vendredi 2 août 2024

Brèves du 02 Août 2024


Dussé-je froisser celles et ceux qui, dans mon maigre auditoire assidu à mes divagations chroniquières, ont brillamment dépassé le stade du certificat d’études primaires, je m’en vais tout de go vous poser une question qui va paraître éminemment ardue à tous ceux qui ont zappé la lecture du petit Larousse illustré : est-ce que vous savez ce que veut dire « mémorable » ?


Oui ? Alors, je vous l’affirme : la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques… Mémorable !

Oh oui, je sais, c’est terriblement vulgaire et dangereusement précis de n’utiliser qu’un qualificatif somme toute commun pour désigner ce pensum télévisé de plus de quatre heures qu’il a fallu s’enfiler vendredi dernier. L’élite pensante et agissante de la Nation, forcément de gôôôche puisque la gôôôche française détient le sachoir en matière intellectuelle, vous trouverait incontinent et au bas mot vingt-cinq épithètes fleuris et amphigouriques pour glorifier la pénible succession de tableaux dont le bon goût moyen fait qu’on en arriverait à trouver de la classe et de la distinction à Afida Turner.

Je m’en tiendrai plus modestement à ce simple qualificatif de « mémorable », parce qu’un tel défilé pour ouvrir les Jeux Olympiques, ça va rester dans les mémoires. Et pas forcément pour la meilleure des raisons.

Bon, on passera rapidement sur la météo particulièrement pluvieuse, à croire que François Hollande était dans la tribune présidentielle… On esquivera tout aussi prestement sur l’humeur parfaitement jouasse de notre Président, qui tirait une gueule de cent pieds de long, accompagné de son porte-manteau rachitique, Brigitte, toujours aussi mal fagotée au décrochez-moi-ça. Qu’il était joyeux, notre Président, au moment d’annoncer l’ouverture officielle des Jeux Olympiques ! On aurait dit que Gaby Attal venait de lui annoncer qu’il le quittait parce qu’il en avait ras-le-fion de se faire démonter le couloir à Bounty… Ce qui n’est pas très éloigné de la réalité, me direz-vous…

A peine évoquerons-nous la présentation des différentes délégations, originale sur ces bateaux, mais plutôt discriminatoire, tant certains pays avaient droit à de spacieux bateaux mouches quand d’autres devaient se contenter de zodiacs fatigués, ce qui les faisait ressembler à des embarcations de migrants.

Des points positifs, avec ces séquences enregistrées du yamakasi masqué qui trimballait la flamme sur les toits de Paris, ou la Marseillaise brillamment interprétée en play-back par une fière artiste lyrique flanquée tel un paratonnerre sur le toit du Grand Palais.

Du plus douteux, puisque passer du Claude François alors qu’il pleut à verse, faut avoir confiance en l’EDF…

On ne pouvait évidemment éviter le conceptuel abscons, qui a dû faire mouiller à la rédaction de Télérama, du tableau de Marie-Antoinette décapitée, ou la beaucoup trop longue séquence LGBTQIA+ sur le pont, franchement lassante sur la longueur.

Pour reluquer des drag-queens détrempées par la flotte qui agitent leurs grelots avec la grâce putassière d’une pensionnaire délurée d’un bordel militaire de campagne, on a déjà l’Eurovision… D’autant plus que la référence au Banquet de Bacchus qui a inspiré Thomas Jolly n’était absolument pas évidente. Si par dessus le marché, vous rajoutez Philippe Katherine en vague évocation de Dionysos bedonnant, façon schtroumpf blond épilé, dénudé et avachi sur un lit de cresson, ça ne pouvait que faire grincer des dents… Christine Boutin en a d’ailleurs avalé son missel du paroissien.

Il faut tout de même reconnaître que la production n’avait pas lésiné sur les stars, ou prétendues telles, pour assurer la partie musicale. Clara Luciani qui sussurait juchée sur une bouée et particulièrement mal éclairée… Lady Gaga qui nous a massacré « Mon truc en plumes » de Zizi Jeanmaire avec un accent à couper au hachoir et une scénographie qui peinait à rappeler les heures glorieuses des grands cabarets français… Aya Nakamura qui nous a offert un joli playback avec la Garde Républicaine, mimant son tube immarcescible « Djadja », et qui n’a pas pu s’empêcher de se beliner la mouflette, visiblement à cause d’un costume qui la faisait ressembler à une grosse poule dorée et qui la grattait à l’endroit stratégique…

Heureusement que Céline Dion a apporté un vrai moment de classe à la fin, entonnant un « Hymne à l’amour » poignant sur la Tour Eiffel. Bon d’accord, la veuve à R’né était maquillée à la truelle et avait forcé sur le khôl, mais sa prestation en direct était d’autant plus émouvante quand on sait les soucis de santé qu’elle affronte.

Et la flamme ? On a presque failli l’oublier, après l’interminable chevauchée fluviale du cheval d’acier pour aller remettre le drapeau olympique, que les préposés ont réussi à accrocher et hisser à l’envers. Typiquement français…

Les derniers relais ont permis de revoir quelques vieilles gloires sportives pas toujours bien conservées, et j’ai regretté les longueurs de l’acheminement sur la Seine, probablement dû au poids de Serena Williams. Mais les derniers porteurs ont su émouvoir, surtout l’avant-dernier porteur, ce champion olympique centenaire que j’aurais aimé voir enflammer la montgolfière… Mais bon, fallait respecter la parité et l’inclusion et c’est donc Marie-Josée Perec et Teddy Riner qui ont foutu le feu au bousin.

Ouverture pluvieuse, J.O. heureux ?

Il faut l’espérer, car des incertitudes ont plané sur l’organisation du triathlon dans la Seine, bizarrement redevenue imbaignable quelques jours après la trempette médiatique de Notre Drame de Paris… Anne Hidalgo a d’ailleurs demandé à tous les parisiens de ne pas tirer la chasse des waters pendant trois jours pour que les athlètes puissent se choper des affections dermatologiques à foison…

Soyons un instant chauvins, pour saluer la pluie de médailles que nos athlètes fait se déverser depuis vendredi dernier… Profitons-en, parce que ça ne va pas durer, vu que les épreuves qui vont se dérouler désormais ne permettront guère aux français de briller…

Félicitons chaleureusement la nouvelle torpille de la natation, Léon Marchand, déjà triple médaillé d’or, qui tente une quatrième breloque ce vendredi. Ah il en a dans le slip, le petit !

Mais cet engouement olympique ne saurait faire oublier un autre événement, annuel celui-ci, qui va se dérouler ce week-end et qui va faire râler nos compatriotes.

En effet, si l’on exclut du lot les affolés de l’Eurovision, curieux croisement atypique et hasardeux entre les participants à la Gay Pride, les plus beaux pensionnaires de la Cage aux Folles et les plus douteux amateurs de musique merdique paneuropéenne, je ne puis assurer que le phénomène qui va prendre date ce weekend sera de nature à réjouir l’immense majorité des français…

Au prix de gigantesques bouchons sur les autoroutes, routes nationales, départementales et chemins vicinaux aux quatre coins de l’hexagone, nous allons devoir composer pendant près d’un mois avec un panel de touristes émanant de diverses nationalités européennes, bref, un Concours Eurovision en moins douloureux, puisque les touristes en question ne chantent pas… Et en tous cas moins faux que les vrais participants à l’Euromachinchose…

Heureusement d’ailleurs, déjà qu’on a du mal à trouver le sommeil au Camping des Epluchures, Route de la Déchetterie Nucléaire à Beuark-sur-Vomi à cause des odeurs de chaussettes macérées dans des tennis rompues aux panards transpirants, de la radio portative aux piles fatiguées de ce connard de parigot d’à-côté qui s’entête à écouter Inter-Accordéon en ondes courtes, des prouesses acrobatiques et amoureuses de la paire de tantes de la tente d’en-face qui persiste à baiser à couilles rabattues et porte ouverte toute la nuit durant et des relents de cuisine de Sar (parce que les sars dinent à l’huile…) de la ch’tie crasseuse du bloc d’après les waters qu’on croirait sponsorisée plein pot par Huilor et Lesieur réunis…

Si en plus, fallait y ajouter pour faire bonne mesure et couleur locale les roucoulades flamencisantes de Pedro et Ramona de Séville ; les fados et autre lamentations en forme de queue de morue de João et Tonicha, fraîchement débarqués de Lisbonne en paquet fado et aussi moustachus l’un que l’autre ; les matutinaux « Gode save the Gouines » des rousses Johanna et Clodagh, les brouteuses de frisée britanniques ; le yodel aussi approximatif qu’helvétique de Cornelia et Pino, les bourbines à terrines de meule de gruyère accidentée ; les sérénades guimauvesques à effluves de parmesan de Gino et Pietro, les maîtres-nageurs italiens jeunes mariés qui se baladent en moulebite tellement minimaliste qu’on leur voit non seulement le sexe mais aussi la religion, lunettes de soleil griffées et tube de Piz Buin à la main ; ou encore les interprétations aussi approximatives qu’auditivement douloureuses de l’ouverture du Tannhäuser à l’accordéon de chasse dès potron-minet par Günther et Gertrud, les mètres-cube teutons… Ce serait peut-être un peu too much…

Ça va rouler, ça va bouchonner, ça va rouspéter, ça va cartonner, ça va aller embrasser la vignette ; bref, un samedi à ne surtout pas passer sur les routes… et encore moins sur les plages… Quoique… Délivrée des serviettes douteuses des juillettistes, nos plages respirent brièvement avant le déversement de nouvelles pelletées de congés-payés qui exhiberont leur peau laiteuse, leur maillot deux pièces rétréci au lavage, leurs varices avec œil-de-perdrix assorti, leurs airbags récemment siliconés, leur paquet moulé dans un slip de bain qui coûte un bras, leur odeur de renfermé, de macéré, ou de « pas-lavé-depuis trois-jours-parce-qu’on-allait-à-la-plage-et-que-la-mer-c’est-gratos » ; bref, le bonheur olfactif et visuel !

C’est à peu près tout ce qu’il nous reste, parce que le bonheur intellectuel… Si l’on exclut les très larges transmissions télévisées olympiques, ce n’est pas dans les pitreries télévisées estivales (animées par les inamovibles présentatrices dont on se demande toujours qui est la plus virile : Beaugrand, Minne, Rovelli et Féraud), dans les nullités cinématographiques aoûtiennes, ni dans les calamiteux romans de l’été qu’on ira le dégoter… Pas plus que dans les futilités de l’actualité, qui tourne au ralenti en ces prémices de ouikènde…

Oh, bien sûr, le Proche-Orient est plus que jamais une poudrière qui ne demande qu’à exploser pour peu qu’on balance une allumette mal éteinte… Donald Trump est toujours aussi azimuté et empreint de sa délicatesse légendaire lorsqu’il s’agit de tailler des croupières à son nouveau challenger, Kamala Harris.

Il devient même franchement inquiétant, le Connard à l’orange… Il a assuré que s’ils l’élisaient à nouveau, les américains n’auraient plus besoin de voter dans quatre ans. Il voudrait liquider la démocratie amerloque qu’il ne l’annoncerait pas autrement, Pépère… Franchement, vous le voyez, vous, avec une perruque à la Louis XIV sur la tronche, régner depuis la Maison Blanche sous le nom de Donald 1er ? Le pire, c’est qu’il en est capable…

Et le 02 août 1947, naissait María Félix de los Ángeles Santamaría Espinosa, qui allait devenir une icône au pays des paellas sous le nom de Massiel. C’est elle qui remporta pour la première fois, le 06 avril 1968, et pour le compte de l’Espagne, le Concours Eurovision de la Chanson avec la chanson à texte « La, la, la ». Et obtenait par là, sinon une renommée internationale, au moins l’indéboulonnable statut d’icône immarcescible dans la péninsule ibérique. Plus de cinquante-cinq ans après, tous les ibères se souviennent précisément de ce qu’ils faisaient lorsque Massiel gagna « el Festival » !

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