« Oui, le monde tourne un peu comme un manège
Toi et moi, nous sommes ses chevaux de bois
Et qu'importe le ciel, qu'il soit tout beau, qu'il tombe en neige
Ce grand manège ne s'arrête pas… »
Quelle visionnaire qu’Heddy Lester, représentante batave au Concours Eurovision 1977 où elle vocalisait ce « De mallemolen », traduit en français sous le titre improbable « Le monde tourne comme un manège » !
Les paroles de cette chansonnette gentillette s’appliquent tout particulièrement au contexte actuel, où, quelles que soient les avanies vécues sur tous les points du globe, le grand manège du monde ne s’arrête pas un instant.
Et question actualité, nous sommes positivement de gros gâtés ! A peine avons-nous cessé de nous passionner pour une futilité qu’une autre prend sa place en bas des écrans de nos chaînes d’info continue, dans des bandeaux dont le putassier le bataille immanquablement à l’inutile.
Au niveau national, l’actualité politique ne prend pas de vacances, puisque le Nouveau Front Populaire nous offre gratuitement un remake poilant des plus grands vaudevilles qui firent les beaux jours du théâtre de boulevard. Portes qui claquent, bouderies, éclats de voix au programme des discussions sur la proposition d’un nouveau Premier Ministre au Président.
Chaque tendance propose son poulain, qui hérisse immanquablement le poil des autres, qui de leur côté ne font pas grand-chose pour hâter les choses. Résultat, une désagréable impression de cacophonie qui semble d’ores et déjà sonner le chant du cygne du NFP.
Ce qui n’empêche pas tout un chacun de hurler au déni démocratique chaque fois qu’un micro se tend vers eux…
Heureusement, la machine démocratique continue à avancer, avec l’élection au perchoir. Et en prime le mélodrame du « je serre ou je serre pas la main du benjamin ». Certains dépités ont jugé bon, dans un élan d’inculture et de manque d’éducation primaire, de snober le benjamin de l’Assemblée sous prétexte qu’il appartient au Rassemblement National. Certains ont dû sauter quelques chapitres dans le manuel du savoir-vivre…
Toujours dans l’actualité nationale, il ne vous aura pas échappé que les Jeux Olympiques déboulent à grands pas, et avec eux la fameuse cérémonie d’ouverture qui sera à n’en pas douter l’occasion de se ridiculiser aux yeux du monde entier.
Rien qu’avec l’aperçu que nous a offert le Concert de Paris le 14 juillet dernier, on s’attend à des trucs inimaginables. Et notamment Arielle Dombasle, inaugurant pour l’occasion son dernier lifting sponsorisé par Ripolin, sa chanson « Olympics » et son costume qui évoque immanquablement une gaine VMC mal raccordée.
Déjà qu’Arielle à l’état naturel, avec sa voix à la Florence Foster Jenkins, est un ovni que le monde entier nous remercie de garder pour nous, alors imaginez-là en perruque peroxydée, chaussée de pataugas dignes des missions lunaires Apollo, et frusquée avec cette imitation de gaine d’évacuation évoquant une coulure de dentifrice Signal, beugler un truc que même Britney Spears n’oserait pas chanter pour boucler un album…
On n’a pas besoin de ça pour être ridicules… Anne Hidalgo et Amélie Oudéa-Castera s’en chargent bien allègrement à elles seules.
Les deux miss se sont baignées dans la Seine, dont les eaux, pourtant réputées impropres à la baignade depuis des décennies, sont devenues par miracle lourdesque parfaitement baignables à quinze jours des JO… Y’a de ces coïncidences, tout de même…
Bon, elles étaient en combinaison de plongée, enduites de cinq centimètres de graisse de phoque, et sont depuis leur trempette en soins intensifs en dermatologie à la Pitié Salpêtrière… Mais elles se sont baignées… Maintenant, quand elles profèreront une connerie, on saura à quoi c’est dû…
Après le miracle de Notre Drame de Paris, un miracle qui a coûté près d’un milliard et demi pour deux minutes de trempette, le miracle Emmaüs. Dix-sept ans après la mort du fondateur des communautés Emmaüs, huit femmes ont retrouvé l’usage de la parole pour accuser l’Abbé Pierre d’agressions sexuelles. Un tel miracle mérite bien une canonisation d’urgence, non ?
Franchement, si ce n’est la volonté d’assombrir la réputation de l’Abbé, qui était semble-t-il plus porté sur la frite que la moule, à quoi sert ce soudain déballage ? L’action publique est éteinte puisque l’auteur des faits dénoncés est mort. A quand une révélation de Line Renaud sur les tendances salingues d’Emile Zola ou du Chanoine Kir ?
Au niveau international, le grand manège n’arrête pas de tourner non plus, et pas de la manière la plus reluisante qui soit.
Donald Trump nous la joue réincarnation de Vincent Van Gogh en nous offrant un remake d’un album de Tintin, « L’oreille cassée ». Un incident qui tombe à point nommé dans la course à la présidentielle américaine, à un point tel qu’on en arrive à se demander s’il n’a pas été orchestré de toutes pièces par l’homme à moumoutte couleur Casimir. Y’a pas à dire, mais du temps de Kennedy, ils visaient mieux…
De son côté, le cacochyme Président a enfin annoncé qu’il se retirait de la course à la Maison Blanche, visiblement poussé par ses soutiens qui redoutaient une nouvelle gaffe. Bon, Biden ne s’est visiblement pas encore rendu compte de son retrait… Même s’il a affirmé avoir été sagement conseillé par Roosevelt…
Et c’est probablement sa vice-présidente, Kamala Harris, qui va briguer le poste de Président. Souhaitons-lui bonne chance, car une femme à la Maison Blanche serait une belle nouveauté…
Le monde tourne comme un manège, et emporte avec lui des fragments de notre enfance, nous faisant brutalement réaliser que ces jours heureux s’émiettent dangereusement…
Adieu donc à Louis Bozon, irremplaçable voix du Jeu des Mille Euros sur France Inter et animateur du jeu Réponse à Tout sur TF1 avec Carole Chabrier à la fin des années 70…
Adieu aussi à Shannen Doherty, inoubliable Brenda de la série « Beverly Hills 90210 », vaincue par la maladie à l’âge de 53 ans. Egalement connue pour son rôle de sorcière dans « Charmed », elle est partie ensorceler à nouveau Luke Perry, son éternel amoureux de Beverly Hills…
Adieu également à Raphaël Géminiani, 99 ans, coureur cycliste des années 50, figure populaire du Tour de France d’alors, attaquant infatigable de la petite reine, à une époque où l’on courait un peu plus à l’eau claire et à la hargne…
Adieu à Benoît Duteurtre, critique musical surtout connu pour ses commentaires du Concert du Nouvel An, traditionnelle cérémonie transmise en Eurovision, dont le cœur a lâché à 64 ans, visiblement une victime collatérale de la chanson olympique d’Arielle Dombasle…
Adieu encore à Evelyn Thomas, chanteuse américaine principalement connue de ce côté-ci de l’Atlantique pour le tube dance de 1984, « High energy », à l’âge de 70 ans…
Adieu enfin à Paul Lederman, célèbre impresario qui eut notamment sous son aile Thierry Le Luron et Coluche, qui ne se privèrent pas de brocarder les clauses léonines de leurs contrats…
Un mot enfin du Concours Eurovision de la Chanson 2025, qui se déroulera en Suisse le prochain mois de mai. Les villes de Bâle et Genève restent seules en compétition pour accueillir le grand raout annuel de la canzonetta paneuropéenne moisie. Tenant leur réputation de villes festives, ça va faire un choc aux helvètes de voir débarquer la cohorte multicolore de fans, folles tordues et invertis hystériques l’année prochaine…
Encore un mot du Grand Prix Eurovision avec l’incertitude de la participation des Pays-Bas en 2025. Après la disqualification de leur candidat cette année, la télévision néerlandaise émet de forts doutes sur une participation l’année prochaine. Ce qui ferait tache, venant d’un membre fondateur du Concours, en 1956…
Et le 22 juillet 2004, l’été est assombri par le décès d’un chanteur de charme (plus à l’aise sur les plateaux de télé qu’au volant, demandez à Chantal Nobel) qui aura marqué la variété par sa voix de velours et son œil de braise, à l’aise tout autant dans la chanson sirupeuse affligé d’une ex-gloire du cinéma (« Le soleil de ma vie » avec Brigitte Bardot) que dans la chansonnette comique (« La petite puce ») : Sacha Distel réalise son dernier Sacha Show… Et le grand manège ne s’arrête pas de tourner…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire