s’ils n’ont pas intégralement pété les câbles et qu’ils ne vont pas nous déclencher un conflit mondial dans les plus brefs délais…

Par-dessus le brushing des pas-de-deux gouvernementaux sur la discussion interminable autant qu’houleuse du budget 2025 dont les chaînes infos nous abreuvent jusqu’à nous en beurrer la raie comme un kouign-amann trop gras…

Si ces ergotages n’entraînaient pas le pays sur une pente savonneuse et plus que dangereuse en termes de tranquillité sociale, on pourrait presque se féliciter que nos dépités de l’hémicycle soient au boulot plus de trois heures par semaine…

Plus envie d’écouter quotidiennement les exploits macronesques de chute dans les sondages qu’on croirait au final qu’on a élu le premier président spéléologue…

Marre d’entendre les journalistes télévisés agiter des hochets pour nous détourner de nos inquiétudes quotidiennes pour faire bouillir la marmite et essorer nos économies à régler nos impôts…

On se contretape le coquillard de savoir que le locataire de l’Elysée est en visite officielle au Maroc, histoire de réchauffer nos relations diplomatiques et de se goinfrer de sucreries, on en a rien à battre que le procès de Depardieu ait été renvoyé au printemps prochain parce que l’accusé était indisposé, on se tartine le fondement de savoir que la SNCF ne diffusera pas la publicité pour le bouquin de Bardella dans les gares françaises…

Comme si on avait le temps de baguenauder et d’admirer les affiches quand on doit prendre le train…

On se fout avec la dernière énergie de la dernière ligne droite de la présidentielle américaine où les deux candidats redoublent d’outrances dans une campagne à couteaux tirés, puisque de toute manière, il y a fort à parier que le Connard à l’orange va obtenir un second mandat…

Est-ce que les journalistes croient réellement nous intéresser l’espace d’une nanoseconde avec l’info selon laquelle le siège du nouveau parti politique d’Eric Ciotti soit situé juste en face de celui des LR ?

N’y a-t-il pas des choses plus importantes, plus interpellantes que ces broutilles qui ne mériteraient même pas un court entrefilet en quatrième de couverture d’une obscure feuille de la presse quotidienne régionale ?

On nous beurre la raie avec la série basée sur l’aventure Loft Story de 2001, dont même les mononeuronaux s’accordent à reconnaître que c’est une sombre bouse ; on délaie jusqu’à l’insapidité intégrale l’opération pour une lésion cervicale subie par le Premier Sinistre ce week-end…

Franchement, on voudrait me foutre en boule et m’incliner à ne plus m’adonner à ma coupable industrie de chroniques qu’on ne s’y prendrait pas autrement !

Allez, brisons-là le flot de ma mauvaise humeur (un temps de chiotte, une nuit courte, ça suffit à vous retourner un homme, et je ne parle pas de ce qui se passe dans votre dos au bois de Boulogne…)…

Et le 29 octobre 1963, sort sur les écrans le film de Jean-Luc Godard, « Le mépris » inspiré du roman d’Alberto Moravia, avec une Brigitte Bardot brune pour l’occasion. L'histoire d'un couple qui tombe en désamour, au cours d'un séjour professionnel, à propos d'un scénario de film et son tournage… Rien d’exceptionnel, surtout lorsqu’on sait que Godard est à la réalisation… Et pourtant, la musique de Georges Delerue relève le tout, ainsi que le cultissime échange Bardot-Piccoli sur les parties de sa généreuse anatomie qui accasionnait encore bien des émois et des draps souillés : « Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses »… Elle aurait dû regarder l’entrejambe de Piccoli, elle aurait bien vu que oui… Une forme d'hommage à Brassens (qui décèdera pile-poil le même jour en 1981), puisqu'il pense nécessairement à Fernande dans ce cas…



lundi 9 septembre 2024

Brèves du 09 Septembre 2024

 Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, bonsoir !

Je vous parle en direct et en Mondovision depuis la Basilique laïque de Saint-Emmanuel-de-l’Elysée, d’où s’élève depuis quelques instants une fumée blanche qui plonge toute la Macronie dans une extase lourdesque à peine descriptible ; la nouvelle vient de tomber, et je dois vous confesser qu’elle était tant attendue depuis plusieurs semaines que l’émotion qui m’étreint à cet instant pousse à m’interroger vivement sur l’intégrité de mes sous-vêtements qui semblent désormais baigner dans une douce humidité intraslipesque.

Je puis désormais vous l’annoncer avec certitude : « Habemus Primerum Ministrum ! ».

Oui, gaudeamus chers amis téléspectateurs, l’anxiogène attente dans laquelle nous avait plongé notre jovien Président vient de prendre fin sous vos yeux ébahis, et je n’en doute pas, désormais baignés de moultes larmes de félicité intégrale.

Vous avez pu le constater, l’accouchement s’est fait dans la douleur, Marianne est une parturiente fort peu habituée à ce genre de délivrance ; et il est à penser que cela laissera des traces tant sur les brocards élyséens que dans la clase politique française.

Face à cette parturition difficile, Emmanuel Macron a employé tous les moyens possibles et inimaginables pour retarder ce moment tant attendu. Arguant de la trêve olympique, puis paralympique, il était même tout prêt à balancer l’interruption de la rentrée scolaire, l’intermission des vendanges en Basse-Provence, la relâche des vacances de la Toussaint, voire la suspension nécessaire due aux fêtes de fin d’année.

Mais la gésine s’éternisant plus que de raison, Marianne risquait une fausse-couche démocratique, aussi notre tambourineur de vieilles couscoussières rétamées à la six-quatre-deux s’est résolu à dévoiler nom de l’inconscient qui se voyait refiler la patate chaude de Matignon.

Et quelle surprise, mes amis ! Michel Barnier, Premier Ministre !

Le public qui l’avait adorée dans ses one-woman-shows caustiques, l’avait appréciée dans la série télévisée « La stagiaire », est sans doute abasourdi de la voir accéder aux plus hautes fonctions gouvernementales.

Ah, on me souffle dans l’oreillette que j’ai probablement dû opérer un léger cafouillage dans mes fiches, à cause de la solennité de l’événement, puisqu’il ne s’agit pas de la fille du Professeur Choron mais bien de l’ancien ministre de l’Agriculture, Michèle Bernier…

Il semble que le Nouveau Front Populaire s’en soit déjà aperçu, puisque nous les entendons depuis la nomination ululer sur toutes les antennes de télévision, radio, télégraphe et même ailleurs, et clamer bien haut leur courroux de ne pas voir leur candidate promue à Matignon.

Le pauvre Barnier n’est même pas encore installé que déjà il se voit agoni de tous les maux de la Terre et de ses environs. C’est pas charitable, quand même ! Laissez-lui au moins le temps de se prendre de lui-même les pieds dans le tapis !

La nomination de ce vieux barbon de la politique française a surpris, la chose est entendue. Alors que la valse des consultations laissait penser que l’on allait se fader un Premier Ministre falot et aux ordres de Manu, v’la-t-y pas qu’il nomme le plus vieux PM de la Cinquième République !

Après la maternelle, le locataire de l’Elysée donne dans l’EPHAD. Ah, on ne peut pas dire qu’il soit sectaire, le Manu !

La dragée est amère à avaler pour Gabriel Attal, qui aura gobé le doigt sur la couture du pantalon toutes les couleuvres que Manu lui a servi, y compris peut-être sa vipère de calbut… Rien qu’à voir sa trombine renfrognée, évoquant irrésistiblement un bambin récemment vermifugé, lors de la passation de pouvoirs, on a compris que le Président et lui ne s’étaient pas roulé un patin de voyou en guise d’au-revoir…

Bon, le personnage principal est en place, reste désormais à connaître le reste du casting pour que le vaudeville puisse continuer. On imagine aisément, comme dans les meilleurs pièces de boulevard qui firent courir les foules à une autre époque, des portes qui claquent, des répliques assassines, des cocus magnifiques et des « embrassons-nous, Folleville » à foison.

Barnier aura fort à faire, avec le NFP qui va lui savonner la pente et Marine Le Pen en maîtresse des horloges. Souhaitons-lui bonne chance, car le cadeau matignonnesque est empoisonné façon gâteau à l’arsenic de chez Astérix.

Si vous en avez plein le fondement des interminables éditions spéciales des chaînes tout-info, il vous faudra creuser profond pour trouver de quoi vous distraire.

Certes, les Jeux Paralympiques battent encore leur plein, et la moisson de médailles françaises fait véritablement plaisir à voir, même si l’on constate que la couverture médiatique fait montre d’un intérêt moins marqué que pour les Jeux Olympiques.

Je ne sais pas si vous avez survécu à la Cérémonie d’ouverture, mais si vous ne ronfliez pas d’ennui au bout d’un quart d’heure, vous aurez sans doute constaté le côté très cheap d’icelle. Soit les organisateurs étaient à court de budget, soit ils s’en tamponnaient le coquillard avec une demi-patte de tripotanus enfariné, quoi qu’il en soit, on se serait cru à une ouverture d’un comice agricole retransmis par Radio-Télé-Tirana en 1960. Heureusement que c’était en couleur, on eût pu confondre…

C’était mou, interminable, trop conceptuel, et les artistes de quatrième zone qui avaient été conviés n’inclinaient pas à la clémence. Encore heureux qu’ils n’aient pas pensé à localiser la cérémonie d’ouverture aux Invalides…

Si le sport ne vous sied pas, vous pourrez toujours vous divertir du sketch des anneaux olympiques, que vous offre Anne Hidalgo. Jamais à court d’une connerie, Notre Drame de Paris a entamé une valse hésitation pour conserver les anneaux olympiques accrochés sur la Tour Eiffel. Gardera, gardera pas ? On verra, peut-être jusqu’aux prochains Jeux, ou pas… Visiblement, sa trempette dans la Seine lui a laissé des séquelles…

Si vous préférez le glauque, les doigts qui collent et les culottes pas fraîches, vous vous repaîtrez des révélations sur l’Abbé Pierre, dont les derniers témoignages laissent à penser qu’il aurait été un salingue qui ne perdait pas une occasion de tripoter de la demoiselle…

Ma pauv’ Lucette, tout se perd ! Alors que l’église catholique fournit des efforts surhumains pour laisser accroire que les prêtres sont immanquablement des pédophiles confirmés, toujours prêts à tremper leur jésus dans de l’enfant de chœur bien tendre et à balancer l’eau bénite dans du douze ans d’âge, l’iconique fondateur d’Emmaüs sape le boulot en ayant trombiné de la paroissienne…

Guère plus hilarant, la mort à l’âge de 83 ans d’une des légendes de la bossa nova brésilienne, Sergio Mendes. Vous connaissez sans doute « Mais que nada »qu’il interprétait dans les années 60 avec le groupe Brasil 66. Aya Nakamura, quant à elle, pète la santé…

Et pour parfaire le tout, lundi dernier a eu lieu la rentrée des classes… Souvenez-vous…

Le petit matin blême est un poil frisquet et le soleil point timidement ses rayons sur les toits de tuiles rouges encore mouillée de rosée. La ville s’éveille doucement, comme un gros matou qui ronronne, et pourtant l’activité est déjà là. Les bars répandent de la sciure fraîche, les primeurs déploient leurs étals en exposant à tous vents leur asperge bien raide et leur concombre robuste, tandis que les bouchers font reluire leur saucisse goûtue et les poissonniers montrent leur raie à qui n’en veut.

Vous, le trouillomètre au triple zéro, vous fixez la pointe de vos Kickers marron toutes neuves avec la secrète volonté de les voir se clouer sur place, vous immobilisant irrémédiablement et interdisant ainsi toute arrivée à destination, au bout de cette rue, vers ce portail de fer peint en gris entrouvert où s’engouffrent des mères traînant comme des boulets des gamins de votre âge, généralement au bord des larmes et de la nausée, pas mécontentes de s’en débarrasser le temps d’une demi-journée…

Vous avez la trouille, faut bien le dire, une trouille indéfinissable et paralysante… Et bien que ces fonctions naturelles aient été remplies voici dix minutes en quittant l’appartement, vous avez tout à la fois envie de pipi, de caca, de vomir et de faire demi-tour…

Et pourtant… Hier soir, assis en tailleur sur le dessus de lit en patchwork multicolore, vous étiez fiers de mettre dans votre cartable Tann’s flambant neuf la trousse tout aussi neuve et tout aussi Tann’s avec à l’intérieur un Bic 4-couleurs et une gomme qui sentait le bonbon avarié, les cahiers à petits carreaux recouverts par les protège-cahiers multicolores et l’ardoise double face à cerclage de bois… Vous étiez contents du sac à goûter vert militaire qui allait sous peu renfermer choco-BN, pain au lait violé d’une barre de Milka individuelle et banane qui imprimera pour plusieurs décennies sur le revêtement lavable intérieur son odeur…

Le portail de fer est franchi, et déjà vous cherchez la main de votre maman qui vous fait un gros bisou tendre, pas plus rassurée que vous, ni que les bambins qui batifolent dans la cour en piaillant comme de futurs poulets aux hormones ou qui brament à s’en péter les cordes vocales, morve au nez et bulles sur les commissures des lèvres. Un signe de la main sur le pas du portail et sa silhouette en pantalon pattes d’eph’ et blouson de cuir marron s’efface…

Ne niez pas, vous vous souvenez tous certainement d’à peu près les mêmes choses lorsqu’on vous parle de rentrée des classes…

Vous vous rappelez les bureaux à couvercles rabattables qui vous ont plus d’une fois pincé les doigts en claquant intempestivement, ces bureaux au vernis craquelé et avec les trous des encriers, témoins d’une génération où l’on écrivait encore à la plume Sergent Major.

Vous vous souvenez de l’odeur (et de la poussière) de la craie lorsque vous étiez appelés au tableau, des lignes d’écriture où vous alignâtes des rangées de majuscules, redoutant l’infaisable « K », des infâmes cabinets à la turque sous le préau qui empestaient le désinfectant Crésyl la première semaine pour retrouver très vite leur fragrance ammoniaquée et émétique de pipi-caca, de l’invariable odeur de poisson pané le vendredi midi, et les frites pas assez cuites les autres jours, ces aventures de Poucet qui vous apprendront à lire et qui étaient aussi idiotes que le dernier Marc Lévy, cette blouse vert pomme en pur synthétique pour la peinture, ces saloperies de tubes de gouache Pébéo qui vous pétaient à la gueule le jour où vous étrenniez un nouveau pantalon

Vous vous remémorez la séance hebdomadaire de télévision scolaire, assis en tailleur devant l’antédiluvien téléviseur noir et blanc, qui avait dû transmettre la première télé de Zitrone et le couronnement de la Reine Fabiola, où l’on s’emmerdait ferme à mater pendant une heure la culture de la pastèque chez les Aztèques, ou les techniques d’enfouissement de la sépiole…

Alors qu’aujourd’hui, la rentrée des classes… Finger in the nose ! Bien évidemment, vous avez les inamovibles bambins qui batifolent dans la cour, les profs de gauche (pléonasme) déjà absents, et les parents qui brûlent un cierge pour s’être enfin débarrassés à moindre coût de leur progéniture… C’est heureusement invariable, quelles que soient les époques…

Et ces chères têtes blondes, brunes, rousses et autres nous auront fait quelque part revivre nos propres rentrées des classes…

Aussi j’espère que vous n’avez pas regardé la grand-messe du vingt-heures lundi dernier ; à moins d’être porté sur le plaisir sadique et de vous pogner le spaghetti à mayonnaise sous pression en visionnant les habituels marronniers de la rentrée des classes : les effectifs trop importants et les refus de création de nouvelles classes, les moutards bramant des litres de larmes et gueulant comme des sirènes d’alerte à la grande époque de la Kommandantur, les mères à cheveux gras et verbe hésitant, grognant sur les conditions d’accueil de leurs têtards à hublots, outrées que leur petit Dylan soit considéré comme un petit merdeux mal élevé et traité comme les autres alors qu’elles-mêmes sont de pâles caricatures des pires pétasses mononeuronales de téléréalité et l’incontournable blondinette chipie à couettes qui vagit à 120 dB dans le micro qu’elle est contente passe keu elle est avec ses coupines…

Vous me direz, ça ou l’interview de Barnier…

Et le 9 septembre 1964, Louis de Funès obtient enfin la consécration qu’il méritait avec « Le Gendarme de Saint-Tropez », premier film d’une série de six où la qualité ira hélas en s’amenuisant, mais qui nous offrira des moments inoubliables comme la chasse des culs-nus, les péripéties de Nicole, la fille du Maréchal des Logis Chef Ludovic Cruchot, ou encore les délires routiers en 2CV de Sœur Clotilde, véritable danger routier… Sans parler du légendaire « Soyez correct ! » d’une bonne sœur replète répondant à un « elle est forte celle-là » équivoque… A l’époque où le cinéma français savait divertir… Et où l’on ne redoutait pas la rentrée (ou comme dirait Attal, de la rentrer…).



vendredi 9 août 2024

Brèves du 09 Août 2024

 « Partir, partir
« On a toujours
« Un bateau dans le cœur
« Un avion qui s'envole
« Pour ailleurs
« Mais on n'est pas à l'heure… »

Ah ! les trémolos caprins de notre Julien Clerc national ! On a beau s’en gausser avec des ricanements d’hyène hystérique qui ressemblent à s’y méprendre à Beaugrand au moment où Ghislain lui balance la purée en pleine tronche, ou avec des gloussements de dinde issus des plus belles cuvées de Miss France, ces bêlements chantés sont toujours plus agréables à l’oreille que les beuglements bovins d’une Lara Fabian en version mégaphone ou les couinements de sconse en chaleur de Christophe Maé…

Quoi qu’il en soit, cette appétence à partir est d’autant plus développée que la proximité des congés se fait douloureusement sentir… Et il faut bien se l’avouer, ce n’est plus une proximité mais carrément un encastrement version crash-test 38-tonnes contre Mini Austin dans la France du mois d’août…

La France du mois d’août, c’est plus que jamais la France des vacances malgré les porte-monnaie de plus en plus désespérément vides, à l’instar des nappes phréatiques, des bouchons (qui se forment sur les routes et qui sautent dans les apéros), des mémères en maillot de bain à fleurs fluo qui s’aspergent de Monoï et empestent à deux lieues à la ronde la fleur de tiaré périmée, des pépères en tongs et marcel qui schlinguent l’huile rance, le tabac froid et le slip pas frais ; c’est le royaume de la farniente avec quatre grammes dans chaque œil, l’empire du « j’en fous pas une rame » toute la sainte journée, le domaine des congés payés qui viennent se cultiver le mélanome à la Grande-Motte et des rafraîchissements à gogo…

Et le rafraîchissement d’aujourd’hui viendra d’un groupe bien oublié aujourd’hui mais qui en 1982 a fait danser les mémères adipeuses, les marcels franchouillards, les boutonneux aux slips volcaniquement actifs et les pisseuses à culotte mouillée et tampon OB gorgé : le groupe Elégance, et leur unique titre de gloire « Vacances, j’oublie tout »…

Et aujourd’hui, ça s’applique tout particulièrement… C’est en effet la dernière chronique avant une interruption aussi estivale que méritée, motivée par une énergie assez proche du bulot cuit abandonné sur un plateau de fruits de mer à côté de la mayonnaise tiédasse, une inspiration en baisse qu’on dirait la côte de popularité de Macron au meilleur de son second quinquennat, et un besoin de déconnecter tant le moral est survolté qu’on pourrait faire péter la centrale EDF en rejouant les Claude François sur un air de « J’ai mis les doigts dans la prise et récupéré la coiffure de Desireless »…

Bref ! J’ai besoin de vacances pour recharger les batteries… Rassurez-vous, je reviendrai vous voir requinqué et toujours plein de conneries que je déverserai avec un malin plaisir, avec l’aide précieuse des futilités de l’actualité…

Mais pour l’instant… Stop !

« Stop, ja, stop, ja, stop, mens legen er go'… »

« Stop, oui, stop, oui stop, pendant que tout va bien… »

Cette ritournelle antédiluvienne déjà génératrice d’insistantes odeurs de naphtaline en 1966 lorsqu’elle fut présentée sous les couleurs danoises au Grand Prix Eurovision de la Chanson, je me la coltine dans les pavillons auditifs depuis ce matin, lorsque l’affreux mécanisme sonneur qui me tient lieu de radioréveil s’entêta à me tirer des bras de Morphée dans lesquels je m’étais voluptueusement lové et que je ne souhaitais quitter pour rien au monde.

Stop, oui, stop, nous susurrait Ulla Pia avec sa bouille de paysanne berrichonne pas trop dégourdie et sa choucroute surlaquée d’un mètre de hauteur en guise de coiffure. Et c’est un conseil que je serais des plus avisés de suivre.

Stop, pendant que tout va bien… Ou, dans tous les cas, pendant que tout ne va pas trop mal, et que le niveau des gugusseries chronicales n’a pas encore irrémédiablement atteint le dernier niveau du trente-sixième sous-sol de la platitude et du verbiage illisible.

Stop, je ferais mieux de dire stop avant que de vous infliger la chronique de trop, celle qui vous filera définitivement le cœur au bord des lèvres à force d’entêtement borné dans le banal, les cucuteries convenues et les poncifs antédiluviens.

Stop, je ferais mieux de dire stop avant de consumer mes dernières onces de crédibilité chronicale à vos yeux…

Stop, je ferais mieux de dire stop parce que là, je sens que j’atteins l’ultime sous-sol de la fatigue et que quelques jours d’arrêt ne feront que du bien à toutes et tous !

Et ce n’est pas la peine d’en rajouter, comme disait Maxwell, donc, pour éviter le principe des vases communicants, trop-plein d’un côté et pénurie de l’autre.

Vite, vite, vite ! Une route vers les congés, vers le repos, vers la détente, vers le vidage de cervelet de toutes les mesquineries, les coups de pute des confrères, les clients cas soc’ puants et débiles, les DàM (célèbres dossiers à merde) qui vous font douter de votre profession de foi professionnelle, les urgences pourraves qu’il faut traiter en ultra-priorité parce que la date-limite-de-recours-est-avant-hier-et-que-ce-connard-de-client-à-l’AJ-s’en-aperçoit-maintenant-et-qu’il-a-téléphoné-douze-fois-depuis-hier…

Interrompons ces bavasseries plus ou moins quotidiennes dont je pollue à intervalles plus ou moins réguliers, avec la ponctualité quasi-suisse d’une tocante de Prisunic après une rencontre avec un marteau-pilon, vos murs et vos boites mails, prenons de la distance de la chose fesse-de-bouquienne, mettons les emmerdements sous cloche hermétique, les fâcheux sous containers scellés à destination des antipodes par courrier lent et port dû, le cortex au point-mort et les doigts de pied en éventail !

Voici donc le moment de vous dire au-revoir pour quelques jours, le temps de piquer, je l’espère, des roupillons d’anthologie, de retrouver un rythme de vie quasiment normal, de se ressourcer en famille au calme, au frais, et loin de tout ce merdier jeux-olympiquien et médiatico-géopolitique qui fait de plus en plus peur…

Et le 9 août 1969, année érotique pour la tête de chou de la chanson française, l'actrice américaine Sharon Tate, épouse de Roman Polanski et enceinte de huit mois, était retrouvée sauvagement assassinée avec quatre autres personnes dans sa villa californienne. Détail sordide, le mot "pig" a été écrit avec le sang des victimes sur la porte d'entrée… Charles Manson était-il un Omar Raddad avant l’heure ?

Ne vous brûlez pas les quelques neurones qui vous restent à phosphorer sur la question… Profitez de l’été, profitez de la vie, soyez heureux !

Aussi prendrais-je également congé en vous souhaitant de glisser goulûment dans la grâce des vacances, ces moments aériens et en apesanteur de liberté, de tranquillité, de bonheur… Excellentes vacances à toutes et tous, à très vite de vous revoir et relire, big smacks bien baveux à qui en fait la demande et surtout… carpe diem !



vendredi 2 août 2024

Brèves du 02 Août 2024


Dussé-je froisser celles et ceux qui, dans mon maigre auditoire assidu à mes divagations chroniquières, ont brillamment dépassé le stade du certificat d’études primaires, je m’en vais tout de go vous poser une question qui va paraître éminemment ardue à tous ceux qui ont zappé la lecture du petit Larousse illustré : est-ce que vous savez ce que veut dire « mémorable » ?


Oui ? Alors, je vous l’affirme : la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques… Mémorable !

Oh oui, je sais, c’est terriblement vulgaire et dangereusement précis de n’utiliser qu’un qualificatif somme toute commun pour désigner ce pensum télévisé de plus de quatre heures qu’il a fallu s’enfiler vendredi dernier. L’élite pensante et agissante de la Nation, forcément de gôôôche puisque la gôôôche française détient le sachoir en matière intellectuelle, vous trouverait incontinent et au bas mot vingt-cinq épithètes fleuris et amphigouriques pour glorifier la pénible succession de tableaux dont le bon goût moyen fait qu’on en arriverait à trouver de la classe et de la distinction à Afida Turner.

Je m’en tiendrai plus modestement à ce simple qualificatif de « mémorable », parce qu’un tel défilé pour ouvrir les Jeux Olympiques, ça va rester dans les mémoires. Et pas forcément pour la meilleure des raisons.

Bon, on passera rapidement sur la météo particulièrement pluvieuse, à croire que François Hollande était dans la tribune présidentielle… On esquivera tout aussi prestement sur l’humeur parfaitement jouasse de notre Président, qui tirait une gueule de cent pieds de long, accompagné de son porte-manteau rachitique, Brigitte, toujours aussi mal fagotée au décrochez-moi-ça. Qu’il était joyeux, notre Président, au moment d’annoncer l’ouverture officielle des Jeux Olympiques ! On aurait dit que Gaby Attal venait de lui annoncer qu’il le quittait parce qu’il en avait ras-le-fion de se faire démonter le couloir à Bounty… Ce qui n’est pas très éloigné de la réalité, me direz-vous…

A peine évoquerons-nous la présentation des différentes délégations, originale sur ces bateaux, mais plutôt discriminatoire, tant certains pays avaient droit à de spacieux bateaux mouches quand d’autres devaient se contenter de zodiacs fatigués, ce qui les faisait ressembler à des embarcations de migrants.

Des points positifs, avec ces séquences enregistrées du yamakasi masqué qui trimballait la flamme sur les toits de Paris, ou la Marseillaise brillamment interprétée en play-back par une fière artiste lyrique flanquée tel un paratonnerre sur le toit du Grand Palais.

Du plus douteux, puisque passer du Claude François alors qu’il pleut à verse, faut avoir confiance en l’EDF…

On ne pouvait évidemment éviter le conceptuel abscons, qui a dû faire mouiller à la rédaction de Télérama, du tableau de Marie-Antoinette décapitée, ou la beaucoup trop longue séquence LGBTQIA+ sur le pont, franchement lassante sur la longueur.

Pour reluquer des drag-queens détrempées par la flotte qui agitent leurs grelots avec la grâce putassière d’une pensionnaire délurée d’un bordel militaire de campagne, on a déjà l’Eurovision… D’autant plus que la référence au Banquet de Bacchus qui a inspiré Thomas Jolly n’était absolument pas évidente. Si par dessus le marché, vous rajoutez Philippe Katherine en vague évocation de Dionysos bedonnant, façon schtroumpf blond épilé, dénudé et avachi sur un lit de cresson, ça ne pouvait que faire grincer des dents… Christine Boutin en a d’ailleurs avalé son missel du paroissien.

Il faut tout de même reconnaître que la production n’avait pas lésiné sur les stars, ou prétendues telles, pour assurer la partie musicale. Clara Luciani qui sussurait juchée sur une bouée et particulièrement mal éclairée… Lady Gaga qui nous a massacré « Mon truc en plumes » de Zizi Jeanmaire avec un accent à couper au hachoir et une scénographie qui peinait à rappeler les heures glorieuses des grands cabarets français… Aya Nakamura qui nous a offert un joli playback avec la Garde Républicaine, mimant son tube immarcescible « Djadja », et qui n’a pas pu s’empêcher de se beliner la mouflette, visiblement à cause d’un costume qui la faisait ressembler à une grosse poule dorée et qui la grattait à l’endroit stratégique…

Heureusement que Céline Dion a apporté un vrai moment de classe à la fin, entonnant un « Hymne à l’amour » poignant sur la Tour Eiffel. Bon d’accord, la veuve à R’né était maquillée à la truelle et avait forcé sur le khôl, mais sa prestation en direct était d’autant plus émouvante quand on sait les soucis de santé qu’elle affronte.

Et la flamme ? On a presque failli l’oublier, après l’interminable chevauchée fluviale du cheval d’acier pour aller remettre le drapeau olympique, que les préposés ont réussi à accrocher et hisser à l’envers. Typiquement français…

Les derniers relais ont permis de revoir quelques vieilles gloires sportives pas toujours bien conservées, et j’ai regretté les longueurs de l’acheminement sur la Seine, probablement dû au poids de Serena Williams. Mais les derniers porteurs ont su émouvoir, surtout l’avant-dernier porteur, ce champion olympique centenaire que j’aurais aimé voir enflammer la montgolfière… Mais bon, fallait respecter la parité et l’inclusion et c’est donc Marie-Josée Perec et Teddy Riner qui ont foutu le feu au bousin.

Ouverture pluvieuse, J.O. heureux ?

Il faut l’espérer, car des incertitudes ont plané sur l’organisation du triathlon dans la Seine, bizarrement redevenue imbaignable quelques jours après la trempette médiatique de Notre Drame de Paris… Anne Hidalgo a d’ailleurs demandé à tous les parisiens de ne pas tirer la chasse des waters pendant trois jours pour que les athlètes puissent se choper des affections dermatologiques à foison…

Soyons un instant chauvins, pour saluer la pluie de médailles que nos athlètes fait se déverser depuis vendredi dernier… Profitons-en, parce que ça ne va pas durer, vu que les épreuves qui vont se dérouler désormais ne permettront guère aux français de briller…

Félicitons chaleureusement la nouvelle torpille de la natation, Léon Marchand, déjà triple médaillé d’or, qui tente une quatrième breloque ce vendredi. Ah il en a dans le slip, le petit !

Mais cet engouement olympique ne saurait faire oublier un autre événement, annuel celui-ci, qui va se dérouler ce week-end et qui va faire râler nos compatriotes.

En effet, si l’on exclut du lot les affolés de l’Eurovision, curieux croisement atypique et hasardeux entre les participants à la Gay Pride, les plus beaux pensionnaires de la Cage aux Folles et les plus douteux amateurs de musique merdique paneuropéenne, je ne puis assurer que le phénomène qui va prendre date ce weekend sera de nature à réjouir l’immense majorité des français…

Au prix de gigantesques bouchons sur les autoroutes, routes nationales, départementales et chemins vicinaux aux quatre coins de l’hexagone, nous allons devoir composer pendant près d’un mois avec un panel de touristes émanant de diverses nationalités européennes, bref, un Concours Eurovision en moins douloureux, puisque les touristes en question ne chantent pas… Et en tous cas moins faux que les vrais participants à l’Euromachinchose…

Heureusement d’ailleurs, déjà qu’on a du mal à trouver le sommeil au Camping des Epluchures, Route de la Déchetterie Nucléaire à Beuark-sur-Vomi à cause des odeurs de chaussettes macérées dans des tennis rompues aux panards transpirants, de la radio portative aux piles fatiguées de ce connard de parigot d’à-côté qui s’entête à écouter Inter-Accordéon en ondes courtes, des prouesses acrobatiques et amoureuses de la paire de tantes de la tente d’en-face qui persiste à baiser à couilles rabattues et porte ouverte toute la nuit durant et des relents de cuisine de Sar (parce que les sars dinent à l’huile…) de la ch’tie crasseuse du bloc d’après les waters qu’on croirait sponsorisée plein pot par Huilor et Lesieur réunis…

Si en plus, fallait y ajouter pour faire bonne mesure et couleur locale les roucoulades flamencisantes de Pedro et Ramona de Séville ; les fados et autre lamentations en forme de queue de morue de João et Tonicha, fraîchement débarqués de Lisbonne en paquet fado et aussi moustachus l’un que l’autre ; les matutinaux « Gode save the Gouines » des rousses Johanna et Clodagh, les brouteuses de frisée britanniques ; le yodel aussi approximatif qu’helvétique de Cornelia et Pino, les bourbines à terrines de meule de gruyère accidentée ; les sérénades guimauvesques à effluves de parmesan de Gino et Pietro, les maîtres-nageurs italiens jeunes mariés qui se baladent en moulebite tellement minimaliste qu’on leur voit non seulement le sexe mais aussi la religion, lunettes de soleil griffées et tube de Piz Buin à la main ; ou encore les interprétations aussi approximatives qu’auditivement douloureuses de l’ouverture du Tannhäuser à l’accordéon de chasse dès potron-minet par Günther et Gertrud, les mètres-cube teutons… Ce serait peut-être un peu too much…

Ça va rouler, ça va bouchonner, ça va rouspéter, ça va cartonner, ça va aller embrasser la vignette ; bref, un samedi à ne surtout pas passer sur les routes… et encore moins sur les plages… Quoique… Délivrée des serviettes douteuses des juillettistes, nos plages respirent brièvement avant le déversement de nouvelles pelletées de congés-payés qui exhiberont leur peau laiteuse, leur maillot deux pièces rétréci au lavage, leurs varices avec œil-de-perdrix assorti, leurs airbags récemment siliconés, leur paquet moulé dans un slip de bain qui coûte un bras, leur odeur de renfermé, de macéré, ou de « pas-lavé-depuis trois-jours-parce-qu’on-allait-à-la-plage-et-que-la-mer-c’est-gratos » ; bref, le bonheur olfactif et visuel !

C’est à peu près tout ce qu’il nous reste, parce que le bonheur intellectuel… Si l’on exclut les très larges transmissions télévisées olympiques, ce n’est pas dans les pitreries télévisées estivales (animées par les inamovibles présentatrices dont on se demande toujours qui est la plus virile : Beaugrand, Minne, Rovelli et Féraud), dans les nullités cinématographiques aoûtiennes, ni dans les calamiteux romans de l’été qu’on ira le dégoter… Pas plus que dans les futilités de l’actualité, qui tourne au ralenti en ces prémices de ouikènde…

Oh, bien sûr, le Proche-Orient est plus que jamais une poudrière qui ne demande qu’à exploser pour peu qu’on balance une allumette mal éteinte… Donald Trump est toujours aussi azimuté et empreint de sa délicatesse légendaire lorsqu’il s’agit de tailler des croupières à son nouveau challenger, Kamala Harris.

Il devient même franchement inquiétant, le Connard à l’orange… Il a assuré que s’ils l’élisaient à nouveau, les américains n’auraient plus besoin de voter dans quatre ans. Il voudrait liquider la démocratie amerloque qu’il ne l’annoncerait pas autrement, Pépère… Franchement, vous le voyez, vous, avec une perruque à la Louis XIV sur la tronche, régner depuis la Maison Blanche sous le nom de Donald 1er ? Le pire, c’est qu’il en est capable…

Et le 02 août 1947, naissait María Félix de los Ángeles Santamaría Espinosa, qui allait devenir une icône au pays des paellas sous le nom de Massiel. C’est elle qui remporta pour la première fois, le 06 avril 1968, et pour le compte de l’Espagne, le Concours Eurovision de la Chanson avec la chanson à texte « La, la, la ». Et obtenait par là, sinon une renommée internationale, au moins l’indéboulonnable statut d’icône immarcescible dans la péninsule ibérique. Plus de cinquante-cinq ans après, tous les ibères se souviennent précisément de ce qu’ils faisaient lorsque Massiel gagna « el Festival » !