jeudi 12 décembre 2024

Brèves du 12 Décembre 2024

Il est revenu le temps de la Cathédrale !

Loin de moi l’idée de vous imposer une énième reprise, auditivement douloureuse et d’une justesse rappelant dangereusement Stone dans l’intégrale de sa discographie, du « Temps des cathédrales », chanson à voix issue de la comédie musicale « Notre Dame de Paris », mais il m’est apparu impossible d’éluder le point d’orgue de l’actualité récente.

Notre Dame de Paris a été enfin rendue au culte, à l’issue d’une cérémonie retransmise en direct à la télévision , au cours de laquelle l’émotion l’a disputé au ridicule.

Emotion, parce qu’il était touchant de voir ce monument enfin renaître de ses cendres, dans tous les sens du terme, après un lustre de reconstructions et de rénovations qui nous ont livré une cathédrale nimbée d’un éclat nouveau, d’une force inédite et d’une splendeur renouvelée.

Le dramatique incendie de 2019 a permis de découvrir une cathédrale à nouveau dotée de tout son lustre originel, prête à repartir pour des siècles de dévotion, mais également des trésors architecturaux enfouis depuis des siècles. Que l’on soit religieux, incroyant ou autre, nous n’avons pu que nous émerveiller de la livrée retapée de la cathédrale de Paris.

Ridicule, car l’aréopage d’officiels venus saluer en grande pompe la renaissance spirituelle recelait quelques spécimens pas piqués des hannetons… Bon, on connaît le goût immodéré de Donald Trump pour la terracota teinte Casimir, mais le Président élu nous a offert un faciès à la limite du plot de chantier, couronné par une moumoute couleur chaumes biscotté du meilleur effet pour régler la mire. Si vous ajoutez à cela la présence de l’irremplaçable Elon Musk, avec sa tête de clown effrayant, nous n’étions pas loin du musée des horreurs.

Grâce aux caméras de France Télévisions, nous avons également pu admirer la splendide rénovation de nos Premières Dames. Carla Bruni-Sarkozy étrennait son quatre-vingt-quatorzième lifting, et il était presque miraculeux de ne pas apercevoir sa toison pubienne au niveau de ses amygdales. Quant à Brigitte, dotée de sa perruque en crin véritable lui engloutissant la moitié du visage façon Isabelle Adjani pour cacher les coutures, on la confondait tellement avec les gargouilles qu’on s’attendait à la voir cracher de la flotte tant il pleuvait sur Paris ce soir-là…

Autant vous dire qu’Anne Hidalgo, avec sa tenue de veuve corse, paraissait avoir cent douze ans, malgré le récent ravalement de façade ayant coûté une blinde, aux côtés de Rachida Dati, elle-aussi ripolinée de frais et arborant son fameux sourire à la Michel Sardou.

Outre le Prince William et le couple royal belge, venus pour se rincer la dalle lors du raout organisé par l’Elysée, il fallait aussi compter avec l’inamovible présence de Volodymyr Zelensky, apparemment pas lassé de se faire immanquablement papouiller par Macron, et toujours aussi élégant dans sa tenue informe de smicard fatigué.

Et comme il flottait comme vache qui pisse, on ne s’est pas étonné de la présence de Flamby, notre Flotte-Mec qui achève avec succès sa conversion en culbuto, tant on le confond désormais avec une boule de Noël. On a pu voir aussi quelques têtes couronnées à l’image des Grands Ducs de Luxembourg, ce qui a fait flaquer Stéphane Bern, qui en ersatz moderne de Zitrone, lisait consciencieusement ses fiches en emmerdant le monde.

Emotion encore, lors de l’hommage aux Sapeurs-Pompiers, longuement applaudis par l’assistance, avec raison.

Ridicule encore, mais sans doute exprimai-je là une opinion toute personnelle à la vue du nouveau mobilier liturgique de la Cathédrale, diablement moderne et somme toute pas franchement heureux dans ce cadre classique. Les fonds baptismaux, sorte d’œuf Kinder décapité, recueillent à mon goût la palme du bizarre.

Ridicule toujours avec les tenues du clergé, visiblement sponsorisées par Lidl, si ce n’est une réminiscence persistante de la gamme Vivelle de L’Oréal, avec ces quatre couleurs vives qu’on croirait issues d’un tableau de Mondrian. Avouez, chers quarantenaires, que vous avez cru voir le jeu Simon, hein !

Encore une pincée de ridicule, avec le concert qui a suivi la consécration, avec Clara Luciani, en pleine promo de son nouveau disque, à la pochette d’une gaieté folle puisqu’elle représente la chanteuse arborant une moue dantesque, à mi-chemin entre Christine Boutin assistant à la Gay Pride et un bébé Cadum fraîchement vermifugé, qui a massacré la Romance de Paris.

Certes, le ton avait été donné dès l’ouverture avec Garou et « Le temps des cathédrales » qu’il a réussi à faire sonner comme l’intégralité de son répertoire, un ramassis de borborygmes néandertaliens beuglé d’une voix éraillée par l’alcool fort et les clopes sans filtres.

Autant vous dire que Vianney et sa voix de pucelle à demi-dénaisée pour ânonner le joyeux « Hallelujah » de Leonard Cohen étaient presque audibles pour les téléspectateurs qui ne s’étaient pas encore défoncé les tympans avec le tisonnier chauffé à blanc…

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, on apprenait dès le lendemain la chute étonnamment rapide de Bachar El-Assad, le rigolard démocrate syrien, dont la dictature pluri-décennale s’est effondrée comme un château de cartes en quelques jours.

Cette chute est d’autant plus étonnante que son système hyper-répressif semblait indéboulonnable. Comme quoi, les colosses aux pieds d’argile peuvent vaciller au moindre vent de révolte.

L’incertitude est de mise désormais, d’autant que le nouvel homme fort, Mohammed al-Joulani, n’est pas présenté comme un démocrate à tout crin. Le remède sera-t-il pire que le mal ? L’avenir saura nous le dire, hélas…

Quant à Bachar, tel un Louis XVI à la petite semaine, il s’est réfugié en Russie, au grand plaisir de Poutine, pas forcément ravi de se récupérer un cadeau aussi encombrant… Au moins Sarkozy aura-t-il feu vert pour aller visiter le dictateur déchu, lui qui l’avait reçu en grandes pompes durant son mandat présidentiel…

Et en France, me direz-vous ? La routine ! Macron consulte, Olivier Faure s’use les fonds de culottes sur les sièges des radios et télévisions à servir sa soupe tiède avec sa conviction légendaire de bulot cuit, Manuel Bompard vitupère que « plus Olivier Faure parle, moins on le comprend » (ce qui est compréhensible, vu son QI quasi négatif), et on n’a toujours pas de nouveau Premier Ministre !

D’accord, Manu a claironné qu’il allait nommer le locataire de Matignon « sous quarante-huit heures », sauf qu’il n’a pas précisé à partir de quand devaient s’écouler les fameuses deux mille huit cent quatre-vingt minutes… Le coquinou !

Heureusement, pour nous faire patienter, nous pourrons suivre samedi soir prochain l’élection de Miss France, inamovible pensum télévisé du mois de décembre.

Ah oui, je vous entends déjà déplorer l’absence d’Alain Delon, la présence de Jean-Pierre Foucault et de son ventilo poussé à plein volume, et le défilé interminable de gourdasses en maillot qui débitent leur laïus « la guerre c’est mal, la paix c’est bien, et la misère c’est pas acceptable » pour élire des dindes particulièrement fades… Le seul intérêt de cette émission, outre le fait de pouvoir téléphoner vers des numéros surtaxés qui feront exploser votre facture le mois prochain, est de voir habillées toutes celles qui poseront dans cinq ans nues dans Entrevue…

Encore que cette année, l’intelligence artificielle aurait déjà prédit le résultat. Ben voyons ! A n’en pas douter, la quatre-vingt-quinzième Miss France sera une femme, au brushing surlaqué, quillée sur des talons hauts et vêtue d’une robe la faisant ressembler à une meringue géante. Tu parles d’un scoop !

Et n’oubliez pas que le 12 décembre 1962, la RTF proposait pour la première fois à l’antenne une émission enfantine imaginée par Claude Laydu « Bonne nuit les Petits »… La grosse voix chaleureuse de Nounours les accompagnera au lit pendant les fêtes de fin d’année, puis à partir du début de 1963, les bercera chaque soir… Avec Nicolas, Pimprenelle, et Ulysse, le Marchand de sable, Nounours s’imprimera dans la mémoire collective avec une belle couleur sucrée de nostalgie enfantine fixée à jamais par l’inaltérable vernis du cétémieuavan…



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