vendredi 9 août 2024

Brèves du 09 Août 2024

 « Partir, partir
« On a toujours
« Un bateau dans le cœur
« Un avion qui s'envole
« Pour ailleurs
« Mais on n'est pas à l'heure… »

Ah ! les trémolos caprins de notre Julien Clerc national ! On a beau s’en gausser avec des ricanements d’hyène hystérique qui ressemblent à s’y méprendre à Beaugrand au moment où Ghislain lui balance la purée en pleine tronche, ou avec des gloussements de dinde issus des plus belles cuvées de Miss France, ces bêlements chantés sont toujours plus agréables à l’oreille que les beuglements bovins d’une Lara Fabian en version mégaphone ou les couinements de sconse en chaleur de Christophe Maé…

Quoi qu’il en soit, cette appétence à partir est d’autant plus développée que la proximité des congés se fait douloureusement sentir… Et il faut bien se l’avouer, ce n’est plus une proximité mais carrément un encastrement version crash-test 38-tonnes contre Mini Austin dans la France du mois d’août…

La France du mois d’août, c’est plus que jamais la France des vacances malgré les porte-monnaie de plus en plus désespérément vides, à l’instar des nappes phréatiques, des bouchons (qui se forment sur les routes et qui sautent dans les apéros), des mémères en maillot de bain à fleurs fluo qui s’aspergent de Monoï et empestent à deux lieues à la ronde la fleur de tiaré périmée, des pépères en tongs et marcel qui schlinguent l’huile rance, le tabac froid et le slip pas frais ; c’est le royaume de la farniente avec quatre grammes dans chaque œil, l’empire du « j’en fous pas une rame » toute la sainte journée, le domaine des congés payés qui viennent se cultiver le mélanome à la Grande-Motte et des rafraîchissements à gogo…

Et le rafraîchissement d’aujourd’hui viendra d’un groupe bien oublié aujourd’hui mais qui en 1982 a fait danser les mémères adipeuses, les marcels franchouillards, les boutonneux aux slips volcaniquement actifs et les pisseuses à culotte mouillée et tampon OB gorgé : le groupe Elégance, et leur unique titre de gloire « Vacances, j’oublie tout »…

Et aujourd’hui, ça s’applique tout particulièrement… C’est en effet la dernière chronique avant une interruption aussi estivale que méritée, motivée par une énergie assez proche du bulot cuit abandonné sur un plateau de fruits de mer à côté de la mayonnaise tiédasse, une inspiration en baisse qu’on dirait la côte de popularité de Macron au meilleur de son second quinquennat, et un besoin de déconnecter tant le moral est survolté qu’on pourrait faire péter la centrale EDF en rejouant les Claude François sur un air de « J’ai mis les doigts dans la prise et récupéré la coiffure de Desireless »…

Bref ! J’ai besoin de vacances pour recharger les batteries… Rassurez-vous, je reviendrai vous voir requinqué et toujours plein de conneries que je déverserai avec un malin plaisir, avec l’aide précieuse des futilités de l’actualité…

Mais pour l’instant… Stop !

« Stop, ja, stop, ja, stop, mens legen er go'… »

« Stop, oui, stop, oui stop, pendant que tout va bien… »

Cette ritournelle antédiluvienne déjà génératrice d’insistantes odeurs de naphtaline en 1966 lorsqu’elle fut présentée sous les couleurs danoises au Grand Prix Eurovision de la Chanson, je me la coltine dans les pavillons auditifs depuis ce matin, lorsque l’affreux mécanisme sonneur qui me tient lieu de radioréveil s’entêta à me tirer des bras de Morphée dans lesquels je m’étais voluptueusement lové et que je ne souhaitais quitter pour rien au monde.

Stop, oui, stop, nous susurrait Ulla Pia avec sa bouille de paysanne berrichonne pas trop dégourdie et sa choucroute surlaquée d’un mètre de hauteur en guise de coiffure. Et c’est un conseil que je serais des plus avisés de suivre.

Stop, pendant que tout va bien… Ou, dans tous les cas, pendant que tout ne va pas trop mal, et que le niveau des gugusseries chronicales n’a pas encore irrémédiablement atteint le dernier niveau du trente-sixième sous-sol de la platitude et du verbiage illisible.

Stop, je ferais mieux de dire stop avant que de vous infliger la chronique de trop, celle qui vous filera définitivement le cœur au bord des lèvres à force d’entêtement borné dans le banal, les cucuteries convenues et les poncifs antédiluviens.

Stop, je ferais mieux de dire stop avant de consumer mes dernières onces de crédibilité chronicale à vos yeux…

Stop, je ferais mieux de dire stop parce que là, je sens que j’atteins l’ultime sous-sol de la fatigue et que quelques jours d’arrêt ne feront que du bien à toutes et tous !

Et ce n’est pas la peine d’en rajouter, comme disait Maxwell, donc, pour éviter le principe des vases communicants, trop-plein d’un côté et pénurie de l’autre.

Vite, vite, vite ! Une route vers les congés, vers le repos, vers la détente, vers le vidage de cervelet de toutes les mesquineries, les coups de pute des confrères, les clients cas soc’ puants et débiles, les DàM (célèbres dossiers à merde) qui vous font douter de votre profession de foi professionnelle, les urgences pourraves qu’il faut traiter en ultra-priorité parce que la date-limite-de-recours-est-avant-hier-et-que-ce-connard-de-client-à-l’AJ-s’en-aperçoit-maintenant-et-qu’il-a-téléphoné-douze-fois-depuis-hier…

Interrompons ces bavasseries plus ou moins quotidiennes dont je pollue à intervalles plus ou moins réguliers, avec la ponctualité quasi-suisse d’une tocante de Prisunic après une rencontre avec un marteau-pilon, vos murs et vos boites mails, prenons de la distance de la chose fesse-de-bouquienne, mettons les emmerdements sous cloche hermétique, les fâcheux sous containers scellés à destination des antipodes par courrier lent et port dû, le cortex au point-mort et les doigts de pied en éventail !

Voici donc le moment de vous dire au-revoir pour quelques jours, le temps de piquer, je l’espère, des roupillons d’anthologie, de retrouver un rythme de vie quasiment normal, de se ressourcer en famille au calme, au frais, et loin de tout ce merdier jeux-olympiquien et médiatico-géopolitique qui fait de plus en plus peur…

Et le 9 août 1969, année érotique pour la tête de chou de la chanson française, l'actrice américaine Sharon Tate, épouse de Roman Polanski et enceinte de huit mois, était retrouvée sauvagement assassinée avec quatre autres personnes dans sa villa californienne. Détail sordide, le mot "pig" a été écrit avec le sang des victimes sur la porte d'entrée… Charles Manson était-il un Omar Raddad avant l’heure ?

Ne vous brûlez pas les quelques neurones qui vous restent à phosphorer sur la question… Profitez de l’été, profitez de la vie, soyez heureux !

Aussi prendrais-je également congé en vous souhaitant de glisser goulûment dans la grâce des vacances, ces moments aériens et en apesanteur de liberté, de tranquillité, de bonheur… Excellentes vacances à toutes et tous, à très vite de vous revoir et relire, big smacks bien baveux à qui en fait la demande et surtout… carpe diem !



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